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EAN : 9782100834983
272 pages
Dunod (24/08/2022)
0.5/5   1 notes
Résumé :
Un très grand nombre de monnaies cryptographiques comme Ethereum, EOS, Ripple, Cardano ou Tether ont été conçues et mises en fonctionnement depuis la création des premiers bitcoins le 3 janvier 2009. Ces cryptomonnaies connaissent un succès croissant tandis que, tôt ou tard, prédit Jean-Paul Delahaye, le Bitcoin finira par s'effondrer ou sera interdit pour son gâchis écologique et les graves escroqueries qu'il facilite, dont les rançongiciels ou "ransomware". Mais s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dès l'introduction, c'est agaçant : une image, celle d'un grand livre place de la Concorde où tout serait inscrit de manière transparente par n'importe qui, n'importe quand pour n'importe quoi... et qui, pour on ne sait pas quelle raison, ferait rêver. La métaphore, comme ceux qui démarrent leur livre par un Léviathan ou une structure de mondes possibles à parcourir, s'annonce évidemment malheureuse : tout ce qui suit dément, contredit, démonte cette image et cette émotion "fantastique"...

J'ignore pourquoi un professeur d'université en informatique se met à faire de l'économie, surtout quand il indique d'entrée qu'il se moque de la valeur de ses bitcoins, mais a priori, ce n'est pas une piste suffisante pour produire un ouvrage qui a du sens. Pour ceux que cela intéresse, j'indique dessous les contradictions qu'on lit en quelques pages seulement, les premières...
encore quelqu'un qui s'enflamme sur un sujet qu'il ne comprend pas et écrit dessus un livre pour s'enrichir quand il sera acheté et mis à disposition gratuitement par les bibliothèque, pour s'enrichir lui, plutôt que ses lecteurs... à la manière dont il semblerait qu'ait été inventé le bitcoin ?... si l'objectif était de créer de la confiance, c'est raté.



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Dans le chapitre sur l'inventeur du Bitcon, Satoshi Nakamoto, il commence par parler d'un cahier place de la Concorde qui consignerait tous les engagements (promesses, dettes), toutes les déclarations (réputation, lancer une alerte) et revendications (d'invention) que l'on voudrait rendre publics. La transparence est de mise : nom, prénom, adresse, date, heure, le fichier serait ensuite éternel. Puis, très vite, et manifestement sans gêne, l'auteur nous indique que Satoshi Nakamoto est « un pseudonyme et on ignore qui se cache derrière ». Apparemment la transparence n'était pas le moteur premier de l'inventeur...

Après avoir indiqué que le rêve du cahier de la Concorde menait à indiquer le nom, le prénom et l'adresse de Jacques Dupont, 17 rue Louis à Paris, il s'agit ensuite d'affirmer l'anonymat et le secret (des monnaies cryptographiques (?) ; « certains messages pourraient être chiffrés (« cryptés ») et la clef de déchiffrement ne serait dévoilée qu'au moment opportun. (p. 14 "opportun" ?)) et puis tout s'inverse, c'est l'anonymat et le cryptage qui deviennent ordinaires : « Ni l'anonymat, ni le chiffrage des données mises sur un fichier blockchain, ni la présence d'un jeton comme celui du Bitcoin ne sont des caractéristiques fondamentales OBLIGATOIRES d'une blockchain » p.28).

L'article qui aurait fait sensation s'intitule « Bitcoin : A peer-to-peer Electronic Cash System », le résumé, que l'on trouve en ligne indique : « A purely peer-to-peer versio of electronic cash would allow online… » -> il ne s'agit donc que d'argent : dans l'image du livre à Paris, que viennent faire les revendications d'invention, les déclaration de lanceurs d'alerte et les réparations de réputation ?....

Après avoir parlé d'un système de validation des transactions qui fasse consensus puisque sans autorité et transparent, il évoque 2 pages plus loin un « délicat processus permettant d'aboutir au consensus entre les validateurs »… Ce serait le temps, le critère discriminant : « un ajout immédiat de chaque transaction dès son envoi n'est en effet envisageable que si le nombre de validateurs est très petits, ce qui, le plus souvent [?] n'est pas souhaité."

