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EAN : 9782330156305
256 pages
Actes Sud (06/10/2021)
3.5/5   34 notes
Résumé :
Ils ont 17 ans et sont nés dans la bulle écologique Eldorado, que leurs lointains ancêtres ont construite 150 ans plus tôt, en 2035, pour se protéger des cataclysmes d’une planète à l’agonie. Ils n’en sont jamais sortis. On leur a appris qu’ils étaient les derniers survivants. Mais l’appel de l’extérieur se fait entendre. Renoncer à sortir et le regretter à jamais, ou oser au risque de périr ? Entre amis, ils choisiront de plonger dans les terres du collapse et d’af... >Voir plus
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En littérature jeunesse comme partout ailleurs, les tendances vont et viennent, s'en vont et reviennent. Il y a eu la période où ne sortaient quasiment que des histoires de vampires et de loups-garous, puis est venue l'époque des dystopies dopées aux triangles amoureux, suivies par les histoires de familles dysfonctionnelles, puis s'est amorcé le retour du fantastique et de la fantasy imprégnés de féminisme … Heureusement, certains auteurs n'hésitent pas à piétiner allégrement ces effets de mode et à écrire ce que bon leur semble, sans chercher à s'insérer coute que coute dans la mouvance actuelle : cela évite aux lecteurs éclectiques de s'ennuyer face à la déferlante discontinue d'ouvrages presque identiques … Parce que même si j'aime énormément la fantasy, je n'ai tout de même pas envie de ne lire que cela pendant quelques années, en attendant que le vent tourne et que la mode soit aux thrillers sanguinolents que je ne lirais de toute façon pas ! Donc oui, heureusement qu'il y a des auteurs suffisamment audacieux pour sortir des sentiers battus, pour nous proposer des romans qui détonnent dans le paysage littéraire, véritable bouffée d'air frais pour ceux qui n'en peuvent plus de voir un seul genre représenté sur les étalages des nouveautés ! Et plus encore, heureusement qu'il y a des auteurs suffisamment audacieux pour ne pas « simplement » continuer à écrire des romans « du genre d'avant », mais pour innover !

Argan, Brune, Garance et Roc font partie de la sixième génération d'Eldorado : il y a cent-cinquante ans de cela, leurs arrière-arrière-arrière-grands-parents ont créé cette bulle isolée du reste du monde, dans l'espoir de survivre aux catastrophes naturelles et aux épidémies dévastatrices nées du dérèglement climatique. Comme tous ceux de leur génération, les quatre adolescents sont intimement convaincus que les habitants de l'Eldorado sont les derniers survivants de l'humanité : les rares explorateurs à s'être risqués dehors sont unanimes, la survie, et encore moins la vie, est impossible à l'extérieur. Pourtant, Argan, Brune, Garance et Roc ne peuvent s'empêcher de rêver au jour où la Terre sera à nouveau habitable : ils aimeraient tant découvrir ces terres interdites ! Et voici qu'Argan, au cours d'une intervention technique, fait une découverte qui remet en question tout ce qu'ils tenaient pour acquis : des voix inconnues grésillent dans la radio … Se pourrait-il qu'ils ne soient finalement pas les seuls à avoir survécus à la fin du monde ? Se pourrait-il, pire encore, que les Anciens soient parfaitement au courant mais aient gardé ce savoir pour eux tous seuls ? Poussés par le besoin viscéral d'en avoir le coeur net, Argan, Brune et Garance se lancent dans la plus insensée des entreprises : sortir, et partir à la recherche de ces voix. de ces hommes et de ces femmes. de leurs frères et soeurs humains. Et ce en dépit de tous les dangers …

