Une petit pièce intéressante pour aborder un sujet qui chamboule toute la famille. Tenter de comprendre pourquoi le père est triste, parce qu'il a perdu son travail. C'est autant de réflexions qui se soulèvent tant pour l'enfant que le père. Est ce que le travail rend heureux ? Aurait-il pas une autre solution ?
J'ai trouvé cette pièce pour enfants bien construite avec une part de magie par le personnage qui visite la famille et répond ou tente de mettre les réponses sur un rail différent que celui habituellement emprunté.
Un ton humoristique apporte un peu de gaieté à l'ensemble.
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Alors qu'on n'est même pas dimanche l'enfant s'étonne que son père ne parte pas travailler. Fatigué de tout, le paternel a besoin de repos et de se retrouver, mais c'est sans compter la curiosité filiale ! L'adulte peine autant à trouver le sommeil qu'un nouvel emploi, et la dépression s'installe, ajoutant à la perplexité de l'enfant. Celui-ci, ne trouvant pas toujours réponse à ses questions simples mais diablement pertinente, n'a d'autre choix que de se tourner vers les autres membres de la famille. Mais le sujet embarrasse dans la maison et c'est auprès d'un visiteur du soir, qui prend l'apparence d'un agent de pôle emploi affublé d'attributs de fée, qu'il pourra en savoir plus. Une pièce de théâtre sur la valeur travail donnée par notre société, et sur la difficulté de se sentir sur la touche, inutile et "non productif".
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L'enfant
- Bonsoir, madame. Je voudrais du travail.
Le visiteur du soir
- Mais certainement, monsieur, formulez vos souhaits, vous serez exaucé.
L'enfant, sans reprendre son souffle
- D'abord, en sortant de la grande grande école, je voudrais commencer par faire compteur de pas, pour savoir si c'est encore loin pour continuer ma vie... Après je ferais bien grand mangeur de nouilles, parce que j'ai travaillé toute ma vie pour ça... Et puis quand j'en aurai marre des pâtes, j'irai au bord de la mer, pour faire regardeur de bateaux. Si j'ai trop froid, je deviendrai essayeur de doudounes ! Mais pas celles avec des vraies plumes de vrais oiseaux dedans, hein !... Je deviendrai aussi inventeur de nouveaux légumes, parce qu'il faut bien nourrir sa famille... Et puis apprivoiseur de limaces ! Pour que le temps dure plus longtemps. Quand j'en aurai fini avec ces bestioles, je me transformerai en objet volant, pour pouvoir repérer où que c'est le plus beau pour vivre. Et quand j'aurai trouvé, je deviendrai danseur du dimanche, pour fêter ça ! (p. 25)
L'enfant
- Demain, c'est dimanche. On verra pas la différence avec d'habitude.
La grand-mère
Ça te rassure, ce qui ressemble à d'habitude ?
L'enfant, à son père
- Oui, c'est mieux, tu sauras pourquoi tu te lèves tard...
Le père, avec un sourire
- Et si je me levais tôt, justement ?
L'enfant
- Et puis quoi encore ? Pourquoi pas, tant que tu y es, travailler le dimanche... (p. 60)
L'enfant
- Moi je sais que je me souviendrai toute ma vie que je voulais être aviateur !
Le père
- Pourquoi, "que tu voulais", tu ne veux déjà plus ?
L'enfant
- C'est toi qui dit toujours qu'on ne fait pas tout ce qu'on veut.
Le père
- Oui mais, à ton âge, tu as encore le droit de rêver.
L'enfant
- Parce qu'à ton âge, on n'a plus le droit ? (p. 21)
Le visiteur du soir
- Tu ne dors pas ?
Le père
- Ni ne travaille. de l'un découle l'autre.
Le visiteur du soir
- Crois-tu que seul ton travail justifie ton repos ?
Le père
- En tout cas je me sens bien inutile.
Le visiteur du soir
- Étais-tu utile avant ?
Le père
- J'aime à penser que oui. (pp. 12-13)