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3,11

sur 232 notes
Un grand point d'interrogation en refermant ce livre ...
Est-ce que quelque chose m'a échappé ou suis-je totalement hermétique à ce genre de littérature ?

Parlons en quelques mots du contexte : Hector, professeur de philosophie et poète est nommé dans une Université américaine et c'est le grand départ pour la famille Vickery , Hector, Sylvie , sa femme et leur fils Lester 13 ans pour les Etats Unis alors qu'en France les attentats se poursuivent et que les dernières élections américaines se profilent .

Ma lecture avait pourtant commencé avec enthousiasme , Agnès Desarthe écrit de façon élégante et précise , décortiquant avec beaucoup de subtilité les travers de ses personnages , surtout celui de son personnage féminin, Sylvie et justement cette exploration est pour ma part trop nombriliste , ce genre de femme m'agace et j'ai bien failli refermer définitivement le livre lors de la description des bouffées de chaleur - non pas que je trouve ce sujet tabou , mais il y a tellement plus de choses marquantes dans la vie d'une femme , même dans son abord de la ménopause !

J'ai été plus touchée par le jeune Lester, dont le comportement est intrigant et sort du schéma habituel de la crise d'adolescence , le manque de cohésion familiale même si les apparences sont trompeuses le laisse évoluer vers une crise dont les parents vont prendre les conséquences de plein fouet ...

Quant à Hector, Don Juan affublé d'oignons ( quel terme désuet , je crois entendre ma grand-mère ) c'est une caricature de l'homme de 60 ans .

Introspection que j'ai trouvé vaine , je conçois aisément que l'on puisse aimer ce roman mais pour ma part, on ne m'y reprendra plus .


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Le nouveau roman d'Agnès Desarthe est un petit bijou. Il offre une densité de saveurs qui ne peut que ravir les palais sensibles. On y retrouve la douce ironie de l'auteure, son goût pour les personnages décalés et la finesse de son sens de l'observation et de la dérision. Plus je lis Agnès Desarthe et plus j'apprécie ses écrits (l'écouter parler est également une expérience que je conseille à tous les amoureux de la littérature). Mais j'avoue avoir pris un plaisir particulier avec ce dernier opus qui joue sur toute la gamme des sentiments et provoque une rare palette de réactions chez le lecteur.

Parfois, ce roman évoque David Lodge, dans sa façon de scruter avec une férocité narquoise les relations entre les membres d'un campus universitaire. On pense à Changement de décor qui voyait deux universitaires, l'un anglais et l'autre américain échanger leurs postes pendant six mois. Notamment quand on se trouve dans l'avion qui, lors de la scène d'ouverture transporte Hector, sa femme Sylvie et leur fils Lester vers l'université de Caroline du Nord qui les accueille pour un semestre, on est tout à fait dans cette veine. Mais Agnès Desarthe est une auteure française et la comparaison s'arrête aux scènes de campus. S'il est bien question d'observation entre deux mondes, avec l'acuité et l'ironie qui caractérisent la romancière, c'est encore une fois une femme qui occupe le centre de l'histoire, et pas n'importe quelle femme.

Sylvie est un personnage étonnant, une femme au foyer qui s'applique à n'être rien car "être rien est un idéal qu'elle poursuit, son parcours s'inspire du non-agir, cela n'est pas le signe d'une défaillance, d'une situation humiliante, mais d'une éthique, un choix de vie". Elle s'est glissée avec joie dans son rôle de femme de puis de mère, et développe tranquillement une philosophie de vie pas forcément accessible à tout le monde. Pendant ce temps, Hector profite à plein de sa popularité inédite en tant que professeur émérite et surtout "français" avec tous les fantasmes qui s'y rattachent, un état qui transforme un peu tardivement ce sexagénaire en don Juan. le jeune Lester, lui, cherche sa voie comme tout adolescent et se mue peu à peu en une sorte de gourou, se rebaptisant lui-même Absalom Absalom. C'est depuis les Etats-Unis que la famille vivra, de loin, les attentats de novembre 2015, une perspective qui donne lieu à une analyse passionnante de la façon dont chacun perçoit les événements du monde. "On se connait tous. On est reliés" dit Lester pour tenter d'expliquer à sa mère comment les souffrances d'individus qu'il ne connait pas, de l'autre côté de l'Atlantique le bouleversent.

