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EAN : 9782072731419
288 pages
Gallimard (25/07/2017)
3.65/5   43 notes
Résumé :
Tout le monde en a après George Gattling. Entre les employés simples d’esprit de son garage automobile, sa maîtresse, Betty, une étudiante apathique aux mœurs légères, sa sœur Precious et les quiz ineptes qu’elle lui inflige à tout bout de champ, et Fred, le fils de cette dernière, attardé mental sérieusement porté sur la bouteille, George étouffe. Sa nouvelle passion devient sa seule échappatoire : l'apprentissage de la fauconnerie. Après quelques tentatives d’affa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quelques semaines après qu'ai je retenu de remarquable de ce roman ? Malheureusement rien.
Le livre se traverse comme un écran de fumée, sans aspérités dignes d'intérêt.
Ah si, nous apprenons comment dresser un faucon sauvage, ce qui me servira le jour où l'un d'entre eux viendra toquer à ma porte. Mais cela peut faire l'objet d'un article de "Science et vie", pas d'un roman.

Pour tout connaître de l'intrigue, il suffit de lire la 4eme de couverture ; elle se déroule en la vraie Amérique, chez les rednecks, entre middle class et prolétariat, et même si l'auteur en est issu son tableau reste pathétiquement plat et peu intéressant. N'est pas Faulkner ou Steinbeck qui veut, même si l'on s'en revendique.
Je n'ai pas compris cette oeuvre sûrement parce qu'il n'y a pas grand chose à comprendre ; aucun des personnages, aucune des situations, n'ont un intérêt quelconque, et ce pensum se traîne jusqu'à un point final où l'on bien content pour le faucon, le seul à avoir une personnalité dans ce condensé de poncifs maintes fois recuits.
J'en suis d'autant plus désolé et déçu que j'avais bien apprécié récemment "La foire aux serpents" du même auteur. Je lirai une autre oeuvre de Crews,soigneusement choisie en amont cette fois, pour ne pas rester sur cette amère sensation de vide.
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J'en ai les doigts qui tremblent de l'écrire mais voilà, c'est un fait : mon premier vrai raté dans ma fabuleuse histoire d'amour littéraire avec Harry Crews. J'en suis toute retournée et ne comprends toujours pas l'intérêt qu'on peut trouver à l'écriture d'un tel livre. Parce qu'il doit y en avoir un, c'est obligé, je ne peux pas croire le contraire, ce serait trop pénible, déjà qu'il y a pas de quoi s'accrocher au lustre...
J'ai dû passer à côté, c'est la seule explication mais même là, c'est pas suffisant pour excuser un tel fiasco.

Alors, vite fait, qu'est-ce qu'on a là-dedans : George, un doux dingue qui tient une petite entreprise de sellerie automobile. Billy Bob, son ouvrier et plus ou moins ami, incapable d'imaginer vivre sa vie autrement qu'avec des clous de tapissier plein la bouche. Betty, sa secrétaire plus ou moins étudiante qu'il culbute de temps en temps sans gloire ni plaisir. Precious, sa soeur mère-célibataire et Fred, son neveu, jeune adulte attardé sur le plan mental mais pas physique qui meurt assez rapidement dans son lit... noyé par son matelas à eau (la touche Harry Crews qu'on aime)
Alors moi au départ cette distribution, ça m'avait plutôt fait saliver quand on sait de quoi Crews est capable avec ses personnages, ça annonçait du très bon.

Quelle erreur et quel dégoût, presque 300 pages pour nous raconter par le menu que George, se rêvant fauconnier, est obsédé par la capture et le dressage d'un oiseau de proie (on ne sait pas pourquoi, mais ça au moins c'est du Crews pur jus, ses personnages ont des lubies que n'aurait pas l'individu normalement moyen et faut surtout pas chercher à comprendre, c'est comme ça c'est tout) il passe donc son temps libre à tendre des pièges à des faucons puis à les laisser mourir de faim vu qu'ils refusent une domestication incompréhensible pour eux. Jusqu'à la capture d'une fauconne qui, maltraitée, affamée et épuisée, se laisse plus ou moins faire, du coup l'autre ramolli du bulbe ne se sent plus et se prend pour un affaiteur de génie.

