AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 1411 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Tu pourrais t'en souvenir une fois pour toutes. Moderato, ça veut dire modéré et cantabile, ça veut dire chantant. C'est facile."

Une ville industrielle au bord de la mer. Anne Desbaresdes, une jeune femme élégante assiste, comme tous les vendredis, au cours de piano de son fils, chez Mademoiselle Giraud une professeure aux méthodes autoritaires. La leçon est brusquement interrompue par un cri déchirant, sauvage, angoissant celui d'une femme qui vient d'être assassinée par son amant, dans le café, juste au-dessous. Un crime passionnel. Traumatisée par ce drame, Anne va essayer d'en savoir plus et de comprendre cet enchaînement de violence. Dans le café, elle rencontre un homme effacé, Chauvin, et tous deux vont s'interroger inlassablement sur les circonstances du meurtre. Dialogues énigmatiques et décalés, tension montante, rencontre improbable entre une femme issue de la haute bourgeoisie et un homme du prolétariat.

Marguerite Duras, dans ce roman publié en 1958, s'essaye à une nouvelle forme de roman, quelque peu controversée. L'histoire est brève , divisée en huit chapitres qui s'enchaînent chronologiquement sur une semaine. Tous les jours les deux personnages se rencontrent dans le café, boivent des verres de vin beaucoup !), dialoguent et se livrent, dévoilant leur solitude, leurs faiblesses, leurs angoisses, leurs frustrations et leurs désirs. L'attraction l'un pour l'autre devient de plus en plus pressante et l'atmosphère troublante.

J'ai trouvé cet ouvrage dans une boîte à livres et l'ai lu par simple curiosité intellectuelle. J'avais aimé plusieurs romans de Marguerite Duras et apprécié au théâtre certaines de ses pièces, par exemple La Douleur, Hiroshima mon amour, Savanah Bay. Je ressors de la lecture de Moderato Cantabile avec un ressenti mitigé. Je suis assez perplexe, sans enthousiasme. J'ai trouvé l'écriture de l'autrice froide, austère et j'ai éprouvé peu d'empathie pour les personnages. Je pense malgré tout qu'il convient de murir ce roman dans sa tête afin d'en découvrir la profondeur cachée.

#Challenge Riquiqui 2024

Commenter  J’apprécie          285
Une bourgeoise paumée emmène son fils à ses cours de piano ; c'est à la fois important et dérisoire pour elle. L'enfant perçoit son hésitation et se résigne un peu à être une sorte d'accessoire qu'on promène. Or après une leçon, on trouve une femme assassinée dans la rue, devant un bistrot, et son amant, qui l'a assassinée, prostré sur son corps. Voilà notre Bovary bouleversée. Elle entre dans le bistrot rempli d'ouvriers pour se réconforter d'une boisson ; là, un dialogue s'ouvre avec l'un d'eux. A grands renforts de verres de vin, ils tâchent d'imaginer ensemble ce qui a pu amener cet homme amoureux à tuer cette femme, non pas par causalité, mais par état d'esprit... Ils se revoient et petit à petit, on ne sait plus, ils ne savent plus s'il parlent encore des sentiments du couple tragique ou des leurs.

Leurs entrevues avinées commencent à être notables, le scandale couve...

C'est une lecture un peu déroutante, mais intéressante. Je ne regrette pas d'y être revenue. Je ne suis cependant pas étonnée d'avoir gardé (à tort) le souvenir d'une pièce : l'adaptation théâtrale de ce roman serait d'une facilité enfantine.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          10
Je connaissais un tout petit peu la plume de Marguerite Duras pour l'avoir déjà rencontré dans deux extraits : un de Hiroshima mon amour, étudié en cours de HLP, et l'autre de la Douleur, sur lequel je suis tombée au bac blanc.