Cela commence donc comme une douce utopie : imaginez une petite communauté, protégée dans un écrin de verdure, isolée de la folie du monde, où règnent la joie et la cohésion. A Eldorado, chacun vit en parfaite harmonie avec les autres et avec la nature : chacun contribue au bon fonctionnement de la vie quotidienne, selon ses aptitudes, chacun reçoit ce qu'il a besoin pour vivre, et pour vivre heureux. Pas de pauvreté, pas de misère, pas d'inégalité : les ressources sont partagées entre tous, selon les besoins de chacun, et nul ne convoite jamais les biens de son voisin. La vie est douce à Eldorado … Si douce qu'on a envie d'y croire. Qu'on a besoin d'y croire. Qu'on aimerait pouvoir se dire que oui, l'humanité en est capable. Malheureusement, on devine rapidement, bien que confusément, qu'il y a une fausse note au milieu de cette joyeuse harmonie, qu'il y a une légère ombre au tableau. Il y a, tout d'abord, la révolte de ces deux ados contestataires, Sylv et Briac : s'ils apparaissent au premier abord comme deux gosses perturbateurs, on ne peut pas nier qu'ils n'ont pas totalement tort, finalement, même s'ils y vont un peu fort … Les jeunes ne savent que ce qu'on veut bien leur apprendre, ils n'ont absolument aucun moyen de savoir si les enseignements de leurs ainés sont justes ou non : ils doivent faire aveuglément confiance au Conseil des Sages, aux écrits des derniers explorateurs qui affirment catégoriquement qu'il n'y a personne dehors et qu'il est impossible d'y survivre …

Mais le papier se laisse écrire, disait mon arrière-grand-mère … Lorsqu'Argan, émerveillé par sa découverte, euphorique à l'idée qu'ils ne soient finalement pas les derniers survivants, et surtout que l'extérieur soit visiblement habitable, s'empresse d'aller annoncer la bonne nouvelle au Conseil des Sages, nous comprenons rapidement que quelque chose ne tourne pas rond. Au lieu de se réjouir, les Anciens se crispent : quand bien même cela serait vrai (c'est d'ailleurs louche qu'ils remettent ainsi en question la parole de ce jeune, alors que l'honnêteté fait partis des valeurs fondamentales de la communauté : pourquoi immédiatement songer au mensonge ?), il est absolument hors de question de « prendre le risque » d'entrer en contact avec ces individus, qui pourraient « avoir un mode de vie différent, être porteurs de maladies, être violents, dangereux, affamés, déviants » … et voilà qu'ils lui ordonnent de garder le silence, alors que la règle de la communauté veut que cette dernière ait droit à la vérité pour pouvoir choisir librement, en toute connaissance de cause, ce qu'elle désire collectivement faire. Et même si nous pouvons comprendre la réaction instinctive, primale, de ces Sages qui ne pensent qu'à la sécurité de leurs ouailles, on ne peut s'empêcher de se révolter avec Argan et ses meilleurs amis : au nom du bien commun, de la survie collective, peut-on véritablement mentir à toute une communauté qui fait aveuglément confiance à ceux qui les guident et les conseillent ? Où commence la tyrannie, finalement ?

Nous basculons donc sur une dystopie, mais une dystopie qui ne ressemble en rien au fameux Hunger Games ou à Divergente : on est, ici aussi, dans quelque chose de sobre. Il n'y a pas de mouvement généralisé de révolution : malgré leur déception, nos jeunes héros ne s'empressent pas de monter la population contre leurs dirigeants. Car ils sont suffisamment intelligents pour comprendre qu'il n'y a malgré tout pas que du faux dans leurs propos : ça ne sert à rien de mettre toute la communauté en danger, sans savoir ce qu'il y a réellement à l'extérieur. Ils ne sortent pas seulement par soif de liberté, mais bien plus par soif de vérité : ils doivent savoir. Et ensuite, lorsqu'ils auront véritablement toutes les données en main, ils agiront. Dans notre monde où les mensonges, les complots, les fake news, les propagandes, pullulent, c'est important de montrer que, s'il ne faut pas croire et suivre aveuglément tout ce qu'on nous raconte, il ne faut pas non plus sombrer dans l'excès inverse et se jeter aveuglément dans la contestation systématique. Il faut juste prendre le temps de se renseigner, pour comprendre les enjeux, et ensuite seulement se faire sa propre opinion : agir sous le coup de l'émotion n'est jamais bon, car rien n'est totalement blanc ni totalement noir, totalement bien ni totalement mal, il faut prendre du recul pour avoir une vision d'ensemble et quitter le manichéisme si cher à notre société …