Et c'est peut-être là le coeur du propos de ce livre. La façon dont les choses nous touchent. Que ce soit dans l'intimité (il y a ici une réflexion savoureuse sur le couple, sur la durée d'une relation et ces petits rien ou à l'inverse les drames traversés ensemble qui la rendent indestructible) ou à un niveau plus universel. Comment un malheur collectif impacte chaque individu, en fonction du contexte, de la façon dont se propage l'information. Il y a dans le personnage de Sylvie toute la complexité des forces et des faiblesses qui se bousculent en elle mais dont émerge la beauté du lien maternel. Les scènes entre la mère et le fils sont belles à couper le souffle ; la page 137 vous cueille d'un uppercut à l'estomac. Et tout le fil narratif tient aux réactions de cette femme, dont l'apparente légèreté ou évanescence du début révèle une intelligence instinctive, viscérale et salutaire.

Pour faire simple, La chance de leur vie c'est du grand art, qui vous accroche d'abord un sourire moqueur au bord des lèvres avant de vous retourner les méninges et le coeur. Plus que jamais, Agnès Desarthe décale les perspectives et c'est aussi profond que spectaculaire.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Une petite famille française bien comme il faut s'expatrie aux Etats-Unis. Hector le père, philosophe reconnu vient d'obtenir un poste dans une université de Caroline du Nord. Une chance qu'il doit bien sûr principalement à la pertinence de ses recherches, mais aussi à l'élan de solidarité du conseil d'administration de l'établissement, la France a tellement été éprouvée par les attentats du 07 Janvier 2015.

Automne de cette même année, Hector et Lester le fils se fondent avec facilité dans cette nouvelle vie, Sylvie, la mère, a un peu plus de mal avec l'art de vivre des « expat » microcosme au mode de fonctionnement si particulier. Et puis, le 13 novembre 2015 ! Comment vivre les attentats du Bataclan, lorsque l'on est parisien loin de la capitale ? Bien sûr des proches sont impactés, mais si loin la vie continue.

Hé oui, si loin, pendant ce temps, sur la planète, les gens baisent et boivent et c'est à peu près tout ce qui les intéresse. Mensonges et infidélités, à l'aune d'une l'échelle dans l'Univers, le couple est certainement la chose la moins importante et c'est pourtant la chose plus importante.

Le couple, Paris, la France, le Monde face à la barbarie.
Agnès Désarthe trouve la bonne distance, son roman se lit d'une traite et pose de belles questions que le lecteur gardera longtemps à l'esprit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Hector, professeur de philosophie et poète est nommé pour un an aux Etats-Unis.
Il part donc s'y installer avec Sylvie, sa femme, et Lester, leur fils.
Le roman raconte les liens entre ces trois êtres et l'adaptation à leur nouvelle vie.
C'est très fouillé au niveau de chaque personnage
Chacun très attachant à sa manière.
Leurs relations sont belles.
J'ai beaucoup aimé cette famille, avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses.
Il en résulte un sentiment de positivisme, et ça fait du bien.
Le titre en revanche ne me semble pas tellement approprié.
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C'était " La chance de leur vie "... Ce dernier roman d'Agnès Desarthe est le reflet d'une France vue d'outre-Atlantique, dans l'ironie et la dérision. Publié aux éditions de l'Olivier en cette rentrée littéraire 2018,  c'est à travers un couple affecté par les mensonges et  les infidélités que l'on retrouve le goût de l'auteure pour les personnages franchement décalés.

