"Il n'y a point trahison sans serment" voici un titre qui siérait bien mieux à ce roman. Car nous sommes plus sur l'enchaînement qui mèneront au Sac de Rome en 1527, que sur l'événement lui-même.
Petit rappel historique :
"1527, Depuis trente-cinq ans, la France et le Saint-Empire germanique se disputent l'Italie, et principalement le Milanais. Gagné et perdu à plusieurs reprises, le duché est aussi l'objet de la convoitise des papes qui n'entendent pas le laisser aux Habsbourg déjà maîtres de Naples. Venise, Florence, Bologne et Sienne changent d'alliance au rythme des victoires et des défaites tandis qu'au nord se précise la menace turque. Après avoir conquis la Bulgarie et fait tomber le trône de Hongrie, les troupes de Soliman visent Vienne d'où l'archiduc Ferdinand, frère de Charles Quint, appelle le pape Clément VII et les rois chrétiens à l'aide. Cependant, à l'intérieur de ses États, la diffusion des idées luthériennes entraîne les princes allemands à embrasser le protestantisme. Les guerres de religion ne vont pas tarder. En France enfin, les manoeuvres d'Henri VIII, roi d'Angleterre, obligent à repousser des corps expéditionnaires débarqués à Calais et à soutenir les Écossais en révolte contre Londres.
Dans cet entrelacs de guerres perpétuelles, deux hommes du même âge et de puissance égale vont s'affronter. Vainqueur en 1515 à Marignan,
François Ier est battu par Charles Quint à Pavie en 1525. Fait prisonnier, il doit renoncer au Milanais ; à la tête de l'armée qui l'a vaincu, son cousin, le duc Charles de Bourbon, est passé au service des Impériaux après avoir été spolié de son duché du Bourbonnais, le plus riche de France, par la mère du roi,
Louise de Savoie. le voici à l'heure de réclamer la récompense qu'on lui a promise : le Milanais."
Pour mémoire au sujet du Sac de Rome le 6 Mai 1527, (durant la septième guerre d'Italie qui comporte comme les autres autant de revirements de ralliements et de trahisons) une armée, commandée par l'ex-connétable de Bourbon, composée d'Allemands luthériens réunis avec des Italiens et des Espagnols catholiques va se livrer pendant plus de six mois au pillage le plus long de l'histoire. Rome va subir les assauts renouvelés d'une armée impitoyable.
Dans ce roman, défilent les principales figures de la Renaissance et les villes italiennes :
Charles, duc de Bourbon, ex-connétable de France, Charles de Lannoy vice-roi de Naples, Guillaume du Bellay, diplomate français et ambassadeur itinérant de
François Ier, Clément VII, un Médicis et pape, un capitaine de lansquenets au service de l'empereur, un prince d'Orange, capitaine allié au duc de Bourbon.
Et bien entendu Charles Quint, empereur et roi d'Espagne et
François Ier roi de France.
L'auteur nous conte les mésaventures de Charles III, duc de Bourbon, qui fut connétable de France avant de devenir le rival de son cousin François ler. Il a mené à la victoire l'armée française à Marignan, mais le duc fut trahi par le roi François qui le jalousait et le déposséda de son immense fortune et de ses terres dans le Bourbonnais.
Charles III rejoint alors au service de Charles Quint et prends sa revanche en remportant la bataille de Pavie, au cours de laquelle il fait prisonnier le roi de France, avant d'obtenir de l'empereur sa libération.
Ironie du sort ce capitaine, sans doute le meilleur de son époque, trouvera la mort au combat après avoir été lui même trahi par Charles Quint.
Ce roman est mené tambour battant, à la vitesse d'une charge de cavalerie, épée à la ceinture, glaive au point, des palais de la renaissance qui vit ses derniers jours aux cabinets secrets où se font et se défont les intrigues. On semble se retrouver dans un roman de condottiere
On ressort de ce roman en se posant la question des savoir si le traître est bien celui que l'on croit. Et que
L Histoire a retenu
Je laisse le mot de la fin à l'auteur lui-même :
"La trahison l'avait suivi douze ans comme un double ; il importait en sortant du labyrinthe de ne pas trahir le seul homme qu'un homme doit servir : lui-même."