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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre découvert lors d'un furetage sur une librairie virtuelle. À la base, je recherchais le tome 1 d'une série. Je connais l'auteur de nom mais ça sera mon premier de lui. le titre de ce roman m'intrigue depuis que je l'ai dans ma pal. Il aura fallu une énième déception en matière de découverte pour que je m'y lance enfin, en espérant ne pas en rajouter une autre à la longue liste.

La logique de cette histoire est très originale, beaucoup de choses y sont inversées comme le retour à la vie après la mort ou le « bonjour/au revoir ». Tout le concept du livre repose sur l'inversion des évènements. L'histoire en elle-même n'est pas transcendante mais elle est suffisamment captivante pour maintenir mon attention sur elle. Surtout qu'au fur et à mesure de la lecture, on découvre les subtilités de ce monde. Plusieurs personnages prennent la parole à tour de rôles dont un ancien-né M. Hermès, un policier Joe Tinbane et un bibliothécaire Doug Appleford. le tout étant mélangé avec la religion et une histoire d'amour naissante. L'univers créé par l'auteur est complètement farfelu mais il suit une logique tout au long de son histoire. C'est ce que j'aime beaucoup avec ce type de roman, l'univers et l'histoire suivent une même logique sans faillir ni en se raccrochant aux tares connues de l'humanité. Dans ce roman, l'auteur les remet au goût du jour avec une version tout à lui et lié à son monde à rebrousse-temps. Ce qui est intéressant également, c'est la vision des différents personnages suivant leurs interlocuteurs, certains changent du tout au tout. Rien ne se passe comme prévu, j'ai trouvé Sebastian assez indécis comme ancien-né, il se laisse porter par les évènements même si c'est contraire à son avis. Curieuse fin, c'en est une sans en être une car l'histoire est tellement originale avec son mode de fonctionnement propre et le style de l'auteur, qu'il a choisi une fin ouverte. En même temps, je m'attendais à tout sauf à ça. D'autant plus qu'arriver dans les 50 dernières pages, il me tardait de connaître la fin de cette aventure. Et au final, je suis un peu déçue.

Comme vous l'aurez compris, c'est malgré tout une excellente découverte pour le style et pour l'imaginaire de l'auteur. Il est original à souhait et sort des sentiers battus, tout ce que j'aime même si cette fin laisse à désirer. Si vous êtes amateurs de SF original, je vous conseille donc très fortement de découvrir cet auteur et ce roman. Pour ma part, j'en ai deux autres de lui dans ma pal, je les lirais avec plaisir et je fouillerai également plus sa bibliographie.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Attention, ce billet se lit en rebrousse-mode. le dernier paragraphe, puis le précédent, etc.

Car malgré le temps parti à rebours, le livre se lit dans l'ordre normal. Dick a eu pitié.

Evidemment il ne faut pas se poser trop de questions . Il faut se laisser porter et voir où ça nous mène.

Je l'ai donc lu avec un certain plaisir, malgré des passages juridico-religieux un peu longuets et un agacement croissant en voyant Seb agir (ou pas). L'absence de véritable chute m'a déçu aussi.

Les rôles féminins sont intéressants : ça va de la fille un peu bête mais désirable qu'il faut protéger à la directrice de la Bibliothèque dont le sang froid me fait penser à Susan Calvin (les Robots d'Asimov).

Les personnages principaux font assez anti-héros, surtout Seb qui se laisse manipuler par tout le monde, promet d'agir dans le sens de quelqu'un pour changer d'avis immédiatement, semble complètement perdu quand sa femme qu'il adore couche avec un flic mais couche avec une nana super séduisante (et manipulatrice en diable) juste après. Plutôt pathétique, le gars.

Son histoire est – étonnamment oserais-je dire – bien construite et d'un seul tenant. Ça ne part pas dans tous les sens (je m'attends toujours à ça).

Les conflits raciaux aux USA de l'époque (livre écrit en 1967), surtout les émeutes de Watts de 1965, ont un énorme rôle dans la géopolitique du roman.

Philip K. Dick joue avec cette idée. Comme d'habitude son univers est rempli d'autres thèmes de SF en fond d'écran : une troisième Guerre Mondiale qui ne semble pas avoir changé quoi que ce soit, des colonies sur Mars et vénus, des robots, du matos technologique de pointe (chapeau pour l'imagination de l'auteur). Ça décore mais ça ne trouble pas la trame du récit.