Et c'est vraiment ce qui est au coeur de cet ouvrage, finalement : il y a bien sûr ce côté « récit d'aventure », avec ces trois ados qui quittent tout ce qu'ils connaissent pour s'enfoncer dans l'inconnu, dans cette nature autrement plus sauvage que celle avec qui ils vivent en harmonie depuis leur enfance, et cet aspect du récit est particulièrement passionnant … mais on est bien plus dans le récit initiatique : à travers cette épopée, cette plongée dans l'inconnue, ces trois jeunes apprennent à mieux se connaitre en apprenant à mieux connaitre le monde qui les entoure. C'est en découvrant d'autres modes de vie, d'autres modes de pensées, d'autres façons de voir le monde, qu'ils vont progressivement construire leur propre manière d'envisager la vie. Ce que les Sages voyaient comme un danger, Argan et ses amies vont le vivre comme une chance … Car d'ailleurs, parfois, loin de nous détourner de ce qu'on nous a inculqués, nos expériences ne font que nous y conforter ! C'est d'ailleurs l'un des points que j'ai trouvé le plus intéressant : trop souvent, dans les dystopies, les protagonistes rejettent tout en bloc, presque par principe, sans admettre qu'il y avait peut-être un peu de bon dans ce système qu'ils piétinent. L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs … et c'est parfois bien de le montrer, aussi. Sobriété, je vous disais, et non pas coup d'éclat.

En bref, vous l'aurez bien compris, il a beau être particulièrement court, ce roman à quatre mains n'en reste pas moins particulièrement riche, profond, puissant. Très simple, il ne s'embarrasse pas de myriades de sous-intrigues aux enchevêtrements parfois trop rocambolesques : non, il nous invite tout simplement à suivre ces jeunes gens, à les accompagner dans cette épopée qui pourrait changer totalement leur monde, leur vie … C'est un roman qui n'en fait jamais trop, juste assez pour inviter le lecteur à se poser les bonnes questions, sans sombrer dans l'appel systémique à la révolte. Et ça fait du bien, parfois, un peu de simplicité, de sobriété : on nous a tellement habitué à des intrigues haletantes et trépidantes, avec des tas de bagarres et de relations amoureuses compliquées, qu'on ne sait parfois plus apprécier les intrigues plus discrètes … Alors que ces dernières ont tellement de choses à nous apporter : on voudrait vivre toujours plus vite, toujours plus fort, et on se perd dans une crouse effrénée aux émotions fortes, mais certains récits sont là pour nous rappeler que l'essentiel est peut-être ailleurs. Que parfois, tout ce qu'on a besoin pour être comblé, c'est peut-être de passer un peu de temps seul avec soi-même, avec ses pensées non parasitées par des centaines de sollicitations qui nous empêchent de réfléchir, et donc d'être véritablement libres … Oui, on a besoin de ces livres qui, derrière leur apparente simplicité, nous aident à ralentir un peu, pour vivre, et non pas seulement courir après la vie. A lire, donc, de toute urgence !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Salut les Babelionautes
J'ai emprunté ce roman à ma Médiathèque simplement au lu du résumé, décrivant une Terre après une catastrophe écologique.
Je ne m'attendais pas a prendre tant de plaisir au fil des pages, ce fut le cas pourtant, car malgré les nombreux livres lus nous racontant la fin de l'humanité celui ci sors du lot par son optimisme.
Argan, Brune, Garance et Roc sont nés et vive en autarcie dans une bulle géante sensée les protéger des dangers extérieurs.
Mais une découverte d'Argan va tout remettre en question, car ils croyaient être les derniers survivants sur la planète.
Malgré la réticence de ceux qu'on appellent les Anciens, ils vont prendre la décision de partir en exploration.
Ils découvriront des choses étonnantes, qui viendront chambouler leur quotidien ainsi que les croyances enracinées dans leur collectif.
La fin est digne malgré qu'ils nous faillent accepter un évènement triste, moi qui pensait que Véronique Delamarre Bellégo nous en avait écrit une plus en rapport au reste de l'histoire, je fus un peu déçu, car je suis d'un éternel confiant dans la Nature Humaine.
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Les terres interdites de Véronique Delamarre et Pascale Perrier, présentation
2175, Eldorado, le Collapse soit le monde extérieur leur est interdit. Ils vivent dans une bulle, qui doit rester en bon état, ne connaissent pas le monde. c'est dû au désastre climatique et aux crises sanitaires.

Argan souhaite sortir. Il a 17 ans, il est amoureux de Brune. En réparant la bulle, il entend des voix.

