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sur 1399 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Marguerite Duras, ça passe ou ça casse !
Je retrouve ce Moderato Cantabile sur un rayonnage de bibliothèque. La poussière que ce roman dégage est-elle l'effet du temps ou est-ce le livre, le style d'écriture de cette écrivaine qui l'attire et provoque des réactions allergiques chez le lecteur que je suis devenu ?
Incontestablement Marguerite Duras crée des ambiances, des situations assez basiques qui reflètent son époque (en termes de productions littéraires, Moderato cantabile ne date pas d'hier, mais d'avant-hier au moins !) Mais elle y laisse fermenter des répétitions qui s'installent, redisent, revivent des situations toujours à peu près les mêmes, jamais tout à fait pareilles. C'est - ou c'était lors de ma première lecture - une des forces de cette plume, la puissance d'évocation… Mais aujourd'hui, je n'accroche plus. Les éléments du récit, je ne les accepte plus pour ce qu'ils sont, voire pour ce qu'ils veulent évoquer. Cette vision du monde, de l'éducation, des liens sociaux m'indispose, j'ai envie de la rejeter, de la combattre.
Curieusement, par sa manière de créer des ambiances, des îlots de rationalité, de manière de vivre, l'écriture sociale de Marguerite Duras me fait penser à celle de Simenon. Comme lui, elle plante un décor, positionne quelques personnages et semble laisser l'âme humaine se dépatouiller avec les pensées sombres du quotidien, alors que, bien évidemment, tout est construit avec rigueur, ne laissant pas de place au hasard. Mais, chez Duras, j'ai l'impression, quand je la relis aujourd'hui, que l'histoire n'y croit plus elle-même. le récit stagne, s'enlise dans une expression qui n'est plus en adéquation avec notre époque, notre tempo de vie.
Je peux illustrer ce que je dis par l'exemplarité répétitive de ces leçons de piano ‘qu'on fait donner' à l'enfant' sans même s'inquiéter de savoir si cela donne envie à l'enfant de ‘faire de la musique' ! Une pédagogie qui s'impatiente de la non compréhension par l'enfant d'une notation stylistique telle ‘Moderato cantabile'… alors que « On le lui a déjà dit, pourtant ! » … Et l'enfant restera sans réponse, sans apprentissage, sans envie !

Un peu comme moi en reposant, pour la dernière fois, je pense, ce livre sur un rayonnage d'où, tôt ou tard, il tombera dans l'oubli.
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Marguerite Duras, Boris Vian, André Malraux, Louis-Ferdinand Céline. Moderato Cantabile, L'écume des jours, La condition humaine, Voyage au bout de la nuit. Les quatre auteurs et leurs ouvrages respectifs que je peux considérer comme mes " bêtes noires ", ceux qui m'ont donné le plus de mal durant mes années de secondaire supérieur (l'équivalent du lycée français), les deux premiers parce que je ne les ai pas aimés, les deux seconds parce que je les ai mal compris.
En général, j'appréciais les livres que Mme B., notre professeur de français, nous demandait de lire. Son goût pour la belle littérature et sa passion des belles lettres étaient plutôt communicatifs et c'est grâce à elle que j'ai découvert certains romans qui sont encore parmi mes préférés aujourd'hui : Au Bonheur des Dames, le silence de la mer, L'Etranger, L'Avare, le Parfum, Les Liaisons dangereuses, le Moine, La cantatrice chauve, le Grand Meaulnes... Tous de beaux livres, des histoires qui marquent et enchantent un lecteur.
Mais avec Duras, Vian, Malraux et Céline, lus tous quatre au cours de la même année scolaire, Mme B. a frappé fort ! Je me souviens encore des nuits preque blanches passés à lire quelque pages de cet " affreux " Moderato Cantabile qui devait être lu pour la fin de la semaine et ne l'avait pas encore été. Pas par fainéantise, plutôt par surmenage : des travaux de fin d'étude à préparer dans toutes les matières (et, particulièrement, un CD-rom sur la relativité restreinte en physique), des doubles examens écrits + oraux à préparer dans toutes les matières également... autant dire qu'avec tout cela, nous n'avions pas vraiment le temps de lire !

Avec tout cela, Duras m'avait semblé indigeste. Et je n'étais pas la seule : nous étions nombreux à avoir détesté ce roman. D'après Mme B., le problème provenait du fait qu'il est impossible, dans Moderato Cantabile, de s'identifier aux personnages, dont les émotions sont si peu développées par Duras.

Pensant qu'il était temps que je relise ce monument de la littérature française, je l'ai donc sorti de mes étagères. J'espérais l'apprécier enfin à sa juste valeur, maintenant que j'ai plus de temps pour le lire et tenter de le comprendre. Mais non...
La prose de Duras est impeccable, élégante et raffinée. Mais le récit est etouffant. Il met mal à l'aise. La relation entre Chauvin et cette femme paraît, dès le début, vouée à l'échec, liée à ce hurlement qui a retenti dans le café. Et l'on ne comprend pas pourquoi ils s'obstinent à se rencontrer chaque jour au vu et au su de toute la ville. Leur conversation tourne toujours autour de ce drame ayant frappé un autre couple d'amants (ce couple étant lié à ce hurlement). le couple formé par Chauvin et la femme qu'il rencontre présente d'ailleurs de nombreuses similitudes avec ce couple de malheurex et le rapprochement que l'on peut faire entre ces deux histoires sentimentales renforce encore la sensation de claustrophobie et de malaise que l'on ressent lors des rencontres entre les amants.

