La femme du maître tailleur, tome 1

Un bon roman, plein d'actions et de rebondissements.
L'histoire débute en 1770, sous le règne de Louis XV à la veille du mariage du futur roi Louis XVI avec Marie-Antoinette. Les festivités du mariage seront closes par un gigantesque feu d'artifice.
Mathilde fait partie des personnages principaux, elle est lavandière sur les bords de Seine et vit seule avec son père, alcoolique, c'est elle qui fait « bouillir la marmite ». Elle a remarqué Nicolas, l'apprenti de Baptiste, le maître tailleur, ce beau jeune homme fait battre son coeur. Ils tomberont d'ailleurs vite amoureux.
Mais les choses ne seront pas aussi simples et leur rêve va-t-il se réaliser ?
Lors du feu d'artifice, Myriam, la femme de Baptiste le tailleur, est tuée au cours d'un mouvement de la foule qui panique, le laissant seul avec son fils Jean-Baptiste, lui aussi tailleur, mais peu doué et surtout paresseux (et homosexuel, amoureux de Louis, le compagnon tailleur).
Pour l'aider dans la tenue de son ménage Baptiste embauche Mathilde. Il se prend d'affection et s'attache à elle jusqu'à décider de la marier avec son fils Jean Baptiste.
Un mariage à trois puisque Jean-Baptiste passe ses nuits avec Louis, délaissant son épouse (qui ne demande pas mieux) mais Louis, lui, en cachette va violer Mathilde.
Bien sûr, ce n'est que le début de ce roman et les choses vont bien changer. Alors, chers lectrices et lecteurs, je préfère vous laisser découvrir la suite. Je n'en dévoilerai qu'une toute petite partie, nous irons jusqu'au bagne à Toulon.
Qui et pourquoi au bagne ? mais que va-t-il se passer ?
Si le titre peut faire penser à une romance et bien non, pas du tout, ce livre est truffé d'embuches et de rebondissements, Michelle Mazoué, avec sa belle plume, sait tenir ses lecteurs en haleine, elle va nous mener dans des situations dangereuses, nous allons traverser des épisodes dramatiques. Vivre à cette époque n'était pas de tout repos et les situations pouvaient basculer du jour au lendemain sans trop savoir pourquoi.
C'est très bien écrit, tout en finesse, il y a de l'amour, du viol, du suspens, de l'injustice, de l'horreur, de la bagarre, de la traîtrise et cette liste n'est pas exhaustive.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a procuré beaucoup de plaisir.
Livre lu dans le cadre du PAI catégorie romance.
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C'est le premier livre de l'auteure que je lis et c'est une belle découverte. Michelle Mazoué nous plonge dans le XVIIIe siècle avec une merveilleuse héroïne qui répond au doux prénom de Mathilde. On s'attache tout de suite à ce personnage qui a le malheur d'être née femme dans un siècle où le féminisme n'existe absolument pas. Les femmes n'ont aucun droit et vivent sous le joug de leur père ou mari. Elles sont juste autorisées à effectuer de basses besognes quand il faut gagner de l'argent, à tenir la maison, cuisiner et enfanter.

Mathilde n'échappe pas à la règle même si elle a la chance de savoir lire et écrire. Elle vit dans un taudis parisien, sous la terreur d'un père qui ne travaille pas et boit l'argent qu'elle ramène de son maigre salaire de lavandière. Sa mère est morte, Mathilde n'a personne sauf Hippolyte, un mauvais garçon au grand coeur, qui règne sur les rues du quartier et qui vit de larcins. Il s'est pris d'amitié pour la jeune femme et se charge de la protéger.

Lasse de son métier de Lavandière qui l'épuise, elle décide d'aller frapper à la porte de sa tante, -la soeur de son père, fripière de son état-, pour lui demander de l'aide. Elle veut fuir ce père qui la bat et changer de métier. La chance se présente sous la forme de Baptiste Chevallier, maître tailleur, propriétaire de l'immeuble où vit sa tante. Il vient de perdre son épouse dans des circonstances tragiques et il est lui-même blessé, il embauche la jeune femme pour l'aider. L'atelier du tailleur est prospère, outre son fils Jean-Baptiste qui prendra la relève, le père Chevallier emploie également Louis un compagnon et Nicolas un jeune apprenti. Mathilde a déjà aperçu ce jeune homme très séduisant qui ne la laisse pas indifférente. Elle travaille désormais dans la maison du tailleur et va être amenée à croiser Nicolas et à faire plus ample connaissance.

