Régiment de Femmes... Pas que je veuille tomber dans la facilité grossière en taclant le titre d'entrée mais si, quand même un peu, alors sans la couverture et le sérieux qu'on sait chez Belfond Vintage, je serais sûrement passée à côté de ce livre en pensant à un vague truc de fesses un poil cradingue pour militaires mobilisés depuis trop longtemps. Et j'aurais peut-être dû, finalement, continuer à penser ça car me faire réformer P4 de ce Régiment n'aurait pas été une si mauvaise idée.
Que c'est long ! Long à commencer, long à suivre, long à trouver son rythme, long à digérer, long John Silver... je m'égare.
Pourtant à première vue ce ne sont pas les atouts qui manquent à cette oeuvre de
Clemence Dane. L'Angleterre, un pensionnat pour jeunes filles, les années 20 et surtout surtout, un personnage sitôt attirant par le machiavélisme qu'on sent poindre dès la première rencontre avec cette institutrice qui charme pour mieux broyer, n'imaginant pas sa place ailleurs que sur un piédestal dans le coeur de ses élèves mais aussi des jeunes professeures qui, voyant en cette Pazuzu (ici renommée Clare Hartill pour la discrétion) un mentor dont elles n'auraient jamais osé rêver, sont prêtes à se renier elles-mêmes pour plaire à leur Daronne du Dardant.
On peut aussi y ajouter une écriture fine, élégante et un brin surannée à la Austen (quelques allusions sont d'ailleurs faites à Darcy, au cas où) mais malgré toutes ces qualités, à aucun moment je ne suis rentrée dans ce livre, l'histoire se mettant en place si lentement que quand les premiers événements se produisent, c'est déjà trop tard pour être accroché, si bien qu'à la fin je subissais ce bouquin que seul un bête esprit têtu m'a empêché de reposer pour passer à autre chose.
Et pour combler le tout, ce côté manichéen méchante femme Vs gentilles (mais so naïves) jeunes filles, d'un manque total de subtilité et de nuance, ça agace vite.
Pour résumer ce
Régiment de Femmes : de l'amour pur et véritable érigé contre l'amour égotiste... devinez qui gagne à la fin ?
Soyez une bonne gourdasse, adorable, serviable mais limitée et tout le monde vous aimera, voudra vous épouser et gnagnagna et gnagnagna mais si votre intelligence bien supérieure aux oies blanches qui cacardent dans vos jupons vous permet d'ouvrir les yeux sur le monde qui vous entoure, profitant au passage pour vous moquer de ces godiches qui en définitive semblent ne demander que ça, alors là, gare aux flammes de l'enfer, vous finirez seule, tout aigrie et ridée, dévorée par un quelconque animal sauvage qui passait par là et a bien senti que vous ne méritiez plus de vous livrer à cette sale manie qui vous aviez de respirer (Oui alors là, un peu d'amertume, j'avoue, mais bon Clare Hartill est le seul personnage un tout petit peu intéressant de ce livre, dommage et trop facile finalement d'en avoir fait une Némésis à fuir au plus vite, bouh qu'elle est vilaine)
Allez j'arrête, ce livre n'est peut-être pas si mauvais mais j'ai l'impression d'avoir été flouée sur cette badass teacher, du coup, je l'ai mauvaise.
Voyons plutôt ce que, dans la même veine, réserve Mädchen in Uniform que j'espère d'un tout autre niveau.