L'autrice à un style bien à elle, c'est indéniable. Elle pose une ambiance particulière dans ses oeuvres, qu'on aime ou qu'on aime pas.
Et je dois bien avouer que quand j'ai lu Moderato Cantabile… je n'ai pas du tout aimé le livre.

J'ai commencé cette courte oeuvre sans savoir du tout de quoi cela parlait. Et dès le début, l'atmosphère du récit m'a paru étrange, m'a perturbée. J'ai ressenti une énorme distance avec les personnages ; je ne me suis pas sentie proche d'eux, je ne m'y suis pas attachée.
On ne connait pas le prénom de l'enfant. Il ne se passe pratiquement rien. le cadre est particulier. Absence de repère. Des questions qui demeurent sans réponses… Bref. J'ai eu du mal.

Après avoir lu les premières pages, je m'attendais à une intrigue autour de ce crime passionnel, ou quelque chose comme ça, je ne sais pas. Mais rien de tel.

J'ai eu l'impression d'être complètement perdue et larguée durant ma lecture, en fait. Et les deux derniers chapitres… encore davantage.
J'ai fini le livre en ayant l'impression de n'avoir rien saisie. Je me suis sentie stupide. xD

MAIS. Fort heureusement, j'avais emprunté en même temps une analyse, le « Profil d'une oeuvre ». Je me suis dit qu'il allait peut-être m'aider à comprendre un peu mieux la symbolique, le message de cette histoire qui m'a semblé à première vue incompréhensible. Je me doutais qu'il y avait un aspect psychologique sur l'oeuvre, mais me concernant, je ne l'avais absolument pas saisi.

Et vous savez quoi ? J'ai vraiment bien fait de lire ce Profil d'une oeuvre…!
Ceci a ainsi pu m'éclairer sur nombre de points ! Il ne m'a pas spécialement fait aimer ce livre davantage (ou peut-être un poil), mais disons qu'il m'a surtout permis de comprendre certaines choses. de saisir l'intérêt du texte, peut-être. de comprendre ce qu'a voulu montrer l'autrice. Comprendre que tout était pensé, même les plus petits détails du texte auxquels je n'ai pas vraiment fait attention. Il m'a permis de saisir que chaque élément avait en vérité une signification particulière et était bien réfléchi. J'en suis arrivée à trouver cela impressionnant de réaliser tous les symboles présents dans le livre. le Profil d'une oeuvre permet de les comprendre. (Les personnages, les couleurs, la musique…) Je me suis parfois dit que certains éléments partaient vraiment loin, mais cela reste hyper intéressant à lire ! On comprend toute la subtilité du texte. Ça donne envie de lire le Profil d'une oeuvre pour d'autres ouvrages !! :')

Il m'est donc relativement difficile de noter ce livre. Sans avoir lu le Profil de l'oeuvre, j'aurais mis une note vraiment basse car je n'ai pas aimé ma lecture. Mais après cette petite analyse, on voit le roman différemment. Je n'ai toujours pas aimé le livre, mais je l'ai mieux compris. J'ai donc décidé de mettre la moyenne. (mais en réalité, une note sur 5 ne veut pas dire grand chose, tout compte fait…)
Donc résultat : en soi non, je n'ai pas accroché du tout à cette lecture. J'ai eu du mal avec la plume, ce cadre si particulier, cette absence de repères traditionnels comme je peux retrouver dans des romans plus ‘classiques'… Mais lire le Profil d'une oeuvre valait vraiment le coup. Je pense que c'est un livre intéressant malgré ce que j'ai pu en penser. Dans mon cas, il m'aura fallu lire le Profil d'une oeuvre pour en saisir toute la subtilité et les symboliques ; mais peut-être que beaucoup n'auront pas eu besoin de cela pour trouver l'oeuvre intéressante.
Commenter  J’apprécie          221

