Deux hommes est le second volet du cycle romanesque Vie et aventures de Salavin. On pourrait sous-titrer ce roman “amitié parisienne”, voire “naissance, destinée et mort d'une amitié”, si la dernière page du livre ne se clôturait sur un futur plein d'espoir, et la répétition de l'exclamation “je recommencerai!”, qui laisse entrevoir que tout n'est, peut-être, pas fini... Histoire d'amitié donc, entre Louis Salavin, le personnage éponyme de cette oeuvre de Duhamel, homme torturé , malingre et sombre et Edouard Loisel, chimiste de son état, franc du collier, robuste et plein d'ingénuité dans ses bonnes attentions et dans son optimisme. On voit là que tout oppose ces hommes, et pourtant, comme on dit des extrêmes qui, parfois, se rejoignent, une belle amitié nait sous les yeux du lecteur. Une intrigue somme toute assez banale, mais le talent et la malice du romancier opère, et, le début assez intriguant, et la fin rendue intéressante par le tempérament d'écorché-vif de notre héros, épargnent à l'oeuvre l'épithète de roman conventionnel.