Qui était ce Peake ? Un fanatique religieux ou un nouveau Ghandi ? Et pourquoi veut-on son corps vieux renouveau-né ? Est-il une menace ? Gêne-t-il ?

Mais voilà que la petite société de Seb Hermès – ancien mort – déterre quelqu'un d'important : le fondateur de la religion de l'Unification Divine, ou Udit, Thomas Peake. Et plusieurs groupes sont prêts à tout pour s'en emparer : le Vatican, les Udit eux-mêmes, et les Oblits de la Bibliothèque qui semblent être là pour « accompagner » l'inversion de la flèche du temps en faisant disparaître les connaissances.

Déterrer les ressuscités qui se manifestent dans les cimetières (tiens, on ne cause pas des incinérés) est devenu un business lucratif, car celui qui le réalise acquiert une sorte de droit sur l'ancien mort, et peut le revendre.

L'élément central est que tous les êtres vivants (les humains en tout cas) sont devenus des Benjamin Button. Ils rajeunissent au lieu de vieillir jusqu'à devoir trouver un ventre où « mourir ». Et bien sûr, les morts renaissent.

Mais il ne va pas au bout de son application – le livre serait illisible s'il fallait inverser tout le texte, par exemple –, il se contente de phénomènes qui frappent l'imagination : on « fume » un mégot qui se reconstitue en cigarette ; on « dévictualise » au lieu de manger – c'est-à-dire qu'on rejette par la bouche des aliments qui se reconstituent en plats cuisinés (du coup on avale ce qu'on nomme du sogum, et je ne veux pas savoir de quoi il s'agit) ; on insulte en traitant de « mangeaille ».

C'est carrément l'entropie, la deuxième loi de la thermodynamique, qui part en sens contraire. Dick appelle ça l'effet Hobart.

Une fois de plus l'imagination fertile de Philip K. Dick s'exprime. Il développe une idée qui peut paraître farfelue au premier abord : et si le monde voyait la flèche du temps s'inverser ?

Il fallait bien que je trouve quelque chose d'original pour parler de ce roman. J'aurais pu écrire en mode Yoda, mais j'ai pas la patience.
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C'est le premier livre de Philip K. Dick que je lis et j'ai je ne sais plus trop pourquoi j'ai choisi celui-ci plutôt qu'un autre. Quoi qu'il en soit j'ai passé un bon moment de lecture.

Le temps s'écoule dans l'autre sens et cela rend des tas de détails déstabilisants (et parfois dégoûtants comme cette histoire de dévictualisation). Il y a toute une série de mots inventés que je ne suis pas sûre d'avoir compris. Je n'ai pas compris pourquoi les anciens-nés étaient vendus??

Cela étant dit cela reste une réflexion intéressante sur le sens de la vie et de la mort.
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À Rebrousse temps de Philip K. Dick
1998.
En survolant le cimetière Forest Knolls avec son aéroglisseur de patrouille, l'agent Tinbane entendit une voix, un cri, une femme voulait sortir. Personne n'était disponible pour l'aider, alors il contacta le « Vitarium » de Sebastian Hermés, un organisme privé, Sebastian lui même avait été déterré dix ans plus tôt par un autre Vitarium, il ressentait d'ailleurs toujours ce froid de la tombe et s'efforçait d'aider ceux qui sortaient le plus possible. Il n'y avait que cinq Vitarium. Il se rend au cimetière avec Lotta sa jeune femme, le pasteur Faine et l'ingénieur Bob Lindy. Arrivé, il tend l'oreille et sent les frémissements souterrains « Ceux qui devenaient en ce moment des anciens nés étaient les morts les plus récents, les défunts d'avant 1986 ». C'était la Théorie d'Alex Hobart, l'inversion du temps. Dans le cimetière Sebastian remarque la tombe de l'Anarque Thomas Peak, persuadé qu'il va bientôt renaître, or ce n'est pas n'importe qui, c'est un chef religieux, noir, dangereux. Et une manifestation se prépare organisée par Ray Roberts, autre fanatique religieux et on attend 4 millions de personnes. Sebastian soupçonne un lien entre cette résurrection et cette réunion. Effectivement Ray Roberts va tenter de racheter le corps de Thomas Peak ce qui est tout à fait légal.
Philip K. Dick nous fait éclater les neurones dans ce roman où tout fonctionne à l'envers. Quand l'agent Tinbane rentre chez lui, sa femme Bethel est en train de finir sa « Devictualisation » et lui prépare un verre vide une assiette vide et un plat de service vide, il va « Dégorger » et effectivement l'odeur du café chaud lui remonte déjà dans la gorge! On est dans un monde où l'on ressuscite rapidement, puis on rajeunit avant de retourner dans la matrice! Mais quelle matrice??
Un peu long et laborieux dur la dernière partie, mais d'une grande originalité.
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A la suite d'une catastrophe nucléaire, le temps s'inverse sur la Terre, à l'image de ces cigarettes. On sort un mégot de son paquet, on expire la fumée, la cigarette se reconstitue, et une fois terminée, elle s'éteint et on la jette. Absurde, non ?

