Le tondeur de draps

Né protestant en Bohême, royaume dirigé, en ce 18e siècle, par la très catholique maison autrichienne de Habsbourg, Jan, fils d'un verrier de Prague, rêve de nouveaux horizons. La Guerre de Sept Ans lui fournit l'occasion de partir au loin, en s'engageant contre la Prusse alliée à l'Angleterre. Son épopée le mènera aux confins de la France, jusqu'à la principauté luthérienne de Montbéliard et la ville d'Héricourt, où vit Anne-Marie, jeune fille… catholique !


Malgré le titre et la couverture, la pittoresque profession de tondeur de draps est, au final, quasi anecdotique dans cette histoire brodée par Michèle Andrieux à partir de la vie d'un de ses ancêtres. Au coeur du roman se trouve avant tout la Guerre de Sept ans, dont on apprend à cette occasion que, de 1756 à 1763, elle fut un conflit majeur en Europe, mais pas seulement, puisque les enjeux coloniaux ayant étendu les affrontements jusqu'en Amérique du Nord et en Inde, elle est véritablement la première guerre mondiale. A cette thématique s'ajoutent la vieille querelle entre luthériens et papistes, qui, à l'époque du récit, n'ont toujours pas trouvé le moyen de coexister sans friction, et, enfin, les particularités de la principauté de Montbéliard, territoire protestant s'étendant sur une partie de l'Alsace et de la Franche-Comté actuelles, et alors rattaché à l'état allemand du Wurtemberg.


Manifestement étayé par une documentation minutieuse, le roman fourmille de détails historiques méconnus qui en font tout le sel. Les découvertes qu'il propose sont multiples et ce sont elles qui, au fil des pages, soutiennent l'intérêt du lecteur, malgré la sensation de plus en plus nette d'un manque de souffle dans la narration. La faute, sans doute, à l'aspect très descriptif et au déroulé consciencieusement exhaustif du récit, qui laissent peu de place aux ruptures de rythme et à la profondeur des personnages. Ceux-ci restent trop superficiellement incarnés, comme si, au fond, l'auteur s'était sentie plus à l'aise avec les ingrédients factuels et historiques dont elle disposait, qu'avec le vécu et le ressenti de protagonistes dont il fallait tout imaginer.


Le résultat est un livre intéressant pour les nombreuses découvertes historiques qu'il permet, mais un peu décevant quant à son versant romanesque, trop convenu et sans réelle épaisseur.


Merci à Babelio et aux Editions Ex Aequo pour cette lecture offerte dans le cadre de la dernière Masse Critique.

Lien : https://leslecturesdecanneti..

Je remercie chaleureusement les éditions Ex Aequo et Babelio pour l'envoi, dans le cadre de la masse critique de septembre, du roman historique le tondeur de draps de Michèle Andrieux.
Ce roman raconte l'histoire des ancêtres de l'autrice et se déroule pendant la Guerre de Sept Ans qui ravage alors l'Europe.
Jan naît à Prague au Royaume de Bohême, au 18e siècle, d'une famille protestante alors que son pays est la possession des très catholiques Habsbourg d'Autriche. Aussi Jan n'a qu'un seul désir partir, voyager, quitter cette ville qui l'oppresse.
Catholique, Anne Marie habite Héricourt, dans la principauté de Montbéliard appartenant aux Wurtemberg, luthériens d'un duché allemand. Cette terre est encerclée puis envahie par les rois de France dits très chrétiens.
La jeune fille essaie surtout de connaître ses origines, de comprendre sa famille, et enfin sortir du carcan de son statut de femme.
La Guerre de Sept Ans va pousser Jan de Prague à la Prusse et plus loin encore.
Arrivera-t-il à rejoindre la France, cette terre rêvée ?
Son destin et celui d'Anne Marie vont se croiser mais.. quel avenir pourraient-ils avoir, lui le luthérien, elle la papiste  ?
Le tondeur de draps est un roman historique qui me tentait car il se déroule au coeur du siècle des lumières, pendant la Guerre de Sept Ans.
C'est une période que je connais peu, je ne suis pas très calée en histoire et je trouve toujours intéressant de découvrir des choses, notamment sur la religion.
Cela se déroule pendant la guerre, il y a des scènes fortes de batailles. L'ambiance est parfois oppressante et je trouve que l'autrice a bien restitué l'époque, la façon de penser . C'est crédible et on sent qu'il y a un vrai travail de recherche derrière ce roman.
Comme c'est une époque que je connais mal, j'ai découvert également des métiers tel que celui de tondeur de draps, la personne qui lisse et lustre les tissus.
Jan est luthérien, Anne Marie est catholique. Nous découvrons leur histoire tour à tour. J'ai apprécié ces deux personnages. Ils sont différents et pourtant le destin va les réunir. Mais je ne vous en dirais pas plus ;)
C'est rythmé, il n'y a pas de longueurs.
Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai pris plaisir à lire le tondeur de draps, qui mérite bien quatre étoiles :)