Décidemment, Moderato Cantabile n'était pas fait pour moi... Peut-être devrais-je essayer L'Amant ? Une autobiographie de l'auteure serait sans doute plus sympa...
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N°1842 – Février 2024.

Moderato cantabileMarguerite Duras – Les éditions de Minuit.

« Moderato cantabile » (Chantant et modéré), c'est l'annotation musicale qui figure sur la partition que le jeune fils d'Anne Desbaresdes travaille pendant les cours privés de piano que lui dispense Mlle Giraud. L'enfant, malgré son grand talent s'obstine à ne pas comprendre le sens de cette note parce qu'il n'aime pas jouer. Il est toujours accompagné par sa mère, l'épouse du directeur des « Fonderies de la Côte » qu'on aperçoit dans ce quartier du port. Elle mène une vie bourgeoise et désoeuvrée dans un secteur résidentiel à l'autre bout de la ville et vient à pied. L'appartement de Mlle Giraud est situé dans un immeuble au bas duquel il y a un café fréquenté par les ouvriers et les marins. Il fait beau et les fenêtres sont ouvertes. Lors d'une séance on entend un cri venant de l'estaminet, une femme vient d'y être assassinée et l'homme, son amant, qui l'a tuée est allongé sur elle. Il est embarqué par la police. le lendemain Anne revient dans ce café après le cours et y rencontre un inconnu, Chauvin, qui la connaît ainsi que la maison où elle vit. Ils parlent du crime et l'inconnu prétend savoir la raison qui a déterminé la victime à demander à son assassin de la tuer. Apparemment cela intéresse Anne qui reviendra souvent rencontrer Chauvin avec qui elle se met à boire. Je m'attendais à une intrigue policière qui, sous la plume d'un grand écrivain, n'aurait pas manqué d'intérêt, mais ça s'arrête là.
Plus ils se rencontrent, plus Chauvin tient à Anne des propos personnels voire intimes sur sa maison, ses souvenirs, sa vie. On comprend qu'il a été ouvrier aux Fonderies et peut-être davantage. Il se rapproche d'elle, elle rentre de plus en plus tard chez elle sans que son mari, bizarrement absent, ne s'en offusque. Un soir où elle doit donner une réception chez elle, elle y arrive en retard et complètement ivre. le lendemain elle retrouve Chauvin et apparemment choisit, malgré son appréhension, de quitter sa vie facile, de partir avec lui , simple passade ou décision définitive ? Cette toquade me paraît vouée à l'échec.
J'avoue avoir été un peu frustré par cette lecture, non que le style en soit désagréable bien au contraire, les phrases sont d'une lecture facile, mais je m'attendais à autre chose, une intrigue policière ou un roman psychologique autour de cette relation adultère... Il y a certes cette addiction de Duras à alcool qui peut favoriser l'inspiration mais peut être aussi la marque d'une certaine désespérance face à la vie, cette angoisse de la mort qui la hante depuis le décès de son père trahit peut-être une obsession plus intime, la solitude des personnages… Je ne vois rien là de chantant et de modéré.
Je connais mal le mouvement du «nouveau roman » dont a fait partie Marguerite Duras. Ce court texte en est sûrement une illustration.
Je souhaite noter ici une impression souvent suscitée par la lecture des romans de Duras. J'aime beaucoup l'ambiance qui se dégage des tableaux d'Edward Hopper et je la retrouve souvent sous sa plume. C'est au moins une compensation.
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Dans les années 1950, une poignée d'intellectuels français ont cru bon (et surtout nécessaire !) de faire "évoluer " le roman, et d'appeler leurs créations pour le moins absconses "le nouveau roman". Ils avaient pourtant, pour la plupart, déjà montré qu'ils savaient écrire de vrais et bons livres. Mais le "bougisme" obligé, la certitude que le changement est forcément positif, la croyance paresseuse selon laquelle ce qui est ancien doit être abandonné, les a conduits à commettre cette double faute: publier des récits dont la forme et le fond s'approchaient du néant, et condamner de tous les maux de la terre ceux qui osaient mettre en cause la qualité et de l'intérêt de la démarche: promoteurs du changement, ils étaient forcément progressistes; et ceux qui en doutaient ne pouvaient être que d'épouvantables réactionnaires. Marguerite Duras - qui n'avait pourtant plus rien à prouver - s'est associée à cette démarche hasardeuse, et cela nous a valu cette nouvelle démembrée, "Moderato cantabile". Sa seule qualité est d'être courte: à peine 80 pages, en format poche. L'intrigue pouvait être bonne et solide: la femme d'un industriel s'ennuie, s'intéresse à des faits divers morbides, se met à boire dans les bistrots . On pouvait imaginer une suite passionnante. Mais M.Duras s'est volontairement auto-sabordée: dans la forme, elle fait se succéder des phrases ambiguës, supplice pour le lecteur. Et pour ce qui est du fond, elle s'efforce de nous laisser, toujours, au milieu du gué: très amusant peut-être de son point de vue, mais pénible pour celui qui a cru bon d'acheter son livre. Bref, cela est nul, et fort heureusement, ces "nouveaux romanciers" ont finalement fait choux blanc. Les auteurs de la génération suivante, passée cette mode ridicule et un peu totalitaire du "nouveau roman", se sont remis à écrire correctement, et seuls les amateurs de vieille bimbeloterie se penchent encore (?) sur ce navrant épisode.
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Moderato Cantabile est le premier livre de Marguerite Duras que j'ai lu et je n'ai pas été sensible du tout à son style d'écriture.
Le récit raconte l'histoire d'une mère et de son fils qui assiste à un meurtre de la fenêtre de la salle de piano où le fils vient prendre sa leçon hebdomadaire. En allant au café où s'est déroulé le meurtre, la mère rencontre un homme et va alors naître une relation ... ils parlent et parlent encore de ce meurtre dont ils ne connaissent rien.
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Malgré l'écriture irréprochable de Marguerite Duras, il m'a été impossible de m'intéresser à cette histoire d'un hurlement dont l'écho se propage au long des155 pages du livre.
J'ai eu l'impression d'un chemin d' errance où M. Duras m'entraînait mais sur lequel je ne souhaitais pas mettre mes pas.