On aurait pu explorer une masse de situations cocasses et au final assez peu intéressantes, mais non, ici, on est dans le monde torturé de Philip K. Dick, et celui-ci va directement jeter un pavé dans la mare.
Dans un monde où les morts d'hier reviennent petit à petit à la vie, Hermes, responsable d'un vivarium qui accueille les "revenants" v a découvrir la tombe d'un important leader religieux noir, l'Anarque Peak, dont le retour à la vie pourrait amener bien des complications.
Va s'en suivre alors une formidable course-poursuite entre diverses puissances pour remettre la main sur celui que certains considèrent comme un saint homme...

Pour faire simple, Dick est un grand malade. Lui seul est capable d'imaginer des mondes étranges, biscornus, et parfois sombres et violents comme ce "A rebrousse-temps". Car les intérêts de chacun dans ce roman ne sont pas forcément si éloignés de ceux de notre monde, et la guerre pour le pouvoir passe par tous les coups bas...

Excellent.
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Sombre, noir, triste un P Dick difficile comme souvent et qui pourtant envoute
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Le titre interdit tout contre-sens. Ne faites pas les choses à l'envers. Telle pourrait être la morale de ce conte absurde sur le sens de la vie.
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On retrouve ici plusieurs thèmes chers à Philip K. Dick, comme l'illusion du temps, de la matière, les forces cosmiques contraires (entropie/néguentropie), la présence du divin, la drogue comme remède à la réalité illusoire du monde... Bien qu'on se retrouve finalement dans un roman d'action plus que dans un traité philosophique, l'auteur réussit à faire passer ses idées de manière subtile mais efficace - quelques paragraphes à peine perdus dans les 250 pages du roman, qui sauront faire tilt chez ceux qui n'y sont plus étrangers. Les personnages sont toujours très simples, voire anormalement basiques, bien que ceux-ci soient un peu bousculés par le fait qu'ils se voient rajeunir et donc perdre petit à petit en maturité. La référence à la Bibliothèque comme antre de l'horreur traduit bien l'idée de Dick que les autorités en vigueur tentent de manipuler la population afin de l'asservir et de traquer tous ceux dont les idées sont anti-conformistes jusqu'à les détruire.

Il faut noter également que le roman rend un hommage considérable à James Pike, évèque et grand ami de Philip K. Dick, lequel l'aura beaucoup inspiré dans sa quête mystique mais aussi bon nombre de romans. Celui-ci mourut d'ailleurs deux ans après la publication de ce livre.

Même si ce n'est pas un livre majeur de l'oeuvre de l'auteur, c'est un des pilliers qui fera naître plus tard les idées religieuses, mystiques et métaphysique que l'on retrouvera dans son Exégèse... dont je vous parlerai bientôt !

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Comment agirait-on si le temps décidait de nous faire rajeunir?
Tous ces morts qui se réveillent.....Imaginer un monde ou l'on ne défait rien! Un monde ou rien ne fini, qui ne cesse de commencer. le temps s'est inversé. On ne meurt pas on revit jusque l'instant ultime ou l'on réintègre la matrice. Ou l'on régurgite au lieu de manger. On redevient un enfant. Comme d'habitude P.K.Dick joue avec le temps. Un livre efficace.A Lire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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