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sur 2803 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Problème à Trois Corps ?
"J'ai l'ai vu passer une ou deux fois sur les réseaux sociaux et puis je l'ai croisé en librairie, avec sa sublime couverture. J'ai régulièrement envie de découvrir de nouvelles choses, surtout dans le domaine de l'imaginaire. J'ai donc fini par craquer."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Une étrange vague de suicides se répand parmi les plus éminents scientifiques et les bases même de la science semblent ébranlées. Mais il va falloir remonter presque quarante ans en arrière, au moment de la Révolution culturelle pour trouver l'origine du problème."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"On m'avait prévenu que c'était de la "hard science-fiction", la première chose qui m'a donc frappée, c'est la facilité avec laquelle se lit ce roman. Je n'ai peut-être pas compris l'intégralité des théories scientifiques évoquées dans ses pages mais il me semble que tout ce que j'avais besoin de connaître pour suivre l'intrigue m'était expliqué de façon claire. L'histoire se déroule autour de différents personnages, à différentes époques jusqu'à ce que tout finisse par se recouper et j'ai trouvé cela assez captivant. Les seuls moments où je me suis ennuyée, ce sont les passages qui se passent à l'intérieur du jeu vidéo, pas très nombreux heureusement. Pourtant, le roman finit par s'essouffler et les révélations tombent un peu à plat. La dernière partie n'a pas vraiment retenue mon attention."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Les dernières pages sont les moins passionnantes de toute l'histoire, c'est quand même un peu bête. J'ai apprécié que l'auteur nous fournisse une fin qui se suffit à elle-même et je ne crois pas que je lirai la suite, même si je ne regrette pas d'avoir plongé dans cet univers."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Ces dernières années, pour diverses raisons, je ne me suis pas vraiment attelé à la lecture des nouveautés qui faisaient le buzz dans les littératures de l'imaginaire, à quelques rares exceptions près. Non que je doutais de la qualité de ces titres suscitant l'enthousiasme, c'est simplement que je n'en avais pas la curiosité et/ou le temps (avec la littérature japonaise qui a pas mal phagocyté ce blog). Alors, tout ce qui a agité le landernau m'est passé sous le nez, j'ai fait l'impasse sur les bouquins primés, etc. Et j'ai envie d'y remédier, maintenant – ou en tout cas de revenir un peu plus à l'actualité, car cela ne va pas forcément être rétroactif.



Mais parfois, si – et c'est bien le cas pour le Problème à trois corps, roman dû à l'auteur chinois Liu Cixin, inaugurant une trilogie (les deux volumes suivants, La Forêt sombre et La Mort immortelle, ont depuis été traduits chez Actes Sud dans la collection « Exofictions »). Initialement paru en Chine en 2006, ce roman avait été traduit en anglais par l'excellent Ken Liu (aucun lien), et récompensé par le prix Hugo 2015 du meilleur roman – une première. Ce qui a incité, je suppose, Actes Sud à traduire le roman (directement du mandarin, pas en passant par l'anglais, et merci pour ça aussi), et il rencontré pas mal d'écho de par chez nous également. J'avais envie de le lire depuis longtemps, mais n'ai vraiment trouvé l'occasion de m'y mettre que tout récemment.



Ici, même si j'évoque ce livre bien après la bataille, il me faut au cas où renouveler un avertissement constant dans les chroniques des blogocamarades : ne lisez pas la quatrième de couverture. Elle raconte absolument tout le bouquin, et c'est d'autant plus fâcheux que le caractère longtemps mystérieux des événements décrits est pour beaucoup dans la réussite du roman. Ce qui, notez bien, ne facilite pas exactement la tâche du chroniqueur non plus, le risque d'en dire trop de toute façon n'est pas négligeable… Mais on fera difficilement pire que l'éditeur, pour le coup.



