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3,49

sur 146 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Camille n'a pas trente ans lorsqu'un soir, sur un quai de métro à Jussieu, un individu masqué lui asperge le visage d'acide sulfurique, faisant fondre sa face irrémédiablement dans d'atroces souffrances. « C'était comme si mon coeur avait cessé de battre ce soir-là. J'étais coincée dans une chute infinie vers la mort, mais celle-ci reculait à chaque mètre gagné. Ma mort ne viendrait pas, je venais de passer à travers. » Viennent l'hospitalisation, le coma, le réveil dans le no man's land d'une douleur entre la vie et le trépas, l'acharnement des soins et des chirurgies réparatrices, la lente reconstruction du soi dans une terre corporelle dévastée…

Julien, celui qui sera simplement dénommé « l'homme » une grande partie du récit, vit reclus dans son appartement obscur, suspendu à son écran d'ordinateur comme à une perfusion addictive et consomptive. Il passe ses journées et ses nuits à se faire jouir sur ce que le darknet recèle de plus pervers et de dépravé, des images pornographiques d'une rare débauche et violence. Lorsqu'il tombe par hasard sur la vidéo de l'agression de Jussieu, une fascination maladive s'installe, une obsession terrible le possède, le faisant s'engouffrer dans un puits sans fond d'autodestruction…

Le roman est construit comme un compte à rebours, alternant entre le point de vue de Camille à la première personne, et celui de Julien à la troisième. Malgré quelques bons feuillets, je n'ai pas été séduit par le style trop saccadé et parfois vulgaire de ce roman qui ne détourne aucunement le regard de l'horreur et se complait même à en décortiquer les couches comme celles d'un oignon pourri. A travers le regard des deux protagonistes, c'est une vision désabusée du monde qui germe, atrocement nihiliste, une critique acerbe et trop facile de la société à travers laquelle aucune lumière ne perce. L'histoire m'a paru manquer de rythme et de contraste, je me suis ennuyé. Les phases psychologiques par lesquelles passe Camille sont bien décrites, mais je n'ai pas ressenti d'empathie, ni pour elle ni pour lui. Ce n'est pas un mauvais roman, cependant il m'a manqué la subtilité. Mais bon, une attaque à l'acide est rarement subtile…
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Acide est le goût de la salive en lisant ce roman ;
Acide comme la plume de l'auteur lorsqu'il parle de vie et surtout de violence ;
Acide sur le visage à jamais détruit de Camille la belle, cette jeune femme à qui la vie souriait avant cet instant fatidique dans les couloirs du métro parisien ;
Acide la vision de la vie de Julien, solitaire jeune homme qui préfère la noirceur du darknet à la vie en société.

C'est cet instant dramatique vécu de l'intérieur qui est le point de départ du roman. Texte où s'étale la violence, la douleur, dans toute leur crudité, leur barbarie, leur désespoir.
Comment vivre après un choc aussi violent, avec un visage qui n'en est plus un, accepter la souffrance, le regard des autres, la vie à jamais changée pour le pire sans le meilleur. Parce que forcément, après, rien ne sera plus jamais comme avant, les projets, les amis, la vie que l'on pensait avoir, plus rien de tout cela n'a de raison d'être.

J'ai apprécié la grande qualité de l'écriture, qui se ressent en lisant ce texte précis et sans fioriture. Mais le fait qu'il soit bien écrit ne suffit pas à me convaincre que j'ai eu la chance de le lire. Les mots, les descriptions, la cruauté des actes et la façon d'en être le voyeur obligé et non consentant, m'ont perturbée. Est-il besoin de tant de souffrance, de descriptions imagées et d'autant de violence, pour dire, faire entendre, et espérer convaincre ?
https://domiclire.wordpress.com/2023/09/30/acide-victor-dumiot/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un roman terrifiant, où on nous raconte deux personnes totalement cassées. Les descriptions de ce qu'a subi Camille sont horribles, d'autant qu'on sait que cela existe. C'est de l'hyper-réalisme, et on est très mal à l'aise à cette lecture. le personnage de Julien est glauque, totalement centré sur la toile, amoureux/subjugué par la vidéo volée sur le darknet de l'agression de Camille. On suit les deux êtres au fil des pages, toujours avec un profond malaise. Quel curieux OVNI ce livre: on le déteste, on ne peut pas le lâcher. Attention si vous l'ouvrez.
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« J'avais un visage mais il me fut pris ». Voici comment débute le roman, assez dérangeant, de Victor Dumiot.

Camille, jeune femme dans sa vingtaine, est victime d'une agression à l'acide dans le métro parisien. Station Jussieu plus exactement. Son visage, son nez, ses lèvres, ses oreilles. Il n'en reste que des bourrelets de peau informes. Elle, qui avait un si joli visage. Que lui reste-t-il? Comment vivre sans visage ?