Avis Les terres interdites de Véronique Delamarre et Pascale Perrier
Ce sont quatre adolescents qui vivent dans une bulle. Ils n'ont connu que cela. Il y a des centaines d'années, un groupe de personnes a décidé de se sauver, de vivre entre eux, en respectant la nature et les êtres humains. En effet, le monde a changé suite au réchauffement climatique et aux épidémies. On leur a toujours inculqué qu'ils étaient seuls sur terre et qu'ils pouvaient s'auto-suffire. Mais quand Argan entend des voix, il en fait part à ses amis et aux sages de sa communauté. Les premiers veulent savoir car ils ont soif d'apprendre. Les seconds opposent un véto total. Mais ces jeunes gens s'unissent et avec l'aide d'un sage, qui est déjà parti et revenu plusieurs fois, ils quittent la bulle et c'est le début d'une grande aventure avec de nombreux dangers, mais beaucoup de découvertes.

Au début de ce roman, j'ai de suite pensé à des survivalistes, à une société où les plus anciens mentent, une société totalitaire, même s'ils sont heureux, s'ils ont accès à ce qui s'est fait avant. La révolte gronde quand même, car certains veulent partir, découvrir s'il n'y a pas autre chose derrière cette bulle où ils se suffisent à eux-mêmes. Les trois amis, car un reste derrière pour les couvrir, vont découvrir un climat qui a profondément changé, une nature qui a repris ses droits avec de nombreux animaux. Ils devront se méfier sur leur trajet de découverte. Mais ils sont heureux parce qu'ils apprennent. Et ils découvriront qu'ils ne sont pas les seuls sur terre, qu'il existe d'autres communautés, pas forcément mieux que la leur. Mais ils sont différents et grâce à cette différence, on peut apprendre à se connaître, à mettre en commun des ressources, des intelligences pour un monde meilleur.

Les auteurs jeunesse surfent sur cette vague du réchauffement climatique depuis pas mal de temps déjà. Mais la crise sanitaire a rajouté un sujet de plus à leur actif. Ce n'est pas le premier livre que je lis de ce genre et cela ne sera vraisemblablement pas le dernier. Mais je m'interroge. Même si les adolescents peuvent avoir, déjà, leur propre opinion à ce sujet, seront-ils conscients et à même de comprendre les buts finaux de ces livres. Ces sociétés qui se créent, soit disant pour se protéger et protéger ceux qui sont partis vivre avec eux, ne sont-elles pas des régimes totalitaires, gérées par juste quelques personnes qui refusent le contact, la différence ? Les différences de classe existent toujours pour certaines, malheureusement. Est-ce que cela changera réellement le monde ? Pas forcément, en tous les cas, j'en doute. Les autrices montrent des adolescents, et je trouve cela très bien, qui s'interrogent énormément. Malgré ce qu'ils vivent, ils ne prennent pas pour argent comptant ce qui est raconté. Ils ont leurs valeurs et surtout ces interrogations qui leur permettent d'avancer, d'apprendre. Jeunes, plus âgés, continuons donc dans ce sens. Nous pouvons, tous, faire bouger les gouvernements, du moins je l'espère, même s'ils sont à la solde des grands groupes, des banques, que sais-je encore.

Je n'ai pas forcément adhéré à l'histoire en elle-même mais j'ai adhéré avec les personnages de ces jeunes gens et à certains messages véhiculés, surtout une fin qui montre bien que les adolescents peuvent faire de très grandes choses, qu'ils sont l'avenir surtout lorsqu'ils se mobilisent ensemble et qu'ils suppriment toutes les différences et qu'ils ont compris qu'aider son prochain est très important.

Je remercie les Editions Actes Sud Junior pour cette lecture.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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2175. Depuis bientôt 150 ans, une communauté vit à l'intérieur d'une bulle, Eldorado, conçue pour les protéger des aléas du changement climatique. C'est là qu'ont grandi Argan, Brune, Garance et Roc, en harmonie avec la nature, mais sans jamais mettre un pied dehors.

Pourtant, l'appel de l'extérieur se fait sentir. Lorsque Argan découvre un drôle d'appareil, dans lequel il entend des voix, il ne résiste pas. Avec ses amies Brune et Garance, il part en expédition, à la recherche d'autres humains encore en vie dans ce désert sauvage qu'est devenu la Terre...