Le roman s'ouvre sur des scènes fortes et terribles : nous sommes en 1967, et la Chine subit de plein fouet la folie absurde de la Révolution Culturelle – un épisode historique dont je ne connais certes pas les détails, mais qui m'a toujours inspiré une sorte de terreur morbide, où la fascination horrifiée le dispute à la répugnance la plus viscérale. Les jeunes gardes rouges, quand ils ne s'entretuent pas pour quelque obscure entorse supposée à la doxa maoïste, s'en prennent aux intellectuels, considérés comme étant par essence réactionnaires – si le Big Bang, ou Darwin, ou que sais-je, ne vont pas dans le sens de l'idéologie révolutionnaire telles qu'ils la lisent à la manière de la parole divine, c'est donc qu'ils sont des mensonges impérialistes et réactionnaires, propagés par les capitalistes oppresseurs…



Ye Zhetai est un astrophysicien, et donc coupable. Et sa confession publique (guère productive) dégénère forcément en lynchage. Sa fille, Ye Wenjie, n'oubliera jamais cette scène horrible. Elle n'est pas épargnée : forcément teintée de réaction elle aussi, elle est envoyée au plus profond de la Chine rurale pour y être rééduquée. Là, les ardents militants comme les éléments réactionnaires à réformer accomplissent un labeur incessant et parfaitement absurde, destructeur enfin – ceci alors même que la jeune fille est sensibilisée à la cause écologiste par un très mesquin personnage. Mais Wenjie a hérité de son père de solides compétences en astrophysique – le Parti n'étant pas aussi fanatique que les gardes rouges, il décide finalement de l'affecter à vie à un projet scientifique top secret, du nom de Côte Rouge, à l'ombre d'une immense antenne…



Puis nous passons au XXIe siècle (mais on reviendra régulièrement à Ye Wenjie et à Côte Rouge au travers de flashbacks parfois imposants). La Chine a bien changé. Wang Miao a mis ses connaissances scientifiques au service de l'industrie, et travaille sur des nanomatériaux révolutionnaires… Non, ce n'est pas le mot – en tout cas, ils devraient susciter de juteux profits. Eh... Tout irait pour le mieux, n'était cette étrange épidémie de suicides qui semble affecter la communauté scientifique, et qu'une enquête policière révèle à Wang.



D'une manière ou d'une autre, les victimes, dont certaines étaient connues de notre héros, semblent avoir partagé un bien étrange lien : tous, ils s'étaient intéressés à un mystérieux jeu vidéo en réalité virtuelle, appelé le Problème à trois corps. Cette expression renvoie à un fameux problème mathématico-physico-astronomique que je serais bien en peine de vous présenter – mais le jeu l'expose sous un angle très inattendu, en développant un univers dont le cycle solaire est fondamentalement instable, au point d'anéantir ponctuellement les civilisations qui parviennent à s'y développer durant les « bonnes périodes ». Les joueurs y font la rencontre de fameux penseurs et scientifiques mythiques ou historiques, chinois comme occidentaux (Aristote, Galilée, etc.), qui élaborent des théories très diverses visant à expliquer ces curieux phénomènes et, sinon à y mettre un terme, du moins à développer des capacités de prédiction suffisantes pour que les civilisations à leur apogée ne soient pas ravagées par les ères « chaotiques » futures. Mais la tâche est rude – Wang Miao comme les autres joueurs sont invités à faire des propositions de modèles, mais les résultats s'avèrent souvent décevants… La question demeure : n'est-ce qu'un jeu ? Probablement pas… et c'est là qu'il faut que je me taise, sous peine de trop en dire (et j'espère ne pas en avoir déjà trop dit).



Le Problème à trois corps associe au fond deux genres bien distincts : la science-fiction dans son versant le plus hard science, et le thriller passablement conspirationniste. Ce n'est probablement pas le premier roman à tenter cette approche – mais c'est peut-être bien le premier, à ma connaissance en tout cas, à trouver l'équilibre pertinent pour que les deux dimensions aient leur intérêt propre tout en s'accommodant très bien entre elles, sans s'entredévorer, mais en se complétant harmonieusement. Même si la balance n'est certes pas toujours aisée : vers le milieu du roman, quand intervient la (première ?) Grande Révélation, l'auteur funambule joue un jeu dangereux, et le récit m'a paru à deux doigts de s'effondrer dans le ridicule le plus complet… Et pourtant non. S'il y a bien un chapitre trop grotesque à mon goût pour emporter pleinement l'adhésion, Liu redresse rapidement la barre, et parvient à ranimer l'intérêt du lecteur pour cette trame extrêmement complexe et aux implications insoupçonnées – jusqu'à atteindre un finale grandiose, où le sense of wonder règne en maître absolu, comme dans les meilleurs exemples de hard science (disons par exemple un Stephen Baxter en forme). Mais, on s'en doute, au regard de tout ce qui précède, la profondeur du roman ne réside pas seulement dans ses développements hard science, et il pose en même temps des questions éthiques voire métaphysiques pas moins rudes et fascinantes.



