Les trois volumes de ce titre sont constitués d'entretiens que
Françoise Dolto a donnés à
France Inter à partir de 1976. Elle répondait alors à des questions que lui adressaient par courrier ses interlocuteurs.
Ce premier volume concerne principalement le nourrisson et le jeune enfant à travers des thèmes tels que l'élargissement de la fratrie, les punitions, l'acquisition de la propreté, les angoisses, le sommeil, l'appétit, les questions délicates, la séparation d'avec la mère, la sexuation, les jeux, l'obéissance, l'adoption, la gémellité, le stade de l'Oedipe, etc.
Jacques Lacan disait, à propos de
Françoise Dolto : « c'est incroyable ce qu'elle raconte cette bonne femme. » Il ajoutait : « je ne comprends rien de ce qu'elle raconte, mais c'est exactement la même chose que ce que je dis. »
C'est vrai.
Françoise Dolto comme
Jacques Lacan fonde ses observations psychologiques sur l'éthique du bien-dire. « Ce que les parents, les adultes ne savent pas, c'est que dès sa naissance, un petit d'homme est un être de langage et que beaucoup de ses difficultés, lorsqu'on les lui explique, trouvent leur résolution au mieux de son développement. » Dans ses réponses,
Françoise Dolto propose de favoriser une parole qui apporte à l'enfant la confiance suffisante pour lui permettre d'effectuer ses premiers pas dans le monde sans sacrifier en sa confiance en soi et en les autres.
Les parents et le proche entourage, premiers modèles de l'enfant, représentent à leur tour un exemple de langage appliqué. Lorsque les mots servent au jeu de la contradiction, c'est l'attitude du parent qui servira de base d'identification solide. Plus que l' « amour », terme galvaudé qui peut également servir l'instrumentalisation de l'enfant à la jouissance inconsciente de l'adulte,
Françoise Dolto invite les parents à associer l'enfant à la vie des adultes par le langage et par l'agir en coopération.
La psychanalyse de
Françoise Dolto porte l'emphase sur le nom-du-père. Elle s'avère donc essentielle pour notre époque qui croit pouvoir s'en passer.