Voici le genre de livre qu'il est bien difficile de conseiller! Il requiert d'abord une solide culture philosophique et une bonne connaissance du mouvement des idées et des enjeux qui s'y rapportent entre l'affaire Dreyfus et la chute du mur de Berlin. Il faut ensuite pouvoir suivre l'auteur dans un dédale pas toujours très ordonné entre les acteurs de l'époque et les gens qui ont plus ou moins connu les écrivains et intellectuels que BHL met en avant dans cette sorte d'épopée "subjective". Si on arrive à s'y retrouver convenablement et avec des connaissances pré requises, on peut malgré tout apprécier certaines analyses brillantes ou tranchantes ou toniques sans oublier celles qui semblent hors de propos ou très (trop?) conciliantes. Il apparait que sur ce point BHL s'est un peu assagi et que ses prises de position sont plus raisonnées et moins spectaculaires que 20 ans plus tôt . Il demeure que son lire a tendance à partir dans toutes les directions et que, pour en tirer profit, il faut être solidement accroché. Peut-être est-ce le prix de la subjectivité selon BHL?
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C'est toujours la même idée d'une jeunesse qui, qu'elle soit oubliée ou pas encore née, en amont ou en aval, incarne de toute façon les valeurs du Juste et du Vrai. Au point que je me demande s'il n'y aurait pas dans ce juvénisme, plus encore que dans "la volonté de pureté", l'essence ultime de ces phénomènes que le siècle a appelé "totalitaires". La barbarie à visage juvéniste? (p.325)
Les communistes sont des salauds, des criminels, parfois des monstres; ce sont des gens dont les forfaits sont d'autant plus inexcusables qu'ils se sont parés le plus souvent du nom si beau de liberté; mais si loin que je sois de ces gens, si étrangers que je me sente de leurs mensonges et leurs valeurs, il reste entre eux et moi un lien que si je n'étais pas écrivain, je qualifierais de lien de chair et que, comme je suis écrivain, je préfère appeler un lien de langue. (p.110)
On parle beaucoup de Berlin - et on a raison de le faire puisque c'est un peu le symbole de la mort de l'idée communiste. Mais on devrait aussi parler de Phnom Penh. Car, c'est là, dans ce laboratoire parfait, qu'est morte cette autre idée, presque plus meurtrière, qu'était l'idée de révolution. (p.384)
La France est un drôle de pays où l'égarement fait la légende, où la proximité du mal contribue à la mythologie et où le fait de trahir un peu vous donne une pointure et une stature supplémentaire. (p.52)
Force est de constater que là, à cette ultime minute, [Sartre] porte à son paroxysme cette étrange passion qu'aura été, chez les penseurs, la haine de la pensée. (p.355)
Début mars 2024, l'espoir d'un accord de cessez-le-feu pour Gaza était palpable au sein de la communauté internationale, mais ce 17 mars 2024, Benyamin Netanyahou a annoncé une nouvelle offensive à Rafah. Les invités des Matins parlent d'une guerre plus facile à faire que la paix.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
Bernard-Henri Lévy, écrivain et philosophe.
Ghassan Salamé, envoyé spécial de l'ONU en Lybie.
Visuel de la vignette : Joel Saget / AFP
#israelhamas #guerreenukraine #geopolitique
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