Et puis… Bon, j'ai déjà eu maintes occasions de le dire : je ne raffole généralement pas des thrillers (littéraires…), essentiellement parce que je les trouve bien trop souvent bien trop mécaniques, fond et forme. Mais Liu Cixin s'en tire bien, à cet égard, et son roman, dont la trame complexe a quelque chose d'un peu feuilletonesque, est tout à fait palpitant. Il est sans doute intéressant, d'ailleurs, de relever combien l'auteur use dans les hypothèses philosophico-scientifiques du jeu du Problème à trois corps des mêmes « tricks » que dans les passages de son roman davantage tournés vers l'investigation policière : l'ensemble est très prenant, et les ressorts spéculatifs en même temps que narratifs ne sont au fond pas si éloignés.



À cet égard, Liu Cixin fait l'effet d'un bon écrivain : il a des choses intéressantes à raconter, et les raconte de manière intéressante. Pour autant, on ne se fera pas d'illusions quant à ses capacités stylistiques, pour autant du moins que l'on puisse en juger au travers du prisme de la traduction française. Là n'est de toute façon pas le propos. C'est prenant, c'est fluide, on n'en demandera pas forcément davantage.



Il est plus ennuyeux, sans doute, que ses personnages manquent autant de caractère : Ye Wenjie est probablement celle qui s'en tire le mieux, mais Wang Miao est pour le moins fade – son compère policier Shi Qiang a sans doute davantage de couleur, mais il n'est pas très crédible… Une chose à leur propos, toutefois, qui participe peut-être de l'intérêt du roman, même si, de la part de votre serviteur, c'est un aveu empreint d'une vague gêne : tous ces personnages ont bien, dans leurs manières, quelque chose de « non occidental ». Il me paraît difficile d'en dire davantage, ou de citer des exemples précis, mais, oui, si l'exotisme n'est pas forcément supposé constituer en tant que tel une qualité intrinsèque au roman, de toute évidence, demeure le fait que nos héros ne se comportent parfois pas exactement comme le feraient leurs contreparties notamment anglo-saxonnes, dans un imaginaire science-fictif où ces dernières dominent de manière écrasante.



