La conjuration primitive

J''ai souvent trouvé Maxime Chattam inégal dans ses thrillers, là où je le trouve excellent dans la saga Autre-Monde.
La conjuration primitive fera désormais partie pour moi de ses meilleurs romans, si ce n'est le meilleur pour le moment.
On y trouve les théories Chattamesques au sujet de la violence, qui font froid dans le dos et donnent à réfléchir, et un je-ne-sais-quoi qui me rappelle Franck Thilliez dans les personnages et leurs mésaventures.
Bon par contre le clin d'oeil à l'employeur de sa dulcinée était-il vraiment nécessaire ? j'ai du mal à croire que la famille Eymecisse soit là par hasard, hum...
Un excellent moment de lecture, qui vous laissera sans voix et certainement effaré(e) par l'évolution de la violence dans notre société.

Un très bon livre, certes, mais néanmoins pas sans défaut. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages au départ, que j'ai trouvés un peu plats, et Maxime Chattam a tendance à tomber parfois dans la théâtralité, le "too much" (surtout à certaines fins de chapitre, avec des expressions comme "ils allaient devoir se plonger dans les ténèbres démoniaques de l'âme des prédateurs ancestraux).

Mais malgré cela, il y a vraiment des points très intéressants : les petits détails sur les procédures des enquêteurs qui rendent le récit profondément réaliste. J'ai réellement apprécié cet effort de rester au plus proche de la réalité, tout ce que font les enquêteurs est réalisable et plausible, leurs réactions restent humaines... et j'ai donc été surprise à plusieurs reprises. A partir de la page 150, j'ai été happée par le récit. Pour certaines idées plutôt novatrices, ce roman vaut le coup d'être lu. Et n'oublions pas les descriptions assez sanglantes de meurtres allant toujours plus loin dans l'horreur.

Certaines théories qu'il expose, se rapprochant de celles de la théorie Gaïa, ne m'emballent pas plus que cela mais comme cela ne détient pas une place trop importante dans l'histoire, j'ai pu passer outre. Il reste que certains personnages auraient pu être plus développés : Mikelis notamment, qui reste un peu trop en retrait.

Mais des idées intéressantes, des meurtres bien sanglants, un réalisme bourré de détails qui m'ont ravis, une histoire bien construite et des derniers chapitres à l'action continue ont suffis à mon bonheur. Je ne peux pas être trop exigeante non plus.

La conjuration primitive est un livre coup de poing et pour ma part un livre coup de coeur.
M. CHATTAM pointe du doigt l'essence du Mal, l'observe, l'analyse avec minutie, cherche à l'apprivoiser pour mieux le comprendre à travers un récit d'une rudesse incroyable.
L'histoire démarre doucement : l'auteur nous présente les personnages principaux : Alexis, Ludivine, Segnon de la Section de Recherche de Paris et Mikelis, le profiler retraité puis expose le mystérieux enchaînement de meurtres commis par la Bête et le Fantôme.
Des meurtres sanguinaires tous signés d'un égnimatique e* qui se répandent telle une pandémie en France, au Canada en passant par la Pologne.
La 2ème partie de l'histoire s'accélère en terme d'horreurs et d'émotions.
La 3ème partie nous fait réfléchir à ce qu'est notre société et à ce qu'elle pourrait devenir dans ce qu'il y a de pire.
En résumé : un thriller haletant aux multiples rebondissements, qui tient toutes ses promesses.

Dévoré en quelques jours, la conjuration primitive me permet de renouer avec le Chattam des grands jours, à son meilleur dans la noirceur humaine.
Non pas que le Chattam d'Autre-Monde m'ait déplu avec un style plus hybride, à défaut d'être mémorable et de s'inscrire durablement dans mon souvenir, mais y'a pas à dire, le thriller sombre et dérangeant lui colle à la peau ...

Véritable semi-hommage à la valeur familiale au milieu de la tourmente et du chaos, ce livre se paie le luxe d'aller cligner de l'oeil à plusieurs ouvrages (et flirte beaucoup avec la théorie Gaia sans pour autant apparaitre redondant), tout en développant une intrigue séduisante et interpellante.
On peut reprocher en début de parcours quelques faiblesses de dialogue, parfois peu naturels (à croire que l'auteur peine à explorer la normalité d'une relation), mais le rythme, le suspense, la construction et les plot-twists sont d'une efficacité mortelle !

Après avoir déstabilise le lecteur au terme d'une première partie allant crescendo (et parfois dérangeante dans son processus narratif ... ou bien c'est moi qui me sensibilise avec l'âge), Chattam opère une seconde partie un peu moins prenante mais qui débouche sur un final ''adrénaliné"

Prenant, interpellant, malsain, du Chattam à son meilleur ... ou pire, je ne sais plus.
Et le personnage surprise de la fin de livre ... la cerise sur le gateau.