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Un roman plutôt classique pour du Duras. Pas trop long, lisible. Mais un plaisir de lecture ?
(tout ça pour un baiser superficiel et furtif ?)

Duras sait parfaitement mettre un écran, une sorte de verre dépoli entre la réalité (la scène qu'elle imagine, plutôt), évoquée, et le lecteur, écran à travers lequel apparaissent des bribes d'action, de sensations.

Cependant, pourquoi ce titre ? Et pourquoi pas «canard à l'orange » ou «magnolia » ou « chauvinisme » ?
Et pourquoi lire CE roman quand on peut lire L'amante anglaise, au moins aussi original dans sa construction et moins déconnecté du réel ?
Pour le plaisir ? non. Pour pouvoir dire qu'on l'a lu, peut-être, comme on se vante d'avoir «fait » l'Albanie ou autre pays où il n'y a rien à voir mais où vous pouvez être sûr d'être le seul à avoir traîné vos guêtres…?

(mais pourquoi, page 23, a-t-elle écrit « aggripé » et pas « agrippé » comme tout le monde ? Coquetterie d'auteur ? Tentative de lancer une « nouvelle orthographe » (après le nouveau roman et avant les nouveaux philosophes (1977) et les nouveaux pauvres ? ou de faire percevoir la volonté de celui qui s'aggripe à sa femme morte de s'y agglomérer, de s'y agglutiner… mais n'aboutissant qu'à aggraver son cas ? Défaut de qualité des Editions de Minuit (en fin de soirée l'attention se relâche…) ? je signale d'autres « typo » pp. 74 et 153.)
Lien : https://www.edilivre.com/app..
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L'intrigue de ce roman paraît surfaite, son style simple, et
parfois simpliste, ne parviennent pas à intéresser le lecteur avant la page 116 et les quarante dernières. En gros, il s'agit d'un bourgeoise désoeuvrée qui voit dans un drame
l'occasion de s'encanailler en fréquentant Chauvin, un employé des Fonderies de son mari. Contrairement à certaines critiques dithyrambiques que j'ai pu lire, ce roman est à apprécier avec modération parce qu'il n'a rien d'enchanteur. J'ai connu Marguerite Duras nettement plus inspirée dans l'Amant...
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Que ce livre court est long !! On attend du mouvement dans un livre qui commence par un crime .. et bien non. On s'installe dans une routine dont on pense sortir quand on tourne une page et dont on ne sort jamais. Triste et mort.
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Cette année, Marguerite Duras es mise à l'honneur. Dans le cadre de mes études, il m'a fallut lire un de ses livres. Je crois qu'il m'a manqué certaines clefs de lecture. J'ai du me forcer pour ouvrir cet ouvrage. J'ai souvent eu l'impression de ne pas avance dans ma lecture, d'être toujours sur la même page. C'est agaçant ! Tout commence avec cette leçon de piano et un fait divers, dont Anne et Chauvin ne cesseront pas de parler, tel une prophétie de leur histoire. le roman parle du banal et du quotidien d'une femme qui s'ennuie et est mal dans sa peau. Cela entraîne un alcoolisme et une pensée d'adultère, même si il n'y a pas de scènes intimes. Dans tout le livre, on sent qu'il manque plusieurs choses au récit. La personnalité est ce qui manque le plus. Il ne se passe pas grand chose. C'est là tout l'art de Marguerite Duras. Je ne veux pas lire d'autre roman de cet auteur. Il est fort probable que je sois forcé de le faire dans un futur proche.
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