J'ai lu le Problème à trois corps bien après la bataille, mais j'y ai pris beaucoup de plaisir, donc. C'est un roman palpitant, inventif, d'une grande richesse et d'un propos fort. Il méritait bien qu'on en parle autant, et sans doute méritait-il aussi son Hugo. Ai-je pour autant envie de lire les suites ? Eh bien, probablement… mais sans en faire une priorité absolue non plus ; à tort ou à raison, j'ai envie de laisser filer un peu de temps avant de m'y remettre. Quoi qu'il en soit, merci à Actes Sud, et au traducteur Gwennaël Gaffric, pour cette traduction : je suis très preneur de cette science-fiction… venue d'ailleurs.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Chine 1967, en pleine révolution culturelle. La jeune astrophysicienne Ye Wenjie est la spectatrice impuissante de la mise à mort de son père (scène terrible qui donne un aperçu de la folie de l'époque), professeur de sciences accusé de véhiculer des idées contre-révolutionnaires. Un peu plus tard, la jeune femme, objet d'accusations similaires, est invitée à rejoindre Cote Rouge, une base militaire de transmissions secrète, dont elle pense qu'elle ne sortira jamais. Il lui faudra du temps pour découvrir ce qui s'y trame réellement …
De nos jours, Wang Miao, expert en nanomatériaux, est convié à une réunion mêlant militaires et scientifiques à l'échelle internationale, sans qu'on lui explique le fond du problème et pourquoi sont évoqués une guerre et de grands chamboulements qui seraient imminents. Il apprend que l'ennemi vise la communauté scientifique, victime d'une soudaine vague de suicides. Peu après, Wang Miao constate l'apparition d'un compte à rebours sur des photos qu'il a prises et développées, compte à rebours qui vient ensuite occuper le plein centre de son propre champ de vision, jusqu'à ce que, paniqué, il obtempère à une injonction qu'il reçoit concernant ses travaux.
S'étant rapproché de la Société des frontières de la science, comme cela lui a été demandé lors de la réunion, il se met à jouer à un jeu vidéo exigeant intellectuellement, dont ses membres sont de fervents adeptes. le joueur se retrouve projeté sur une planète au climat étrange : les ères régulières alternent avec des ères chaotiques invivables au point que les habitants y sont déshydratés et stockés en attendant la suite. Ce jeu s'intitule « Les trois corps », en référence à un problème bien connu des mathématiciens.
En même temps qu'il participe au jeu, Wang Miao, soutenu par le commissaire Shi Quiang (une figure celui-là : vulgaire et malpoli comme c'est pas permis mais diablement perspicace !), continue à fréquenter le milieu de la recherche scientifique, soudain théâtre de deux crimes …
Et je vais arrêter là ma présentation, pour vous laisser la surprise du reste (vous savez à quel point je rechigne à divulgâcher) et croyez-moi vous ne serez pas déçu !
Alors oui, c'est ce qu'on appelle de la hard SF, c'est-à-dire de la SF avec pas mal de science dedans. Mais, bon, l'auteur donne à voir les concepts en question de manière suffisamment parlante pour que le commun des mortels dont je fais partie, qui n'entrave rien à la physique, soit capable de comprendre de quoi il retourne (même si, faut pas pousser non plus, je ne me verrais pas vous faire un exposé là-dessus !). Et quand je dis « donne à voir », ce n'est pas qu'une métaphore, il y a des scènes saisissantes !
Ce qui se passe dans le jeu est spectaculaire et le lien avec la réalité, où l'histoire présente centrée sur Wang Miao croise régulièrement le récit au passé de Ye Wenjie, finira par apparaître au joueur comme au lecteur, aussi intrigué que lui.
Liu Cixin ancre ses personnages, auxquels on croit, dans une réalité historique (la Chine pendant la révolution culturelle) et contemporaine qui affecte directement leur comportement. Au final, son roman s'avère refléter crûment les préoccupations de notre temps et l'inquiétude qu'on peut nourrir quant au devenir de l'humanité.
« le problème à trois corps » est le premier volume, prenant, d'une trilogie dont je ne manquerai pas de lire la suite (parution du tome 2 prévue en octobre 2017) !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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J'ai connu de roman vainqueur des Hugo suite au scandale des" sad puppies", un groupe d'amateurs de SF particulièrement conservateurs votant en bloc pour faire élire leurs candidats. La manoeuvre ayant été exposée au grand jour, elle s'est retournée contre leurs auteurs et aucun de leurs choix n'a eu de prix.

Nous avons ici de la science fiction chinoise.

Comme l'écrit le traducteur Ken Liu:

The best translations into English do not, in fact, read as if they were originally written in English. The English words are arranged in such a way that the reader sees a glimpse of another culture's patterns of thinking, hears an echo of another language's rhythms and cadences, and feels a tremor of another people's gestures and movements.

Une idee ingénieuse servie par un traitement mêlant polar et hard science. L'arrière plan historique nous menant de la révolution culturelle jusqu'à nos jours est une des grande réussite.

Le style est parfois lent, parfois didactique à la limite du pédant.

