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EAN : 9782021362466
288 pages
Seuil (05/10/2017)
3.72/5   18 notes
Résumé :
Vivant au Japon depuis plus de vingt ans, un Français, jeune diplomate nommé à l'ambassade de France, aime par dessus tout pratiquer la cérémonie ancestrale de la Voie du Thé.
Formé par les plus grands maîtres, il sait qu'il a encore beaucoup à apprendre afin de pouvoir se rapprocher de la perfection.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En lisant le résumé de ce nouveau roman de Richard Collase, je me suis dit « Encore ! ». Des ingrédients déjà lus m'avaient sauté aux yeux : … à la veille du Nouvel An (Seppuku)… dans un vieux quartier de Tokyo (Saya), un homme […], c'est un Français (La Trace)… liaison clandestine avec une Japonaise (Saya)…
Puis j'ouvre le livre, car j'ai aimé les 4 derniers romans de Richard Collasse, et je découvre que le personnage principal, le Français, s'appelle M. R. comme… Richard, ce qui a déjà été utilisé. Mais là, je n'ai rien à dire puisque chaque personnage principal de mes romans s'appelle Léon !
Et, pour terminer ce premier contact, combien d'auteurs français situent leur roman en France, alors pourquoi Richard Collasse qui vit au Japon depuis plus de 40 ans ne pourrait-il pas situer les siens où il vit ?
C'est donc avec un peu d'appréhension que je commence ce livre, mais je me laisse vite prendre par la richesse de l'imaginaire de l'auteur, par la fluidité de son écriture et sa vision romantique d'un Japon que peu de gens connaissent, même si aujourd'hui, cette vision est quelque peu noyée dans un quotidien bien plus cru.
Nous allons donc osciller entre deux périodes, 1986, là où se situe le narrateur au début de l'histoire, et 1965, quand le noeud de cette intrigue a commencé. Nous allons glisser sur plusieurs années de ces deux périodes dans lesquelles la cérémonie du thé est presque le personnage principal tant elle est présente, précise, subtile. C'est d'ailleurs par elle que le livre commence, début quand même plus serein que la scène de Seppuku où, dès les premières pages, le personnage quittait la vie dans cette autre cérémonie très codifiée du Japon.
M. R. un peu las de ses activités professionnelles est accepté à des « cours » de cérémonie du thé, qui est moins une activité sociale qu'un chemin initiatique menant à une certaine forme de sérénité et de sagesse, chemin que maître Sakurai (une femme) fait parcourir à chacun de ses élèves avec rigueur et discipline, surtout quand on est un jeune étranger ignorant. C'est là que R. a rencontré Mariko, descendante d'une longue lignée de Samouraïs, des gens intouchables, inapprochables, d'autant plus de la part d'un étranger !
Mais l'attirance mutuelle est là, plus forte que la tradition et ses murs, et les deux disciples vont se voir en cachette, se découvrir, laisser monter le désir pendant des mois. Ensemble, ils vont avancer sur ce chemin de la préparation du thé, mais aussi de l'amour. Durant leurs escapades secrètes, nous allons découvrir un Japon intime à l'auteur.
Nous revenons en alternance aux années 1980, avec la visite régulière du commissaire Tanaka qui enquête sur la disparition de Mariko, et qui doute de l'innocence de R. sans pouvoir prouver quoi que ce soit… des rapports ambigus, faits de politesses, de regards et de sous-entendus silencieux…
Il y a aussi les visites de Miyano, l'artisan qui a construit le pavillon au thé que R. a fait construire dans la plus pure tradition au fond de son jardin et qui vient chaque année à date fixe pour savoir si son ouvrage besoin de lui, de quelque réparation… là encore, nous sommes dans un rythme cérémoniel.
Pour résumer, je pourrais dire que Richard Collasse  a écrit une version japonaise de Roméo et Juliette avec tous ses ingrédients faits de finesse, de mystère, de passion et de peur de se perdre.

Certes, je me suis un peu perdu dans la profusion de noms japonais, je n'ai pas suivi tous les gestes de la cérémonie de réparation du thé — il faut au moins une vie… —, mais je me suis promené sous les cerisiers en fleurs, je suis monté au sanctuaire Fushimi où l'on peut faire graver des mots d'amour sur les piliers de bois vermillon écarlate entretenus par les moines. Je me suis encore laissé embarqué dans ce Japon mystique de Richard Collasse, de R. San, celui où la langue possède de nombreuses façons de dire le mot aimer, dont celui des amants, mais que l'on ne prononce jamais… Et tant pis si certains disent qu'il n'existe que dans son imaginaire, il me plaît bien, je le sais, j'y suis allé.

