AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226087089
168 pages
Albin Michel (22/08/1996)
3.13/5   230 notes
Résumé :
Un bruit. Harcelant. Jusqu'à la folie. Le bruit de l'avion kamikaze qui, un jour d'avril 1945, a semé la mort sur le porte-avions Maryland, à Okinawa.
Ce bruit, Laura Carlson en souffre comme elle souffre de ne pas avoir connu son père. Le vrombissement du chasseur Zéro la poursuit jour et nuit. Ses études brillantes, l'amour de Bruno, rien ne l'apaise. Le chasseur Zéro ne lâche jamais sa proie... Orpheline d'un étranger mythique, la jeune Laura ira jusqu'au ... >Voir plus
Que lire après Le Chasseur zéroVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,13

sur 230 notes
La jeune Laura n'a pas une vie très amusante. La jeune fille, coincée entre des grands-parents austères et une mère profondément dépressive, ne voit pas le bout du tunnel que constitue son enfance. Timide et renfermée elle n'a personne à qui confier sa tristesse et sa révolte. Pourtant un jour, dans son école, elle fait une rencontre qui va changer sa vie. Poussée par cette nouvelle amie, elle a l'audace de questionner sans relâche sa famille sur les circonstances de la mort du grand absent, son père, un officier de marine américain mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais de révélations en découvertes, la vérité se révèle un piège. Obsessionnelle et souvent déconnectée de la réalité, Laura devient incapable de construire sa vie.

Ce premier roman, couronné par le prix Goncourt, est déroutant et singulier. La révolte et l'obsession proche de la folie, exprimées simplement, y sont très fortes et dérangeantes. Malgré tout, on s'interroge sur le sens que Pascale Roze a voulu donner à son récit - le secret et ses conséquences, une page d'Histoire sur les kamikazes japonais, la névrose obsessionnelle, l'adolescence et ses pulsions morbides sont peut-être les trop nombreux sujets qui perdent le lecteur et brouillent le message. Le Chasseur zéro, bien qu'original et puissant, reste, à mon avis à cause de cela, une demi-réussite.
Commenter  J’apprécie          702
Laura Carlson n'a jamais connu son père américain. Officier de marine, celui-ci est mort à Okinawa en 1945, abattu par un avion kamikaze, le "chasseur zéro".
Entre une mère dépressive et des grands-parents sinistres, Laura vit le manque de la figure paternelle avec beaucoup de difficultés, dans la confusion, la douleur et l'affliction.
La chape de silence et de secret qui recouvre le drame est d'autant plus accablante qu'elle tourmente et obsède de plus en plus la jeune fille.
Elle entreprend alors des recherches sur la Guerre du Pacifique afin d'appréhender un peu de l'univers de ce père qu'elle a sacralisé. Mais incapable de supporter un climat familial lourd et pernicieux, Laura finit par développer en grandissant de troublants acouphènes.

Déchirant le silence, emplissant le vide d'un grondement menaçant et continu, le vrombissement du bombardier ennemi vient jour après jour rugir à ses oreilles, altérant sa conscience, son comportement, son rapport aux autres.
Sa vie entière est dominée par ce bruit obsédant que rien ne peut apaiser.
Les somnifères l'engourdissent et la minent. Et si les boules Quiès amortissent quelque peu les décibels du moteur, elles ont aussi pour effet de l'enfermer dans la prison ouatée de la surdité en l'isolant du reste du monde.
La passion de la musique et l'amour que lui voue un compositeur de talent n'y changent rien.
Toute fuite est impossible.
Vrombissant à plein régime, le kamikaze revient sans cesse hanter son esprit dans un fracas de turbines et de pales.
Il est l'incarnation du néant, la figure exaltée de la mort, le symbole de l'autodestruction.
Entre elle et lui, c'est une passion qui se joue désormais à la vie à la mort.

Pascale Roze, va au bout de l'obsession de son héroïne dans ce livre tendu, au souffle court, à la détresse rentrée, au souvenir destructeur.
L'auteur, dont le père était officier de marine à l'instar de celui de son personnage, semble avoir mis beaucoup d'elle-même dans ce roman où s'inscrit en continu la souffrance de l'absence et du non-dit. La narration à la première personne renforce encore cette impression de proximité entre auteur et personnage en même temps qu'elle propulse le lecteur dans un récit tourmenté très intime et personnel, le faisant le témoin de la débâcle existentielle de la jeune femme, une déroute relationnelle et amoureuse dont le caractère désespéré et sans issue imprime un sentiment de malaise et de trouble assez éprouvant et dérangeant.

