Décidément, je n'accroche pas. C'est insipide, mièvre, délavé. Michel Déon, celui qui aurait tant voulu être appelé un "hussard" - d'ailleurs, ce besoin d'être étiqueté, précisément rejeté par les trois vrais "hussards", en dit sans doute long - oui, celui qui aurait tant voulu faire le diable à quatre et n'a produit que des choses falotes, artificielles et sans substance... quelle distance incomparable le sépare de l'ambiguïté sulfureuse de Nimier et de son beau cadavre littéraire, de Jacques Laurent qui s'est suicidé parce qu'il "refusait de mettre un pied dans le XXIe siècle" et du clochard céleste qu'était Blondin. Sans doute ils n'avaient rien en commun, sauf l'alcool et le génie. Mais le génie, chez Déon... Désolé, Michel, mais c'est le truc qui ne s'improvise pas.
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Après avoir retrouvé une photographie ancienne, Edouard, sexagénaire parisien, décide de rejoindre Westcliff-on-Sea, station balnéaire de l'Essex, pour retrouver les traces d'un amour adolescent inachevé.
Découvrir les lieux une nouvelle fois, ravive les souvenirs de cet été là. Les moments vécus auprès de Sheila ressurgissent très rapidement et permettent à Edouard de s'assurer que, malgré son âge, ce coeur, qu'il croyait asséché, conserve une sensibilité et des émotions intactes.
Ce voyage, il ne l'entreprend pas seul, enfin, pas vraiment…Ted l'accompagne, Ted c'est le jeune homme que fut Edouard. le récit, ponctué de leur dialogue, est très touchant et nous invite à nous interroger sur le temps qui passe, les regrets et bien entendu les sentiments amoureux.
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Je n'aime plus que toi, dit-elle. Après toi, il y a les autres, des étrangers à ma vie. Ils ne m'atteignent plus. Tu as envahi mes jours et mes nuits et, imprudente, je me suis laissé prendre sans me défendre. Maintenant tu es dans mon coeur et tu empêches quiconque d'autre de le partager avec toi.
A un de ses amis qui professait d'être philosophe, il avait même soufflé les premiers mots d'un essai incendiaire : "Au mot bonheur, l'homme ordinaire sort son révolver et tire le premier..." L'essai en était resté là, mais ils avaient toute une soirée joué avec cette idée que le bonheur conduisait inévitablement aux catastrophes, qu'il fallait être innocent ou fou pour le rechercher et que, d'ailleurs, le bonheur n'existe pas, que c'est un exercice de délectation autour d'un passé dont l'imagination et l'esprit de l'escalier fardent de couleurs plaisantes la vérité souvent plate.
L'heure des vains remords ne sonnait pas. Elle ne sonnerait pas. On ne pleure pas sur soi-même. On ne se justifie pas plus. On a été, on est. C'est tout.
Il ne voulait rien brusquer. Si une vérité tenait à surgir, elle attendrait qu'il fût prêt.
[...} Je vois encore sa tête quand empruntant le thermomètre, j'allais me le glisser dans le derrière, à la française, sans pudeur ! Horreur , c'était le thermomètre à bouche de la famille.
Des messages portés par les nuages : lettres à des amis
Jean d'Ormesson
Jean-Luc Barré, Martin Veber
Éditions Bouquins
Recueil de lettres reflétant la grande diversité des correspondants de l'écrivain français : Marguerite Duras, Michel Déon, Raymond Aron, Jacques de Lacretelle, Jean-François Brisson, Roger Callois, Jeanne Hersch, Claude Lévi-Strauss, Simone Veil, Michel Debré, entre autres. Un dévoilement des jugements littéraires de l'auteur, de ses admirations, de son intimité et de son engagement d'écrivain. ©Electre 2021
https://www.laprocure.com/messages-portes-nuages-lettres-amis-jean-ormesson/9782221250051.html
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