Lien : http://dominiquelin.overblog..
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Moi qui suis passionnée du Japon et de thé, je me réjouissais de lire ce livre : quelle déception. L'auteur qui se cache derrière le personnage principal est méprisant face aux femmes japonaises, et au Japon en général que s'en est fort étonnant pour quelqu'un qui y vit depuis de nombreuses années. Après un début assez pénible, plein de clichés et de mépris pour les femmes japonaises, le personnage principal se calme, commence une initiation à la cérémonie du thé et tombe amoureux d'une femme de la haute société rencontrée chez son maître de thé, femme qui lui est inaccessible normalement mais qui cherche à le fréquenter tout en sachant cet amour impossible. S'en suit une belle idylle et des passages intéressants et une fin " à la samouraï "...
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La cérémonie du thé, tellement bien rendue. le Japon depuis les années 60, l'attente de Mariko... La grâce, les tensions entre générations. Tous les livres de cet auteur sont pleins de charme et de délicatesse.
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critiques presse (1)
LePoint
20 novembre 2017
Un amour fou qui tourne au thriller. Sixième roman de Richard Collasse, Le Pavillon de thé est le plus sensuel et délicat d'entre eux.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il n’avait pas d’effort à faire pour séduire : il avait sa blondeur et le bleu de ses yeux pour lui. Cela compensait largement la fadeur de ses traits et la banalité dépourvue d’humour de ses propos. Il se vautra dans une vie semblable aux estampes érotiques d’Utamaro. Il y avait dans son désir une quête éperdue pour tenter de comprendre ce qui régissait la relation entre les hommes et les femmes dans ce pays. Il aurait voulu déchirer le voile opaque qui recouvrait leurs sentiments. Il lui arrivait de se demander s’ils en avaient. Pourtant, au fil de ses expériences, il en découvrait le ravissement du raffinement et la terreur de la brutalité. Mais, le plus souvent, il avait l’impression qu’ils étaient passés au stérilisateur. À chaque nouvelle rencontre, il lui fallait réviser son opinion forgée à l’expérience précédente.
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La famille, c’est une affaire trop sérieuse pour autoriser l’expression des sentiments. Tout ce qui est trop ouvertement sensuel, passionné ou à l’eau de rose n’a pas sa place dans le mariage. C’est donc la norme pour le mari de rechercher l’amour physique ailleurs qu’auprès de son épouse. J’en ai tiré la conclusion qui s’imposait… À la maison, vous êtes en territoire saint, celui de l’épouse devenue la mère de vos enfants. Ce n’est pas pour rien que les couples ne s’appellent plus par leur prénom mais « Maman » ou « Papa ».
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Fondamentalement pessimiste, il croyait fermement que tout est voué à s’estomper puis à disparaître, surtout le bonheur. Il avait fait sienne la phrase lue il ne savait plus trop dans quel tome de La Recherche du temps perdu1 quand il était adolescent, édulcorée par ses soins, qu’il se répétait chaque fois qu’il avait la faiblesse de croire qu’il pourrait être heureux : « La recherche du bonheur est quelque chose d’aussi naïf que l’entreprise d’atteindre l’horizon en marchant devant soi. »
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Certes, il venait d’être victime de ce fameux coup de foudre auquel il ne croyait pas. Il espéra que cela lui passerait, comme un mal de dents. Que cela lui laisserait une vague sensation d’engourdissement qui irait en s’estompant avec le temps.
Il avait suffisamment confiance en son bon sens qui lui murmurait, tel l’esclave romain tenant au-dessus de la tête du triomphateur la couronne de lauriers au moment du sacre, Cave ne cadas, « prends garde de ne pas tomber ».
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Jeune homme, puisque notre modeste civilisation semble vous intéresser, ce qu’il vous faut faire pour vraiment la comprendre, c’est vous plonger dans l’étude de la Voie du thé. Une nièce de mon mari est installée à Tokyo, elle sera heureuse de vous initier. Et puis, ajouta-t-elle en glissant dans la main de R. une carte sur laquelle étaient notés une adresse et un numéro de téléphone, vous serez la coqueluche des jeunes élèves de notre nièce, avec vos cheveux blonds frisés et vos yeux bleus !
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