A sa sortie, fin 2006, alors que la campagne présidentielle qui allait porter
Nicolas Sarkozy battait son plein, on avait fait grand cas du livre du sociologue
Louis Chauvel.
En 100 pages à peine, il dressait le tableau inquiétant de classes moyennes à la dérive.
Une dérive qui se lisait moins dans les chiffres (les inégalités économiques ne se creusent pas) qu'elle ne s'immisce dans les esprits : le projet porté par les classes moyennes durant les Trente Glorieuses ne fait plus rêver.
Six ans après, que reste-t-il de cette analyse ? D'abord un intérêt accru pour ces classes moyennes, ignorés des sociologues et délaissés des politiques. Ensuite l'accent mis sur l'anxiété qu'elles véhiculent : comme l'écrira ensuite
Eric Maurin, les classes moyennes, qui incarnaient le progrès, sont désormais hantées par "la peur du déclassement". Enfin l'inquiétude que leur éventuelle récupération par le vote populiste suscite.
Bref, une analyse qui n'a rien perdu de son actualité.