Malgré ces défauts, à recommander

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La Révolution Culturelle chinoise, l'astrophysique, la physique quantique, des tentatives de communication avec des mondes extraterrestres, un jeu vidéo en réalité virtuelle, un mouvement sectaire et peut-être aussi la fin du monde... Autant de thèmes apparemment disparates liés dans cet ambitieux roman de science-fiction, également déroutant par sa structure. L'histoire commence dans les années 1960 avec une astrophysicienne mise au ban par le régime communiste, continue au 21e siècle avec un spécialiste en nanotechnologies chargé d'enquêter sur des suicides massifs dans le monde scientifique, fait des retours en arrière dans les années 70 sur la base secrète de Cote Rouge, des digressions dans le monde virtuel d'un jeu vidéo improbable... Et pourtant, tout cela a un sens ! Difficile d'en dire plus sans révéler l'intrigue mais en fin de compte le roman tire sur la fable, par laquelle l'auteur Liu Cixin porte une réflexion sur notre instinct expansif qui nous pousse à anéantir toute forme de vie jugée inférieure, sans parler de notre foi aveugle en la technologie qui serait synonyme d'évolution spirituelle (ha ha !). le contexte scientifique est assez poussé, et pour ma part j'ai décroché à de nombreux moments, si je ne l'avais pas suivi en livre audio, j'aurais probablement lâché le livre car j'aurais eu la flemme de m'y remettre. Les noms chinois sont en outre parfois durs à retenir pour les lecteurs occidentaux. Malgré ces freins, je n'ai pu m'empêcher d'être tenue en haleine (la description du monde du jeu vidéo des Trois Corps est particulièrement fascinante !). Bonne interprétation de Vincent Schmitt, qui parvient à donner du dynamisme même dans les moments ennuyeux.
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Je suis bien plus attirée par la Fantasy que par la SF, même si j'essaie d'en lire un peu. Entre les critiques dithyrambiques de cette trilogie, une adaptation en drama et une autre série à venir, le problème à trois corps semblait un bon candidat.

Et je dois bien avouer que ça commençait bien. Je m'y connais très mal en Histoire, autant dire que l'Histoire de Chine, je m'y connais encore moins. Or, la première partie se déroule pendant la Révolution culturelle, et les notes proposées permettent au néophyte de s'y retrouver tout en lui donnant envie de creuser un peu plus le sujet.

D'ailleurs, l'aspect SF intervient finalement assez tard dans ce premier tome, qui sert surtout à présenter le contexte… de ce qu'il se passera dans les suites. On est dans de la Hard-SF, comprendre une SF réaliste fondée sur de vrais principes scientifiques, notamment ici mathématiques et d'astrophysique, deux domaines dans lesquels, il faut bien l'avouer , je n'y comprends pas grand-chose. Pourtant, le roman se révèle très accessible même sans connaissances particulières, le roman expliquant de façon simple ce qu'on a besoin de savoir pour suivre l'histoire.

L'un des aspects les plus intéressants de ce roman repose sur le problème à N corps, un problème de mathématiques, donc, qui se révèle ici très concret à travers le « jeu des trois corps ». Je n'en révèlerai pas trop pour ne pas spoiler, mais ces passages sont vraiment fascinants et immersifs. Cela étant, j'ai du mal à le comprendre comme un jeu, les joueurs étant finalement spectateurs, ils n'influent sur rien. le jeu est juste là pour leur donner (et au lecteur) certaines informations de façon… ludique, oui. Mais en soit, ça reste des passages finalement assez passifs.

Et c'est finalement là que le bât a blessé en ce qui me concerne : j'ai trouvé qu'il ne se passait pas grand chose dans ce roman. Les personnages sont « juste » là pour nous donner le contexte pour la suite de la trilogie, et c'est peut-être pour cette raison qu'ils m'ont paru manquer de profondeur, et ce premier tome se révèle en fin de compte une longue introduction. de même, après lecture, je suis restée avec certaines questions qui gênent la suspension consentie de mon incrédulité et m'ont sortie de l'histoire.


