AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 1399 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Tu pourrais t'en souvenir une fois pour toutes. Moderato, ça veut dire modéré et cantabile, ça veut dire chantant. C'est facile."

Une ville industrielle au bord de la mer. Anne Desbaresdes, une jeune femme élégante assiste, comme tous les vendredis, au cours de piano de son fils, chez Mademoiselle Giraud une professeure aux méthodes autoritaires. La leçon est brusquement interrompue par un cri déchirant, sauvage, angoissant celui d'une femme qui vient d'être assassinée par son amant, dans le café, juste au-dessous. Un crime passionnel. Traumatisée par ce drame, Anne va essayer d'en savoir plus et de comprendre cet enchaînement de violence. Dans le café, elle rencontre un homme effacé, Chauvin, et tous deux vont s'interroger inlassablement sur les circonstances du meurtre. Dialogues énigmatiques et décalés, tension montante, rencontre improbable entre une femme issue de la haute bourgeoisie et un homme du prolétariat.

Marguerite Duras, dans ce roman publié en 1958, s'essaye à une nouvelle forme de roman, quelque peu controversée. L'histoire est brève , divisée en huit chapitres qui s'enchaînent chronologiquement sur une semaine. Tous les jours les deux personnages se rencontrent dans le café, boivent des verres de vin beaucoup !), dialoguent et se livrent, dévoilant leur solitude, leurs faiblesses, leurs angoisses, leurs frustrations et leurs désirs. L'attraction l'un pour l'autre devient de plus en plus pressante et l'atmosphère troublante.

J'ai trouvé cet ouvrage dans une boîte à livres et l'ai lu par simple curiosité intellectuelle. J'avais aimé plusieurs romans de Marguerite Duras et apprécié au théâtre certaines de ses pièces, par exemple La Douleur, Hiroshima mon amour, Savanah Bay. Je ressors de la lecture de Moderato Cantabile avec un ressenti mitigé. Je suis assez perplexe, sans enthousiasme. J'ai trouvé l'écriture de l'autrice froide, austère et j'ai éprouvé peu d'empathie pour les personnages. Je pense malgré tout qu'il convient de murir ce roman dans sa tête afin d'en découvrir la profondeur cachée.

#Challenge Riquiqui 2024

Commenter  J’apprécie          285
Je connaissais un tout petit peu la plume de Marguerite Duras pour l'avoir déjà rencontré dans deux extraits : un de Hiroshima mon amour, étudié en cours de HLP, et l'autre de la Douleur, sur lequel je suis tombée au bac blanc.

L'autrice à un style bien à elle, c'est indéniable. Elle pose une ambiance particulière dans ses oeuvres, qu'on aime ou qu'on aime pas.
Et je dois bien avouer que quand j'ai lu Moderato Cantabile… je n'ai pas du tout aimé le livre.

J'ai commencé cette courte oeuvre sans savoir du tout de quoi cela parlait. Et dès le début, l'atmosphère du récit m'a paru étrange, m'a perturbée. J'ai ressenti une énorme distance avec les personnages ; je ne me suis pas sentie proche d'eux, je ne m'y suis pas attachée.
On ne connait pas le prénom de l'enfant. Il ne se passe pratiquement rien. le cadre est particulier. Absence de repère. Des questions qui demeurent sans réponses… Bref. J'ai eu du mal.

Après avoir lu les premières pages, je m'attendais à une intrigue autour de ce crime passionnel, ou quelque chose comme ça, je ne sais pas. Mais rien de tel.

J'ai eu l'impression d'être complètement perdue et larguée durant ma lecture, en fait. Et les deux derniers chapitres… encore davantage.
J'ai fini le livre en ayant l'impression de n'avoir rien saisie. Je me suis sentie stupide. xD

MAIS. Fort heureusement, j'avais emprunté en même temps une analyse, le « Profil d'une oeuvre ». Je me suis dit qu'il allait peut-être m'aider à comprendre un peu mieux la symbolique, le message de cette histoire qui m'a semblé à première vue incompréhensible. Je me doutais qu'il y avait un aspect psychologique sur l'oeuvre, mais me concernant, je ne l'avais absolument pas saisi.

Et vous savez quoi ? J'ai vraiment bien fait de lire ce Profil d'une oeuvre…!
Ceci a ainsi pu m'éclairer sur nombre de points ! Il ne m'a pas spécialement fait aimer ce livre davantage (ou peut-être un poil), mais disons qu'il m'a surtout permis de comprendre certaines choses. de saisir l'intérêt du texte, peut-être. de comprendre ce qu'a voulu montrer l'autrice. Comprendre que tout était pensé, même les plus petits détails du texte auxquels je n'ai pas vraiment fait attention. Il m'a permis de saisir que chaque élément avait en vérité une signification particulière et était bien réfléchi. J'en suis arrivée à trouver cela impressionnant de réaliser tous les symboles présents dans le livre. le Profil d'une oeuvre permet de les comprendre. (Les personnages, les couleurs, la musique…) Je me suis parfois dit que certains éléments partaient vraiment loin, mais cela reste hyper intéressant à lire ! On comprend toute la subtilité du texte. Ça donne envie de lire le Profil d'une oeuvre pour d'autres ouvrages !! :')

