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EAN : 9781095604076
Belleville éditions (14/10/2017)
3.05/5   11 notes
Résumé :
Saïd, fils de Batta, vit près de la mosquée Ibn Touloun, dans un quartier du vieux Caire. Il grandit dans une famille de menuisiers, puis se tourne vers l’enseignement de la philosophie. Adulte, il décide de rester près de sa mère sur les lieux de son enfance où il manie les outils, la colle et la peinture dans l’atelier familial.

Façonné, modelé par les femmes de sa vie, Saïd les observe et les évoque non sans douleur et interrogations. De Ruhiya, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici un ouvrage traduit de l'Egyptien, illustré avec bonheur par l'artiste cairote Anwa Mostafa......
L'auteur y raconte son pays , des années 60 au début du XXI ° siècle au sein du quartier de Touloun, dans un Caire où les traditions persistent . Elles ont la vie dure.......
Dans une langue à la fois imagée et lumineuse , ce fils du menuisier Faraj, évoque avec tendresse son quotidien, de sa plus petite enfance , sous les traits de Sayed, jusqu'à ses trente ans ,( d'une manière très originale ), auprès des femmes de sa vie en de courts chapitres bien structurés : Zoubida, Rouheyya, une amie de sa mère, couturière, Karima, Batt sa mère, Iman l'infirmière, Ounsa , Zohra, Rim la gazelle, belle et "princesse de la classe", Rania , la gracieuse étudiante en philosophie comme Sayed, puis la professeure Ibtissam ........
On y rencontre l'amour , la sensualité, jusque dans les vêtements que Rouheyya confectionne , le désir, le rire, la beauté , le plaisir des sens , l'admiration , l'élégance, le rayonnement , le chant , la poésie , l'étude .......ainsi que son épouse Salwa que le narrateur n'a jamais aimée, l'amour reste pour lui, une quête inachevée , n'en disons pas plus........
Façonné , fasciné, modelé, initié, transporté par ces femmes mystérieuses , ces figures féminines en brossant leurs portraits : il les observe et les évoque avec tendresse, douleur et questionnements , cruauté parfois .......dans un quotidien baigné par la religion .
Ce sont elles qui créent son identité d'homme , lui inspirant crainte , amour , admiration ou/et incompréhension .
C'est une heureuse rencontre avec une Égypte baignée par la tradition entre 1975 et 1999 ainsi qu'une ode sensuelle à la liberté à travers l'orient Littéraire .....un roman d'apprentissage, intimiste et tendre , plutôt positif ........
Ce joli livre a reçu le prix du meilleur roman Égyptien en 2014, traduit par Francoise-Neyrod, aux éditions Belleville qui ouvrent des fenêtres sur ......l'ailleurs .......

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J'ai découvert BELLEVILLE éditions dans le cadre de ma formation pour devenir libraire. La présentation qui m'en a été faîte a aiguisé ma curiosité et j'ai aimé la ligne éditoriale de cette maison : « Belleville éditions ouvre des fenêtres sur l'ailleurs. Nos textes ont été dénichés sur place, au fil de rencontres et de voyages. Nos auteurs sont les porte-voix de leur pays. Des trouvailles littéraires à découvrir entre ces pages, également enrichies sur écran. »

Prometteur non ??

J'ai commencé par lire le recueil de nouvelles écrit par Seray SAHINER, LA COIFFURE DE LA MARIEE et j'ai beaucoup aimé. Dernièrement, j'ai lu AUX FEMMES de Hamdi AL-GAZZAR qui m'a plongée dans les ruelles cairotes sur les pas de Sayed et j'ai adoré les portraits de femmes qu'il évoque, vraiment une très belle découverte.

Sayed est un tout jeune garçon qui est le chouchou de ces dames. Fils de menuisier, il a la chance d'aller à l'école, il s'avère être un très bon élève et fait la fierté de sa famille. Enfant, il parcourt les ruelles de son quartier et nous fait rencontrer les femmes qui ont compté dans son apprentissage de la vie. Souvent confident, il recueille parfois les soucis mais aussi les intrigues amoureuses de ces femmes cairotes.A l'adolescence, il nous livre ses premiers émois amoureux, ses rencontres et nous prouve que les femmes qui ont jalonné sa vie conditionnent sa vie d'homme. A la trentaine, lassé des histoires sans lendemain,il se marie à Salwa par convenance et non par amour.

La galerie de portraits de femmes que nous offrent Hamdi AL-GAZZAR démontre l'importance de la figure féminine dans la société et la famille égyptienne. Sayed a grandi à leur contact, il s'est construit à travers elles, ces femmes l'ont façonné et formé pour sa vie future, il les a aimées et à travers ce récit, qui semble être pour une large part autobiographique, Hamdi AL-GAZZAR leur rend hommage. Chaque chapitre est consacré à l'une d'elle, tel de petites nouvelles retraçant leur histoire. Ce qui rend notre lecture plus curieuse à chaque page. Sayed a grandi dans un quartier modeste et familial au pied de la mosquée Ibn Touloun et au fil des années, il nous explique les codes de cette petite communauté.