Hector, Sylvie et leur fils Lester sont à bord de l'avion qui doit les emmener aux Etats-Unis. Une nouvelle vie s'offre à eux. En effet, Hector - poète et philosophe sexagénaire - a été nommé professeur à l'université de Caroline du Nord.
p. 8 : " Leurs vies à tous les trois allaient être si radicalement bouleversées qu'il convenait d'appliquer la devise d'Edwina, sa belle-mère : "S'étonner toujours, se démonter jamais. "
Sylvie va devenir le centre de ce roman, devenant les yeux du lecteur. Femme au foyer, elle revendique - silencieusement toujours - son statut, n'éprouvant ni fierté ni gêne. " être rien est un idéal qu'elle poursuit, son parcours s'inspire du non-agir, cela n'est pas le signe d'une défaillance, d'une situation humiliante, mais d'une éthique, un choix de vie".
Un drame vécu plusieurs années auparavant plane secrètement au-dessus du couple, comme une ombre innommable au tableau.
p. 126 : " Je sais, maman. Je sais que, papa et toi, vous avez perdu un bébé. Une fille. Longtemps avant ma naissance. "
Alors parfois, la mélancolie reprend ses droits et Sylvie dont la tension quotidienne est proche du zéro, laisse cours à ses pensées.
p. 63 : " Certains matins, Sylvie se demande si elle existe encore et, juste après, ce que cela signifie d'exister. Elle sent alors, sous ses pas, le rebord d'une spirale d'anxiété. Si elle avance sur cette voie, elle sera fichue. Elle glissera, perdra ses moyens, ne saura plus remonter. Cela lui est arrivé autrefois. Elle se rappelle la sensation. Un anéantissement auquel on assiste en spectateur, jusqu'au moment où l'on se rend compte que l'on est soi-même démoli. On est alors saisi par l'effroi et l'envie de fuir, sauf que l'on n'a plus l'énergie nécessaire pour s'échapper, faire marche arrière. L'énergie elle aussi a été détruite, absorbée. Mais c'est différent à présent. Elle est simplement dépaysée. "
Pendant que son mari affine ses liens avec ses collègues, notamment Farah Asmananton, Sylvie décide de s'inscrire à des cours de poterie, sur les conseils de l'Alliance française. Elle y fait la rencontre de Lauren, professeure, qui se prend à voir dans l'état de léthargie de Sylvie une artiste en devenir...
p. 120 : " Pas d'impatience chez toi, pas de volonté de prouver quoi que ce soit. C'est l'humilité première, primaire, le douloureux et nécessaire constat de l'incapacité. Commencer par penser que l'on n'est pas capable, c'est le préalable à tout ce qui suit. "
Lester, quant à lui, comme tout adolescent qui se respecte, vit dans une sorte de bulle. Sa propre bulle surtout... il se rebaptise par la même occasion "Absalom Absalom". Il attire ses amis dans des regroupements dignes d'une réunion de secte. Il n'existe pas de réelle cohésion dans cette famille, et pourtant Lester formule inlassablement des prières.
p. 113 : " Protégez mes parents. Protégez-les de la violence du monde, de la tristesse."
La famille Vickery vivra de loin les événements des attentats de Paris. Mais l'émotion qui reliera les compatriotes français sur le sol américain a presque un aspect touchant. Mais les américains sont obnubilés par les élections à venir, dans une Amérique pré-Trump.
Les doutes de Sylvie quant aux infidélités de son mari se confirment lors de l'intervention du dépanneur de machines à laver. Ce dernier fait la découverte de préservatifs coincés dans le tambour.
p. 162 : " Ils s'embrassent lentement, avec délice, et c'est à ce moment qu'a lieu la révélation : Voilà comment mon mari embrasse quand il ne m'embrasse pas moi. "
Dans un état d'apathie désarmante, Sylvie n'en éprouve ni jalousie ni colère.

