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3,87

sur 1286 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre peut paraître au premier abord peu engageant. L'écriture de Conrad trop convenue, trop classique (?) mais la magie opère, cette description de ce voyage empirique, "maudit", presque initiatique est fascinante. Toutes les sensations sont là. C'est bien le coeur de ténèbres. On se surprend à trouver en fait ce livre bien court et la fin tout en amertume vous donne envie de prolonger ce voyage empoisonné.
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Livre mythique dont la trame inspira Apocalypse Now, j'ai plutôt eu la surprise de lire un conte métaphorique sur les tréfonds de l'âme humaine alors que je m'attendais à n'y trouver qu'une dénonciation de la violence coloniale au Congo.

Certes, la colonisation y est dépeinte pour la saloperie qu'elle était et sert de trame à cette remontée du fleuve. Mais on pourrait presque y lire que Conrad voyait ces ténèbres comme celles qui se trouvent au fond de chacun de nous, que cette jungle n'est que notre âme lorsque nous plongeons dans nos tréfonds.

Un livre à nombreuses facettes permettant foule d'interprétations et qui mérite amplement de multiples lectures
Lien : https://www.noid.ch/le-coeur..
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Je suppose que la majorité d'entre vous à vu le film Apocalypse Now, un film dérangeant et fort de Coppola, je me souviens de ma première vision de ce film au cinéma lors de sa sortie, j'ai eu l'impression de sortir de la salle victime d'un KO.
Au coeur des ténèbres est l'origine de ce film, le roman de Joseph Conrad qui s'est servi là de son expérience personnelle mais bien entendu passée au filtre du romancier.
Marlow raconte à des compagnons de bord sa découverte de l'Afrique alors que jeune officier britannique de la marine marchande il remontait le fleuve Congo et s'enfonçait dans la jungle à la recherche Kurtz un homme dont on sait peu de chose mais dont on a plus de nouvelles. Que lui est-il arrivé ? L'expédition dirigée par Marlow va tenter de le découvrir.
Ce qui devrait être un récit d'aventures se transforme au fil de la remontée du fleuve en un récit oppressant qui mène droit en enfer.
Marlow va être mis face aux instincts les plus sauvages de l'homme, la brutalité totale.
il va être fasciné par Kurtz personnage qui allie en lui toutes les facettes du bien et du mal.
Marlow derrière lequel se cache Joseph Conrad, ne regarde pas d'égal à égal l'indigène victime des blancs, il n'a pas totalement franchit le pas. Même sa condamnation de Kurtz est mêlée d'admiration. Pourtant on perçoit la réflexion sur les dérives de la colonisation acceptées par certains pour « apporter la civilisation » et qui se soldent par la violence, le mépris, la spoliation, l'esclavage et la folie.
A la fois récit autobiographique, critique de la colonisation et roman réaliste, j'ai eu un grand plaisir à « écouter » ce texte.
La lecture de Denis Lavant accentue encore l'évocation de cette jungle inquiétante, envoûtante, mystérieuse. « Débarquer dans un marécage, marcher à travers bois, se sentir encerclé par cette sauvagerie, cette absolue sauvagerie »