Julien est un solitaire plutôt dérangé, qui passe sa journée à se masturber sur des vidéos trouvées sur le darknet, jusqu'à cent fois par jour, jusqu'au saignement. Il tombe par hasard sur la vidéo de Camille. Elle l'obsède. Cette femme, son visage qui fond, ce cri, sa douleur, son regard… il va tout faire pour la retrouver. Mais pourquoi ?

Roman primé par le Prix Maison Rouge, chouchou de Beigbeder, jeune auteur, premier roman, une nouvelle tête à découvrir dans l'univers littéraire, je fonce.

Avis mitigé. J'ai beaucoup aimé être dans la tête de Camille, noyée dans ses sentiments et ses questionnements. J'ai détesté Julien. Il m'a dégoûtée. Les passages sont trop trash, le lecteur se sent poisseux. On peut être choquée en littérature mais il faut que ça serve à quelque chose. Avec Julien, j'ai eu la mauvaise impression d'être un vieux voyeur libidineux.

Et cette fin. Je n'ai pas compris ce que l'auteur a voulu nous dire. Pour quel but ? Encore de la violence ?

Le point positif : c'est plutôt bien écrit, malgré quelques longueurs et digressions qui peuvent nous faire perdre le fil.
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ACiDE c'est 278 pages qui ne pourront laisser personne indifférentes .
PRiX MAISON ROUGE à Biarritz cette semaine .
C'est l'histoire de Camille qui voit sa vie basculer un jeudi dans le métro . Victime d'une agression avec une substance indéterminée, probablement de l'acide . Son agresseur a disparu sans laisser de traces .
[ J'avais un visage mais il me fut pris ]
Et C'est l histoire de Julien . Solitaire, il passe son temps à consommer des images pornos gores et surfer sur le darknet, ( il m'a répugné ! ). Un soir il télécharge par hasard une vidéo de l'agression et les images l'obsèdent . Il ne pense plus qu'à une chose : retrouver la jeune femme .

ACiDE c'est Noir , Malsain , Dérangeant , Percutant , Violent , Sombre , Choquant , Vertigineux .
Clairement On aime ou on déteste .
Je n'ai pas du tout aimé le détester !… Un livre dont on va entendre parler, c'est Sûr !. Tout d'abord je remercie Victor de m'avoir fait confiance et je m'excuse de cet avis tordu et honnête . Mais ACiDE ce sera ça , des avis qui divergent , qui se télescopent, qui se percutent . Les rooms du darknet m'ont affolés, donnés envie de vomir .

Je connais pas la fin du livre , j'abandonne à regrets .
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Acide de victor Dumiot

Camille a reçu de l'acide sur le visage. Qui ? Pourquoi ?
Elle se retrouve dans une démarche de reconstruction longue, douloureuse et pénible.
Julien est derrière son écran. Il visite des sites de plus en plus délétères sur le darknet. Ça l'excite. Il est seul, il se masturbe.
Jusqu'au jour où il capte sur une vidéo de l'agression de Camille. Sa vie va en être bouleversée. Il devient obsédé par la vidéo jusqu'au moment où il va décider de la voir.
Camille et Julien alternent dans des chapitres qui sont à rebours.
Les descriptions sont âpres, les ressentis de la jeune suppliciée aussi. le roman est fluide et bien écrit. Cependant, J'ai eu le sentiment d'être une voyeuse et cette position m'a mise mal à l'aise. Il y est beaucoup question de regard. le regard que l'on pose sur soi, le regard qu'on pose sur les autres. le propos m'a semblé violent. Les méandres de l'esprit de chaque protagoniste sont analysés au plus profond et c'est indisposant.
L'auteur a 27 ans, il a vécu aux marquises, il a fait l'école normale supérieure. Il est rédacteur en chef de la revue littéraire fondée par Yann Moix, Année zéro. Il est passionné par Georges Bataille et Michel Foucault.
Suite à ces infos je me suis interrogée sur l'éclairage donnée au roman. J'ai repensé aussi aux descriptions dans Reims de yann Moix sur le groupe d'étudiants "les phrères simplistes" qui avait édité "le grand jeu". On y retrouve la pulsion d'absolu et d'expérimentation. En effet, j'ai lu que l'auteur n'était pas sûr d'écrire autre chose car il présentait ce livre comme une "expérience".
Donc c'est un livre intéressant qui pose énormément de questions avec une fin ouverte qui déstabilise un petit peu et je remercie @la_biblio_danneso pour son super cadeau qui me sort de ma zone de confort.