Bilan

J'ai trouvé ce premier tome intéressant, mais la fin du roman me laisse un peu avec un « tout ça pour ça ? » et plusieurs questions sans réponse. Elles les trouvent peut-être dans les suites, que je lirai un jour, je pense, mais pour le moment, je n'ai pas été suffisamment emballée pour m'y replonger dans l'immédiat (puis les positions politiques de l'auteur m'aident pas à me motiver). J'essaierai probablement de regarder les adaptations, en revanche.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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Par quel bout prendre ce roman choral ? Certains s'extasient d'autres le trouvent ennuyeux.. J'y trouve du “Alice aux pays des merveilles” si un des héros ne tombe pas dans un trou comme Alice, il enfile toutefois une combinaison haptique pour s'immerger dans un jeu vidéo démentiel clef de l'énigme du “Problème à trois corps” . Ce livre d'un chinois vivant en Chine n'est pas confiné à son pays mais au contraire très ouvert sur le monde, tous les scientifiques européens mathématiciens, astrophysiciens y sont nommés avec leurs découvertes sur la gravitation , l'intrication quantique, les accélérateurs de particules, plus des particules inconnues science fiction oblige. le problème à trois corps est une énigme non résolue jusqu'à présent, comment prévoir les trajectoires de 3 planètes en orbite ? C'est un sujet récurrent du livre. Quelle est l'intrigue ? Faut- il signaler notre existence à l'univers entier en envoyant des messages de notre présence ? Ce n'est pas spécialement un sujet de science- fiction. C'est le dilemme de cette histoire, la confrontation entre ceux qui sont pour et ceux qui disent que c'est une folie . La réalité est que de méchants Trisolariens existent pour de bon et en veulent à notre humanité.
Les personnages sont attachants au départ mais dommage que cet effort ne soit pas poursuivi sur les 500 pages de ce premier volume de la trilogie.
Un livre particulièrement visuel, pas étonnant que Netflix en prépare une série , les scènes de jeu vidéo sont absolument inventives en effets graphiques.
Finalement un livre extrêmement riche avec des moments passionnants mais complexe à la lecture, parfois décousu, même si tout s'éclaire dans les 50 dernières pages.
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Une trilogie de science fiction chinoise ? Il n'en fallait pas vraiment plus pour que je m'intéresse à Liu Cixin et à son problème des trois corps, prévenue par une libraire très remontée qu'il ne fallait SURTOUT pas que je lise la quatrième de couverture. Je me suis donc passé d'introduction pour plonger directement dans ce premier tome.

Les premiers chapitres m'ont vraiment plu ; on frissonne de l'intransigeance et de la violence de la Révolution culturelle, entre autres pour la communauté scientifique, et l'on s'immerge dans le climat de l'époque, entre délation et programme scientifique ultra-secret de Côte Rouge...Puis, un premier saut temporel a lieu, et l'on se retrouve à notre époque, en compagnie du scientifique (encore un !) Wang Miao, qui se voit prier de cesser toute ses recherches s'il ne veut pas subir d'étranges phénomènes paranormaux. La situation semble critique, puisque Chinois et Occidentaux décident de s'unir pour lutter contre ceux qui déciment leurs scientifiques.

Et puis l'on touche du doigt la troisième dimension de ce premier opus : le très désarçonnant Jeu des Trois Corps, égrenant au fur et à mesure des niveaux des civilisations chinoises qui tentent toutes de survivre aux aléas du soleil et des catastrophes climatiques qu'il provoque. On y croise Zhou, Mozi, Confucieus, le Pope Gregoire, Galilée, Aristote, Léonard de Vinci, Giordano Bruno... Si certaines répliques sont amusantes, les chapitres consacrés au Jeu des Trois Corps ont achevé de m'endormir, et je me suis efforcé de les lire à toute vitesse pour passer à la suite.

Concernant les explications scientifiques et la dénomination de "hard science-fiction", je ne m'y connais pas assez pour porter un jugement, mais les passages techniques sont nombreux et...ont l'air plutôt sérieux et convaincants d'un point de vue extérieur ;)

Après un début très prometteur, mon bilan final est plutôt en demi-teinte, et ce premier tome fait plus office d'une (très) longue introduction à la problématique de la trilogie...Les passages scientifiques et sur le déroulement du jeu ont vraiment appesanti ma lecture ; ils sont heureusement équilibrés par une vraie richesse sociétale, philosophique, voire politique des réflexions qui parsèment le texte, notamment concernant le clivage entre Orient et Occident, les relations qu'entretiennent entre eux les scientifiques, l'émergence de courants radicaux entretenant la haine de l'espèce humaine, ou encore les descriptions de la guerre civile que fut la Révolution culturelle et les remords et les désillusions qui en ont suivi.