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Si pour Conrad le coeur de la vie sont des ténèbres effrayantes, des eaux serpenteuses et troubles, une forêt sombre et dangereuse qui cache, elles aussi, les plus terribles passions, je ne suis pas Conrad.
Superbe écriture, intelligence du récit qui choisit de ne pas tout dire, de garder sa part de secret (comme le coeur des choses ?), sujet fondamental s'il en est : la nature de l'être. Et des propositions réalistes : sur l'ambivalence des hommes.
Pourtant, j'ai l'impression que pour Conrad, dont l'effort de sortir de la caverne, en une fin de siècle où tout n'est qu'illusion (du progrès, de la liberté, du sens de l'histoire, de l'universalité, du bonheur…) est bien sûr remarquable, les ténèbres sont bien dans cette vision occidentalo centrée de l'homme. Si clairvoyance il y a chez le grand écrivain elle concerne l'erreur de lecture de la carte que nous faisons bel et bien. Mais, Conrad me semble se tromper en pensant que le territoire aussi est effrayant. Je n'en crois rien : non pas que la nature soit un paradis pour le vivant, que notre nature d'homme soit bonne ; mais je crois bien plus dans la nature et des cultures premières que dans la civilisation. Les deux termes ne sont pas équivalents et le premier n'a rien de désespérant, lui. Cette remontée du fleuve (nourricier) au sein d'une forêt (primaire) pour mener l'enquête sur le coeur des hommes ne me semble pas autoriser, comme Conrad le croit, que la lumière n'éclairera que des ténèbres. Je suis plus Rousseau que Conrad ; je crois que les hommes hors d'une civilisation qui a perdu toute âme, s'y retrouveraient. Ne serait-ce que parce que ceux qui ont refusé de vendre leur âme aux diables du progrès et du pouvoir ont toujours réussi à établir un lien fraternel avec le reste du vivant. Et qu'importe l'espérance de vie plus courte si elle est d'une vraie qualité, qu'importe l'imperfection des rapports humains ici aussi, chez ces sauvages (ces homme de la forêt qui ont choisi de ne pas la raser) s'ils peuvent, eux seuls, eux bien plus que nous en tout cas, toucher du doigt le sens de la vie, l'essence des choses : comprendre que la perfection est un leur, que nous ne sommes pas au-dessus du vivant imparfait, au dessus de la Terre et de ses limites, et encore moins possesseur des eaux, des airs et des matières ; mais un élément de cette chaîne. Malheureusement le maillon faible (faiblesse qui vient de notre désir de notre force). Or, comme chacun sait, la résistance d'une chaîne est directement liée à son maillon le plus faible : nous le mesurons de plus en plus.
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J'ai aimé ce roman inspiré de la propre expérience de Joseph Conrad comme beaucoup de ses oeuvres, mais j'ai beaucoup de mal à donner mon ressenti.

Conrad lui même marin était allé chercher au coeur du Congo un homme au nom d'une compagnie. le Congo était alors exploité par la Belgique et en particulier par le roi Léopold qui le considérait comme une possession personnelle.

Sur un yacht quatre hommes attendent le jusant qui leur permettra d'atteindre le port de Londres. L'un d'eux, Marlow, commence le récit d'une de ses aventures. Pour le compte d'une compagnie belge, il a remonté le fleuve Congo afin de récupérer un homme qui ne donne plus de nouvelles, Kurtz. Cet homme est entouré de mystère et de gloire bien que ce soit un affreux trafiquant d'ivoire tuant sans regret des Africains. Malade physiquement (il mourra lors du voyag de retour) il a aussi sombré dans la folie.
Tout au long de son avancée Marlow a l'impression de quitter la civilisation pour s'enfoncer dans les ténèbres. Là règne la violence surtout envers les Noirs, lui ressent pourtant de la répulsion pour la façon dont ils sont traités. de plus, les Blancs tombent pour la plupart malades, et leur caractère change.

A lire.


Challenge ABC 2019-2020
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Un voyage au ralenti le long du Congo, où le narrateur (et le lecteur), observateur impuissant, aperçoit par coups d'oeil cauchemardesques les réalités du colonialisme, tant sur les autochtones que sur les colons. Une (d)évolution dans l'horreur comme dans une autre réalité, enveloppés dans une atmosphère lourde, pesante et à travers les méandres ténébreux de l'âme humaine.

Voilà ce qui arrive quand on se contente de lectures contemporaines ou remontant tout au plus aux années 1920: on a quatre fois plus de mal à lire un petit tome à la langue et à la structure plus anciennes, abordant un sujet d'un point de vue plus ou moins d'époque.
J'ai eu quelque mal à lire, essayant de ne pas m'arrêter à toutes les notes de références (et oui, ça aurait aidé pourtant), surtout à cause de la densité du style et de la langue (je crois même avoir eu moins de mal à lire Blood Meridian de McCarthy en VO malgré son absence de ponctuation et et le flot apocalyptique de la narration), mais en fin de compte, c'était pour mieux me laisser happer, m'apercevant de ce piège sans logique lorsqu'il n'est plus possible de fuir. Un classique incontournable sur le colonialisme et la noirceur de l'âme humaine.
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Officier de marine marchande, Marlow raconte l'aventure qu'il a vécue au cours d'une mission en Afrique.
Plusieurs années plus tôt, il est chargé par sa compagnie de ramener en Europe un certain Kurtz, chef d'un comptoir britannique dédié au trafic de l'ivoire, et dont on est sans nouvelles. Marlow s'engage alors dans une longue et lente remontée d'un fleuve -qui n'est pas identifié, mais qu'on imagine être le Congo. Il finit par trouver Kurtz malade et moribond et découvre un personnage fantasque, qui s'est "ensauvagé" au contact des indigènes. Kurtz exerce sur eux un ascendant très fort et ils s'opposent à son départ. le récit comporte plusieurs points communs avec l'Adieu au roi, de Pierre Schoendoerffer.  