L'on assiste, impuissant, à la progression de la folie de Laura. Une hallucination au départ auditive qui se transforme peu à peu en amour passionnel, fantomatique et morbide pour l'aviateur japonais ; un fantasme de mort dévorant, bouleversant irrémédiablement son existence, et qui l'amène à se séparer des rares êtres encore disposés à la soutenir.
Se fermant totalement aux autres et au monde extérieur, désocialisée, repliée sur elle-même, alimentant son obsession, la cultivant comme un jardinier prendrait soin d'une fleur rare, l'héroïne se laisse totalement submerger par sa hantise suicidaire.
La passion morbide qu'elle entretient avec le kamikaze japonais a la saveur délétère des amours impossibles, de celles qui ne peuvent se nouer et se dénouer que dans un pacte de sang et de mort.
Ce singulier premier roman avec lequel Pascale Roze a obtenu le prix Goncourt 1996 est un livre fort, dur, âpre, étouffant, duquel on ressort opprimé, oppressé, avec - tout au moins pour un temps - l'irrépressible besoin de fuir les lectures « commando-suicide ». Banzaï !
Commenter  J’apprécie          410
Encore une preuve si besoin, du fossé entre les gouts des critiques et ceux des lecteurs, parce que ce « Chasseur zéro » à tout de même obtenu le Goncourt, rien que ça !! Et ce pour un premier roman. Si l'histoire de Laura, avait sur le papier de quoi intéresser, Pascale Roze parvient rarement à nous émouvoir et encore moins à nous passionner. le chasseur zéro c'est ce célèbre avion kamikaze qui provoqua d'énormes pertes à la flotte américaine. C'est aussi le bruit de cet avion qu'entend notre héroine, insupportable et qui l'oblige à aller sur les pas de son père disparu (victime dudit chasseur) alors que Laura avait trois mois. Folie ? ( la mère est déjà à l'Ouest), maladie ? Laura tente de percer l'histoire familiale et de rester dans la vie, mais le lecteur s'ennuie profondément et pout tout dire s'en fiche pas mal aussi. Remercions tout de même Pascale Roze d'avoir fait court. Mais franchement le Goncourt, pincez-moi, je rêve.
Commenter  J’apprécie          371
Prix Goncourt en 1996 pour un premier roman, ce n'est pas fréquent, et celui-ci ne ressemble en rien aux romans traditionnels. Le jury du Goncourt renoue avec sa vocation première qui est de couronner des écrivains en début de carrière, bien que cela soit rarement le cas.

Le personnage principal, Laura Carlson, souffre de ne pas avoir connu son père et part à la recherche de son passé, même avant sa naissance.

Dès les premiers mots, la scène est envahie d'un bruit sourd et répété. Laura Carlson va se trouver confrontée d'une façon obsédante à l'avion japonais qui en 1944 est à l'origine du décès de son père et cette obsession va tourner à l'hallucination auditive.
« Dès le matin, avant même que le soleil se lève, le chasseur se met en route. Tout habillé de noir, sa charge mortelle arrimée au ventre, il démarre. Le moteur vrombit dans le silence de l'aube. L'hélice tourne. L'avion s'ébranle, feux éteints, roule sur la piste, lève le nez, commence son ascension. D'une poussée régulière, il monte jusqu'à cinq mille mètres, se stabilise. le jour est levé. de la mer et du ciel, des quatre bords de l'horizon le chasseur est en vue. Je m'appelle Laura Carlson. »

Laura Carlson grandit à Paris dans un monde de silence entre une mère alcoolique, dépressive, et repliée dans ses souvenirs depuis la mort de son mari, et des grands parents autoritaires et austères. Son père, qu'elle n'a pas connu, est un sujet tabou qu'il est interdit d'évoquer. Laura va devoir découvrir par elle-même la vérité en se livrant à des lectures sur la guerre du Pacifique et le journal intime d'un kamikaze japonais.
L'héroïne, Laura Carlson, est la narratrice de ce récit, le lecteur est donc au coeur de ses pensées et de ses gestes. La narration à la première personne conforte l'impression d'intimité entre l'auteur et le personnage.
Mais c'est également l'histoire d'un kamikaze, responsable de la mort de son père. Laura lit fiévreusement son témoignage qui l'envoute au point d'entrer dans sa vie et de sans cesse la pourchasser jusqu'à installer en elle un bourdonnement quasi permanent, une forme d'acouphène qui symbolise la mort qui rode. Ce bruit lancinant est celui de l'avion suicide plongeant sur le cuirassé. Il envahira les oreilles de Laura au point de l'anéantir et de la plonger dans une sorte de folie.

La recherche d'elle-même, à travers l'identité de son père absent, tourne à l'obsession du chasseur zéro avec qui Laura s'invente malgré elle une relation hallucinatoire passionnelle, envoutante et destructrice. Il est toutefois compliqué pour le lecteur d'adhérer à cette passion amoureuse morbide et malsaine. Nous assistons au naufrage de cette jeune femme, mais il parait difficile d'avoir de la compassion ou un semblant d'affection pour Laura tant il est malaisé de comprendre sa folie. Mais peut-on comprendre et expliquer la folie ?