Le nouveau roman, ce n'est décidément pas ma came.
Certes, sous la belle plume de Marguerite Duras, avec son style épuré et minimaliste, elle est parvenue à nous placer dans ce bistro de bord de mer, spectateur des rencontres de cet homme et cette femme qui se parlent sans s'écouter vraiment.
Certes, on l'imagine bien le gamin qui joue dehors, et la longue route jusqu'à la maison quand on a bu un verre de vin de trop.
Certes, il y a les mots sur le papier mais il y a surtout ceux qui sont restés dans le clavier de la machine à écrire; et c'est sans doute ceux-là qu'on entend le plus fort... le silence de cette solitude, même au milieu des convives à l'image de cette fleur de magnolia qui se meurt.
Certes...
Mais voilà, si je ne suis pas envoûtée, voire hypnotisée par la prose, je préfère un peu d'action, un peu de fougue, un peu de vie... Et l'écriture de Marguerite Duras est sèche, concise,... elle ne fait pas rêver, elle ne m'a pas hypnotisée...
Commenter  J’apprécie          170
Une femme, bourgeoise, conduit chaque vendredi son fils à sa leçon de piano. le fils n'est pas des plus conciliants avec son professeur, avec la complicité de sa mère. Ce jour-là soudan un cri retentit dehors. Un crime passionnel vient d'être commis dans un café tout proche. Pendant une semaine la femme, Anne Désbaresdès, va se rendre en fin de journée dans ce café. Elle y rencontre un homme. Tous deux essaient de comprendre ce qui s'est passé ce soir-là. Entre eux une relation trouble se crée. Une histoire d'amour ?

Je ne me sens pas très à l'aise avec le style épuré de ce que l'on appelle "le nouveau roman" et surtout avec tous ces silences, ces non-dits, ces idées ou phrases ébauchées, à demi-mot comme si tout était évident pour l'autre mais aussi pour le lecteur. N'étant pas musicienne je n'ai aucune idée du tempo que représente celui qui donne son titre à ce roman et donc comment il faut l'interpréter en rapport avec l'histoire.

Que cherche Anne en retrouvant cet homme chaque jour pendant une semaine ? le même destin tragique que celui de la femme morte, destin qui donnerait un sens à sa vie ennuyeuse et réglée comme du papier à musique ? Un souffle pour se donner le sentiment d'être toujours vivante, toujours capable d'émotion ? N'y a-t-il pas un peu d'Emma Bovary dans l'histoire d'Anne ?

