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EAN : 9782070403929
306 pages
Gallimard (13/08/1999)
3.59/5   117 notes
Résumé :
Livre-feu, livre-fou, conçu de main de maître, Autumn nous brûle les mains dès les premières pages, en nous entraînant dans le périple insensé des peintres préraphaélites. L'aventure de Dante Gabriel Rossetti avec la belle Elizabeth Siddal ne serait pas ce qu'elle est sans le style de Philippe Delerm. Un style romanesque, cela va sans dire. Mais un style tout de même. À envoûtement du lecteur s'ajoute la magie des mots. Des mots somptueux, issus de l'ultime clarté d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Trois semaines après avoir tourné la dernière page, ce livre hante toujours mon esprit. Il faut dire que j'ai prolongé l'aventure en visionnant les 6 épisodes de la mini-série Desperate Romantics, elle aussi consacrée à la confrérie préraphaélite ou Pre-Raphaelite Brotherhood (PRB). Rossetti et consorts occupent donc mes pensées depuis plusieurs semaines. Et j'ai du mal à m'en remettre.
Si j'admire les tableaux des peintres préraphaélites depuis de nombreuses années et si j'ai déjà lu quelques petites choses sur le mouvement ; je n'avais jusqu'alors, jamais plongé dans leur intimité… quelle claque !

Philippe Delerm ouvre son livre sur l'exhumation du cercueil d'Elizabeth Siddal en 1869, sept ans après son enterrement, alors que Rossetti souhaite récupérer le recueil de poèmes qu'il avait glissé auprès d'elle.
En ce milieu de XIXe siècle, Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais et William Holman Hunt tâtonnent. Ils ne supportent pas le classicisme de leurs pairs et recherchent plus de naturel dans leurs tableaux. C'est leur rencontre avec Elizabeth Siddal, en 1851, qui fera tout basculer. Jusque là modiste chez un chapelier, la jeune femme devient leur modèle, l'incarnation du premier idéal féminin de la confrérie et surtout celui de Dante Gabriel Rossetti qui voit en elle la Béatrice de Dante (l'écrivain). Dante que son père italien traduit depuis des années et qui hante l'esprit du jeune peintre depuis toujours.

« Béatrice a été non seulement pour Dante, la Dame adorée, l'amante idéale ; mais la tendresse mystique du poète l'a transfigurée et, pour ainsi dire, divinisée. Il en a fait sa muse inspiratrice, son guide, sa lumière. Elle a été pour lui l'étoile radieuse, l'astre propice illuminant son intelligence et son coeur, et épanchant sur son front le rayon divin qui fait jaillir la source des grandes pensées et des beaux vers. » Gabriel Monavon

Elizabeth Siddal, plus souvent surnommée Lizzie (ou Sid par Rossetti) transfigure l'art de Rossetti. Mais comment aimer un idéal féminin quasi sacré ? Rossetti est un séducteur, il butine à droite et à gauche, surtout du côté des prostituées (Fanny) et des (futures) femmes de ses amis (Jane Burden Morris) malgré tout l'amour que lui porte Lizzie qui ne vit que pour incarner l'image que l'on attend d'elle. Artiste talentueuse elle aussi (peintre et poète), elle s'éteint pourtant à petit feu, fragilisée par la pneumonie que lui a causé son travail pour l'Ophélie de Millais (elle est restée dans l'eau glacée du bain en plein hiver sans que le jeune peintre s'en rende compte) et dépendante du laudanum qu'elle consomme en trop grande quantité. Elle meurt en 1862, à 32 ans, d'une overdose ou d'un suicide, chacun son interprétation.

Outre l'histoire tragique du couple Rossetti/Lizzie, Philippe Delerm revient sur d'autres figures importantes de la confrérie : notamment le trio John Everett Millais, John Ruskin et sa femme Euphemia (Effie Gray). Ruskin est le critique d'art le plus influent de l'époque ; les préraphaélites tentent donc de lui plaire. Ses articles dans le Times sont déterminants et permettent l'envol de la confrérie. Mais derrière l'homme brillant, Ruskin se révèle être un époux bien médiocre, à la limite de la maltraitance et de la perversité. Malheureuse auprès de lui, Effie trouve soutien et réconfort dans les bras de Millais mais il leur faudra attendre de longs mois (et un divorce scandaleux à l'époque) pour qu'ils puissent enfin convoler et connaître le bonheur de la vie à deux.
Philippe Delerm revient par la suite sur les connivences entre John Ruskin et Lewis Carroll, tous les deux très proches de jeunes filles pré-pubères qu'ils prennent sous leur aile (respectivement Rose La Touche – qui sombrera dans l'anorexie à l'adolescence – et la petite Alice Liddell – qui sera l'inspiration de la célèbre Alice au pays des merveilles)…

