Il aura fallu quatre ans (1944-1948)1 à
Daniel-Rops pour écrire ce qui deviendra le premier tome d'une magistrale histoire de l'Eglise, et il m'aura fallu près d'un an pour lire les 696 pages de ce livre trouvé par hasard, d'occasion. Il y a longtemps que je voulais lire l'histoire des premiers Chrétiens, et notamment des martyrs, je pense avoir eu de la chance de tomber sur ce libre admirable, complet, fin et passionnant.
Ce n'est pas par désintérêt que j'ai mis du temps à lire ce livre, au contraire, je l'ai trouvé très bien écrit, tendre et juste à la fois, qui ne pose pas sur les hommes un jugement anachronique mais tente de se mettre à leur place, dans leurs faiblesses et à l'aune du champ de leurs possibles. A la fois chronologique et thématique, il arrive parfois qu'on se perde dans les événements, ayant à se référer au tableau chronologique de fin de volume pour replacer les événements. On aurait aimerait avoir parfois plus de cartes pour se plonger plus entièrement dans la géographie de ces combats et de ces transformations. Ou approfondir plus que ne le fait déjà l'auteur – au risque de ne jamais en finir – certaines questions de théologie (la question de la Trinité notamment qui traverse la Chrétienté de mille controverses) ou l'étude des moeurs anciennes ou du paganisme (comme le mithriacisme ou le Manichéisme). Mais plus eût été trop. Ce fut passionnant et surtout quel cheminement parcouru depuis Pierre, Paul et Jean jusqu'à Théodose, des catacombes et de la persécution subie jusqu'à l'établissement du Christianisme comme religion d'Etat d'un Empire chancelant, et la tentation de la persécution assénée ! Arrivé au chapitre XII, on est pris de vertige à se souvenir le premier chapitre et les affres des apôtres pris entre les Juifs et les Romains, ne sachant pas encore qu'après trois siècles l'Eglise – corps mystique du messie crucifié – allait réaliser un long miracle collectif.
Quel cheminement aussi, en considérant que
Daniel-Rops, fédéraliste convaincu, croyait en cette nouvelle Europe naissante qui devait surgir aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale, cet « ordre nouveau » (du nom de ce groupe de chrétiens réformistes auquel adhéra un moment l'auteur et Académicien français) qui devait amener la paix dans une Europe encore chrétienne, et ce déclin de l'Empire américain (dont l'Union Européenne sous pilotage allemand n'est que l'extension et la créature) sombrant dans le technototalitarisme néo-païen, transhumain et devenu complètement fou depuis la manipulation covidique de 2021, qui est le nôtre. L'Eglise éclipsée depuis son apostasie de
Vatican II, plus que jamais cette histoire des premiers apôtres et des martyrs doit nous inspirer, et nous souffler l'idée que les miracles sont toujours possibles, que l'Eglise pourra se redresser et illuminer encore ce monde en proie aux ténèbres du luciférisme, lorsque les Hommes se prenant pour Dieu, du moins une micro-élite bénéficiant de la puissance financière et de la technologie la plus avancée pour asservir le bétail humain voué au contrôle permanent dans une extension sans borne du système de crédit social mis en place en Chine, est en train de créer un Enfer sur Terre.
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