Après avoir indiqué que c'était les messages (les transactions) qui étaient horodatées (p.19), il indique maintenant que ce sont les blocs de messages, qui ont transité vers les ordinateurs validateurs après un délai aléatoire, qui sont horodatés (« chacun des blocs du fichier blockchain est horodaté » p.23)

Après avoir parlé d'une confiance a priori pour tout le monde puisque tout le monde pouvait lire le cahier et y écrire (place de la Concorde…), il s'agit en fait d'une confiance partagé entre un réseau étroit de personnes : « Les informations […] proviennent d'un consensus entre validateurs et constituent un moyen d'établir de la confiance entre eux sans recours à un tiers de confiance." Reste que les non-validateurs devront bien, eux, faire confiance à ce "tiers de confiance" que sont les validateurs....

Après son exemple d'un cahier bien visible, place de la concorde, en joignant une image avec un livre grand comme la place, il s'agit maintenant de s'interroger sur la publicité de l'existence même de la chaine : « L'existence de la blockchain est-elle une information publique ? » p.29... misère...

Après avoir dit que la base était infalsifiable, on a maintenant : « il n'est pas exclu qu'une institution […] écrive de faux diplômes […] mais […] cela n'aura aucun effet sur les diplômes signés par les AUTRES institutions. La blockchain, SAUF pour l'institution fautive, continuera de n'indiquer que des diplômes authentiques » p. 39-40 ….. parmi la somme de n'importe quoi, il y aura de l'authentique, c'est sûr !... comme dans ce livre, en fait...

Après avoir indiqué que les données de la bases sont vérifiées par le système des validateurs, il s'agit en fait de le faire en dehors du système : « pour qu'un étudiant prouve qu'il possède un diplôme, il faudra qu'il en ait gardé une version » p. 40... il faudrait toujours aller récupérer son papier à l'administration à la fin de l'année... quelle révolution !...

Et puis, enfin, pour le professeur émérite qui a bien cerné son sujet : « Il n'existe pas de définition officielle de ce qu'est une blockchain » p.24 ; et surtout : "Écrire un livre sur le sujet est risqué car il se peut que dans trois ou cinq ans tout se soit effondré"... bon ben voilà... merci pour ce moment....
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De mon point de vue, en l'absence d'un réseau pair-à-pair de validateurs indépendants, on ne doit pas parler de blockchain.
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Écrire un livre sur le sujet est risqué car il se peut que dans trois ou cinq ans tout se soit effondré.
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Il n’existe pas de définition officielle de ce qu’est une blockchain.
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Videos de Jean-Paul Delahaye (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Delahaye
Jean-Paul Delahaye est Professeur émérite à l'Université de Lille et chercheur au laboratoire CRISTAL (Centre de recherche en informatique signal et automatique de Lille, UMR CNRS 9189). Ses travaux portent sur les algorithmes de transformation de suites (Thèse d'Etat), sur l'utilisation de la logique en Intelligence artificielle (systèmes experts, langage Prolog) sur la théorie computationnelle des jeux (jeux itérés, simulation de systèmes sociaux, étude de la coopération), et sur la théorie algorithmique de l'information (théorie de la complexité de Kolmogorov, notion de contenu en calculs) avec en particulier des applications à la bioinformatique et à la finance. Il travaille aujourd'hui sur les monnaies cryptographiques et la " technologie blockchain ". Il s'intéresse aussi aux problèmes d'éthique dans les sciences et a été membre du Comité d'Ethique de CNRS (COMETS) de 2016 à 2021. Il a encadré 20 thèses. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont une partie est destinée à un large public. En 1998, il a reçu le Prix d'Alembert de la Société Mathématique de France et, en 1999, le Prix Auteur de la Culture scientifique du Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche. Il tient la rubrique mensuelle Logique et calcul (6 pages) dans la revue Pour la science (version française du Scientific American). Il propose aussi un blog (http://www.scilogs.fr/complexites/) consacré aux "Complexités".
Conférence : Une même éthique peut-elle convenir pour toutes les formes d'intelligence ? Vendredi 6 mai 2022, 9h15 - 10h — Amphi rouge
Est-ce que nécessairement les diverses formes d'intelligence doivent lutter les unes contre les autres, les humains asservir les IA, les IA prendre le pouvoir sur les humains, les divers êtres pensants possibles dans l'univers engager sans fin des combats ? La réponse est peut-être non, et pour le comprendre il faut faire un détour par la théorie de la complexité telle que Andreï Kolmogorov, Gregory Chaitin et Charles Bennett nous l'ont présentée. Une éthique universelle susceptible de s'imposer naturellement à tous se déduit de cette vision du monde ordonné par les mesures de complexité. Elle est en fait déjà à l'oeuvre en nous. Il nous faut simplement en prendre conscience.
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