Il m'est donc relativement difficile de noter ce livre. Sans avoir lu le Profil de l'oeuvre, j'aurais mis une note vraiment basse car je n'ai pas aimé ma lecture. Mais après cette petite analyse, on voit le roman différemment. Je n'ai toujours pas aimé le livre, mais je l'ai mieux compris. J'ai donc décidé de mettre la moyenne. (mais en réalité, une note sur 5 ne veut pas dire grand chose, tout compte fait…)
Donc résultat : en soi non, je n'ai pas accroché du tout à cette lecture. J'ai eu du mal avec la plume, ce cadre si particulier, cette absence de repères traditionnels comme je peux retrouver dans des romans plus ‘classiques'… Mais lire le Profil d'une oeuvre valait vraiment le coup. Je pense que c'est un livre intéressant malgré ce que j'ai pu en penser. Dans mon cas, il m'aura fallu lire le Profil d'une oeuvre pour en saisir toute la subtilité et les symboliques ; mais peut-être que beaucoup n'auront pas eu besoin de cela pour trouver l'oeuvre intéressante.
Commenter  J’apprécie          221
Je n'avais jamais rien lu de Marguerite Duras, un peu sans doute à cause de la réputation que lui avait faire Henri Jeanson qui l'appelait malicieusement Marguerite Durasoir. J'ai vu Hiroshima mon amour dans ma prime jeunesse et n'en ai pas gardé un souvenir impérissable. J'ai lu Moderato cantabile avec certes un a priori mais n'y ai pas trouvé grand chose pour me sortir de mon ennui anticipé. Henri Jeanson avait le sens de la formule et je reprendrais volontiers à mon compte son autre célèbre formule. J'ai lu ce roman d'un derrière distrait ...
Commenter  J’apprécie          212
Une femme, bourgeoise, conduit chaque vendredi son fils à sa leçon de piano. le fils n'est pas des plus conciliants avec son professeur, avec la complicité de sa mère. Ce jour-là soudan un cri retentit dehors. Un crime passionnel vient d'être commis dans un café tout proche. Pendant une semaine la femme, Anne Désbaresdès, va se rendre en fin de journée dans ce café. Elle y rencontre un homme. Tous deux essaient de comprendre ce qui s'est passé ce soir-là. Entre eux une relation trouble se crée. Une histoire d'amour ?

Je ne me sens pas très à l'aise avec le style épuré de ce que l'on appelle "le nouveau roman" et surtout avec tous ces silences, ces non-dits, ces idées ou phrases ébauchées, à demi-mot comme si tout était évident pour l'autre mais aussi pour le lecteur. N'étant pas musicienne je n'ai aucune idée du tempo que représente celui qui donne son titre à ce roman et donc comment il faut l'interpréter en rapport avec l'histoire.

Que cherche Anne en retrouvant cet homme chaque jour pendant une semaine ? le même destin tragique que celui de la femme morte, destin qui donnerait un sens à sa vie ennuyeuse et réglée comme du papier à musique ? Un souffle pour se donner le sentiment d'être toujours vivante, toujours capable d'émotion ? N'y a-t-il pas un peu d'Emma Bovary dans l'histoire d'Anne ?

J'aime le théâtre de Duras qui me convient mieux, mais ma curiosité naturelle me fera sans nul doute revenir vers ses romans. Car même si je ne suis pas tout à fait séduite, ce "Moderato cantabile" ne me laisse pas indifférente par son écriture singulière, à la fois intime et impersonnelle.
Commenter  J’apprécie          191