J'ai retrouvé dans le roman de Hamdi AL-GAZZAR cette ambiance particulière à laquelle j'avais été déjà initiée lors de ma lecture de LA TRILOGIE DU CAIRE du grand Naguib MAHFOUZ .J'ai aimé me perdre à nouveau dans le dédale cairote et retrouver des personnages féminins forts et complexes. le roman de Hamdi AL-GAZZAR se déroule des années 70 à la fin des années 90 et les ouvrages de Naguib MAHFOUZ se déroulent à une tout autre époque. Malgré tout, les similitudes restent grandes dans les us et coutumes sociales et familiales des égyptiens et il est intéressant de s'immerger dans cette société d'avant le printemps arabe pour mieux l'appréhender.

Après deux jolies découvertes d'ouvrages publiés par BELLEVILLE éditions, je me suis dit qu'il était temps de vous faire partager mon enthousiasme et susciter votre intérêt.

AUX FEMMES de Hamdi AL-GAZZAR est un roman intimiste qui m'a vraiment plu par sa forme et son propos.J'ai eu un vrai bonheur de lecture à suivre Sayed et les femmes de sa vie sur une trentaine d'années dans le fourmillement du CAIRE.



MYMY
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Quand j'ai ouvert My Book Box #27 d'août 2018, le livre m'a tout de suite tapée dans l'oeil. Impossible de faire autrement avec une aussi jolie couverture ! Puis le titre m'a séduite. Aux femmes… Ode, sensualité au coeur du Caire populaire. Je ne connaissais pas l'auteur Hamdi Al-Gazzar, mais je me doutais que je ne mettrais pas très longtemps à faire sa connaissance (sept mois, tout est relatif dans la temporalité de la Pile à Lire).

Le thème du mois d'août 2017 est le choeur des femmes (oui, comme le roman de Martin Winckler, il a donné son autorisation). Et j'ai profité d'une tempête pour me plonger dans cette lecture pleine de poésie. Dans cette box, il y avait aussi du thé et des sucreries (qui n'ont duré que le temps de la photo), ainsi qu'une interview de l'auteur dans le magazine. Et c'est ainsi que j'ai découvert que Belleville Editions avait accepté d'éditer une version poche d'Aux femmes rien que pour My Book Box et ses abonnés. C'est un peu la grande classe. Patrick et Mélanie assurent vraiment, en plus d'être des personnes adorables. C'est aussi le moment où je précise que je suis abonnée, qu'il ne s'agit pas d'un partenariat. Ils ne m'ont pas forcée à dire ça. D'ailleurs, dans le cadre d'un partenariat, on ne me force pas dire quoi que ce soit, je n'accepterais pas. Bref, revenons-en à My Book Box et surtout à Aux femmes de Hamdi Al-Gazzar.

Hamdi Al-Gazzar est né en 1970 à Gizeh, près du Caire. il étudie la philosophie et devient écrivain, journaliste et scripte pour la télévision. Il dirige le département de recherches pour la chaîne culturelle égyptienne et a participé au projet Beirut 39, recensant les plus grands auteurs arabes contemporains. Son premier roman, Magie noire, obtient le prix de la Fondation Sawiris en 2006 ; en 2014, Aux femmes est élu meilleur roman égyptien de l'année. J'avoue que je ne connaissais pas la littérature égyptienne et ce roman allait me permettre de mettre un petit pas dedans. Et commencer par un roman élu meilleur roman égyptien me semblait plutôt bien.

Aux femmes est un roman relativement court – un tout petit plus de 200 pages – et chacun des chapitres porte le nom d'une femme que Sayed a croisée, aimée, sur laquelle il a fantasmé… Des femmes qui ont juste traversé un instant de son histoire ou qui ont aidé à la construire. Comme sa mère, Batta. A travers ce roman, on découvre l'Egypte des années soixante, puis on grandit avec Fayed. On découvre dans son livre des femmes libres, d'autres engoncées dans la religion ou bridées par le poids du patriarcat. L'exemple de Batta qui se prend une claque lorsqu'elle sort en chemise de nuit jusqu'à la boutique de son mari quand on lui dit qu'il est peut-être mort. Une femme qui ne s'interpose pas quand son enfant est battu par son père.

Vous vous en douterez, cette lecture n'a pas été une promenade sur un long fleuve tranquille. J'ai eu de la peine, j'ai ressenti de la colère. mais j'ai aussi souri quand Sayed imagine aimer toutes les filles qu'il croise, en concluant parfois qu'elles ne sont pas faites pour lui – ce qu'on aurait pu lui dire s'il nous l'avait demandé.

