Qui n'a jamais abordé un ouvrage de la collection « Que sais-je ? » sans admirer sa clarté, son style clair et sans fioritures ? L'ouvrage «
Les 100 mots du journalisme » n'échappe pas à la règle et offre une description synthétique, claire et précise du métier de journaliste.
Tout l'alphabet (ou presque) est passé en revue pour expliquer l'histoire de ce milieu et les affaires marquantes qui l'ont secoué, comme l'affaire Grégory. Comme le dit
François Dufour à propos de cette affaire, « Voici toutes les règles du journalisme bafouées par presque tous les médias : la vérification des faits, la séparation des faits et des opinions, le respect de la vie privée, la présomption d'innocence, le non-bidonnage de nouvelles, d'interviews ou de photos, le non-suivisme et le non-plagiat des confrères et consoeurs... »
Il y a également dans ce livre des termes du jargon journalistique expliqués et commentés par l'auteur (marronniers, ligne éditoriale, danseuse...), sans oublier l'aspect juridique, tel que la présomption d'innocence, la liberté de la presse ou le respect de la vie privée.
Ou encore de célèbres journaux, comme le New-York Time ou le Canard Enchaîné, dont les caractéristiques et le fonctionnement sont décrits avec esprit critique.
Des grands journalistes, aussi, qui ont risqué leurs vies pour informer, comme Cappa ou
Kessel.
Il y a même un peu de philosophie dans cet ouvrage, qui pose des questions très actuelles : un journaliste peut-il toujours rester neutre ? Qu'est-ce que l'objectivité ? Où s'arrête la vie privée et où commence la liberté de la presse ?
Et pour compléter ce savant mélange, des citations et extraits des paroles de grands hommes politiques ou journalistes appuient les explications de
François Dufour.
Dommage que la variété des exemples servant à illustrer certains mots soit assez limitée. En effet, l'auteur a publié un livre à propos de l'arrestation de DSK et un autre sur
l'assassinat de JFK. Beaucoup d'exemples tournent donc autour de ces deux cas d'école en matière de journalisme, qui mériteraient d'être agrémentés d'affaires peut-être moins connues mais qui apporteraient plus d'exemples et donc plus de poids aux explications. On regrette aussi un emploi un peu trop marqué du « je ». Son utilisation moins fréquente aurait permis de centrer «
Les 100 mots du journalisme » moins sur la carrière journalistique de l'auteur que sur le journalisme en général. Les anecdotes et souvenirs de
François Dufour restent cependant de bons exemples qui illustrent très bien ses explications claires et concises.
Pour résumer, un « Que sais-je » très agréable à lire (et à relire), pour se familiariser avec le monde du journalisme...