Et l'art dans tout ça ? Il est bel et bien présent. A chaque instant. Dans chaque aspect de la vie de ces hommes et femmes brillants qui étaient à la recherche du Beau. Grâce à l'intimité des artistes, on comprend d'ailleurs mieux leur vision et leurs oeuvres. On comprend mieux les opposés auxquels Rossetti a dû faire face : le corps ou l'âme, la chair ou le spirituel, le mortel ou le surnaturel ?… Cette Béatrice divinisée, pure et intouchable et pourtant si terrestre, si charnelle… La sensualité sacrée, voilà sans doute la meilleure définition du travail de Dante Gabriel Rossetti.

Les éditeurs utilisent souvent des détails de tableaux préraphaélites pour illustrer leurs couvertures de romans, mais connaissez-vous les peintres qui se cachent derrière ? Soucieux de naturel, de détails et de couleurs vives, ils ont vécu et travaillé dans la deuxième moitié du XIXe siècle en Angleterre et traitaient de quelques thèmes récurrents : le Moyen Age, les scènes bibliques, la littérature (arthurienne, shakespearienne) et la poésie. Rossetti, Millais, Ruskin, Siddal, Hunt, Burne-Jones, Morris… des noms que vous croiserez grâce à Philippe Delerm et qui vous ouvriront les portes d'un mouvement bien particulier, tout en paradoxes et oppositions, tout en sensualité et sacralité.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Philippe Delerm écrivain français né en 1950, réside depuis 1975 en Normandie, en compagnie de son épouse Martine, illustratrice de littérature jeunesse, avec laquelle il a eu un fils, Vincent Delerm, auteur-compositeur-interprète. Il est l'auteur de divers recueils de poèmes en prose ainsi que du fameux La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules qui connut un immense succès en 1997. Son roman Autumn a été publié en 1988 et a obtenu le prix Alain Fournier en 1990.
Le roman se déroule entre 1850 et 1869 dans l'Angleterre de l'époque victorienne. de jeunes peintres épris d'art absolu, Dante Gabriel Rossetti et John Everett Millais, créent avec quelques autres collègues un mouvement artistique, La Confrérie préraphaélite.
Mais trop idéaliste ou romantique, Rossetti va s'éloigner du groupe, frappé par une forte dépression lorsque son épouse, Elizabeth Siddal, meurt d'une overdose de laudanum. Dans le même temps, n'arrivant pas à faire publier ses propres poèmes, il les enterre dans la tombe de son épouse. Mais c'est aussi pendant cette période qu'il s'acharne à peindre une toile dans laquelle il idéalise, sous les traits de son épouse décédée, la Béatrice de Dante. Il multiplie les portraits de femmes, notamment Fanny Cornforth, une prostituée dont il est tombé amoureux, mais aussi Jane Burden l'épouse de William Morris, avec laquelle il a une liaison.
Philippe Delerm a trouvé le ton et le style pour nous conter ces histoires d'amours impossibles et tragiques où les acteurs sont peintres et poètes, écartelés entre leur recherche d'un art absolu et la réalité de leur époque, entre la femme idéale et le modèle. Histoires d'amours, mais occasion aussi pour l'auteur de nous faire entrer dans l'esprit de ces artistes et toucher un peu du doigt, le sens de la création.
Une écriture extrêmement léchée, presque des vers en prose avec ce je ne sais quoi dans le rythme de la phrase qui renvoie le lecteur aux auteurs du XIXe siècle. le vocabulaire est une débauche de termes liés aux chaudes couleurs de l'automne, faisant de la page écrite un pendant fort réussi aux peintures qui sont au centre de l'ouvrage, au point qu'on s'interroge, l'écrivain a-t-il trempé sa plume dans l'encre ou dans la gouache ?
S'il s'agit bien d'un roman, tous les personnages ont réellement existé et outre ceux déjà cités, le lecteur côtoie aussi John Ruskin le célèbre critique d'art, Lewis Carroll et son Alice ou bien Swinburne le poète. du bien beau monde à l'affiche de ce délicieux roman qui remet à l'honneur, le goût de la phrase bien tournée.
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C'est tout juste si j'ai le courage de dire quelque chose de ce livre, sinon que je l'ai enfin terminé et que je n'ai qu'une hâte celle de le faire disparaître de ma vue pour passer à autre chose.
En dépit des critiques qui ne tarissaient pas d'éloges, ce livre m'a ennuyé assez profondément. J'en espérais, pour ma part, une approche plus précise et plus circonstanciée de la démarche des préraphaélistes, y découvrir la genèse de certaines oeuvres importantes, et mieux connaître leur travail, leurs idées, ... ; au lieu de ça on patauge dans une fiction sur la vie intime de quelques une des principales figures emblématique de ce mouvement... leurs tourments, leurs disputes, leurs amours, leurs démons, leurs débauches... à éviter si vous avez les idées moroses...C'est glacial et sinistre à pleurer. Si cela intéresse, pourquoi non, mais je n'ai pas l'impression que ce soit le livre qui convient pour approfondir ce mouvement ; pour ma part il aura réussi à me rendre moins sympathiques les protagonistes, et Rossetti en particulier. Mais il est vrai que c'est crétin de ma part l'auteur n'a jamais prétendu faire ici oeuvre d'historien d'art....
Un point m'a toutefois fait émerger de mon endormissement, le thème du reflet de l'être par rapport au vivant, thème très riche qui à lui seul englobe la vie et la mort d'Élisabeth »Une image vaut-elle mieux que l'être ? »
Heureusement il y a l'écriture, la plume délicate de Delerm, une écriture voluptueuse, sensuelle, brillante qui m'a envoûtée de page en page, jusqu'à la dernière.
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Une grande rêveuse et romantique comme moi ne pouvait pas passer à côté de cette perle. Moi qui m'émerveille devant toutes peintures préraphaélites, c'est avec un enthousiasme certain que je me suis attardée parmi ces artistes passionnés qu'étaient Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, Edward Burne-Jones et bien d'autres. C'est aussi le destin tragique d'Elizabeth Siddal, modèle qui a tant obsédé Rossetti, sa Béatrice mais aussi la célèbre Ophélie de Millais. Passion, romantisme, obsession et décadence vont se croiser au rythme lent de ce récit.

