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4,3

sur 5061 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une sordide affaire de crimes au Moyen-âge au coeur d'une abbaye pleine de mystères.

1327, Guillaume de Baskerville, frère franciscain et ancien inquisiteur, est appelé à rejoindre une abbaye bénédictine, en Italie du nord, entre Provence et Ligurie et y mener une enquête sur la mort violente d'un moine.

Le corps du malheureux, déchiqueté par les rochers, avait été retrouvé le lendemain d'une nuit où soufflait une tempête de neige. L'homicide ne fait aucun doute pour frère Guillaume, esprit fin et déductif bien au delà commun.

Dans ce Moyen-Âge arriéré, la vie des moines n'est pas aussi conforme à l'Evangile qu'on pourrait s'y attendre et les cadavres s'enchainent durant une semaine. L'ennemi semble avoir une coudée d'avance sur Guillaume et perpétue des assassinats à chaque fois plus sordides.

Aldo de Melk, le secrétaire de frère Guillaume, raconte cette enquête terrible et perd toute son innocence (dans tous les sens du terme) au cours de cette aventure philosophique, métaphysique, multidimensionnelle où il sera en pleine confusion face au mensonge et à la turpitude de ces moines.

« La bibliothèque est née selon un destin resté obscur pour tous au cours des siècles et qu'aucun des moines n'est appelé à connaître. »

Le mystère tourne très vite autour de la bibliothèque située dans l'Edifice, lieu élevé au dessus de l'église elle-même. Nul ne peut rentrer dans cet endroit. Cet interdit concerne également frère Guillaume qui devra s'y conformer de façon absolue. Telle est la règle. Il peut circuler librement sauf en cet endroit étrange capable de se défendre tout seul. Sortilège maléfique ? Action divine contre les hérésies qui s'installent en terre chrétienne ?

Pour l'abbé, véritable homme de foi, l'endroit est en effet ambivalent, à l'image de la connaissance où le mensonge et la vérité s'entremêlent sans cesse.

Mon avis

Commencer un roman policier par les premiers mots de l'Evangile selon Saint Jean « au commencement était le Verbe… » traduit soit un goût déraisonnable pour la provocation ou un travail d'esthète amoureux du langage, des idées et de la connaissance. Ou peut-être tout cela en même temps.

Baskerville – Sherlock Holmes : l'hommage ne fait pas de doute. Tout fin lettré qu'il est, l'auteur ne méprise pas la littérature facile et on retrouve cette ambiance où le surnaturel ne semble jamais très loin de la raison.

Dans son récit, Umberto Eco suit une unité de temps au rythme de la liturgie des heures. Cette technique plonge le lecteur dans le quotidien des moines et donne à son récit un tempo troublant, malgré les détours intellectuels et les textes en latin qui jalonnent ce roman.

Nourri de références livresques et de détails touffus, délire pour l'esprit, l'humour de son écriture baroque pointe à chaque page.

