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EAN : 9782757899199
288 pages
Points (31/03/2023)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Le catholicisme, hier encore religion de la très grande majorité des Français, n’est plus ce qu’il était. Un tiers des enfants seulement sont désormais baptisés en son sein (contre 94 % vers 1965) et le taux de pratique dominicale avoisine les 2 % (contre 25 % à la même date). Un tel changement, qui n’est pas achevé, a des conséquences majeures, aussi bien pour cette religion que pour le pays tout entier, façonné, dans la longue durée, par cette longue imprégnation ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet essai de l'historien Guillaume Cuchet, publié en septembre 2021, se présente comme une suite de son étude Comment notre monde a cessé d'être chrétien, anatomie d'un effondrement, publié en 2018. Il est possible de lire cet opus sans avoir pris connaissance du précédent, mais la dynamique intellectuelle de l'auteur apparaît peut être moins clairement.
Par ailleurs, le texte de 2018 s'appuyait sur la démarche scientifique de l'historien, travaillant des sources et des matériaux pour en tirer des observations. Dans cet ouvrage, Guillaume Cuchet outrepasse ses méthodes habituelles pour se livrer à une analyse qui, même si elle se nourrit forcément de ses compétences de chercheur, tient plus de l'essai d'opinion que du document historique.

L'auteur interprète effectivement épisodes (assassinat du Père Jacques Hamel) ou faits de société (la course à pied, la célébration des obsèques) à la lumière de son cheminement argumentatif. Son érudition permet de prendre de la distance et de mettre en relief ces phénomènes que nous observons sans disposer des outils pour les analyser.
Cuchet détaille également les paradoxes de la relation entre l'église et la modernité, et les différentes modalités de réaction et d'adaptation.

Au final il plaide pour que le patrimoine culturel du catholicisme ne sombre pas dans le néant relativiste qui menace notre société. Nous vivons une époque de basculement après l'effondrement qu'avait déjà décrit Guillaume Cuchet. L'avenir du catholicisme en France passera par de multiples choix à l'échelle individuelle, locale et nationale, il n'est pas écrit.
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Dans cet essai, l'auteur ne répond certes pas à la question posée dans le titre mais donne des éclairages très intéressants sur des aspects de l'Eglise contemporaine et sur des défis auxquels elle doit faire face.
Je recommande cet essai à tous les lecteurs que la question religieuse dans la France du XXIe siècle intéresse.
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critiques presse (1)
LeMonde
20 octobre 2021
L’essayiste évalue les chances de la religion française dominante de survivre aux prochaines décennies. Non sans espoir, mais pas sans renoncements.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nos sociétés sont traversées par un débat sur la « fin de vie » et l'euthanasie qui remonte aux années 1970. Le parallèle avec celui sur l'« interruption volontaire de grossesse » est suggestif. La loi Veil date du 17 janvier 1975 et le premier projet de loi sur l'euthanasie, de 1978. Les deux questions ont donc été posées en même temps et souvent par les mêmes, mais elles n'ont pas eu le même calendrier ni, provisoirement, la même issue, en partie parce que la naissance et l'officialisation du mouvement des soins palliatifs, dans les années 1980, ont fourni une réponse au problème de la mort, qui a retardé l'issue probable du débat. Tout le monde sent bien cependant qu'on y vient par étapes, comme on est venu au reste, la dernière en date étant celle de la « sédation profonde terminale ». On ne voit pas bien, en l'état de nos courbes, ce qui pourrait nous empêcher d'arriver à l'euthanasie.
Paul Yonnet est un des premiers à avoir souligné le lien entre ces deux « révolutions atomiques » dans la subjectivité contemporaine et, partant aussi, dans la culture, qu' ont été le contrôle quasi infaillible de la fécondité d'une part, et le recul de la mort de l'autre. Comment accepter, à partir du moment où on a délogé le hasard des origines de la vie, qu'il se maintienne à la fin, a fortiori quand le moment précis de la mort dépend de plus en plus d'une décision médicale ? Les contemporains voudront boucler la boucle et se donner le même niveau de maîtrise de la vie en amont qu'en aval.
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Par culture, j'entends quelque chose qui soit plus qu'une simple « identité», surtout si celle-ci devait devait n'être que réactive (antimusulmane, par exemple, à la manière du christianisme très douteux de certains leaders populistes européens), et moins qu'une « foi » proprement dite (si tant est qu'on puisse s'entendre Sur ce qu'elle est exactement) pour laquelle, en tant qu'historien, mais aussi chrétien d'une espèce très inférieure, je ne saurais plaider sérieusement. Plus aussi qu'un ensemble de «valeurs » (comme on dit volontiers), d'inspiration plus ou moins évangélique, qui existent indépendamment du christianisme (fort heureusement) et qui ne me paraissent pas remplir les conditions anthropologiques d'une véritable religion.
J'y vois plutôt un ensemble de « ressources », ordinaires et extraordinaires, personnelles et collectives, intellectuelles et rituelles, comportant au minimum et par ordre d'importance : une identité (non exclusive), des connaissances (sans lesquelles une bonne partie de notre culture est inintelligible), une sociabilité (car la religion est aussi un fait communautaire et social), une distance critique vis-à-vis du monde moderne et du monde tout court, une exigence radicale d'altruisme, le moyen de faire face aux épreuves de l'existence, notamment celles qui sont, apparemment, les plus insolubles, et, in fine, une forme d'intensification du sentiment de l'existence qui la replace dans un drame cosmique grandiose, proportionné à sa complexité et à son mystère qui, pour le coup, me paraît faire presque partie de l'histoire « naturelle » de l'esprit humain, sans bien s'expliquer par des causes du même ordre.
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[...] on peut se demander si, dans le processus de la réforme conciliaire et le prolongement d'une évolution au moins biséculaire, un certain nombre d'éléments de croyance comme l'enfer ou le diable, qui font partie de la doctrine chrétienne, n'ont pas été sacrifiés sur l'autel de la réconciliation de l'Eglise avec le monde moderne, plus ou moins victimes d'une opération de démythologisation ou d'euphémisation rampante qui ne disait pas son nom. C'est la part de vérité de la thèse traditionaliste. Le diable a fait les frais de cette opération de dédiabolisation dont le concile était aussi le nom, même si l'on assiste depuis, dans l'Eglise, à un processus de récupération progressif d'une partie de cet héritage, volontiers assimilé par certains à une forme de réaction.
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Une conscience patrimoniale n'est certes pas I'équivalent de la foi, même si elle peut y conduire, mais elle est du moins une conscience là où, autrement, prévaut le plus souvent la liquidation sans phrase d'un héritage d'une richesse prodigieuse, qui me paraît bien relever, elle, d'une forme d'inconscience collective. Elle a d'ores et déjà commencé à déboucher sur une prolétarisation métaphysique de masse dont les symptômes éclatent de toute part, notamment dans le succès de cette très médiocre littérature psycho-spirituelle qui nous tient lieu de maître intérieur.
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La France, en effet, a longtemps été un pays de vocations pléthoriques, sans beaucoup d'équivalents dans le monde, au point d'avoir pu en défrayer toute la planète sous forme de vocations missionnaires aux XIX° et XX° siècles. En 1830, sommet séculaire de la courbe, on a ordonné 2 357 prêtres en France, contre une centaine aujourd' hui tous les ans avec trente millions d'habitants en plus. Soit, mutatis mutandis, un ratio d'un à quarante entre les deux.
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Vidéo de Guillaume Cuchet
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