***

Une dystopie comme je les aime, qui nous fait réfléchir sur notre monde actuel, et les conséquences que notre inaction pourrait avoir sur l'avenir de la Terre. Au début du roman, j'ai pensé à RC 2722, de David Moitet, que j'avais beaucoup aimé, mais l'histoire diverge ensuite.

L'ouvrage commence comme une apparente utopie : tout le monde vit en harmonie, dans une bulle, au milieu de la nature, les ressources sont partagées, chacun travaille selon ses compétences ... Il n'y a pas d'inégalité... en apparence ! Quand Argan commence à creuser et à réfléchir avec ses amis, il se rend compte qu'on ne leur dit pas tout, que des adultes du Conseil cachent des informations au reste de la communauté "pour leur bien".

Au-delà de cette première partie dans la bulle, c'est l'aventure pour nos héros, qui vont de découvertes en surprises, parfois émerveillés, parfois effrayés. Ils appréhendent différentes possibilités, différentes façons de vivre, et chacun va se positionner en fonction de sa personnalité et de ses envies.

Action, Aventure, amour, réflexions éthiques, drame... C'est court, mais bien orchestré. On ne tombe pas dans le pathos ou l'exagération, cela permet juste d'amorcer une réflexion. C'est une vision tout à fait plausible du futur qui nous attend. Une bonne lecture en somme !
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Une dystopie pour (ré)apprendre à aimer la nature.
En dehors de la bulle de l'Eldorado, dans "les terres du collapse", la nature a repris ses droits depuis que l'homme ne la colonise plus à cause des catastrophes climatiques. C'est une nature sauvage, "une jungle tropicale" où "tout est désolant et pourtant superbe". Alors les Eldoradors ont appris à apprécier la nature conservée à l'intérieur de leur bulle, tant qu'elle existe encore ("Garance ressentit un besoin impérieux d'admirer le ciel, même s'il était voilé, de sentir l'odeur des champs, de s'imprégner de celle de l'humus").

Et pourtant, un besoin tout aussi impérieux va conduire Argan et ses amis à sortir de la bulle pour explorer ces "terres interdites" que l'on dit dangereuses et impropres à la survie humaine: "La liberté d'Eldorado était en jeu. S'ils découvraient qu'il existait d'autres hommes, cela signifiait que l'enfermement auquel s'étaient contraints les habitants n'avait pas de raison d'être". le fonctionnement de la bulle, même s'il garantit le bien-être de tous, sent la dictature... Où était la vérité? Que fallait-il croire?

Pendant leur expédition à l'extérieur, les adolescents vont de découverte en découverte et de surprise en surprise. J'ai aimé le personnage de Garance, passionnée d'histoire ayant une âme d'exploratrice. Les sentiments partagés de Brune pour Roc et Argan apportent une touche sentimentale au récit.
Sans vouloir trop en dire, l'histoire pose également la question de l'hyper technologie. Celle-ci a des atouts indéniables mais ne doit pas se substituer à un environnement naturel ("Argan se sentait plutôt mal ici. La sensation d'enfermement, sans doute. Ou le manque de verdure et d'air"). Elle peut également "déshumaniser les gens" et leur ôter tout libre-arbitre.

L'expérience partagée aura amené à "élargir les limites de ses pensées et de ses émotions". Les Eldoradors apprendront à échanger les savoirs afin de trouver un équilibre entre les différents modèles de société, et ils réaliseront que, peu importe la décision, rien n'est plus important que d'avoir la liberté de choisir.
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A vous de trouver vos réponses en vous-mêmes, vous en êtes capables. Posez-vous la question de ce qu’un départ vous apporterait. Demandez-vous aussi ce qu’Eldorado y gagnerait. Et sachez que chaque pas en dehors de la bulle est un pas vers l’inconnu, le changement, la liberté ou la mort. Vous pourriez ne jamais revenir. Quoi qu’il en soit, décidez-vous rapidement.
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"Elles ont suivi le protocole et viennent de recevoir une double dose de citrate de mémoris. Ce produit va leur faire perdre la mémoire des derniers jours.
[...] -Ah, mais pourquoi ?
[...] -Parce que vous ne devriez pas exister. Suivez-moi."
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Quand les premiers signes de présence humaine sont des rires d'enfants c’est de bon augure.
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Le danger était partout, ce monde leur était inconnu.
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