Bonsoir chères lectrices et chers lecteurs, ce soir, je vais vous parler d'un très bon roman historique d'une auteure dont on parle peu et pourtant qui a de réels talents d'écrivaine, « le tondeur de draps » de Michèle ANDRIEUX.
Résumé :
« Un livre qui mêle aventures, amour et Histoire à travers la vie romancée d'un ancêtre de l'auteure.
Jan naît à Prague au Royaume de Bohême, au 18e siècle, d'une famille protestante. Ce pays est alors possession des très catholiques Habsbourg d'Autriche. Aussi Jan n'a qu'un seul désir partir, voyager, quitter cette ville qui l'oppresse.
Catholique, Anne Marie habite Héricourt, dans la principauté de Montbéliard appartenant aux Wurtemberg, luthériens d'un duché allemand. Cette terre est encerclée puis envahie par les rois de France dits très chrétiens. Elle essaie surtout de connaître ses origines, comprendre sa famille, et sortir du carcan de son statut de femme.
La Guerre de Sept Ans, mondiale, ravage l'Europe. Elle va pousser Jan de Prague à la Prusse et plus loin encore. Mais pourra-t-il rejoindre la France, cette terre rêvée ? Son destin et celui d'Anne Marie se croiseront-ils ? Et surtout, quel avenir pourraient-ils avoir, lui le luthérien devenu tondeur de draps *, elle la papiste….
(*Un tondeur de draps est un des acteurs du tissage, c'est lui qui lisse, qui lustre les tissus). »
Lorsque que Michèle ANDRIEUX m'a proposé de m'envoyer son livre, je n'ai pas hésité une seconde. Ma passion de l'Histoire a surmonté tous les obstacles qui pouvaient ou auraient pu apparaître.
Cette histoire de la rencontre d'un jeune protestant Jan, fils d'une famille de verriers, originaire de Prague avec une jeune fille catholique, Anne Marie est plus d'improbable. Tous les opposent.
Jan décide qu'il ne veut pas suivre les traces de son père et frères dans la fabrique de verre et donc il s'engage dans un régiment d'étrangers de l'armée française qui recrute des volontaires pour combattre dans ses rangs face aux Prussiens et avec les Autrichiens. Jan devient aide de camp de son capitaine avec qui une certaine amitié naît. Tous les deux après diverses péripéties et des combats vont décider de déserter car Jan a un désir d'aller en France, c'est pour cela qu'il s'était engagé.
Pendant ce temps, Anne Marie, dont la condition féminine à l'époque est au plus bas, désire mener sa propre vie et pas celle imposée par son père qui lui cherche un bon parti et veut la marier à ses 15 ans.
Comment ses deux vont mener leur barque pour atteindre leur but respectif ?
Leur rencontre plus qu'improbable va-t-elle leur permettre de réaliser leur rêve ?
L'auteure maîtrise bien son sujet, les descriptions des villes, Prague et Montbéliard entre autres, la vie dans ces villes, la vie de soldats avant, durant et après les combats sont extrêmement bien amenés et justes.
En lisant ce livre, j'ai été transporté dans les deux histoires de Jan et d'Anne Marie, leur parcours respectifs et leurs vies. A des moments, j'étais transporté de joie et quelques lignes plus tard, « prêt à sortir mon fusil » pour aider Jan et Anne Marie ou bien en colère face aux diverses injustices de leur époque à mes yeux de lecteur du XXIème siècle. Un livre qui m'a transporté à une époque, La Guerre de Sept Ans (1756 - 1763), que j'aime beaucoup à cause des combats qui se sont déroulés au Québec entre autres.
Je ne peux que vous conseillez à acheter puis lire ce magnifique livre. Mon seul regret, si on peut définir cela comme un regret, c'est que cette si belle histoire, de plus de 300 pages, aurait pu être plus longue. J'aurais bien vu une saga de plusieurs livres….
Bonne soirée et belle lecture. Bises livresques nocturnes.

Il y avait longtemps que je n'avais pas renoué avec la littérature historique. Je suis très exigeante quant à ce genre précis et lorsque l'auteur elle-même m'a proposé de lire un de ses romans, je me suis laissé tenter par celui-ci.

Une histoire d'amour sur fond de Guerre de sept ans ? Ma foi, c'était déjà plutôt prometteur surtout quand on sait qu'il s'agit de l'histoire romancée d'un véritable ancêtre de Michèle. J'avais alors très hâte de découvrir quel bel hommage elle avait pu lui réserver.