Je lirai sans doute la suite, mais après une petite pause suite à cet indigeste premier tome !
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Liu Cixin nous propose un véritable thriller scientifique dans la lignée de Contact (Carl Sagan). Son approche de l'enquête et du suspense n'est pas sans rappeler Dan Brown, fort heureusement sans les cliffhangers de fin de chapitre systématiques du 'Da Vinci Code'. L'intrigue se déroule principalement à Pékin et en Mongolie intérieure, les personnages majeurs sont tous Chinois, on a donc droit aussi à une bonne dose d'immersion culturelle. Néanmoins, Liu est clairement élevé à la littérature étrangère, et sa double perspective sur son propre pays et l'occident est particulièrement intéressante. Il navigue adroitement la complexité historique et politique de la Chine communiste, développant au passage des personnages fouillées aux motifs souvent ambigus. Ses héros n'en sont pas vraiment, acteurs souvent talentueux mais faillibles d'une aventure qui les dépasse.

Liu fonde son intrigue sur toute une flopée de faits et de théories scientifiques récents. Partant de là, il brode une fiction alambiquée, voire baroque, qui ne convaincra surement pas l'adepte de la science fiction 'hard', mais reste généralement plausible. le connaisseur dans certains domaines particuliers aura sans doute quelques sourires en coin, mais la science abordée touche à tant de domaines différents que j'en reste un peu comme deux ronds de flan.( Critique publiée par Penguinator Pg)
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Il y a des livres dont je traîne la lecture sur plusieurs mois parce qu'ils m'agacent et il y a ceux qui durent très longtemps tout simplement parce qu'ils sont compliqués à lire.
Le Problème à trois corps fait partie de cette deuxième catégorie et je m'étais mis en plus une difficulté en m'auto-persuadant que ma lecture allait être difficile.
Le résultat c'est que j'ai quand même passé plus de 20 jours sur ce premier tome et que je suis bien embêtée pour en tirer une conclusion.

Il faut dire qu'il y avait une double difficulté pour moi.
La hard science-fiction, ce n'est pas un domaine que je maîtrise, loin de là. Je n'ai rien contre quelques concepts scientifiques basiques mais là, l'auteur se lance dans de longues descriptions d'expériences relativement incompréhensibles et dont il doit bien être le seul à pouvoir dire s'il a raison ou tord, à tel point que c'est à se demander s'il n'aime tout simplement pas se regarder écrire.
Et puis l'action prend place en Chine, ce qui est à la fois assez génial pour découvrir un contexte pas du tout exploré dans la littérature occidentale, mais aussi assez déroutant, notamment sur les noms des personnages que j'ai passé mon temps à mélanger.

On navigue sur plusieurs trames temporelles et sur plusieurs univers, on rencontre des personnages bien trop lointain de nous et on nous introduit à des concepts scientifiques, mathématiques, astronomiques et physiques absolument incompréhensibles sauf si vous possédez des doctorats dans tous ces domaines.

Pourtant, j'ai eu envie de connaître le fin mot de cette histoire.
J'ai été intéressée par les flashbacks sur Côte Rouge, les simulations du jeu vidéo m'ont intriguée et j'ai aimé le personnage du policier Shi Qiang, bien plus que celui de Wang Miao, finalement assez passif face aux évènements.
C'est un peu le seul qui se trouve à notre portée et le seul qui nous explique ce qui se passe, ce qui pousse à le trouver attachant alors qu'il ne l'est pas vraiment.

C'est d'ailleurs toute cette partie enquête policière qui m'a le plus plu. J'ai aimé l'histoire racontée et le scénario qu'on nous présentait, tout comme le volet écologique qui est développé et qui a su me toucher.
J'aurais simplement aimé que tout cela soit fait dans plus de simplicité, sans qu'il soit besoin de recourir à des concepts bien trop abstraits pour moi.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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