Voilà la substance de ce livre : de la souffrance animale à foison, entre les rapaces évoqués plus haut, le rat servant de piège qui une fois pris dans les serres n'a aucune chance de s'en délivrer (d'ailleurs rien ne nous sera épargné des détails de la brutalité de George le coupant en deux, en quatre, en six), les poussins décapités à la machette et les lapereaux sacrifiés à l'entraînement de l'oiselle...
Franchement, rien que d'écrire ça, je me dis que si le livre avait été un poil plus épais ou simplement signé d'un autre auteur, j'aurais été enchantée de le reléguer dans mes rares ouvrages littéraires abandonnés à un pourrissement mérité.
Faut vraiment que je considère Harry Crews comme le plus grand écrivain nord-américain pour l'avoir laissé insulter mon antispécisme comme ça. On est tellement loin des chefs-d'oeuvre que sont La Malédiction du Gitan ou Des Mules et des Hommes : Une enfance, un lieu, voire même de Body pour ne citer que mes ultra-favoris.
Bon, Harry, je t'aime toujours mais là quand même mon amour indéfectible vient d'en prendre un sacré coup... dans l'aile.
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Harry Crews (1935 - 2012) est un romancier américain. Orphelin de père dès l'âge de deux ans, confronté à un beau-père alcoolique et violent, son enfance est marquée par les conditions de vie difficiles dans le Sud rural et de graves problèmes de santé. A 17 ans il s'engage dans le corps des Marines, où il passera trois années durant lesquelles il combat en Corée et découvre la littérature. Il intègre ensuite l'université de Floride pour des études d'anglais, qu'il interrompt en 1956 pour une virée de 18 mois en moto à travers les Etats-Unis. Il exercera jusqu'en 1997 comme enseignant d'anglais dans plusieurs écoles et universités de Floride. Il laisse derrière lui presqu'une vingtaine de bouquins dont celui-ci, le faucon va mourir (1973) qui vient d'être réédité.
Tout d'abord sachez que ce roman paru dans la collection « Policier » de Folio n'a absolument rien du polar ou même du genre policier, d'où de probables déconvenues chez les futurs lecteurs : les amateurs du genre n'y trouveront pas leur compte et ceux qui pourraient être intéressés n'iront pas le chercher dans les bons rayons de leur librairie. Les mystères de l'édition…
George Gattling tient une boutique de sellerie auto en Floride, secondé par Billy Bob à l'atelier et la jeune Betty au secrétariat – accessoirement sa maitresse. Célibataire, il héberge sa soeur Precious et son fils Fred, un adolescent mentalement attardé mais porté sur la bouteille. George n'a qu'une passion dans la vie, les faucons, dont il tente en vain (tous meurent) jusqu'à ce jour le dressage, ce qui lui vaut l'incompréhension et les moqueries de tous. La capture d'un nouveau rapace et l'étrange décès de son neveu Fred, noyé dans son matelas à eau, vont sacrément perturber le quotidien de George…
Voilà un roman particulièrement bizarre. Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre ! le livre est plutôt bon, plaisant à lire, mais une fois terminé on ne sait pas trop ce que voulait nous dire l'auteur ni même si son récit à un sens véritablement, hésitant entre le roman noir et le comique de situations.
Donc, ce n'est pas un polar ; certes nous avons un décès suspect (Fred) mais le récit en restera là. Pourquoi pas ? Par contre le roman est centré sur George et sa passion quasi pathologique pour les faucons qui le rend étrange au regard des autres. Autres, que lui nous peint comme des empêcheurs de vivre. Chacun sa vérité. Mais il faut quand même bien admettre que notre George est un peu spécial : que ce soit avec Betty (la seule femme qu'il ait bibliquement connue ?) ou avec son satané moineau qui va rester lié à son poignet durant tout le roman (pour le dresser) alors que les préparatifs de l'enterrement du neveu ont lieu.
Le roman oscille entre noirceur (vie sans espoir pour les uns, drogues pour d'autres, handicap mental, solitude etc.) et comique ou humour noir (l'empoignade avec le pasteur, ou bien la séquence déjantée chez l'embaumeur à 4h du matin, à chaque fois avec George et son faucon au poignet…).
George Gattling, un homme extrêmement banal, écrasé par le poids de sa vie terne et qui cherche une issue dans la domestication/asservissement de son faucon. Fasciné par ces oiseaux à la liberté farouche qui peuvent soit se laisser mourir de faim pour ne pas céder à leur dresseur et maître, soit accepter leur sort.
Comme le dit un personnage du roman, reprenant une idée chère à l'écrivain, « Tout ce qui est normal, c'est du pipeau. La normalité, c'est de la merde. » Heureusement ce roman n'est pas normal.
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Sorti aux Etats Unis en 1973, le faucon va mourir s'intercale entre Car et La malédiction du gitan. C'est un thème récurent dans l'oeuvre de l'auteur : la tranche de vie d'un personnage hors norme, modelé par des événements qui ne le sont pas moins. Il s'agit ici de George Gatling, quarantenaire d'apparence apaisée, patron d'une petite entreprise de rénovation d'habitacles d'automobiles. Célibataire, il vit avec sa soeur malchanceuse, larguée par son mari après qu'elle a mis au monde un enfant attardé (Fred) qui vit avec le couple et que George élève comme le fils qu'il n'a jamais eu. A côté de ça, George a une lubie : il s'est mis en tête de devenir fauconnier, de réussir l'affaitage des rapaces en suivant les instructions que d'illustres prédécesseurs européens ont laissé sous forme de traité plusieurs siècles plus tôt.

