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EAN : 9782841357550
48 pages
Equinoxe (24/06/2011)
3.5/5   3 notes
Résumé :


«Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !… Un amour de petite chèvre…»
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un album issu de quatre nouvelles des Lettres de Mon Moulin qui n'est pas extraordinairement bon à mes yeux et je tiens à m'en expliquer. Un rapprochement thématique ? Point. Nouvelles hétéroclites sans rapports entre elles. Une recherche particulière dans l'illustration ? Bof, bof, ça ne fait pas frétiller mes rétines. Alors d'où peut provenir cet album ?

Ingrédient n°1, prenez le nouvelle la plus " bankable " (comme on dit désormais) du recueil, à savoir, La Chèvre de Monsieur Seguin, histoire d'assurer des ventes. Ingrédient n°2, sous couvert de faire découvrir des nouvelles moins connues du recueil, vous piochez au hasard dans le milieu et vous en extirpez trois, peu importe lesquelles. Ingrédient n°3, vous bâclez des illustrations à la va-comme-je-te-pousse pour boucler un album dans les temps.

Vous mélangez le tout énergiquement dans un grand bol Tupperware et vous obtenez... ça. Alors évidemment, elle tient toujours la route cette histoire de la Chèvre de Monsieur Seguin. Voici donc notre brave monsieur Seguin, habitant auprès des pré-Alpes provençales, a déjà perdu nombre de chèvres qui, ayant jugé bon d'aller brouter l'herbe sauvage des versants plutôt que les pousses chétives et rébarbatives du clos, ont fini par s'échapper et terminer entre les crocs dévastateurs du loup qui hante ces montagnes.

Monsieur Seguin, résolu à essayer, une nouvelle et dernière fois, d'élever une chèvre se décide à la prendre jeune et malléable afin qu'elle s'habituât mieux à la captivité et aux contraintes de la vie simple et monotone que pouvait lui offrir le bonhomme.

La petite Blanquette a pourtant tout pour plaire : un bon caractère, une belle allure… Mais résistera-t-elle aux attraits de la montagne et de la liberté, si alléchante, vue d'en bas ?
Une belle fable à méditer, qui peut avantageusement être lue en relation avec la fable de la Fontaine, le Loup Et le Chien, sur les avantages et les inconvénients de la domesticité et de la liberté sauvage.

La seconde nouvelle, le Curé de Cucugnan, qui est déjà un peu moins al dente et pourrait vaguement faire penser à un conte philosophique, est une sorte de Divine Comédie à l'envers. Un brave Monsieur Martin, curé de la paroisse de Cucugnan se désole du peu de foi et de moralité de ses ouailles. Il décide alors, pour promouvoir quelque peu la vertu, de leur parler de certains de leurs aïeux qu'il serait allé visiter aux cieux, tel Dante.

Sauf que notre brave curé de Cucugnan, probablement trop confiant en la nature humaine, a commencé lui son voyage par le Paradis, puis a été contraint d'ouvrir les portes du purgatoire pour finalement terminer la balade dans les tavernes de L'Enfer. À chaque fois, il posait la même question aux gardiens des lieux : " Avez-vous parmi vous des gens de Cucugnan ? " Je vous laisse découvrir où prolifèrent les trépassés Cucugnanais...

Dans Les Trois Messes Basses, Alphonse Daudet continue d'étriller l'Église (un peu dans le genre de L'Élixir du Révérend Père Gaucher, voilà un rapprochement qui eût été pertinent, Mesdames et Messieurs de chez Équinoxe, mais je dis ça comme ça). On y rencontre donc Dom Balaguère, un prêtre qui se soucie bien plus de sa panse que des choses de la religion et qui, un soir de Noël, se la bourrera, sa panse, jusqu'à s'en faire éclater... Gare à la sentence divine !

La dernière nouvelle du recueil est une apologie du poète Frédéric Mistral, archétype, selon Daudet, du poète occitan. On y lit une franche prise de position de l'auteur pour la préservation du patrimoine culturel régional, un peu comme dans le Secret de Maître Cornille.

Bon, c'est sûr, Alphonse Daudet a toujours ce verbe alerte, ces mots pétillants et ces formules ensoleillées qui sont fort agréables à lire et relire. de vous à moi, vraiment, cet album n'est pas trop folichon. Mais ceci étant dit, cela reste à voir car ce n'est là que mon avis, un souffle même pas provençal dans les ailes d'un moulin digne de Don Quichotte, autant dire, pas grand-chose.
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Les bons contes font les bons ravis

Joie et réconfort, c'est ce qu'apporte ce genre d'histoire, car il y a évidemment dedans un aspect fantaisiste, parfois irréel, qui nous sort littéralement du quotidien. Tout le monde connaît de nom ou a même déjà lu La chèvre de Monsieur Seguin, sans doute peu s'en souviennent parfaitement car, à tort, les contes sont souvent assimilés à une période enfantine (donc plus ou moins lointaine...). C'est bien dommage car ceux de Daudet, dans lesquels tout ne finit pas forcément bien, auraient pourtant tendance à s'adresser autant voire davantage aux adultes qui auront une grille de lecture différente et comprendront la réflexion plus poussée qui est menée. Comme le Curé de Cucugnan ne l'indique pas, ce petit recueil est tout sauf cucul ; la naïveté qui s'en dégage est au contraire touchante et pleine d'une grâce charmante.
Mais au-delà du sens qui est apporté ou que l'on veut y trouver, le poète provençal, tel un peintre, nous fait entrevoir les couleurs de son pays, portées par des paysages, des costumes, des hommes et des femmes à l'accent chantant, que seules les cigales pourraient couvrir.
A tous ceux qui se demandent si le bonheur est dans le pré, dites-vous que les bergers et autres personnages folkloriques devraient pouvoir vous apporter quelques réponses à travers une lecture bucolique et reposante qui sentirait presque les vacances, pardi !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Cette fois le malheureux officiant, tout abandonné au démon de gourmandise, se rue sur le missel et dévore les pages avec l’avidité de son appétit en surexcitation. Frénétiquement il se baisse, se relève, esquisse les signes de croix, les génuflexions, raccourcit tous ses gestes pour avoir plus tôt fini. À peine s’il étend ses bras à l’Évangile, s’il frappe sa poitrine au Confiteor. Entre le clerc et lui c’est à qui bredouillera le plus vite. Versets et répons se précipitent, se bousculent. Les mots à moitié prononcés, sans ouvrir la bouche, ce qui prendrait trop de temps, s’achèvent en murmures incompréhensibles.
Oremus ps… ps… ps…
Mea culpa… pa… pa…
Pareils à des vendangeurs pressés foulant le raisin de la cuve, tous deux barbotent dans le latin de la messe, en envoyant des éclaboussures de tous les côtés.
Dom… scum !… dit Balaguère.
… Stutuo !… répond Garrigou.

LES TROIS MESSES BASSES.
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Voilà l’histoire de Calendal… Mais qu’importe Calendal ? Ce qu’il y a avant tout dans le poème, c’est la Provence, — la Provence de la mer, la Provence de la montagne, — avec son histoire, ses mœurs, ses légendes, ses paysages, tout un peuple naïf et libre qui a trouvé son grand poète avant de mourir… Et maintenant, tracez des chemins de fer, plantez des poteaux à télégraphes, chassez la langue provençale des écoles ! La Provence vivra éternellement dans Mireille et dans Calendal.

LE POÈTE MISTRAL.
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Cette belle langue provençale, plus qu'aux trois quarts latine, que les reines ont parlée autrefois et que maintenant nos pâtres seuls comprennent.

LE POÈTE MISTRAL.
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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