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Fabienne-Andréa Costa (Traducteur)
EAN : 9782862609348
278 pages
Autrement (30/11/-1)
3.8/5   15 notes
Résumé :
Dans la Sardaigne du début du XXe siècle, le jeune Anania est abandonné par sa mère à l’âge de sept ans.
Recueilli par son père, il trouve la protection d’un riche patron local qui lui permet d’étudier et de renoncer à la vie paysanne. Il quitte alors son île natale et la jeune Margherita, dont il s’est épris, pour gagner le Continent, jusqu’à Rome.
Mais tout à l’idée de sa réussite et de son mariage futur, il ne cesse de penser à sa mère, tiraillé ent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Incursion dans la Sardaigne du début du vingtième siècle, grandes amours et grands tourments.

Il était une fois une jeune paysanne amoureuse d'un bel étranger qui lui promet le mariage. Il a juste oublié de lui dire qu'il était déjà marié… Enceinte, la pauvre fille est chassée par son père. Elle donnera naissance au petit Anania dans la maison d'une parente dans la montagne. Lorsque l'enfant aura sept ans, elle l'abandonnera chez son père biologique où il vivra heureux tout en gardant l'obsession de retrouver un jour sa mère. Il fera des études et tombera amoureux de Margherita, une fille riche, qui devra accepter la tare de sa naissance illégitime.

Publié en 1904, c'est un roman qui a pour héros un jeune homme. Ce sont ses tourments qui sont décrits, pas du tout ceux de sa mère abandonnée, de ses mères adoptives, ni de son amoureuse. Elles ne sont que des figurantes, c'est dommage, mais ça aurait été un tout autre roman.

La prose de l'écrivaine glorifie les beautés de la Sardaigne (au point que je suis allée voir Tourisme Sardaigne…). Elle raconte aussi une époque, celle où on dit que le père d'Anania est meunier, alors que ce qu'il moud, ce sont les olives, pour en tirer l'huile.

Un roman pour découvrir la plume d'une des seize femmes qui ont reçu le Nobel de littérature (en 1926 pour Grazia Deledda).

(La couverture des éditions Cambourakis n'a pas grand-chose à voir avec le roman.)
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Publié en 1904 en Italie, ce roman est traduit dès l'année suivante en français ; il est toujours accessible dans une récente réédition aux éditions Cambourakis.

Nous sommes en Sardaigne rurale. Une jeune fille, Oli, succombe au charme d'un beau paysan, qui est déjà marié. Lorsqu'elle est enceinte, son père la chasse, et elle trouve refuge auprès d'une parente du père de son enfant. Elle finira par partir, en abandonnant son fils, Anania. L'enfant sera élevé au foyer de son père, l'épouse de ce dernier, sans enfants, se prenant d'affection pour lui. Très doué pour les études, il sera soutenu financièrement par le riche patron de son père, ce qui lui permettra d'aller à l'université. Il deviendra amoureux de la fille de son bienfaiteur, Margherita  et un mariage devient possible. Mais Anania n'a pas oublié sa mère, et la cherche, pensant la trouver dans des femmes sardes dont il croise le chemin.

C'est vraiment une très belle prose, poétique, travaillée, riche de rythmes et de sensations. La manière de créer des personnages, ainsi que l'ambiance de la Sardaigne, des paysages, de la nature, mais aussi des mentalités, est très maîtrisée. J'ai été un peu moins convaincue par une partie du récit, quelque peu vieilli sans doute maintenant, avec une morale d'un autre âge. Mais cela correspond à une époque, à la description de ce monde disparu maintenant mais qui a existé pendant des siècles.

