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EAN : 9782710377146
576 pages
La Table ronde (25/10/2018)
3.62/5   8 notes
Résumé :
"Au moment de boucler le manuscrit d'Une forêt cachée, mon précédent recueil de portraits d'écrivains oubliés (La Table Ronde, 2013), je me suis aperçu avec perplexité que sur les 156 textes seuls 17 étaient consacrés à des femmes de lettres. Aurais-je été misogyne sans le savoir ? Depuis 1993, je rédigeais ces portraits pour le Matricule des Anges en affrontant la double difficulté d'un manque d'information : difficile de trouver une image représentant ces femmes s... >Voir plus
Que lire après Cachées par la forêt : 138 femmes de lettres oubliéesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une sorte d'anthologie littéraire rendant des hommages à des femmes de lettres méconnues ou pire: oubliées.... Une immense "pépite" que je viens de découvrir et de commander... Des semaines de promesses à venir, à savourer au hasard des pages des auteures surprenantes, originales, engagées, injustement "passées à la trappe"...

"Préface de Cécile Guilbert - Des chaînes qu'on abat-[Juillet 2018 ]

Historien littéraire des oublis, des mépris et des dénis, infatigable érudit facétieux autant qu'archéologue rigoureux , Eric Dussert est presque comme Picasso: il cherche et trouve. "Invente" et donc découvre. Quoi ? des pépites, bien sûr. Parfois même des trésors. Et toujours de quoi exciter, notre appétit, notre bibliomanie....(...)
Aussi, cinq ans après qu'-Une forêt cachée- a réussi à exhumer 156 écrivains tombés dans les oubliettes de l'histoire, son nouvel - opus magnum- Cachées par la forêt- déterre 138 homologues féminines, victimes aggravées d'une double peine puisqu'aux inévitables caprices, injustices et autres aléas unisexes de la postérité s'ajoute l'inconvénient d'être femme (...) (p. 9)


Je retrouve des "amours et lectures de jeunesse" .... avec, entre autres, Neel Doff, Grazzia Deleddda,Inès Cagnati,Out-El-Kouloub,Corinna Bille,Olive
Schreiner, etc.


"Neel Doff [1858- 1942 ]

Jolie, la jeune fille trouve, à partir de 1876, à se nourrir en se proposant comme modèle à des peintres comme Félicien Rops ou James Ensor, qui apprécie sa vivacité d'esprit et son appétit de culture. elle milite chez les socialistes en faveur des ouvriers et des pauvres (...)

La lecture est sa passion, qui l'amène insensiblement à l'écriture. (...)
"je pris un crayon et des petits papiers, je me mis à écrire, et tout sortit en une fois, sans rature. Je m'en souviens comme si c'était hier: c'était le 28 février 1909, avenue du Sud, à Anvers. Quand mon petit bloc-notes fut épuisé, le livre était achevé. J'éprouvai alors une merveilleuse sensation d'apaisement et de sérénité, comme si j'avais vengé mon enfance et
celle de tous les grelotteux. " (p. 139)


MERCI à Eric Dussert pour cet ouvrage captivant et jubilatoire. Un livre qui mène à d'autres livres, encore et encore....C'est toujours un cadeau merveilleux, plein de surprises et de parcours époustouflants !

Juste, une frustration brutale lorsque telle femme de lettres est difficilement accessible, faute de rééditions, et de textes disponibles !!!
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En tant que lectrice, quoi de plus passionnant que de découvrir des auteurs mais surtout encore plus quand il s'agit de femmes auteures méconnues, qui se trouvent noyées dans la masse des écrivains et plus particulièrement parmi les auteurs masculins. Pourtant on peut être surpris que certaines n'aient pas connu plus de renommée quand on découvre, grâce aux extraits insérés, la qualité de leur plume mais aussi le ton, l'érudition et leur courage.

C'est une lecture que j'ai faite par petits bouts, comme cela, découvrant au fil des jours deux ou trois écrivaines et quelle n'a pas été ma surprise de découvrir, classées par ordre chronologique de naissance, une foule d'auteures dont les noms sont restés inconnus du grand public et pourtant.

