Madeleine Chapsal, née en 1925, a 85 ans quand elle écrit ce court texte, dans lequel elle s'interroge sur la mort.
Plus qu'une interrogation métaphysique ou philosophique, il s'agit d'une sorte d'énumération mémorielle des personnes qu'elle a vu disparaître. Presque tous les disparus mentionnés sont connus, comme son ex-mari
Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS), Liliane Bettencourt,
Françoise Giroud, ou
Françoise Dolto. On a l'impression de plonger dans le Gotha parisien.
"Et, en égrenant les noms de ceux à jamais fichés dans ma mémoire, je fais, sans le vouloir, mon autobiographie".
"Ecrire n'est en somme qu'un métier de sauveteur : l'écrivain repêche des moments, des faits, des noms, des gestes, des visages, du parler, des locutions qu'il met à sécher sur la rive du temps".
"Je ne sais du passé que ce qui en a été écrit.
Qui veut transmettre une vérité, la sienne ou celle d'autres, doit le consigner par le verbe ou l'image. Sinon, elle sera oubliée ou trahie"