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EAN : 9782020143998
312 pages
Seuil (05/03/1992)
3/5   4 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Seuil - 03/1992)


Inconnu en France, Eugen Drewermann connaît depuis une dizaine d'années un succès étonnant en Allemagne. Succès dû, en grande partie, à son interprétation par la "psychologie des profondeurs" des grands textes et problèmes religieux. Le souci de Drewermann, c'est l'épanouissement humain et spirituel plénier de ceux qui croient en Dieu.

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Pour comprendre un homme, il. ne suffit pas de connaître son hérédité, les
influences -éducatrices et les conditionnements sociologiques de sa vie.
Si l'image égyptienne de la naissance d'un homme à partir de la lumière du ciel est pertinente, il faut fondamentalement considérer l'honnie autrement gue comme seulement "né de la terre ».
Tant qu'un homme n'est substantiellement rien de plus qu'un être « né d'un vouloir de chair, d'un vouloir d'homme» (Jn 1,13), il ne pourra jamais se considérer que comme une partie éphémère de la nature, qui végète misérablement, qui est à la merci des forces extérieures et intérieures,
le jouet de·ses propres mouvements pulsionnels et des influences les plus puissantes de l'environnement, un véritable habitant des « ténèbres », l'exact opposé d'un homme du soleil - éternellement produit, jamais productif, toujours créature, jamais créateur, un personnage entièrement façonné, sans aucune aptitude à donner forme à son tour.
Dans la vision égyptienne d'un homme royal, en revanche,notre existence apparaît comme quelque chose qui est descendu du ciel sur terre, resplendissant de l'éclat du soleil, né pour« l'espace du coeur comme Râ» , détendu dans un océan de bonheur entre lever et coucher, le monde entier à ses pieds.
Notre courte existence terrestre, considérée avec les yeux du soleil, apparaît comme un prêt du ciel au temps.
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A l'instant de la mort, enseigne le christianisme, l'âme du défunt comparaît devant le trône de Dieu pour se soumettre au «jugement personnel» sur sa vie
Cette idée grandiose, qui reconnaît surtout à la personne individuelle une
valeur éternelle et inaliénable, a été préparée dans l'Égypte ancienne par l'image mythique de la pesée du coeur : sous la supervision du dieu Thot, à tête d'ibis , le coeur du défunt est pesé sur une balance dont l'autre plateau porte une plume provenant de la chevelure de la déesse Maât, déesse de la
Vérité; il faut, en effet, que le coeur d'un homme mort soit trouvé aussi léger qu'une plume s'il veut échapper à la dévoreuse des âmes à forme de crocodile, prête à l'engloutir
« Mon coeur de ma mère,/ mon coeur de ma mère,/ mon coeur de mon existence terrestre, / ne te lève pas pour témoigner contre moi
»C'est ainsi que priait le défunt dans l'angoisse du coeur devant le jugement des morts. Le christianisme (encore une fois à l'encontre de l'Ancien Testament) a repris dogmatiquement, dans tout son contenu et tous ses
détails, la scène, avec toutes les représentations relatives aux châtiments infernaux des méchants.
Le christianisme a simplement remplacé la déesse Maât par l'ange Michel, qui tient la balance du jugement, comme nous le voyons, par exemple, dans l'impressionnant Jugement dernier de Rogier Van der Weyden, du xv' siècle
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Du point de vue de l'histoire des religions, la déesse égyptienne Maât représente donc la forme primitive des anges bibliques et orientaux, et
le sens de sa présence au jugement des morts, ainsi que sur les murs des tombeaux des anciens Égyptiens, témoigne merveilleusement du sens vraiment «eschatologique » de toute apparition angélique : c'est sous la protection des ailes de la déesse Maât, et là seulement, que les hommes seront définitivement capables de trouver le chemin les conduisant à la
vérité de leur être - c'est ainsi qu'il nous faut comprendre cette image; c'est seulement en faisant confiance à une protection - qui les signifie eux-mêmes, qui les protège, qui leur permet de s'exprimer - que les hommes pourront
atteindre à leur propre mesure, à leur équilibre intérieur
En langage chrétien, on pourra aussi dire sur cet arrière-fond que le jugement personnel d'un homme consiste à pouvoir considérer une fois encore sa propre vie avec les yeux de la bonté éternelle et à voir clairement ce que signifiait sa propre existence. La scène de l'Annonciation chez Luc est l'expression mythique d'un événement comparable au beau milieu de
la vie : l'ange Gabriel, le messager de Dieu aux jours derniers
entre dans la vie d'une personne humaine et prévient la crainte suscitée par la lumière divine en prononçant ces mots de bonté : « Ne crains pas. »
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L'intuition la plus profonde de la psychanalyse est sans doute d'avoir compris que les images de l'inconscient ne relèvent précisément pas de fantaisies subjectives, mais qu'elles expriment des vérités objectivement prédonnées, qui décident, littéralement, du bonheur et du malheur, du salut et de la perdition, de la mort et de la vie. K. Hubner écrit à juste titre : "L'interprétation psychanalytique a reconnu au mythe une importante nouvelle, inconnue jusque-là. Elle l'a enfermé, elle aussi, il est vrai, dans le cercle du purement subjectif, mais en voyant en lui une forme de décharge psychique vitale, elle en fait quelque chose d'absolument indispensable. Le caractère objectivement obligatoire du mythe, qui s'est perdu, est ainsi remplacé par sa nécessité subjective. Le qualifier de maladie infantile inéluctable du langage ou d'étape inéluctable de l'humanité primitive revenait à ne lui reconnaître qu'n rôle historiquement limité. Dans la perspective psychanalytique, en revanche, le mythe plonge ses racines au plus profond de la vie psychique et détermine, à jamais, la nature de cette dernière." (K. Hbner, Die Wahrheit des Mythos (La vérité du mythe), Munich, 1985, p. 60)

L'interprétation.
Mise à l'unisson et réflexion sur la réalité du mythe
d) Un christianisme aussi vieux que la Création elle-même.
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Il nous faut bien comprendre que la jeune génération est porteuse d'une image du monde façonnée par les sciences de la nature, où la vision du monde biblique, comprise de l'extérieur, n'a plus sa place. On n'envoie pas impunément, année après année, dans les écoles et dans les paroisses, des enseignants et des prêtres porteurs de représentations mentales telles que la contradiction des sciences de la nature devient un présupposé nécessaire de la foi. Si l'exégèse historico-critique se justifie et s'impose, c'est bien précisément parce qu'elle a mis en lumière le caractère anhistorique, symbolique, des récits bibliques, de ceux-là mêmes qui constituent le noyau religieux de sa tradition. Il ne faut évidemment pas en rester à ce constat négatif, mais combler le vide de la conscience religieuse ainsi creusé par un approfondissement anthropologique du concept de symbole, ainsi que par une formulation nouvelle adéquate de notre compréhension de la réalité.

Notes 40.
L'interprétation. Mise à l'unisson et réflexion sur la réalité du mythe.
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