J'aime le théâtre de Duras qui me convient mieux, mais ma curiosité naturelle me fera sans nul doute revenir vers ses romans. Car même si je ne suis pas tout à fait séduite, ce "Moderato cantabile" ne me laisse pas indifférente par son écriture singulière, à la fois intime et impersonnelle.
Commenter  J’apprécie          191
La vie d'Anne Desbaresdes, femme du Directeur des Fonderies de la Côte, bascule le jour où un meurtre est commis dans le café au-dessus duquel elle accompagne son fils à ses leçons de piano.
A partir de cet instant, Anne va se rendre dans le café tous les jours poussée par une curiosité malsaine. Elle veut savoir ce qu'il s'est passé. Chaque jour, un homme l'attend, Chauvin, un ancien employé de son mari.
Il l'invite à boire et Anne s'enivre chaque jour un peu plus, s'attarde chaque jour un peu plus.
Elle pose toujours les mêmes questions mais Chauvin n'a que peu d'informations à lui donner.
Les dialogues sont étranges car ils ne se répondent pas, pas réellement.
L'impression qu'il me reste de ce court roman est mitigée.
Pour moi, Anne Desbaresdes est une femme prisonnière de la superficialité de sa vie et de son milieu, comme un oiseau enfermé dans une cage dorée.
Elle voit dans ces escapades et rencontres quotidiennes le moyen de s'échapper.
Chauvin est un voyeuriste, on sent qu'il s'intéresse à elle, il lui avoue à demi-mots qu'il l'espionne.
Leur rencontre est-elle vraiment un hasard ?
Pour être franche, j'ai été déstabilisée par l'écriture de Marguerite Duras, j'ai eu de mal à réellement y trouver un sens qui me conviennent.
Commenter  J’apprécie          31
Dans une ville portuaire anonyme, Anne Desbaresdes, jeune épouse du directeur des Fonderies, accompagne chaque vendredi son petit garçon à sa leçon de piano. Un jour, retentit un horrible cri venant du café voisin : une femme vient d'être assassinée par son amant. Ce crime passionnel fascine Anne. Elle va revenir régulièrement dans ce café, y boire du vin, beaucoup, et tenter de comprendre l'histoire de ce couple et finalement se dévoiler elle même à un ouvrier qui semble déjà bien la connaître..
A partir de ce scénario assez mince, rencontre entre un homme et une femme dans un café, Marguerite Duras tisse une toile intimiste, une atmosphère très cinématographique qui n'est pas sans intérêt. Pas passionnée au début du livre, je me suis laissée imprégner petit à petit par cette écriture minimaliste, ces dialogues qui suggèrent plus qu'ils n'informent, cette impression d'inachevé. Pas forcément ma tasse de thé au départ, mais sur 120 pages cette petite musique ne m'a pas déplue.
Commenter  J’apprécie          50
Je n'avais jamais rien lu de Marguerite Duras, un peu sans doute à cause de la réputation que lui avait faire Henri Jeanson qui l'appelait malicieusement Marguerite Durasoir. J'ai vu Hiroshima mon amour dans ma prime jeunesse et n'en ai pas gardé un souvenir impérissable. J'ai lu Moderato cantabile avec certes un a priori mais n'y ai pas trouvé grand chose pour me sortir de mon ennui anticipé. Henri Jeanson avait le sens de la formule et je reprendrais volontiers à mon compte son autre célèbre formule. J'ai lu ce roman d'un derrière distrait ...
Commenter  J’apprécie          212
Ça se lit comme un film. Quand il faut sortir des convenances avec parcimonie mais en sortir quand même, quand il faut du courage au delà du regard des autres pour une caresse, un verre aussi puis un autre. Ce livre enivre, c'est une jolie révolte sensuelle. Tout est dans le titre finalement.

ETAGERE : Littérature
TOTAL : 14/20
Idée(s) - 3 - Ne laissent pas indifférent
Ecriture - 4 - Une référence littéraire, voire un best-seller
Intrigue - 3 - Intéressant, se laissant emporter
Globalement - 4 - Un beau moment qui mérite d'être partagé et connu
Commenter  J’apprécie          71
Combien de livres encore? Et pourquoi pleurer papillon? Il faut cesser Marguerite Duras. Je me ressers de vin. Est-ce que Moderato cantabile va me faire changer d'avis? Est-ce que mon avis va évoluer sur cette autrice?

À la sélection mensuelle de la réunion du « classique du mardi » de mon club de lecture. J'étais obligé de m'y coller. Pas de surprise donc. je le confirme. J'aima pas Marguerite Duras. Mais pourquoi?

C'est d'abord un style hermétique, non descriptif, basé sur des dialogues inqualifiables. Un style qui explore les sentiments sans les dire, juste par ce qui n'est pas dit, à peine suggéré, voire métaphorisé. Et, comme l'histoire est ténue, il ne reste pas grand chose à quoi s'attacher pour trouver du plaisir à Moderato cantabile.

Est-ce qu'on peut résumer ce roman avec les aventures d'une femme bourgeoise qui découvre l'ivresse et une forme de lâcher-prise avec un homme ouvrier? Je pense qu'on le peut mais le texte est si sibyllin que rien n'est certain.

Ce qui me gêne, par exemple, ce sont les dialogues croisés, la femme parle d'une chose tandis que l'homme répond à une autre. C'est tellement irrationnel que c'est le genre d'effet auquel je ne peux pas accrocher.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/moderat..
Commenter  J’apprécie          13




Lecteurs (3635) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}