Ce roman est un régal. Mais gardez-vous de rire... cela pourrait vous être fatal.
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Roman policier situé au temps de l'Inquisition, ce début de XIV° siècle où les bûchers brûlent encore de présumés coupables et de présumées sorcières soumis à la torture pour aveux en mauvaise et due forme, le nom de la rose présente quelques analogies avec l'excellent Pardonnez nos offenses de Romain Sardou.
Le narrateur Adso "novice bénédictin du monastère de Melk" se rend dans une abbaye italienne avec son maître "le frère" Guillaume de Baskerville( clin d'oeil à Sherlock Holmes dans le célèbre policier de Conan Doyle:Le chien des Baskerville), un ancien inquisiteur rejetant le fanatisme, appelé pour une mission théologique mais se transformant en fin limier humaniste (digne héros des séries américaines actuelles de police scientifique) au fur et à mesure qu'un mystérieux assassin tue les moines sans vergogne.
Une chute, une noyade dans une cuve, une autre dans un bain. Et si c'était des empoisonnements?
Le nom de la rose, best-seller international d'Umberto Eco(auteur italien de nombreux essais) a obtenu le Prix Strega 1981 et le prix Médicis étranger 1982, il a été adapté au cinéma par Jean Jacques Annaud.
Son intérêt, outre le côté suspense d'une enquête rondement menée, est de nous montrer la vie d'une abbaye en 1327 avec ses intrigues au sein d'une bibliothèque, "pleine de secrets", qui "renferme de plus beaux livres que toute autre bibliothèque chrétienne" mais dont certains sont "interdits" donc censurés, le travail des moines copistes,enlumineurs ou herboristes, la difficulté à rester chaste, la facilité à voir facilement "l'antéchrist" roder de partout.
Le nom de la rose parle de bien et d'hérésie, de tolérance et d' intégrisme: un sujet donc d'actualité. Une rose aussi symbolique que "l'alphabet secret" à déchiffrer de toute urgence pour confondre le meurtrier.
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La vie est pleine de surprises. La littérature aussi. Voyez Umberto Eco. Pendant des années, cet universitaire spécialiste de la sémiotique (étude des signes) a signé un nombre considérable d'essais, sur nombre de sujets, avec nombre de récompenses. Jusqu'au Nom de la rose (1980), il a été reconnu et apprécié dans toutes les universités. Mais, avouons-le, cette reconnaissance ne sortait pas de son domaine technique, et émanait surtout de ses pairs. Tout a changé quand d'essayiste il s'est fait romancier : à partir du Nom de la rose, non seulement il a gagné en notoriété, mais également il a gagné en sympathie auprès d'un public nouveau, mais déjà acquis à sa cause.
Tout vient en effet de ce singulier roman, qu'il est difficile de classer dans un genre défini. Roman historique, roman policier, roman ésotérique, il est un peu tout ça, et même plus encore. Certains y ont même vu un pastiche, voire une mystification.. Rappelons-en le thème :
Nous sommes au XIIIème siècle, dans une abbaye bénédictine, quelque part entre Provence et Ligurie. Dans un contexte de guerre théologique intestine entre bénédictins et franciscains, et plus largement de conflit entre le Pape et l'Empereur, une série de crimes décime la communauté des moines. Un frère franciscain Guillaume de Baskerville, et un jeune novice, Adso de Melk, qui lui sert de secrétaire, sont chargés de l'enquête. Enquête difficile au demeurant, tant les moines sont rétifs, et même retors, souvent obsédé par des théories parfois ultra-rétrogrades, parfois à la limite de l'hérésie. La venue de Bernardo Gui, inquisiteur et ancien rival de Guillaume de Baskerville au sein de l'Inquisition, n'arrange pas les choses. Un manuscrit mystérieux semble être au coeur de l'enquête...