L'événement déclencheur de tous les autres est la mort accidentelle de Fred, qui survient dès le début du roman. On ne peut s'empêcher de s'interroger sur les desseins de l'auteur alors qu'il nous prive d'un aussi fascinant personnage. Mais Crews a bien monté son coup : l'étrange Fred hantera le reste de l'ouvrage, sa disparition brutale catalysant les émotions de la communauté familiale. Finalement, la vie de Fred aura ouvert une parenthèse dans celle des protagonistes, sa mort provoquant un nouveau départ pour la plupart d'entre eux. Tout en réussissant son projet de dressage, George connaîtra peut-être, enfin, l'amour d'une femme.

C'est peut-être le roman le plus positif de Harry Crews, parmi ceux traduits en français en tous cas. Chez Crews, pour que les choses évoluent, il faut passer par la souffrance, voire la mort dans des conditions terribles. Ici, même si les émotions à fleur de peau peinent à contenir la violence latente, les êtres vraiment pathologiques sont absents. On trouve comme à l'habitude un personnage de contraste extrême, Fred, doté à la fois d'un physique parfait, d'un esprit insaisissable et d'une parole égrainée avec la plus grande économie (il ne s'exprime que par mots isolés, souvent sans rapport évident avec la situation présente). Encore un roman d'une grande humanité, même s'il semble dépourvu de ligne directrice et n'a pas le souffle des chefs d'oeuvre les plus renversants de l'auteur. Mais peut-être y avait-il une clef que je n'ai pas trouvée...

Bonne traduction de Francis Kerline.
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Je découvre Harry Crews avec ce roman.
Une très belle découverte ! Il crée des personnages de folie, des situations d'une extravagance incroyable sans que cela nous semble le moins du monde étrange. Tout semble se dérouler exactement normalement alors que tout dérape.
Il ne sombre pourtant pas dans le vaudeville ou le burlesque, les situations pour comiques qu'elles sont, ne font cependant par rire tellement elles sont imprégnées d'humanité, d'une telle souffrance par moment, qu'elles nous touchent plus profondément qu'on ne l'aurait pensé.
Chaque personnage est attachant dans sa façon d'appréhender le monde, dans les liens qu'il entretient avec les autres et dans sa manière de les percevoir.
Harry Crews est un magicien. Il nous intéresse à la fauconnerie, nous donnerait envie de rencontrer un homme attardé, incapable de communiquer. Son regard transforme les gens, son écriture nous fait tourner les pages, son humour et sa désespérance nous émeuvent.
J'ai adoré.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'était pas un môme, à proprement parler, mais George le considérait toujours comme tel. C'était le fils de sa soeur. Vingt-deux berges, d'un vocabulaire et d'une intelligence très limités, mais beau dans son genre, grand, mince, la bouche molle mais parfaitement dessinée, et les cheveux couleur des blés. C'était un enfant unique. Le mari de sa frangine s'était fait la malle dès qu'il avait repéré que le gosse n'était pas normal – comme on fuit les lieux d'un crime.
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George comprit que ce crétin allait rester planté là dans les palmiers, la gueule enfarinée, et acquiescer bêtement à tout ce qu'il dirait. S'il lui expliquait que les plumes de hibou étaient excellentes en friture, sautées dans du beurre et servies avec du gruyère, l'ambulancier lui répondrait que c'était également comme ça qu'il les préférait.
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— Il ne te restait qu'à espérer que quelqu'un passe et aille chercher du secours.
— Espérer ? Comme je dis toujours, espère dans une main et chie dans l'autre, tu verras laquelle des deux se remplit le plus vite.
(Ce qu'elle pouvait être vulgaire, parfois. Et fielleuse aussi. Ne leur avait-elle pas dit, un jour, à lui et à sa soeur : « Vous êtes les deux moutards les plus piteux qu'une mère a jamais chiés par son trou de cul. »)
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On ne demande rien quand on naît ; on ne demande rien quand on meurt. On souffre en silence en attendant que ça se passe. Parce que les voies du Seigneur sont impénétrables. Comme tout devait être merveilleux quand on avait la foi, pensa-t-il. Comme tout était terrifiant quand on ne l'avait pas.
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Elle était non seulement femme de prof, mais prof elle-même. Et un peu branque. Les universitaires deviennent vite chiants quand ils sont deux dans une même famille.
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Videos de Harry Crews (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Harry Crews
Le grand James Ellroy poursuit son tableau wagnérien de Los Angeles dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Et Harry Crews brosse un portrait saisissant des péquenots du sud dans les années 70. En contrepoint, un regard subtil sur l'Inde occupée par les Anglais au lendemain de la grande guerre par Abir Mukherjee, jeune auteur à suivre.
"La tempête qui vient" de James Ellroy (Rivages/Noir) "Péquenots" de Harry Crews (Finitude) "L'attaque du Calcutta-Darjeeling" de Abir Mukherjee (Liana Lévi)
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