17,5/20

Encore un polar... mais non ce n'est pas un polar, c'est un livre à part! A chaque nouveau roman, Chattam, pulvérise les règles du genre et innove en surprenant toujours son lecteur! Bref à découvrir d'urgence si vous êtes lassé des Thriller/polar qui suivent presque toujours les mêmes scénarios. après cette lecture, vous mettrez aux oubliettes la définition du polar: "une histoire avec un flic qui enquête sur un/des meurtre(s) commis par un tueur (en série)... et le flic gagne toujours...

Attention attention avant de commencer le dernier Chattam soyez sûrs d'avoir le coeur bien accroché! La description des scènes de crime est à la limite du soutenable et on reste par moments avec une sensation de malaise et de peur que je n'avais pas ressentie depuis la lecture de Dragon rouge de Thomas Harris. On se dit quel esprit tordu peut imaginer tout cela et pourtant au fin fond de notre esprit résonne une petite voix qui nous dit que c'est crédible et c'est bien là le plus flippant! Sa conjuration primitive est d'autant plus menaçante qu'elle est étayée d'analyses glaçantes de notre société actuelle par la voix de son personnage Richard Mikelis criminologue de son métier. L'apparition éclair de Joshua Brolin à la toute fin du roman ravira tous les fans de la trilogie de L'âme du Mal. du grand Chattam à lire sans plus attendre mais si vous êtes de nature peureuse évitez d'etre seuls la nuit avec ce bouquin entre les mains!

Voici six ans que je m'empresse de lire les deniers Chattam mais cette fois ci, j'ai attendu un mois avant de me lancer. Pourquoi ? Peut-être un pressentiment face à cette pochette sombre présentant un masque horrifique. Va-t-on, avec « La conjuration primitive », retrouver les frissons de la trilogie du mal ? Malheureusement, on en est bien loin.

Mais commençons positivement ! On retrouve avec plaisir les talents de Maxime Chattam ! Notamment du point de vue des rebondissements, chutes et autres cliffhangers ! Dans ce livre, nous sommes servis ! La plume est toujours aussi bonne et les images se dessinant facilement dans mon esprit prouve le côté très cinématographique des scènes décrites (surtout le passage à Val-Segond!). Autrement dit, sur la forme, il n'y a rien à dire. J'ai également particulièrement apprécié les apports technologiques très présents dans ce livre ce qui est assez novateur et prouve une nouvelle fois à quel point Chattam se fond au sein des équipes réelles pour créer une équipe fictionnelle.

En revanche sur le fond, on arrive à la limite du roman. Déjà l'ambiance, noire, monochromatique, sans réelle variation qui me font regretter les moments passés aux cotés de Guy de Timée. C'est beaucoup trop sombre et on n'a même pas l'occasion de sortir à la lumière pour reprendre notre souffle. Et le message tant attendue dans les romans de Chattam est ici une répétition des romans tel que La théorie Gaïa ou Prédateurs. D'ailleurs, ce roman se place entre ces deux derniers qui sont loin d'être ses meilleurs romans et bien loin de la Trilogie du Mal ! On retrouve le délire des atavismes, de l'Homme uniquement bon à faire la guerre, de l'Homme mauvais par nature, depuis qu'il est apparu sur Terre, blablabla… Et pire que ça, le charismatique mais surtout très chiant profiler qui se dit faire de l'ombre à Josha Brolin, déballe des monologues qui se répètent à chaque fois. On en vient à survoler ces discussions qui n'apportent rien de nouveau.


Et enfin, j'en viens à un gros échec concernant ce thriller : la fin est très prévisible. Le résumé annonce qu'une partie de l'histoire se déroule au Quebec, on apprend qu'un enfant parfait y habite = la fin va se dérouler la bas et cet enfant sera au coeur du twist final. Totalement prévisible. Un comble pour un thriller non ? Et autre chose, le second grand événement du livre m'a été spoilé par l'auteur lui-même via facebook ! Merci Internet ! « A la page 200 se passe un événement que je n'ai encore jamais lu ! Vous aimez ?» On arrive page 200, Alexis fait cavalier seul, on se demande bien ce qu'il peut arriver… une nouvelle fois aucune surprise.

On en arrive ainsi à un polar qui ravira ceux qui n'ont jamais lu Chattam, il y a de la nouveauté pour eux. Mais pour les habitués, c'est de la redite et de la reredite. Seul lot de consolation, on aura capté des clins d'oeil à Autre-monde, à la Trilogie du Mal, au Cycle de l'Homme et même, le lien de parenté entre Alexis et un certain Guy annonçant ainsi « la lignée des Timée » au coeur de l'oeuvre de Chattam.