Le livre n'est pas très long, on en devore alors ses 200 pages en quelques heures à peine. C'est une lecture idéale pour prendre du temps pour soi, se faire du bien loin de cette morosité ambiante de notre époque.

Dès l'incipit, j'ai été prise dans les filets de la plume de l'auteur, elle ne lésine pas sur les moyens pour mettre en avant sa maîtrise littéraire. C'est bien écrit, la syntaxe est parfaite et ses mots justes ont le don de nous embarquer dans un autre temps, dans une époque qui n'est pas la nôtre mais qu'on a plaisir à découvrir. J'ai été transportée dans le temps certes, mais aussi dans l'espace, puisqu'elle n'hésite pas à nous faire voyager entre Prague et notre belle région de l'est de la France. Les descriptions efficaces plantent le décor avec force et pertinence.

L'intrigue se veut riche et passionnante. du début à la fin, je me suis régalée du déroulement de l'intrigue, apprenant beaucoup et me réjouissant des belles émotions qu'elle arrive à mêler harmonieusement aux faits historiques. Jamais rébarbatif, ce roman, dans lequel la véracité du passé sert de cadre réaliste à la vie de Jan et Anne-Marie, nous conte avec beaucoup de finesse et de sentiments une tranche de vie qu'on aurait tort d'oublier. J'y ai ressenti comme une volonté de transmission, désirer que les existences passées ne tombent jamais dans l'oubli mais puissent perdurer en nous, de génération en génération, grâce à une littérature historique passionnante, mais tout à fait accessible. J'ai vraiment aimé suivre la vie de nos deux personnages et fouler leurs pas à travers le temps, allant d'aventures en aventures... Leurs destins qui se croisent en des temps compliqués, dans une Europe en proie à la guerre et tous deux issus de religions différentes. le récit se montre très dynamique, alternant scènes d'action et de batailles bien documentées et focus plus précis sur la petite histoire de nos personnages au milieu de cette grande Histoire. Les thèmes et sujets choisis sont on ne peut plus exploités avec brio. C'est audacieux mais le défi se révèle réussi haut la main. J'ai notamment pu découvrir ce métier disparu du tondeur de draps : captivant !

Je tourne la dernière page, ravie de cette découverte très agréable. Je conseille donc ce livre à tous les fans du genre, et même aux autres, c'est une belle façon de s'ouvrir à L Histoire avec un grand H mais aussi aux doux souvenirs de nos ancêtres. J'ai réellement passé un fabuleux moment de lecture.

Ce roman se déroule sur fond de guerre de sept ans (1756-1763), premier conflit que l'on pourrait qualifier de première guerre mondiale tant les puissances concernées furent nombreuses de part les alliances qui se sont nouées et de part l'étendue des combats qui embrasèrent l'Europe, l'Inde et l'Amérique du nord!
Ces sept années virent un nombre considérable de batailles mettre l'Europe à feu et à sang, provoquant famine et misère.
Originaire de Prague, Jan Paur est un luthérien qui désire quitter le Royaume de Bohême pour se rendre en France, le pays des Lumières. Pour cela, il n'aura d'autre moyen que de s'enrôler et faire la guerre en espérant que les combats le porteront vers la France.
Née à Héricourt, dans la principauté de Montbéliard, Anne-Marie est une fervente catholique qui désire plus que tout s'affranchir de son statut de femme esclave au foyer. Mais tout est si compliqué dans un monde gouverné par les hommes!
On baigne dans l'ambiance de l'époque, côtoyant la misère du peuple victime des guerres et de la disette, tandis que les batailles font rage, ponctuées d'ordres et de contre-ordres, d'alliances et de mésalliances au gré de l'intérêt des puissants. "Tout semble aller à l'encontre du simple entendement".
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteure qui dresse avec beaucoup d'intelligence et de détails le portrait des gens de l'époque ainsi que les us et coutumes, le tout enjolivé d'expressions désuètes ("dans le mitan", "ensépulturé"...), les costumes fort bien décrits et la description pointue des métiers pour la confection des étoffes de laines, de coton, d'indienne et de draps à carreaux dans la filature d'Héricourt; le tout montrant la grande érudition de l'auteure concernant cette époque!
On réalise, par ailleurs, à quel point les religions sont omniprésentes dans la vie quotidienne de chacun, que ce soit pour la recherche d'un emploi, un mariage ou pour la célébration des fêtes qui sont toujours l'occasion de voir s'affronter Papistes et Réformés.
Jan le luthérien et Anne-Marie la papiste n'ont rien en commun mais l'amour n'a pas de religion et je vous laisse découvrir le destin émouvant de ces deux êtres perdus dans une guerre qui n'est pas la leur, un destin fort bien raconté par Michèle Andrieux - Auteure!