Ce court roman, aux phrases brèves et au vocabulaire simple, à l'ambiance lourde et jalonnée d'obsessions, est assez sombre et dur ; l'auteur avait rencontré quelques difficultés pour se faire publier.
François Nourissier, qui venait de succéder à Hervé Bazin à la présidence de l'académie Goncourt, avait fait pencher la balance afin que "Le Chasseur Zero" l'emporte. Le style concis rend la lecture facile, souvent fluide et parfois agréable. Est-ce suffisant pour se voir décerner le Goncourt ?
Commenter  J’apprécie          260
Toujours pour faire baisser ma PAL, je me suis plongée dans : le Chasseur zéro de Pascale Roze .
Un bruit. Harcelant. Jusqu'à la folie. le bruit de l'avion kamikaze qui, un jour d'avril 1945, a semé la mort sur le porte-avions Maryland, à Okinawa.
Ce bruit, Laura Carlson en souffre comme elle souffre de ne pas avoir connu son père.
Le vrombissement du chasseur Zéro la poursuit jour et nuit.
Ses études brillantes, l'amour de Bruno, rien ne l'apaise. le chasseur Zéro ne lâche jamais sa proie...
Orpheline d'un étranger mythique, la jeune Laura ira jusqu'au bout du secret qui a changé sa vie.
Le chasseur zéro a remporté le prix Goncourt 1996. Il est rare que je lise un prix et là, je me suis vraiment demandé comment celui-ci avait pu atterrir dans ma PAL !
En relisant le résumé, je comprend qu'il m'ait intrigué. Malheureusement, il n'a pas été à la hauteur de mes espérances.
Laura n'a pas eu une enfance heureuse, elle souffre de la mort de son père et lutte contre le vrombissement du Chasseur zéro dans se oreilles... Sa mère a vrillé à la mort de son mari. Elle s'est réfugié chez ses parents avec sa fille mais ils ne sont pas chaleureux. L'enfance de Laura est assez dure, elle manque d'amour, de chaleur humaine.
C'est triste mais je n'ai pas réussi à accrocher avec le personnage de Laura. Je n'ai pas ressenti d'empathie à son égard, ce qu'elle a vécu m'a laissé totalement indifférente.
En fait, je me suis ennuyée quasiment du début à la fin de ma lecture, me demandant pourquoi ce roman avait reçu un tel prix ! L'écriture est quelconque, le contenu n'est pas exceptionnel, les personnages sont parfois insipides.
Bref j'ai du m'accrocher pour lire ce roman en entier et ne pas décrocher à la moitié !
Chasseur zéro est une vraie déception, je suis totalement passé à coté de ce roman et j'en suis navrée.
Ma note : un tout petit deux étoiles.
Commenter  J’apprécie          250

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Au fil des jours, en un style enfantin, il décrit minutieusement les quatre mois d’entraînement de sa compagnie composée exclusivement d’étudiants des universités impériales. Quatre mois pour apprendre à mourir, au lieu de devenir géographe, physicien ou philosophe, avec un consentement sans réserve, un sens aigu du tragique. Puis il rend compte du départ de ses camarades pour l’unique assaut dont ils ne reviendront pas, évoque l’attente impatiente et anxieuse de son tour. Il note et renote comme pour se rassurer le scénario de son sacrifice. Il n’a qu’une mort à offrir à son empereur. Il s’agit de ne pas la gâcher.
Commenter  J’apprécie          100
Dès le matin avant même que le soleil se lève, le chasseur se met en route. Tout habillé de noir, sa charge mortelle arrimée au ventre, il démarre.
Commenter  J’apprécie          180
"Son manteau était ouvert. Et je m'aperçus que, malgré ses vilaines chaussures plates et le vieil imperméable de grand-mère, ma mère était belle, grande, mince, la peau lisse, les yeux couleur d'eau, ses longs cheveux châtains coulant sur ses épaules. Je ne connaissais rien du désir, si ce n'est celui des yeux de Nathalie, mais je devinai quelque chose à fleur de sa peau, quelque chose qui s'échappait d'elle et la transfigurait, quelque chose qu'elle avait volontairement souligné sur ses lèvres. Je reculai et m'assis sur un banc, les jambes coupées".
Commenter  J’apprécie          30
Maman était différente à Fécamp. Nous passions de grands après-midi sur la plage ou au pied de la falaise quand la marée le permettait. Elle me disait: "Va, va te baigner."
Et je courais vers la mer, me tordant les orteils sur les galets, et je me jetais dans l'eau froide, éblouie de soleil, le corps léger, le cœur enivré de reconnaissance pour elle, ma mère, qui m'avait adressé la parole.
Commenter  J’apprécie          20
p. 90: "Je me répétais: quand il fondra, je lui rirai au nez, je penserai sans relâche à une vulgaire sirène d'usine. Mais soit que le faux plafond lui fût impossible à traverser, soit qu'il tînt à ne se manifester qu'à l'improviste, j'eus beau tendre l'oreille, je n'entendis jamais rien d'autre que le ronronnement habituel et perpétuel par lequel il me signalait son existence."
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Pascale Roze (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascale Roze
Pascale Roze nous présente son livre " La Belle Hélène" aux éditions Stock. Rentrée littéraire janvier 2020
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2397109/pascale-roze-la-belle-helene
Notes de musique : Youtube Audio Library
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mo... Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Libra... Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemo... Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/ Catégorie Actualités et politique Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
+ Lire la suite
autres livres classés : kamikazesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (475) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}