Défiguration - reconstruction - Darknet

#acide #victordumiot #roman
#livreaddict #bookstagram #bookstagramfrance #bookaddict #livre #livres

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Evidemment quand on lit le titre et le quatrième de couverture, on se doute que le sujet ne va pas être des plus joyeux ... (je m'interroge d'ailleurs sur la sélection des thèmes que j'ai faite, car j'ai l'impression que je ne vais pas rigoler avec toute la sélection envoyée - note pour moi-même, il faudra que je revois tout ça! :D ). 

Camille, jeune femme belle, libre et indépendante vit à Paris, et s'est particulièrement apprêtée pour se rendre à une soirée avec des amis. Elle descend prendre le métro, et là, ... c'est le drame, elle est violemment agressée à l'acide. de là (on en est à moins de 10 pages du livre), commence son cheminement vers l'enfer des soins, et d'une éventuelle reconstruction. Nous découvrons également Julien, qui passe sa vie entre l'ultra violence pornographique, et le darkweb. Celui-ci tombe sur l'agression filmée de Camille, et découvre, à travers cette violence, la vérité vraie, celle qu'on ne peut cacher, de la souffrance ultime, sans faux semblant ou paraître totalement superficiel. 

Le livre navigue à travers l'histoire de ces deux personnages. J'avoue qu'en termes de proportion, j'eus aimé lire des moments un peu plus heureux un peu plus longtemps. le thème est poignant, un peu malaisant, à tendance un peu voyeuriste sur les penchants les plus pervers des uns, et cette dualité entre la soif de vivre et l'envie de mourir après pareille agression. Il pose des questions intéressantes, du regard de l'autre, de notre rapport à soi-même, à notre visage, qui nous semble acquis, reflète notre part d'humanité. Que se passe-t-il quand notre visage n'a plus "forme humaine"? Quel impact sur nos interactions avec les autres (dont la sexualité, sujet qui est important notamment pour une jeune femme dans la fleur de l'âge)? 

J'ai été surprise de ce livre, car l'auteur est jeune (26 ans, de ce que j'ai lu) et une plongée volontaire dans un tel univers pose question (pourquoi, mais pourquoi ? ...). Les passages assez crus vont bien avec le livre, pas de faux-semblants là non plus. 

Malgré le caractère assez marquant de ce livre, il ne s'agira certainement pas pour moi de ma lecture de l'année : trop de violence, parfois gratuite, la rencontre entre les deux personnages qui se prépare tout au long du livre, Camille traumatisée par son expérience, et Julien traumatisé / traumatisant marginal ne fait pas suffisamment de sens. 

Je serais ravie de discuter des impressions de ceux qui l'auront lu ! 
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Un livre perturbant, à ne pas mettre entre les mains de tout le monde. Il n'y a pas d'avertissement au début et c'est bien dommage. On y parle de violence, d'agression, de harcèlement, de viol, de pensés suicidaires… Certaines scènes sont très explicitement décrites et peuvent en déranger certains.

« On utilise l'acide pour dé-visager » voilà ce qui est arrivé à Camille ce jeudi soir dans le métro. On l'aura « dé-visager » à vie.
Comment se relever, aller de l'avant quand on vous à enlever une des choses qui comptait le plus pour vous? Votre vie, votre apparence, votre place dans la société?
« L'acide, ce n'est pas comme un feu. Au moins avec le feu, on sait ce que l'on peut éteindre. On sait comment. On sait où chercher. On sait à peu près ce qu'il faut faire. Les bons réflexes à adopter.
Mais avec l'acide, le mal se déroule à l'intérieur. »

On y côtoie aussi Julien, cet être tourmenté, violenté par la vie, violenté par le darknet, sa vision de lui-même, ce manque qu'il n'arrive pas à combler et ce vide qui se fait toujours plus grand.
Il va voir en Camille la réponse qu'il attendait, de la vie, et il va tout faire pour rentrer en contact avec elle.

Un compte à rebours se déclenche après l'agression de Camille, que va t'il en découler, on a 276 pages pour le découvrir.

C'est un livre assez édifiant, perturbant et qui m'a beaucoup marqué.
Il se dégage de ce livre, de cette plume, une certaine poésie, ce qui fait que j'ai ressenti de la beauté malgré la laideur des sujets qui y sont traités.
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J'ai beaucoup aimé la première partie du roman : ultra trash, noire et palpitante.
On se prend au jeu malsain de l'auteur, se laisse couler dans la descente aux enfers de l'héroïne.

Puis la suite arrive et… bof ? Prévisible, pas à la hauteur, un peu redondante.
Et une fin giga agaçante.

Meh.
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