J'ai régulièrement remarqué que ces méconnues avaient porté  un regard critique, lucide et peut-être trop direct sur le monde qui les entourait.

Elles sont de tous les pays, de tous les continents, la plus ancienne évoquée Ono No Komachi est japonaise, née en 825 et la plus récente Emma Dante est italienne, née en 1967 sans parler de celles dont les dates de naissance et décès ne sont pas connues ou incertaines....

On découvre dans ce recueil (mais on pourrait parler d'encyclopédie mais en restant modeste on préférera recueil) très documenté, fourni, sur un ton léger, parfois ironique mais malgré tout sérieux, une source d'informations sur nombre de femmes restées dans l'ombre de part leur position, leur sexe, leurs destinées mais souvent évoquées par de grands noms de la littérature. Elles sont comme tout écrivain, un reflet de leur époque mais en ajoutant la difficulté d'être femme.

Eric Dussert en deux ou trois pages pour chacune, donne une courte biographie, la restituant dans son époque, insère des extraits de leurs œuvres, leurs relations dans le monde littéraire et les raisons pour certains de leur anonymat

Une femme intelligente a des millions d'ennemis naturels : les hommes bêtes.

Marie Von Ebner-Eschenbach (p115)

On découvre que certaines, dont le nom est totalement inconnu, comme Olive Schreiner (1855-1920) ont été saluées par des plumes primées comme Doris Lessing, Prix Nobel de littérature, et lui ont reconnu une œuvre comparable aux Hauts de Hurlevent, Moby Dick ou Jude l'Obscur, rien de moins. D'autre comme Madame Dupin, mais si vous avez déjà entendu ce nom, c'était l'arrière grand-mère par alliance de George Sand, qui tenait salon au siècle des Lumières et a écrit un manuscrit de 1200 pages sur  "L'égalité des hommes et des femmes (annoté par Jean-Jacques Rousseau) alors qu'elle se devait de rester dans l'ombre de son époux et souffrait des remarques sexistes :

Se méfiant de ce qu'elle nomme l'esprit savant - puisque les femmes qui prétendent rivaliser avec les savants trouvent l'occasion de se ridiculiser ; et les quolibets volent vite à l'époque du bel esprit -, Louise Dupin ne publie aucun de ses écrits.(p59)

Certaines ont laissé des romans connus mais dont le nom a été complètement occulté comme Johanna Spyri à qui l'on doit Heidi (vous voyez la petite dans la montagne avec son grand-père),  Marguerite Audoux dont l'un des livres a donné son nom au magazine Marie-Claire sans parler de Myriam Harry dont le récit  Conquête de Jérusalem  obtient en 1904 le premier prix Fémina (créée à cette occasion car le jury du prix Goncourt refuse de lui accorder un prix malgré son élection...). Il y a également Daisy Ashford qui rédigea son premier manuscrit à 9 ans et cessera d'écrire à 14 ans.....

Toutes ces femmes, grâce au travail d'Eric Dussert, retrouvent une mise en lumière et ce n'est que justice. Certaines, comme le précise l'auteur, ne sont plus éditées mais le mériteraient, ont été ou seront prochainement rééditées. Pour d'autres l'auteur précise des sites comme Gallica sur lequel certains textes sont disponibles.

J'utiliserai régulièrement l'index qui se trouve en fin d'ouvrage afin de retrouver toutes ces femmes de lettres mais en y faisant figurer également tous les figures célèbres associés à ces écrivaines inconnues.

C'est un ouvrage à ne pas mettre à l'ombre sur nos étagères, mais s'y plonger de temps en temps pour se documenter mais aussi lorsque l'on voit un nom d'auteure inconnue sur un livre, vérifier qu'il ne s'agit pas d'une de ces femmes et vous avez peut-être une pépite entre les mains.


Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Je n'ai pas vraiment apprécié la prise de position de l'auteur qui fait semblant de se taxer de misogyne sous prétexte que, dans son ouvrage précédent, il n'a pas cité suffisamment des femmes de lettres tombées dans l'oubli.
Mais personne n'a oublié l'autrice de la jolie histoire de Heidi, dont la renommée n'a jamais faibli et que j'ai relue il y a quelques mois et avec plaisir.
Je ne vais pas citer d'autres omissions, je ne tomberai pas dans l'excès de mentionner une jeunette de 9 ans qui cesse d'écrire à 12 ou 14 ans.