Une lecture que j'ai trouvée exigeante. A l'image des eaux troubles du fleuve Congo, le récit n'est en effet pas toujours limpide. Beaucoup de mots abstraits y côtoient des réflexions de Marlow. Certains faits sont suggérés plus que décrits : exemples de l'attaque avec les flèches (page 116) et des poteaux ornés de "boules rondes sculptées", qui sont en réalité des crânes (page 129). le mot "ténèbres" est utilisé au sens propre (la voix de Kurtz émanant "du coeur de ténèbres impénétrables" - page 116) et davantage au sens figuré (référence à l'un des cercles de l'Enfer de Dante - page 66).
A ce titre, il apparaît que la navigation sur le fleuve consiste à la fois en la recherche de Kurtz, dans une nature luxuriante, sauvage, inhospitalière, et en la découverte de la nature humaine et de ses vils instincts, notamment celui de la domination, du mensonge et d'autres "inavouables secrets" (page 148). On notera la charge de l'auteur contre la colonisation, qualifiée d'imposture philanthropique (page 80), et dont l'ambition est ironiquement associée aux expressions "feu sacré" et "noble cause". Mais il n'est pas question de racisme ; Joseph Conrad se contente d'observer le frottement, voire le choc, de deux civilisations : "Ils braillaient, sautaient, pirouettaient, faisaient d'horribles grimaces, mais ce qui faisait frissonner, c'était bien la pensée de leur humanité -pareille à la nôtre- la pensée de notre parenté lointaine avec ce tumulte sauvage et passionné" (page 101).

Difficile de faire toute la lumière sur une nouvelle dans laquelle l'auteur nous emmène, a fortiori, au coeur des ténèbres.
En dépit de nombreuses critiques élogieuses, je suis un peu resté sur ma faim.
 
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Tortueuses, sombres, pénibles… telles sont les colonies vues par Joseph Conrad. On peut en dire de même de son style, caractérisé par une sorte de transe orale : un air de Céline, avant Céline.
La particularité de ce roman en fait sa force et sa faiblesse. La plume est maniée habillement : le but de Conrad étant de nous perdre, comme se perdraient les colons dans la jungle. Alors, au delà de l'histoire, la globalité nous malmène l'esprit.
On passe sans transitions, d'un poste à une rivière, de réflexions sur le cannibalisme à une attaque aux flèches empoisonnées…

C'est une lecture éprouvante, caractérisée par la noirceur ; je pense qu'il faut l'appréhender de façon globale - éviter de lire mots à mots - ainsi, nous rentrons dans le jeu de la traduction intellectuelle d'un voyage dans la brousse hostile.


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C'est un roman initiatique qui relate l'histoire d'un jeune marin anglais nommé Marlow. Il part à la recherche de Kurtz sur le long fleuve Congo qui est parti pour faire fortune en récupérant de l'ivoire.
C'est un long voyage cruel, on navigue dann les ténèbres, vers l'enfer.
Certains colons sont avides de pouvoir, de richesse, l'humain dans toute son horreur :le coeur des ténèbres.
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Cohabitation de l'idéal et du mal dans le Congo de Léopold II. le voyage est oppressant, dans une atmosphère lourde où tout n'est qu'agression que ce soit du fait des compagnons de voyage, des sauvages sur la rive, de la nature même. Et au bout du voyage, cet homme objet d'une véritable légende, à la fois admirable et répugnant, aimable et brutal, puissant et fragile, un homme à l'origine bien sous tous rapports que l'Afrique primitive a rendu monstrueux. L'auteur n'en tire aucune morale, simplement un constat qui dérange sur la part de bien et de mal qu'il peut y avoir dans un individu. Ce livre envoutant laisse une impression de malaise.
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