Grande déception donc pour ce roman, on attend tout de même la suite, les personnages sont bons (si on oublie le profiler), il faut juste espérer une certaine variation dans le discours ou du moins dans le sujet discuté.

Qu'est-ce qui fait un bon livre? Une envie profonde de tourner les pages pour connaitre le dénouement mais aussi une tristesse de voir s'achêver l'histoire car nous nous attachons aux personnages. C'est ce que j'ai ressenti tout au long de l'histoire. Chattam nous offre une intrigue haletante, bien menée, des rebondissements en veux-tu en voilà. La force de l'auteur est la maîtrise des mots pour décrire une scène. Il faut avoir le coeur bien accroché à certains passages de l'histoire. Mais cette violence sert l'action, elle trouve sa finalité dans l'essence même du livre: si les hommes choisissaient de revenir au primitif? Adieu Jean-Jacques Rousseau et son contrat social. L'homme doit pouvoir assouvir ses pulsions de quelles natures qu'elles soient. Homo Homini Lupus (l'homme est un loup pour l'homme). La loi du plus fort.
Ainsi, des vagues de meurtres, de massacres seraient le terme le adéquat sont observés en Europe. Signé d'un mystérieux : *e. le rythme narratif est rapide, une seule digression à noter. Un très bon Chattam!

Un nouveau Chattam, ça ne se refuse pas ! Et je n'y ai pas échappé ! Quel roman ! A croire que tous mes auteurs préférés se sont donné le mot pour écrire leur meilleur roman cette année !

Qui dit « conjuration » dit « complot », « conspiration », et donc fatalement « entente », et aussi « rassemblement ».

La « conjuration primitive » nous propulse dès les premières pages dans « le Mal », sujet que Maxime Chattam a déjà traité avec brio. Je me souviens de la « Trilogie du Mal » et aussi de la « Théorie Gaïa » qui m'avaient fait tant frissonner !

On est « happé », « kidnappé » dans cette histoire, dès qu'Alexis part à la recherche de Mikelis, ce brillant « traqueur » de tueurs, parti en retraite volontaire, pour préserver sa vie personnelle et profiter des siens.

Mikelis, personnage assez énigmatique ceci dit, à la limite d'être inquiétant d'ailleurs, ne rejoindra la petite troupe qu‘après mûre réflexion, tant l‘affaire semble complexe, et leur fera profiter de son incontestable talent, et de sa faculté à « entrer « dans l'esprit des tueurs.

Nous allons être baladés de France, en Pologne puis au Canada, à la recherche de ces prédateurs, qui n'ont pour seul point commun, ce signe « *e «  qu'ils laissent sur le lieu de leurs forfaits. Et quels forfaits !!! Quel est donc le lien qui rassemble ces êtres ?

le Fantôme, la Bête, dont les crimes ne se ressemblent pas, hormis ce fameux signe « *e » titillent l'esprit aiguisé de Mikelis et de Ludivine, deux êtres attachants, et si semblables dans leur façon de rassembler les pièces de ce puzzle infernal, qu'il semble même qu'ils aient la même « essence ».

Un Chattam éblouissant, que j'ai eu du mal à quitter. Une plongée dans le « mal » absolu géré de main de maître. Ici, il va plus loin, il nous emmène à la frontière. Et j'adore les frontières.

Vous ne l'avez pas encore lu ?? Allez-y sans crainte !! C'est du tout bon !

Je referme ce livre avec un avis mitigé : le livre se lit vite, les événements s'enchainent assez bien et peu de temps mort. Mais j'ai trouvé que la volonté de Chattam de décrire toujours plus de violence tuait l'histoire. Cela est d'autant plus dommageable que cette extrême violence décrédibilise complètement certaines scènes. J'avais gardé un plutôt bon souvenir du premier Chattam que j'avais lu (Illusion), mais là je suis plutôt déçu de l'intrigue.

Les personnages gagneraient à être un peu plus "construits", mis à part Ludivine Vancker et Alexis dont on connait un peu les "à-côtés", les autres personnages apparaissent comme trop superficiels à mon goût. On n'a même pas le temps de s'attacher ou de comprendre les personnages, tout va trop vite.

Cependant, l'intrigue fonctionne, les éléments s'enchainent et s'agencent plutôt bien. le récit apporte aussi quelques événements historiques judicieusement disséminés. le suspens est lui aussi au rendez-vous.

Mais désolé, cette fois-ci ce n'était pas pour moi. Trop de violence peu tuer un bon polar, et là c'était un peu trop.