Et là, l'histoire prend une toute autre tournure, mais pas celle qu'on attend, si Mathilde a eu la chance de croiser le chemin de Baptiste Chevallier qui lui a donné un travail décent et un toit pour s'abriter, celui-ci ne sait pas qu'il va lui causer un grand malheur en décidant de la marier à son fils Jean-Baptiste. L'arrangement se fait avec la tante de Mathilde, qui en profite pour grappiller des faveurs financières. Mathilde n'a pas véritablement le choix, elle est éprise de Nicolas mais elle se sent obligée de se sacrifier pour sa tante à qui elle pense tout devoir. La jeune femme ne sait pas encore qu'elle vient de tomber dans un horrible piège et ce n'est que le début.

L'auteure mène son histoire tambour battant, aucun temps mort, on suit le rythme, remués par les évènements, qui se succèdent, chamboulés par le triste destin de Mathilde qui ne peut rien faire à part subir. On se rend parfaitement compte du siècle dans lequel on est plongés. Il n'y a rien pour les femmes, elles n'ont aucun statut juridique ni social. Quand le père Chevallier décède, laissant le pouvoir à son fils Jean-Baptiste, on se dit que le sort de Mathilde ne va pas aller en s'améliorant. Désormais la voie est libre pour ce fils ingrat qui n'attire aucune sympathie.

Le personnage est détestable et ne cumule que des défauts. Que dire de Louis, ce compagnon, amant de Jean-Baptiste depuis longtemps, qui tire les ficelles dans l'ombre du maître. Louis est machiavélique et n'a pour seul but que d'éloigner Mathilde pour mieux posséder Jean-Baptiste. Il veut aussi détruire Nicolas qui connait la situation des jeunes gens, il les a surpris. Si jamais Nicolas parlait, les deux risquent la mort. L'amour entre deux hommes dans ce siècle des Lumières est inenvisageable.

Les mensonges, coups bas, trahisons, faux témoignages vont pleuvoir. Louis et Jean-Baptiste sont prêts à tout pour chasser ce qui les embarrasse et le premier à en faire les frais sera Nicolas. Dans les années 1770 la justice est rendue au nom du roi, mais il n'y a pas vraiment de justice ni de procès d'ailleurs. N'importe qui peut dénoncer n'importe quoi avec un faux témoignage, il n'y a pas d'enquête, pas de témoin. Nicolas est accusé de vol, il ne peut se défendre, il a beau crier son innocence, personne ne l'écoute. Il est envoyé au bagne laissant Mathilde désespérée.

Que c'est révoltant ! L'auteure nous fait passer par toutes les émotions. Je suis là, avec eux, dans cet atelier du tailleur, en plein XVIIIème siècle avec les personnages du roman et c'est légèrement anxiogène il faut bien l'avouer. L'écriture est fluide, riche de détails et la situation devient stressante quand Mathilde, est, à son tour arrêtée, toujours sous la fourberie de Louis, décidemment celui-là, j'ai juste envie de lui donner une bonne correction pour lui remettre les idées en place !!

Je ne vais pas vous en dire plus, je ne voudrais pas gâcher les surprises et rebondissements du roman mais Mathilde va enfin prendre son destin en mains, aidée par Hippolyte et elle ne laissera personne se mettre en travers de son chemin. La jeune femme est audacieuse mais surtout très courageuse, on ne peut que l'admirer.

L'amour donne des ailes, pour Nicolas, Mathilde est prête à tout, même a faire des centaines de kilomètres pour le retrouver. C'est un périple dangereux, on ne sait pas ce qu'il y a au bout du chemin ni si Nicolas est toujours en vie mais moi j'embarque volontiers avec Mathilde et Hippolyte sur les chemins cahoteux, à dos de cheval, direction le Sud. Et là encore, il y a des surprises.

J'ai passé un super moment avec ce roman et avec le personnage de Mathilde vraiment très intéressant. l'auteure nous livre habilement sa belle romance amoureuse sur fond d'histoire. C'est un livre dans lequel on ne s'ennuie pas un seul instant, on fait corps avec l'héroïne, on s'identifie à elle et on souffre avec elle. On découvre aussi la situation des bagnards et c'est effrayant. Il y a de belles leçons de vie avec l'amitié indéfectible d'Hippolyte, un personnage que j'apprécie énormément.

