c'est le premier roman de
Greg Egan que j'ai lu. on m'a toujours présenté cet auteur comme un romancier exigeant. Finalement
Téranésie est assez facile d'accès, à condition d'avoir une assez bonne culture scientifique : dans ce roman il s'agit essentiellement de biologie et (plus subtilement), et de mécanique quantique qui donne l'explication du mystère et du denouement.
L'intrigue n'est pas très complexe et assez linéaire : elle se base essentiellement sur les tourments psychologique du personnage principal : pas vraiment un héros, pas vraiment un antihéros, mais une personne qui a subit une vie violente et un effacement de soit, par abnégation. En tout cas, il est synchrone avec la réflexion scientifique et philosophique de la nature de la Vie. La vie/Vie est la résultante d'une sorte de compétition dans une multitude, elle n'a pas de finalité (pas de notion de progrès) et elle est dirigée par une « force » extérieure : les gènes pour la Vie, le devoir pour la vie.
J'ai néanmoins une question en suspend. Certains passages décrivent d'une manière jouissive les écarts et les dérapages d'une certaines forme de discours scientifiques. Si les dérives sont évidentes dans une certaine forme de sociologie « extrême »*. L'auteur dénonce aussi une contagion de ces dérives pseudo-scientifiques dans les sciences dites dures. Je n'arrive pas à relier cette thématique récurrente avec le reste du message du livre. Si j'ai un jour un éclair de lucidité , je compléterai cette critique. ;-)
* avant de crouler sous des commentaires outrées, je parle bien ici de sociologie extrême, dont Amita et Keith sont les révélateurs dans le roman. A titre d'exemple la théorie d'Amita qui veut que l'on inverse la signification des « 0 » (utérin) et des « 1 » (phallique) en informatique. Ce sont ce genre d'idée qui sont souvent mis en avant dans le monde médiatique. Pour ma part, même si la sociologie a souvent des bases instables, a requestionné, à cause de la crise de la reproductibilité : c'est une science nécessaire que la SF magnifie souvent.