Roman historique : on ne peut le nier. Les détails abondent sur l'époque, les lieux, les habitudes quotidiennes de l'abbaye (tant religieuses que civiles). L'auteur se penche longuement sur les dissensions théologiques et sur le contexte historique médiéval (inquisition, hérésie, sorcellerie). Mais ces détails sont nécessaires à la compréhension du récit et à la psychologie des personnages. Umberto Eco est un érudit, on s'en rend compte à chaque ligne, mais il sait moduler cette érudition pour l'intégrer à son oeuvre.
Roman policier : tout aussi indéniable (encore qu'ici, on n'est pas sûr qu'il y ait une part de pastiche) Il y a mort d'homme (d'hommes, même si ce sont des moines), il y a un ou des coupables, il y a enquête... le nom de Baskerville renvoie bien sûr à Sherlock Holmes, Adso tenant ici un peu le rôle de Watson.
Roman ésotérique : le caractère même des débats religieux, théologiques et politiques, déplace souvent le récit des faits matériels à des considérations spirituelles qui, plus ou moins, ont un rapport avec les drames qui secouent la communauté. Et puis n'oublions pas que Umberto Eco est à la fois sémiologue et philologue : il joue à merveille avec les signes (la bibliothèque est en soi un symbole, que seul les initiés peuvent traduire, c'est à partir d'elle que le drame a commencé, et l'incendie final en signe la condamnation et le châtiment) Et d'autre part, Umberto Eco met le langage au centre du récit, aussi bien le langage oral, que le langage écrit, que le langage des signes, démontrant ainsi que la communication (ou le manque de communication, ou le rejet de la communication) est le noeud vital de toute communauté.
Le Nom de la rose a donné lieu à un beau film de Jean-Jacques Annaud (1986), avec Sean Connery et Christian Slater. Dans l'ensemble fidèle au roman (à part quelques concessions au grand spectacle) il met bien image les impressions que suscite Umberto Eco dans son livre
Par son originalité et le nombre infini des lectures qu'il propose, le Nom de la rose restera un des romans importants du XXème siècle.
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Lu dans mon adolescence à sa sortie, je me demandais ce que j'en penserais avec le recul de l'âge. Et bien en fait, que du bien ! Un livre avec une telle bibliothèque ne peut que faire rêver, le cadre idyllique, ce monde clos, retiré, les intrigues des moines, leurs débats théologiques,la période historique, tout incite à plonger dans cet épais roman, tout, sauf les passages en latin...que j'ai oublié depuis longtemps !
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Une belle intrigue policière qui se passe en novembre 1327. Nous suivons sur sept jours l'enquête de Guillaume de Baskerville et de son aide Adso, narrateur des événements. L'écriture est superbe, on est immergé dans la vie de l'abbaye et les éléments historiques et philosophiques sont nécessaires à la compréhension du mobile des assassinats. C'est ce qui donne tout son sens à l'intrigue. L'ambiance est lourde entre le climat politique ambiant et le silence buté des moines, et les mystères sont nombreux, chacun ayant quelque secret à cacher. On croise des personnages qui ont réellement existé à côté de ceux sortis de l'imagination d'Umberto Eco. Quant à la bibliothèque, avec ses passages secrets et ses labyrinthes, centre de la vie de l'abbaye et centre du roman, elle fait penser bien sûr à Borges (d'autant que le bibliothécaire se prénomme Jorge et est aveugle). Que cherche-t-on à cacher dans cette bibliothèque ? Ce n'est pas qu'un thriller, c'est aussi et surtout un livre sur les livres, une histoire des idées, un roman unique et riche, qui se laisse relire avec plaisir.
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En 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'Empereur Louis IV du Saint-Empire, se trouve une abbaye bénédictine située aux confins de la Provence et de la Ligurie. Un lieu voué à la prière et à l'étude avec sa bibliothèque qui fait l'admiration de tout l'Occident chrétien, à l'écart des violences et des luttes de pouvoir qui déchirent les royaumes voisins.