Et je découvre qu'il va y avoir une suite et j'ai hâte de savoir ce qu'il va advenir de mes deux personnages de coeur. Je remercie Michelle Mazoué de m'avoir envoyé ce roman, c'est un pur bonheur.
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🌸 Au fil de l'histoire 🌸 Premiers émois amoureux « Depuis , elle passe et repasse devant l'atelier, l'aperçoit penché sur son ouvrage. Son curieux regard bleu pâle de rousse n'a jamais croisé les yeux noirs frangés de longs cils. » (page 6) pour l'héroïne Mathilde , jeune lavandière si attachante qui souhaite déjouer son destin si peu enviable en cette fin du XVIII siècle «Elle est arrivée le soir , sans bruit protégée de la fraîcheur inhabituelle de cet été pourri par une courte cape de gros drap marron, dissimulant sa frêle silhouette qui se glisse le long des vitres de l'atelier. » (page 47) et Nicolas , l'apprenti du maître tailleur « Ce beau brun , grand aux épaules carrées , a fait naître des frémissements et des langueurs qu'elle garde secrets . » ( page 5 ) .....Mais malheureusement tous ces sentiments profonds vont être malmenés leur infligeant vies séparées assez similaires emprisonnés , traqués, LUI « À leur arrivée, les argousins ont déjà préparés les colliers et les chaînes de voyage étalés sur le sol .» (page 130) ELLE « le bruit de la clé dans la serrure , suivi de celui de la lourde porte qui claque sur le mur, la réveille en sursaut . Elle venait juste de s'endormir après une nuit agitée. L' aube naissante projette l'ombre du gardien qui l'a enfermée la veille, suivie d'une seconde ombre, celle d'une femme. » (page 180).... de l'émotion poignante, « Avec Octave , son enchaîné, comme il aime l'appeler , Nicolas s'est fait un ami qui dit lui devoir une reconnaissance éternelle . Il l'a protégé et soutenu dans ses mouvements de faiblesse, l'a réchauffé de son corps, lui a procuré des rations de nourriture supplémentaire. » ( page 134 ) mais aussi de la générosité touchante « - Vous êtes extraordinaires tous les deux , mais je ne suis pas d'accord. Vous avez déjà fait beaucoup trop. » ( page 198 ) .... Un roman qui accroche les coeurs , des personnages qui paraissent si authentiques , une belle plume qui mène cette histoire d'une écriture fluide , subtile , captivante, addictive ✍️♥️ .
🌸 4 ème de couverture 🌸 " À la fin du XVIIIe siècle , Mathilde, une jeune lavandière harassée par son pénible travail, est embauchée comme garde-malade auprès d'un grand tailleur parisien. le vieillard se prend d'affection pour la jeune fille et il décide d'assurer sa succession en la mariant à son fils. Mais cette union arrangée et tout sauf heureuse . Peu à peu, la jeune femme découvre le caractère machiavélique et violent de son mari. Mal aimée, maltraitée, elle trouve refuge dans les bras bienveillants de Nicolas, le jeune apprenti de l'atelier. Humilié d'être trompé , son mari conspire dans l'ombre et un jour, sous de fausses accusations, Nicolas est arrêté et envoyé au bagne. Pour retrouver l'homme qu'elle aime et vivre enfin selon son coeur, Mathilde va devoir accepter toutes les audaces et tous des sacrifices ....»

Pour terminer en attendant la suite 📖 ( youpiiiii ) " La femme du Maître Tailleur " est pour moi un joli coup de coeur lecture 📖❤️ ma note ⭐⭐⭐⭐⭐/5 ....

Chronique de juin du Prix des Auteurs Inconnus (PAI) 2023 dans la catégorie « Romance »

Pour la petite histoire : concernant ma première impression quant à la couverture de ce livre, j'y avais vu un modèle d'équilibre grâce à la composition de la photo qui dégage élégance et sobriété. Et cette plume rouge ! Elle attire irrésistiblement le regard et n'avait donc pas manqué d'attiser ma curiosité.

Pour l'histoire proprement dite : fin dix-huitième siècle, à Paris. On suit le parcours tourmenté de la jeune Mathilde, lavandière dure à la peine et orpheline de mère, qui cohabite avec un père alcoolique. Triste horizon. Bientôt, un concours de circonstances l'amène à travailler chez un tailleur. L'horizon s'éclaircit alors. Cependant, Baptiste, le maître des lieux, soucieux de l'avenir de son atelier, voit en elle sa future bru… Or, Jean-Baptiste, son fils homosexuel, censé assurer la continuité d'une maison de belle renommée ne l'entend pas de cette oreille… Désinvolte et insouciant, il compte même mener une vie de patachon tout en continuant de cohabiter avec son amant, Louis. À ce stade, personne ne suspecte encore la liaison des deux hommes.
Pour sa part, Nicolas, un apprenti tailleur, a conquis le coeur de Mathilde et on comprend vite que les tourtereaux ne roucouleront pas à leur guise. En effet, Nicolas va surprendre Jean-Baptiste et Louis dans une posture non équivoque. Les intéressés craignent donc que le secret entourant leur amour interdit ne soit éventé. En effet, les « sodomites » risquaient gros à l'époque et l'apprenti, devenu une menace, a plutôt intérêt à numéroter tous ses abattis.