La langue est belle, poétique. Vous pourrez d'ailleurs en découvrir un extrait dans le mardi sur son 31 qui lui était consacré. Je n'ai pas eu de coup de coeur, ni de choeur, mais j'ai aimé ce roman, qui est comme une petite bulle de douceur littéraire. Encore bravo à Patrick et Mélanie pour ces jolies sélections pointues.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Nous sommes en plein coeur du Caire de 1975 à 1999 et C'est agréable de suivre le personnage Sayed qui nous raconte les femmes qu'il a connu de l'enfance jusqu'à ses 30 ans. On ressent son amour pour ses femmes qui l'ont guidé et ont fait de lui un professeur de philosophie
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Aux femmes est très justement sous-titré « une ode sensuelle au coeur du Caire populaire ». L'auteur nous raconte l'histoire de Sayed, de ses premiers pas à l'école, jusqu'à ses trente ans lorsqu'il atteint son idéal d'homme accompli et cultivé.
Dans ce roman d'apprentissage, l'auteur nous dresse le portrait de ce jeune homme qui n'a jamais quitté l'atelier de menuiserie familial, et qui, peu de temps après son mariage, dresse une sorte de bilan de sa vie au travers des femmes qui l'ont jalonnée.
Le récit est ainsi décomposé en vingt chapitres tous consacrés à une femme différente. Il y a au commencement Rouheyya, une amie de sa mère qui l'enveloppe de sensualité jusque dans les vêtements qu'elle lui confectionne alors qu'il n'a que six ans. Outre Batta, sa mère, une femme dure et sévère qu'il craint, Sayed évoque toutes ces femmes pour qui il a éprouvé de l'affection, de l'amitié, de l'attirance, voire du désir. Il y a Ounsa, la fille de joie que son père fréquente parfois. Il y a Rim, une camarade de classe de mathématique. Il y a Maria, l'étudiante américaine de passage au Caire. Il y a Ophélie, une enseignante à l'université qu'il courtise de façon imaginaire. Il y a Hafsa, une étudiante radicale qui finira par quitter l'université. Il y a enfin Salwa, la femme qu'il épousera mais qu'il ne parvient pas à aimer.
Ce récit est une quête. Celle d'un homme vivant dans un milieu masculin et pourtant très influencé par les femmes. Les petits morceaux de vie du narrateur, mis bout à bout, dressent le portrait d'un homme sensible et attentif à son environnement. Ce roman d'une grande poésie est une vraie perle.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"L'amour n'a pas d'intention.
L'amour lui- même est l'intention.
L'amour existe sans intention,
Il siège sur le trône , comme dieu et déesse.
Je lui dis: "Le désir me consume. "
Je lui dis: "Si tu languissais après moi,
Je ferais taire mon doute. "
Amère est ton absence pour moi.
Pourquoi la séduction, la coquetterie ,
Alors que l'amour est là, toujours ?
Sur le chemin, j'ai rencontré la laideur.
J'ai vu la beauté.
J'ai enduré haine et détestation.
Autant que j'ai été comblé d'amour.
Je tourne le dos au mur et au temple.
Les pleurs de l'univers m'épuisent.
Quand viendra-t-elle ?
À quand l'union dans l'amour ? ......"

Ne pose pas de questions. ....."
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Devant moi, Rim apparaît tout en restant cachée : elle m'est visible par l'attrait qu'exerce son corps gracile, elle reste impénétrable à cause de sa délicatesse, de sa modestie.
Je ne vois qu'elle. Je monte derrière elle, les pieds sur le basalte noir, les yeux sur elle. Elle monte devant moi, je n'y tiens plus, je fais deux grandes enjambées et me voici à ses côtés ; je la regarde, je lui souris, sans dire un mot. Elle se tourne vers moi : "Bonjour Sayed." Je contemple son visage, souriant, empli de joie, et je sens en moi de quoi combler mon âme. (p.110)
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Le désir dans un corps, comme on le sait, est comme ce serpent aux belles couleurs qui rode dans la chambre: il se dissimule, il se cache parmi les meubles et les objets, il disparaît à la vue, mais il progresse, il avance toujours. En est-on conscient?
Le désir est séduisant, c’est un serpent aux milles couleurs qui étincelle, qui se déplace avec lenteur, et s’approche; on veut l’attirer, on tend vers lui une main innocente, on caresse son corps, ses cheveux, sa tête; on est grisé, le plaisir nous prend, on n’est plus sois-même, avec lui on se perd dans la volupté, pour une seconde, quelques minutes. Et puis la volupté n’est plus, on souffre, on est meurtri. Quand on approche sa bouche, il mord. Il mord cruellement, crache son venin. Le désir ne connaît pas ce que l’on nomme amour.
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J'essaie de prendre sa main, elle ne la retire pas ; elle me la laisse ; un long moment ses doigts s'attardent sur ma main, je suis parcouru d'un frisson délicieux, vivifiant ; je ferme les yeux un instant, je les ouvre : ma main est vide, je suis seul. (p.110-111)
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Ce qui est important ce soir, c'est que je laisse la géométrie dans l'espace, et me consacre à la littérature ; pour la première fois de ma vie, j'écris une lettre, une lettre d'amour pleine de tendresse, touchante ; elle est pour Rim. (p.106)
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Vidéo de Hamdy El-Gazzar
La chronique de Gérard Collard - Aux femmes
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