Le précédent ouvrage était excellent car bien choisi et limité à l'essentiel. Mais décidément ce féminisme exacerbé dévorera tout sur son passage. Que doit penser la mère de mon arrière-grand-mère maternelle qui, elle aussi, écrivait et était connue en son temps ? Dois-je faire une réclamation à Éric Dussert insuffisamment disert ? ? Écrire moi-même la biographie de mon ancêtre ? On marche sur des (talons) aiguilles. Vite, mon éventail à plumes de paon.
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critiques presse (1)
Actualitte
19 novembre 2018
Chaque fois, en quelques pages toujours senties, piquantes, érudites mais jamais lourdes, il nous trace le portrait vif et plaisant de personnes dont le nom serait sans doute perdu à jamais s'il n'était pas là, lui.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Préface de Cécile Guilbert - Des chaînes qu'on abat-[Juillet 2018 ]

Historien littéraire des oublis, des mépris et des dénis, infatigable érudit facétieux autant qu'archéologue rigoureux , Eric Dussert est presque comme Picasso: il cherche et trouve. "Invente" et donc découvre. Quoi ? des pépites, bien sûr.Parfois même des trésors. Et toujours de quoi exciter, notre appétit, notre bibliomanie....(...)
Aussi, cinq ans après qu'-Une forêt cachée- a réussi à exhumer 156 écrivains tombés dans les oubliettes de l'histoire, son nouvel - opus magnum- Cachées par la forêt- déterre 138 homologues féminines, victimes aggravées d'une double peine puisqu'aux inévitables caprices, injustices et autres aléas unisexes de la postérité s'ajoute l'inconvénient d'être femme (...) (p. 9)
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Neel Doff [1858- 1942 ]

Jolie, la jeune fille trouve, à partir de 1876, à se nourrir en se proposant comme modèle à des peintres comme Félicien Rops ou James Ensor, qui apprécie sa vivacité d'esprit et son appétit de culture. elle milite chez les socialistes en faveur des ouvriers et des pauvres (...)

La lecture est sa passion, qui l'amène insensiblement à l'écriture. (...)
"je pris un crayon et des petits papiers, je me mis à écrire, et tout sortit en une fois, sans rature. Je m'en souviens comme si c'était hier: c'était le 28 février 1909, avenue du Sud, à Anvers. Quand mon petit bloc-notes fut épuisé, le livre était achevé. J'éprouvai alors une merveilleuse sensation d'apaisement et de sérénité, comme si j'avais vengé mon enfance et celle de tous les grelotteux. " (p. 139)
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Jeanne Galzy [1883-1977]

(...) Quant, refermant ses livres, l'Université les conduira-t-elle vers les champs, les collines, le ciel libre, les jardins, les belles choses terrestres, parmi lesquelles s'acquièrent la vigueur et cette harmonie que donne seul le contact de sa nature, et que je retrouve si souvent ici dans cette petite ville qu'encercle partout la campagne, chez les vignerons et les pâtres, et ces beaux bohémiens nomades et mendiants ? [cf. "La femme chez les garçons" - Une professeure dans un lycée de garçons ]

Si elle enseigne les lettres au lycée Victor Duruy de Paris en 1936, Jeanne Galzy semble toute dévouée à la vie agreste et aux enseignements de la terre. Elle est une alliée de Jean Giono. (p. 233)
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Se méfiant de ce qu'elle nomme l'esprit savant - puisque les femmes qui prétendent rivaliser avec les savants trouvent l'occasion de se ridiculiser ; et les quolibets volent vite à l'époque du bel esprit -, Louise Dupin ne publie aucun de ses écrits.(p59)
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Magdeleine Paz [1889-1973 ]

Très discrète, Magdeleine Paz était bel et bien parmi nous sans que nous le sachions. Elle avait par exemple traduit- Rue de la sardine- de John Steinbeck, un roman auquel on ne prêtait plus attention, il est vrai... Triste lot des traducteurs dont la figure s'efface tandis que le travail reste. (p. 270)
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