Puis, après la mort de maître Baptiste, la volonté patriarcale s'accomplit. Comme prévu, le fils de la maison prend Mathilde pour femme, laquelle ignore tout de la façon dont cette union a été arrangée en amont avec sa tante qui exploite sans remords la bonté et la naïveté de sa nièce. Ainsi le piège se referme sur la donzelle dont le mariage n'est pas le marche-pied qui aurait pu l'aider à s'élever au-dessus de sa condition. Elle est d'abord retenue captive dans une prison domestique en apparence dorée et très vite son mari et son amant n'auront de cesse de vouloir se défaire de l'embarrassant fardeau que Nicolas et elle représentent à leurs yeux. Les coups bas pleuvent et ils parviennent à leurs fins, avec pour conséquences le bagne pour Nicolas, et la vraie prison pour Mathilde qui atterrit dans les geôles de la Salpêtrière. Par bonheur, le couple trouvera des alliés de confiance sur un chemin parsemé de chausse-trappes.

Pour l'Histoire avec un grand H : dans cette romance historique de belle facture, l'auteure brosse aussi, avec un sens poussé du détail, le saisissant portait de cette période prérévolutionnaire qu'est le siècle de Louis XVI. Pour entretenir son royal train de vie, la monarchie pressure le peuple. Ainsi dépeint-elle les conditions d'existence de différentes strates de la société : la populace miséreuse et combinarde, les bourgeois qui cherchent à sortir du lot et le dessus absolu du panier, la noblesse emperruquée qui fait bien des envieux.
En marge, on réalise avec effroi le sort abominable réservé aux plus faibles et aux réprouvés, malades, forçats, prostituées…

Au fil d'une plume immersive qui nous promène de rebondissements en rebondissements, les esprits restent marqués par des scènes fortes et intenses. le supplice du pilori par exemple qui ne manque pas de drainer la foule, ce magma informe et monstrueux, prompt à rendre une justice de rue implacable et à déchaîner sa haine aveugle. Pareil comportement qui sert de défouloir renvoie à un certain degré à notre terrible modernité, quand sur les réseaux sociaux des jugements expéditifs sont rendus par réflexe et sans conscience ou par besoin de certains de se sentir appartenir à un groupe.
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Mathilde, fille d'un ivrogne, est une jeune lavandière qui s'épuise chaque jour au travail jusqu'à ce qu'elle soit embauchée comme garde-malade auprès du Maître Tailleur Baptiste. C'est une opportunité pour elle: quitter son père ainsi que se rapprocher de Nicolas, l'apprenti tailleur dont elle est tombée amoureuse dès que l'a aperçu. Ces deux jeunes personnes n'auront jamais pensé que les événements à suivre soient possibles... ou du moins qui leur arriveraient à eux.

J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus 2023 pour la catégorie "romance".

Je dois bien l'avouer le titre, la couverture et le résumé m'ont séduite dès le début. le thème était assez original, il faut dire qu'aujourd'hui nous trouvons peu de romance sorte des sentiers battus. Je m'attendais à beaucoup de ce livre.

J'ai cependant bien vite déchanté.
En effet, l'absence de tiret cadratin ou en tout cas de ponctuation marquant les dialogues a été perturbant pour moi. Des règles de ponctuation sont à respecter lorsqu'on insère des dialogues dans un récit, et ici aucune règle n'a été appliquée. de plus, il faut deviner quel personnage parle car il n'y a aucune indication. Cela parfois la lecture compliquée et le dialogue dur à suivre.
Aussi, je me demande s'il y a eu des relectures au vu des fautes/confusions que j'ai repérées: les personnages changent subitement de noms en plein récit (exemple : Jean-Baptiste qui devient Jean-Sébastien dans le chapitre 11). Il y a aussi de nombreuses fautes/coquilles qui ont été laissées.
Ces trois points n'aident pas le lecteur à se plonger dans le récit et à le suivre comme il le faudrait. Pour ma part, cela m'a déconcentrée et beaucoup gênée dans ma découverte du roman.

Bien que l'action soit présente, qu'il y ait des rebondissements (auxquels on peut s'attendre), le récit n'a pas su me convaincre car il n'est selon moi pas assez travaillé grammaticalement et orthographiquement parlants.

J'ai été déçue et désagréablement surprise par ce livre. Au niveau de l'histoire en elle-même, je n'ai trop rien à redire. Cependant, il ne suffit pas de travailler sur une histoire pour en faire un bon livre. Pour moi, l'orthographe et la grammaire sont toutes aussi importantes. Je ne peux pas apprécier un récit comme il le faut si le chemin est parsemé de fautes et autres.

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