Le nouveau roman, ce n'est décidément pas ma came.
Certes, sous la belle plume de Marguerite Duras, avec son style épuré et minimaliste, elle est parvenue à nous placer dans ce bistro de bord de mer, spectateur des rencontres de cet homme et cette femme qui se parlent sans s'écouter vraiment.
Certes, on l'imagine bien le gamin qui joue dehors, et la longue route jusqu'à la maison quand on a bu un verre de vin de trop.
Certes, il y a les mots sur le papier mais il y a surtout ceux qui sont restés dans le clavier de la machine à écrire; et c'est sans doute ceux-là qu'on entend le plus fort... le silence de cette solitude, même au milieu des convives à l'image de cette fleur de magnolia qui se meurt.
Certes...
Mais voilà, si je ne suis pas envoûtée, voire hypnotisée par la prose, je préfère un peu d'action, un peu de fougue, un peu de vie... Et l'écriture de Marguerite Duras est sèche, concise,... elle ne fait pas rêver, elle ne m'a pas hypnotisée...
Commenter  J’apprécie          170
Moderato cantabile :avec un tel titre , le livre de Marguerite DURAS m' a laissé un
peu perplexe vu que ce titre ne renvoie ni à un personnage (comme le Pere GORIOT de Balzac ) , ni à un lieu ,ni à un evement historique ( comme Les Chouans
De Balzac ,par exemple ) . IL faut etre musicien pour savoir que lorsqu ' on joue une
partition musicale , on indique le tempo ou le rythme sur lequel on doit jouer comme :
adagio ,allegro ,lento ,largo ,...etc .Et cantabile veut dire chant .Moderato cantabile :
deux mots italiens .Tout ça pour le côté musique . Et le fond me dîtes-vous ? Comment le saisir ? le sentir ? l'' auteur a-t-il voulu écrire un livre equivoque à dessein ou destiné à ceux qui savent cad les gens hautement cultivés .
Peut etre , je pense , que la clé de la comprehension réside dans la question
posée par Melle Giraud la prof de musique et ceci dés les premières pages , à l ' enfant :" Tu es sûr de ne pas savoir ce que ça veut dire moderato cantabile ? "
Là la question est posée à l ' enfant ( l apprenant ),mais elle etre destinée au lecteur d ' une façon générale . Ainsi on arrive , à la division de la societé en
deux classes antagonistes : Ceux qui savent et Ceux qui ne savent pas .
Ainsi l ' auteur pose un probléme sociétal . d''un co^té , ceux qui savent se trouvent dans la classe dominante : cad la bourgeoisie et les intelectuels;
Ceux qui ne savent pas se trouvent dans la classe dominée .
Dans la premiére on trouve Anne Debaresdes et la prof de musique . Dans la seconde on trouve l ' enfant .Ce livre porte sur la division socioculturelle et pour
combattre cette descrimination :IL FAUT DONNER LA CULTURE A TOUT
LE MONDE !
Commenter  J’apprécie          172
Moderato Cantabile, ou un des emblèmes de ce qu'on a appelé le "Nouveau Roman", là on l'on remet en cause l'histoire, le personnage. On ne peut pas dire que ce roman en soit réellement un, ou alors il serait plutôt un roman psychologique. Il n'y a pas réellement d'intrigue : on assiste à une routine qui se met en place entre Anne Desbaresdes et un homme dans un café, tous deux captivés par un crime passionnel, ce qui aboutira à un semblant d'amour entre eux, non consommé, inachevé. Cette femme nous échappe sans cesse, entre son obsession pour le meurtre, cet homme, son enfant... le lecteur assiste comme impuissant à cette successions de scènes, à travers des dialogues brefs mais forts, ne sachant rien.

Si je ne mets que trois étoiles, c'est parce que je ne peux pas dire que cette histoire m'ait transportée comme L'Amant, on reste ici très terre à terre. Cependant, Marguerite Duras reste une écrivaine hors du commun, un style reconnaissable au premier coup d'oeil, une écriture légère, musicale, à lire, forcément.
Commenter  J’apprécie          100

Le summum de la masturbation intellectuelle !
Commenter  J’apprécie          90
Titre superbe, plein de promesses et résultat surprenant… Une femme, bourgeoise établie, ayant un enfant dont elle dit souvent qu'elle a l'impression de l'avoir inventé, voit son quotidien mélancolique bouleversé. Une tragédie a eu lieu tout près de l'appartement du professeur de piano de son fils : une femme gît à terre apparemment terrassée sous les coups de son ancien amant. Qu'est-ce qui a motivé ce crime ? Nous ne serons livrés qu'aux conjectures flottantes des deux personnages principaux Anne Desbarèdes et l'homme qu'elle côtoie durant quelques jours dans le même café, Chauvin. de discussions anodines en verres de vin partagés distraitement, une intimité confuse se crée entre eux deux jusqu'au point de rupture, net, tranchant, laissant les deux personnages à leur insupportable solitude. Attention aux lecteurs refroidis par la vague des romanciers du Nouveau Roman, vous risquez de vous sentir perdus (voire agacés) par cette expérience romanesque, n'hésitez pas revenir sur vos pas et à relire un peu en amont car certains indices ténus rôdent mystérieusement enlacés dans la trame narrative.
Commenter  J’apprécie          81
Ça se lit comme un film. Quand il faut sortir des convenances avec parcimonie mais en sortir quand même, quand il faut du courage au delà du regard des autres pour une caresse, un verre aussi puis un autre. Ce livre enivre, c'est une jolie révolte sensuelle. Tout est dans le titre finalement.

ETAGERE : Littérature
TOTAL : 14/20
Idée(s) - 3 - Ne laissent pas indifférent
Ecriture - 4 - Une référence littéraire, voire un best-seller
Intrigue - 3 - Intéressant, se laissant emporter
Globalement - 4 - Un beau moment qui mérite d'être partagé et connu
Commenter  J’apprécie          71




Lecteurs (3599) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}