C'est le premier livre que je lis de Grazia Deledda, et il me donne la sensation que l'auteure est une extraordinaire styliste, qu'elle sait rendre les beautés de son île d'origine, sa nature, ses climats, son état d'esprit à la perfection, mais j'ai été moins convaincue par son art de la narration, qui est presque d'une certaine manière secondaire, presque comme quelque chose d'obligé pour parler d'un lieu, d'une culture, d'un peuple. Il y a des sortes de sauts dans le récit, sans véritable transitions parfois par exemple. J'ai un peu regretté que le livre n'ait pas plus joué sur une forme de fatalité, tragédie, qui étaient en germe, qui auraient été logiques, mais qui finalement se dissolvent un peu au fur et à mesure. Mais il y a des passages magnifiques, et la belle écriture fait que l'on suit jusqu'au bout le chemin d'Anania avec intérêt et plaisir.
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Très beau roman. Je l'ai lu un peu par hasard. Je travaille dans une médiathèque et ce livre figurait dans un office de livres à lire, mis à disposition par notre libraire.
Voici l'histoire...En Sardaigne, au début du 20ème siècle, Anania a été abandonné par sa mère à l'âge de 7 ans. Elle l'emmène chez son père et disparaît aussitôt. Son père est déjà marié à une femme aisée. Il trouve protection autour de ce couple et le fait parrainer par un riche patron local qui lui donne la chance de vivre confortablement et d'étudier comme un enfant de son âge. A l'adolescence, Anania tombe amoureux de Margherita, la fille de son bienfaiteur. Mais malgré cette vie facile, il ne cesse de penser à sa mère et tente de la retrouver par tous les moyens.
Ce roman a été écrit en 1904, c'est un récit poignant, on ne lâche pas le livre facilement. Très bien écrit, l'auteur, Grazia Deledda, nous emmène à travers la campagne sarde, dans cette histoire bouleversante.
Elle, a reçu le prix Nobel de littérature pour sa trentaine de romans et une quinzaine de recueils de nouvelles. Son chef d'oeuvre (que je n'ai pas encore lu) "Elias Portolu" est son premier roman. Une auteur à découvrir !!!
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Troisième incursion dans l'oeuvre de Grazia Deledda et le charme agit toujours, incandescent cette fois.
Il brûle d'un feu inextinguible, le coeur d'Anania abandonné par sa mère dont il n'aura de cesse que de vouloir la retrouver pour qu'elle expie sa faute. C'est pourtant elle, la fille mère abandonnée à une vie de cendres, qui donnera son enfant à son père pour qu'il ait une vie meilleure. Mais nous sommes en Sardaigne, au tournant du siècle, et au fond des villages de montagne la vie ne fait pas de cadeaux aux jeunes filles qui n'ont su résister aux braises de la passion.
Drame pastoral, sacrifices croisés d'une mère au destin brisé et d'un fils dont le poids de son histoire familiale anéantira l'ascension sociale vers la lointaine Rome, évocation vibrante d'une île dont la nature forge le coeur des hommes : Grazia Deledda, la plus incandescente des auteures nobellisées, nous offre encore un roman somptueux et tragique, saisissant de passion et de modernité.
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" Braises " de Grazia Deledda (350p)
Ed. Cambourakis.
Bonjour les fous de lectures...
j'ai découvert cette auteure sarde par hasard ( défi " je noirci mon planisphère).
Sardaigne, début du XX° siècle.
Le petit Anania, fruit d'une passion tumultueuse sans lendemain, est abandonné par sa mère à l'âge de 7 ans.
Il est recueilli par son père et son épouse qui travaillent pour un bourgeois local.
Celui-ci prend le garçonnet sous son aile et lui permet de quitter le village pour poursuivre des études qui l'emmèneront jusqu'à Rome.
Anania est follement amoureux de Margherita, la fille de son bienfaiteur mais est tiraillé par la disparition de sa mère qu'il n'a de cesse de vouloir retrouver.
Cette mère qu'il aime et hait à la fois,.
Cette mère qui lui fait honte et qu'il veut sauver.
Après des années de recherches et d'incertitudes quant à ses sentiments pour cette femme, il finit par la retrouver.
Mais trouvera-t-il pout autant la paix intérieure ?
Saura-t-il jongler entre son amour filial et son amour pour Margherita?
Roman sur l'enfance et sur l'apprentissage à la vie d'adulte.
Roman sur la complexité des relations entre un enfant abandonné et sa mère.
L'écriture est simple sans grande richesse de vocabulaire et l'histoire un peu convenue, cousue de fil blanc.
Ce récit a certainement mal vieillit mais, malgré tout, Grazia Deledda réussi à nous transmettre sa passion pour son ile. (C'est déjà cela !)
Roman vite lu mais qui, pour ma part, sera vite oublié.
Grazia Deledda a reçu le prix Nobel de littérature en 1926 pour l'ensemble de son oeuvre. ( J'espère les autres récits plus convaincants !! )
Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre " Les cendres du passé" (film muet)
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
C'étaient les derniers jours qu'Anania passait dans sa famille et il se sentait de plus en plus gai, comme l'oiseau prêt à s'envoler. Mais une tristesse indéfinie voilait parfois sa joie et une crainte anxieuse de l'inconnu le tourmentait. Il se demandait comment était le monde vers lequel il s'élançait déjà en pensée, mais il devait encore faire ses adieux, lentement, jour après jour, au monde triste et humble dans lequel s'était déroulée son enfance sans couleurs, où ne pesaient qu'une seule ombre, la douleur de l'abandon de sa mère, et une seule lumière, l'amour fantastique de Margherita.
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Oli errait de-ci de-là, les yeux voilés par la passion. A l'heure où tombe le long crépuscule lumineux ou dans la lumière aveuglante de midi, lorsque les montagnes se confondent avec le ciel, elle suivait de ses yeux tristes ses petits frères dévêtus, noirs comme des idoles de bronze, qui animaient le paysage de leurs cris d'oiseaux sauvages, et elle pensait au jour où elle devrait les abandonner pour partir avec Anania. Elle avait vu l'anneau que le jeune homme avait trouvé. Elle espérait, elle attendait ; les poisons du printemps lui brûlaient le sang.
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…la voix des gens qui n’avaient rien à manger, des femmes qui n’avaient pas de vêtements et des hommes qui se soûlaient pour s’abriter et finissaient par frapper leur femme, leurs enfants et leurs bêtes parce qu’ils ne pouvaient pas frapper le destin, les voix des maladies non soignées et de la misère acceptée inconsciemment comme la vie même. Mais qui prêtait attention à cette plainte?

(Cambourakis, p.97)
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Durant les longs mois d'hiver, le paysage n'était que neige et brume. Mais au printemps, l'herbe envahissait jusqu'aux ruelles escarpées du village, pavées de grosses pierres où les scarabées béats s'endormait au soleil ; les fourmis sortaient de leur trou, puis rentraient sous terre et tournaient tout autour de leur fourmilière, imperturbablement. On apercevait dans les ruelles lés balcons en bois vermoulu, les escaliers entourés parfois de guirlandes de vigne vierge, et les petites portes noires des masures de pierre brune avec leurs toits de lauzes superposées comme des écailles de poisson.
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Il lui semblait sentir la force joyeuse de l'eau agitée, lui dont l'âme n'avait été qu'un petit étang aux rives étouffées sous les herbes fétides. Oui les acacias perdus dans les solitudes immobiles du paysage sarde avaient raison ; oui, bouger, marcher, courir à en perdre le souffle, c'était cela la vie.
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Videos de Grazia Deledda (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grazia Deledda
Images d'époque: à Stokholm, le 10 décembre 1926, Grazia Deledda reçoit le prix Nobel de littérature . C'est la seconde femme qui reçoit un prix Nobel , après Marie Curie (commentaires en italien).
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