Avec une plume suave et raffinée, aux lentes envolées lyriques, Philippe Delerm nous plonge dans une Angleterre froide et brumeuse, aux savoureuses descriptions des plus automnales. Comme pour une friandise, j'ai pris le temps de lire et, tout en fermant les yeux, de recréer cette atmosphère exaltante. C'est un récit dont j'ai eu bien du mal à m'extirper tant la vie de ces peintres est fascinante. le lecteur s'implique dans leur quotidien. Comme dans une ronde, les derniers chapitres invitent le lecteur à relire les premiers, comme pour se souvenir et s'imprégner un peu plus de ces destins si singuliers. le manque d'action, le style très descriptif et lent pourraient en repousser certains mais cela est bien peu comparé au reste.

Philippe Delerm a reçu en 1990, pour « Autumn », le prix Alain-Fournier qui est décerné chaque année à une plume naissante.
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N°956– Août 2015

AUTUMNPhilippe Delerm – Gallimard.[Prix Alain Fournier 1990]

D'emblée, le titre évoque une Angleterre froide et brumeuse. Plus précisément l'auteur invite son lecteur dans l'univers des peintres préraphaélites du milieu du XIX° siècle. Pour réagir contre la pauvreté de la peinture victorienne, ces artistes ont en effet choisi de s'inspirer des légendes médiévales et de la poésie primitive en se donnant comme modèle les oeuvres des prédécesseurs de Raphaël. La figure principale est le peintre et poète Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), qui crée « la confrérie préraphaélite ». C'est pourtant un personnage complexe, à la fois mystique et sensuel, individualiste et porté vers la communauté. Sa jeune femme, Élisabeth Siddal , décédée 7 ans plus tôt, était un être diaphane à la chevelure rousse. Dépressive, elle meurt d'une overdose de laudanum. Elle fut son modèle, surtout après sa mort mais il l'idéalisera sous les traits de la Béatrice de la « Divine Comédie » comme elle fut le modèle de John Everet Millais qui vit en elle l'Ophélie chère à Shakespeare. Rossetti poursuit sa quête de la beauté féminine dans des portraits qu'il réalise de Fanny Cornforth, une jeune prostituée dont il est amoureux et de Jane Burden, l'épouse de William Morris, avec qui il a une liaison. Ces artistes sont à la recherche de l'art absolu, entre mystique et esthétique, mais ce roman est aussi l'évocation de leurs amours impossibles, passionnées, romantiques et tragiques, avec au bout du voyage, l'alcool, la drogue et la mort. Ce roman évoque les relations des préraphaélites dans leur expérience commune artistique, tourmentée, intemporelle et la nature quasi-divine, mythologique et médiévale de leur inspiration, mais se concentre sur la relation de Rossetti et de son épouse.

