Finir par l'éternité

🤫 « La forme du secret est un cercle.
Un secret est rond comme une lune, aussi lisse qu'une bulle. Il est une bille de mie lustrée à force d'être modelée par la langue. Un secret roule telle la chair sur les pierres dont elle adopte l'empreinte. C'est à cette géométrie dépourvue d'angles que le secret doit sa préservation. le secret fait boule, s'enroule à la manière d'un pangolin. En position de repli, se terre et se tait. »
(P.15)

🤫 Alors qu'elle avait commandé une machine à écrire à des fins décoratives, la narratrice reçoit chez elle un drôle d'objet, lourd et encombrant, qu'elle réussit finalement à identifier : il s'agit d'une machine à chiffrer. Alors qu'elle hésite à appeler l'homme qui la lui a vendue, elle reçoit un appel : Doug Eye veut la rencontrer pour qu'elle lui restitue la machine. Qui est cet homme et comment a-t-il deviné qu'elle possédait cette machine ? Qu'a-t-elle de si particulier pour qu'il exige sa restitution ? Il semble que ce hasard ait mis le doigt sur des secrets bien enfouis…

🤫 D'ailleurs… Qu'est-ce qu'un secret et en avez-vous encore ? Utilisée dans les années 1950 par l'OTAN, le but de cette machine était de communiquer sans se faire comprendre par l'ennemi. A travers ce court roman noir, l'auteure propose une réflexion sur le rôle (l'importance !) des musées et interroge le sens du secret. Dans une société qui incite toujours plus au dévoilement, à la transparence la plus totale, garder un secret comme on le faisait enfant devient chose impossible : le sens de la loyauté se perd et, dépositaire d'un « legs » plus ou moins lourd, on se déleste rapidement d'un poids inutile pour soi, annihilant ainsi la valeur de la parole et le sens de la confiance, de la transmission.

🤫 Comment sauver nos secrets ? A travers cette collection proposée par le Musée des Confluences de Lyon, dont l'ambition est de prolonger la visite et de stimuler l'intérêt et la curiosité, l'auteure Céline Curiol explore l'histoire de la machine Adonis et tout ce qu'elle renferme de technologie, de brillance et de prouesse scientifique lorsque celle ci parut et, alors que leur symbole tend à disparaître tant le rapport humain se fragilise, elle propose une pause, une parenthèse pour redonner au secret toute l'attention qu'il mérite.

PETITE CHOSE

Raconter l'Homme, c'est l'objectif de cette collection en invitant un écrivain à faire d'un objet du musée des Confluences à Lyon, le prisme d'une fiction. Céline Curiol a choisi une machine à chiffrer du même modèle que celle utilisée par les nazis pendant la seconde guerre mondiale. Alan Turing avait réussi à l'époque à déchiffrer Enigma qualifiée d'inviolable. En imaginant une fiction travaillée et subtile, Céline Curiol nous emmène au coeur du secret. Celui qui peut faire basculer tout un monde. Dans une densité évidente, la narratrice commandant une machine à écrire se retrouve au coeur d'une erreur de livraison, la machine à déchiffrer lui parvenant. Sa rencontre avec Doug Eye mystérieux et surprenant personnage viendra bouleverser certaines situations. Il parle peu, souvent laconique, il viendra récupérer ce qui lui appartient. du moins… non rien, c'est aussi un secret.

Chacun d'entre nous s'est déjà confronté à ce dilemme d'avouer ou non un fait. de livrer un secret à autrui. Acte de résistance ou de dénonciation, acte protecteur ou de trahison il est une bombe à retardement. Avec une langue majestueuse, je découvre l'écriture de Celine Curiol à travers ce court récit, j'en désire encore, et je me jetterai sur ses autres productions. Avec un art délicieux d'écrire sans décrire, j'ai aimé me promener dans ce huis clos où les deux personnages énigmatiques demeurent ceux que l'on connaît dans notre réalité. Entre roman noir et philosophie, l'autrice m'a emporté par ses envolées réfléchies sur ce que nous faisons de nos mots. Écrits ou parlés. le prisme d'un objet paraît impossible à résoudre et pourtant tout réside en lui. Son passé, son présent et son futur. Son histoire ne peut tromper personne•••

Petit livre d'un soixantaine de pages issu de la collection "Récits d'objets" en partenariat avec le musée des Confluences de Lyon. le principe : à partir d'un objet du musée, l'auteur doit imaginer une histoire.
Cette fois-ci c'est à partir d'une machine à chiffrer utilisée pendant la seconde guerre mondiale que l'auteure Céline Curiol s'est prise au jeu.
Alors, je dois bien avouer que cette fois-ci j'ai été un peu moins séduite par l'histoire, celle d'une jeune femme de notre époque qui reçoit par erreur cette machine historique. Tout une réflexion est amenée sur les secrets et sur leur survie, c'est assez intéressant mais pour ma part cela n'ira pas plus loin.
Il n'empêche que c'est une collection que je suis et que j'affectionne particulièrement car elle nous permet d'en apprendre davantage sur l'histoire à travers des objets et j'adhère totalement à cette approche que je trouve assez ludique.

Petit livre d'une cinquantaine de pages rédigées dans le cadre d'un projet du Musée des Confluences de Lyon qui invite les écrivains à se saisir d'un objet de sa collection pour en faire la matière d'un récit.Le résultat est plaisant et original.
Ce livre peut donner des idées au lecteur , on change de regard sur un objet et on écrit…Céline Curiol choisit une machine à écrire.
Son personnage Chiara qui a commandé en ligne une machine à écrire vintage reçoit par erreur une machine militaire à système de cryptage.Qu'importe , elle tape le texte : « Vivre c'est être une autre » ( formule bien polysémique).L'auteure
fait des digressions sur le secret , et Chiara est appelée par un mystérieux Doug Eye à collaborer , il s'agit de protéger les secrets dans une époque où toute vie privée est menacée d'extinction.

Finir par l'éternité, a comme point de départ d'écriture, le choix d'un objet parmi les différentes collections du Musée des Confluences de Lyon. Céline Curiol a finalement choisi la machine à chiffrer, objet qui lui a semblé le plus incongru aux milieux de momies et divers animaux. À partir de là, l'autrice tisse une histoire pleine de secrets et de mystères.

Son héroïne, Chiara, commande une machine à écrire vintage à des fins décoratives. À la place, elle reçoit la machine à chiffrer Adonis, utilisée lors de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. Erreur de destinataire ? Quoiqu'il en soit, une mystérieuse organisation veut la récupérer. C'est à cette occasion qu'elle rencontre un certain Doug, qui veut lui confier une mission…

Qu'est-ce que la définition d'un secret ?

« Ecrire un secret n'est pas le dire. C'est pire. C'est lui faire prendre un risque supplémentaire. »

Très court récit, d'une soixantaine de pages, apparenté à un roman d'espionnage, qui plus loin que le thème du secret, aborde notre société avec une réflexion sur le langage et la communication, la vérité et la mémoire. Il est également question de la fin, d'un être ou d'un objet. Vous y rencontrerez par exemple, Alan Turing, ou les Trois Grâces.

Je découvre avec ce récit, la plume de Céline Curiol. Si j'ai aimé l'écriture, la construction et les pistes de réflexion, j'y ai trouvé malgré tout quelques bémols.
J'ai aimé la notion de secret propre à chacun. Je pense notamment au secret de Chiara, qui peut paraître assez banal voire pas du tout secret pour certain(e), mais que j'ai pourtant trouvé particulièrement touchant.
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