Si l'incipit de ce roman me semblait particulièrement prometteur, je ne cache pas l'effort qu'il m'a fallu pour atteindre le point final ! Je suis certainement passée à côté de la subtilité de cette histoire.... totalement insipide à mon goût. L'auteure se moque et stigmatise la place des femmes dans la société américaine. On y dénote les différences de culture entre les deux pays. Mais le personnage de Sylvie me semblait  très prometteur de prime abord par l'introspection qu'elle fait de sa vie et de son couple. Déception...
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Je me suis ennuyée. Je ne suis pas du tout rentrée dans l'histoire. Les personnages me semblent esquisses, l'auteure a trop de recul par rapport à eux et leur histoire, j'ai attendu le ou les éléments déclencheurs jusqu'à la dernière page... Et rien !
C'est une expérience pas bonne pour moi mais une expérience quand même.
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Agnès Desarthe c'est bien vous l'auteure de Ce coeur changeant, de Dans la nuit brune qui avez commis La chance de leur vie? Je n'ose y croire. Pourtant forte de mes lumineux souvenirs de lecture j'ai sans hésitation suivi Hector, Sylvie et Lester dans leur migration américaine. J'avoue que je ne m'attendais pas à une telle déception.
Alors oui on retrouve l'élégance de votre écriture mais hormis cela qu'avez vous voulu nous dire? Les vicissitudes d'un couple qui vieillit , les tentations de sortir son chez-soi lorsque l'on s'expatrie, le regard halluciné d'un adolescent qui ne souhaite que le bonheur de ceux qui l'entourent, le vécu à distance de ces traumatismes sanglants qui nous ont endeuillé. Sans doute tout cela à la fois mais cette fois-ci à mon grand regret vous ne m'avez pas convaincue, j'ai trouvé vos personnages attristants, dépressifs et déprimants ce n'était vraiment pas ce que j'espérais!
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Les Edts de l'Olivier et A.Desarthe, aucune hésitation, ce sera un bon moment de belle lecture.
Pas de grands mots, pas de grands gestes, tout se passe apparemment en douceur dans ce roman. Une nouvelle vie est proposée à un couple plus très jeune et leur jeune ado: un poste de professeur d'université aux U.S est proposé au père , la mère suit, comme elle l'a toujours fait et comme si elle était Mme Nobody, pas d'élan, ni de besoin d'être quelqu'un. Et puis Lester, l'ado, un peu trop sage, en pleine crise de mysticisme.
Ils arrivent dans une Amérique d'avant Trump, pleine de préjugés, de libido réfrénées, et chacun commence à se révéler. Pas forcément joli-joli, mais au moins la vie est moins plan-plan, d'autant plus que l'attentat du Bataclan à Paris interpelle le monde .
Tous ces sujets sont abordés en douceur avec une certaine mélancolie, mais aussi avec une ironie mordante qui transparaît dans tout le roman.
Ce n'est peut-être pas le roman de cet auteur que j'ai le plus apprécié, mais je ne manquerai pas le prochain, c'est certain.
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Adieu Agnès Desarthe, décidément vous n'êtes pas pour moi... eEt cette fois-ci je suis allée jusqu'à la fin, au dernier mot, au dernier point.

Cela commençait plutôt bien, un couple, la soixantaine,Sylvie et Hector, s'expatrient aux États Unis pour des raisons professionnelles Universitaires pour lui, avec leur fils Lester. 14 ans. Les sentiments de cet isolement que ressent Sylvie au sein de la communauté universitaire américaine mais aussi ses questionnements de femme de 60 ans sont bien décrits mais très vite cela s'enlise, tourne en rond, on attend, on espère et.... rien.

L'auteure agrémente son récit d'un peu de tragique avec les attentats du Bataclan, un peu de Zlatan, l'homme qu'ils avaient embauché en France comme aide à domicile et sur lequel Sylvie fantasme, de relations adultères, d'une activité artistique pour tromper l'ennui et summum, le fiston qui forme avec ses ami(e)s une communauté mystique.

Bref je n'ai pas compris, aimé et pourtant moi qui aime tant la littérature de ressentis comme celle de Virginia Woolf par exemple, là mon coeur et mon esprit n'ont pas été touchés et je dirai même que j'espérais jusqu'au bout un twist qui me ferait dire..... ah oui maintenant je comprends. Que nenni.... rien.... une désillusion comme l'histoire de ce roman.
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Premier roman d'Agnès Desarthe que je lis et je ne suis vraiment pas rentrée dedans.
Pourtant le sujet me semblait intéressant : il s'agit d'un couple, Hector et Sylvie, mariés depuis 25 ans, qui s'installe pendant un an aux Etats-Unis car on offre un poste de professeur à Hector dans une université. Je m'attendais à ce qu'on appelle un "campus novel".
Ils ont un fils, Lester, adolescent, qui, durant cette période, aura une phase un peu mystique et entrainera d'autres enfants dans son délire.
Pour moi, les personnages n'existent pas vraiment, ils sont juste esquissés avec leurs qualités majeures : Hector est un poète, rassurant, les pieds sur terre, Sylvie est "cool", rien ne l'atteint, ni la jalousie ni la vie, elle reste dans la non-action, ne fait rien, ne pense rien, n'est rien, spectatrice de sa vie.
Lester a du mal à communiquer avec ses parents et vit sa vie loin d'eux.

Je crois que ce qui m'a gênée c'est la distance prise par l'auteur vis-à-vis des personnages, elle semble les regarder de très loin, elle se moque d'eux, de leur couple, de leurs problèmes.
C'est un peu comme si elle racontait une histoire sans s'impliquer, comme si cela ne la concernait pas plus que ça.

Moi, en tout cas, j'ai trouvé que c'était artificiel et n'ai pas adhéré à son histoire. Je me suis ennuyée. Mais c'est juste mon avis.

Pas un roman pour moi, pas un auteur pour moi ?
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