Philippe Delerm nous fait non seulement pénétrer dans l'univers de ces peintres qui inspirèrent les symbolistes et « l'art nouveau », et c'est déjà un enchantement, mais explore aussi cette recherche personnelle de la femme idéale autant que le sens de la démarche créatrice. Son écriture est somptueuse et agréablement poétique, aux couleurs chaudes de l'automne. La construction du roman qui alterne les lettres échangées et les passages évocateurs et descriptifs lui impriment un rythme agréablement évocateur. C'est aussi un ouvrage historique où les personnages ont réellement existé et où se côtoient Lewis Caroll, l'auteur d' « Alice aux Pays des Merveilles », mais aussi le célèbre peintre et critique d'art John Ruskin et le poète Algernon Swinburne.

Je ne dirai jamais assez combien mon intérêt va à ces grands serviteurs de notre si belle langue française que sont les bons écrivains et c'est pour moi, à chaque fois, un plaisir de les lire. Je poursuis volontiers et passionnément la découverte de l'univers de Philippe Delerm dont cette chronique a déjà abondement parlé.

Hervé GAUTIER – Août 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Fanny s'approcha,éffleurant de ses tempes les lèvres de Gabriel et d'une main lui ôtant patiemment ses vêtements. D'abord surpris,puis emporté par une vague étrange, un plaisir différent, Dante Gabriel se laissa faire.Le langage des corps ne peut mentir dans le silence.Fanny Cornforth lui fit l'amour longtemps sur une terre douce,loin de Brunswick Street. Il croyait au duel que se livrent l'âme et le corps. Il connaissait l'amour combat.Fanny lui apprit ce soir -là l'amour langage. D'abord infiniment docile, il se fit conquérant mais la conquête fut comme un plongeon dans l'eau profonde .Fanny abandonnée menait l'abandon à sa guise et Dante l'acceptait.Il croyait revenir en enfance,et tout se confondait. Les caresses les plus audacieuses ne semblaient plus un chemin vers l'enfer,mais la révélation d'une confiance tendre et chaude.Quel bonheur ,et quel trouble,dans son âme stupéfaite !Car c'était bien de l'âme qu'il s'agissait ,d'une clarté nouvelle---la forêt du désir ouvrait un cercle de lumière ,au bout de cette allée que Fanny inventait.La générosité même du corps de Fanny disait cet épanouissement, tandis qu'au delà du plaisir leurs gestes peu à peu s'alentissaient.
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L'automne est descendu sur le parc de Cheyne Walk. Les arbres ne sont plus des arbres. Infinis dégradés de tous les ors, de tous les roux, de tous les flamboiements secrets gagnés par l'ombre et le poids du passé. Comme la toile peinte d'un décor de théâtre, ils se confrontent avec la fin du jour. Octobre, le mot est doux à boire et triste comme un vin de mort, si riche encore du parfum de la vie. Feuilles d'ambre de Cheyne Walk, rousseur de chevelure immense déployée sur le pavois du souvenir. Femme le parc, femmes les feuilles de papier, femme la terre et l'odeur douce amère après la pluie, femme la mémoire. Dans la pénombre, un paon au bleu soyeux de Moyen Age s'éloigne au long de l'allée silencieuse.
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Lizzie, notre route est bien différente. Nous avons choisi d’autres voies, d’autres saisons de vie, où la beauté a gardé son mystère. L’hiver ne nous est rien qu’une abstraction tout juste supportable. Nous détestons ce qui commence, la vulgarité des bourgeons gluants, les cris suraigus des enfants inutiles. L’été nous plaît, parfois, mais il y a trop de plaisir méridien absurdement offert, sans l’ombre d’un secret. Quand de l’ambre et de l’or viennent cristalliser dans les sous-bois le début de ce qui finit, notre religion commence. Le végétal devient l’église solitaire où nous prions le vent de souffler vers un ailleurs, enfin, une autre rive, un rêve différent. L’automne est la seule saison. Qu’il nous revienne, et se prolonge.
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L'automne est descendu sur le parc de Cheyne Walk. Les arbres ne sont plus des arbres. Infinis dégradés de tous les ors, de tous les roux, de tous les flamboiements secrets gagnés par l'ombre et le poids du passé. Comme la toile peinte d'un décor de théâtre, ils se confondent avec la fin du jour. Octobre, le mot est doux à boire et triste comme un vin de mort, si riche encore du parfum de la vie. Feuilles d'ambre de Cheyne Walk, rousseur de chevelure immense déployée sur le pavois du souvenir. Femme le parc, femmes les feuilles de papier, femme la terre et l'odeur douce-amère après la pluie, femme la mémoire. Dans la demi-pénombre, un paon au bleu soyeux de Moyen-Age s'éloigne au long de l'allée silencieuse.
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Il s'était éloigné de sa maison, de sa mère, de christina. Mais on en quitte pas l'enfance. On en garde la blessure, l'exigence, et des visages restent là, inflexibles témoins de ce qu'il faut donner pour essayer de se mériter soi-même.
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« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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