Jusqu'au jour où un moine est trouvé mort au bas des murailles. C'est le début d'une sanglante série que devra élucider le moine franciscain Guillaume de Baskerville, ancien Inquisiteur, aidé de son novice, Adso de Melk, le narrateur du roman.

Le Nom de la rose est un roman policier médiéval fascinant, l'intrigue nous tient en haleine tout au long de la lecture grâce à ses nombreux rebondissements.

Mais c'est aussi et avant tout un essai philosophique qui traite, parmi de très nombreux sujets, des plaisirs, du rire, de la science et du savoir.
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Prouesse littéraire qui puise à tous les registres, n'importe quel amoureux des livres devrait avoir lu Le nom de la rose, ne serait-ce que pour se prévenir du danger que ce monde de papier recèle : car l'incendie le plus redoutable est bien celui des esprits : « Pour ces hommes voués à l'écriture, la bibliothèque était à la fois la Jérusalem céleste et un monde souterrain aux confins de la terre inconnue et des enfers. Ils étaient dominés par la bibliothèque, par ses promesses et par ses interdits. Ils vivaient avec elle, pour elle et peut-être contre elle, dans l'espoir coupable d'en violer un jour tous les secrets. Pourquoi n'auraient-ils pas dû risquer la mort pour satisfaire une curiosité de leur esprit, ou tuer pour empêcher que quelqu'un ne s'appropriât un de leurs secrets jalousement gardé ? »
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Le nom de la rose était dans ma bibliothèque depuis une bonne décennie, c'est dire s'il était temps qu'il soit enfin lu ! Pourquoi tant de temps ? Peut-être parce que, connaissant l'érudition impressionnante d'Umberto Eco sur de nombreux sujets, dont le Moyen-Age et les manuscrits, je me disais que la lecture en serait ardue, même si passionnante, et que le moment devrait être bien choisi pour en profiter à fond. Finalement, il a été pioché dans ma PAL plutôt que choisi par moi-même, ce qui n'est pas plus mal.
Ce roman, dont je me faisais une montagne, démarre certes en pente raide, avec moult dialogues quasi intégralement en latin qui ralentissent pas mal le rythme de lecture, et des descriptions parfois laborieuses à visualiser car très denses, mais il devient, comme je m'y attendais, de plus en plus passionnant. Par la multiplicité de ses intrigues et son hybridité générique, entre roman policier, roman historique et mémoires, le nom de la rose nous entraîne dans l'esprit de ses deux protagonistes principaux, Adso, narrateur de l'histoire, et Guillaume de Baskerville, le véritable héros de celle-ci, raconté par l'intermédiaire de celui qui fut son « apprenti », et qui vécut avec lui, dans une abbaye bénédictine, deux sombres affaires, l'une concernant plus précisément des meurtres au sein de l'abbaye, l'autre renvoyant au conflit existant entre bénédictins et franciscains, dont l'abbaye est censée être un lieu de rencontre. Ces deux intrigues, qui s'entremêlent de plus en plus étroitement, nous permettent tout autant de nous rendre compte des complexités religieuses de l'époque, touchées du doigt avec une certaine facilité grâce à la capacité de l'auteur à leur faire prendre sens, que d'avoir pleinement conscience de l'omniprésence de la morale chrétienne à cette même époque, qui plus est au sein de la culture et de la transmission d'un patrimoine, qui empêche et empêchera, et ce pendant des siècles, une bonne partie de cette transmission. le nom de la rose est bien un roman, certes, et heureusement, mais un roman qui renvoie bien aux réalités d'un monde donné, à une époque donnée, avec une telle précision que l'on se croirait presque, nous aussi, présent dans l'abbaye qui nous est décrite. Une lecture qui fut donc rude au premier abord, mais finalement plus qu'agréable une fois entrée dedans.
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Oeuvre incontournable d'Umberto Eco magistralement adaptée à l'écran par Jean-Jacques Annaud.
Tout commence avec le manuscrit d'Adson de Melk, disciple du Sherlock Holmes médiéval qu'est Guillaume de Baskerville.
Autour de la controverse sur le rire abhorré par Jorge de Burgos, on découvre la richesse de cette période pourtant tourmentée.
Bernard de Morlais fournit ici matière à une merveilleuse intrigue d'une érudition incroyable.
On aime à retourner dans cette abbaye du nord de l'Italie dont, même aujourd'hui, il semble pieux et charitable de taire le nom..

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Guillaume de Baskerville (moine) et Adso de Melk (apprenti) nous entraînent dans une fabuleuse et machiavélique enquête au coeur du Moyen-Age.
Cherchant à faire la lumière sur la mort inexpliquée de plusieurs moines le maître et l'élève vont s'immiscer au sein d'une Abbaye située au milieu de rien, osant poser les questions qui fâchent, visitant des lieux "interdits", les obstacles se dressent petit à petit, et les corps aussi...

Ce roman est d'une rare intelligence, l'histoire est fascinante et le contexte historique est restitué avec excellence, le duo enquêteur est formidable et attachant, la fin du livre est tout simplement géniale.

A lire absolument, et ce même si vous avez vu le film car le roman regorge de détails qui à eux seuls justifient que vous vous y plongiez!

A vous de voir dans quelle "bibliothèque" vous le rangerez.....
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