Quand j'ai ouvert My Book Box #27 d'août 2018, le livre m'a tout de suite tapée dans l'oeil. Impossible de faire autrement avec une aussi jolie couverture ! Puis le titre m'a séduite.
Aux femmes… Ode, sensualité au coeur du Caire populaire. Je ne connaissais pas l'auteur Hamdi Al-Gazzar, mais je me doutais que je ne mettrais pas très longtemps à faire sa connaissance (sept mois, tout est relatif dans la temporalité de la Pile à Lire).
Le thème du mois d'août 2017 est
le choeur des femmes (oui, comme le roman de
Martin Winckler, il a donné son autorisation). Et j'ai profité d'une tempête pour me plonger dans cette lecture pleine de poésie. Dans cette box, il y avait aussi du thé et des sucreries (qui n'ont duré que le temps de la photo), ainsi qu'une interview de l'auteur dans le magazine. Et c'est ainsi que j'ai découvert que Belleville Editions avait accepté d'éditer une version poche d'
Aux femmes rien que pour My Book Box et ses abonnés. C'est un peu la grande classe. Patrick et Mélanie assurent vraiment, en plus d'être des personnes adorables. C'est aussi le moment où je précise que je suis abonnée, qu'il ne s'agit pas d'un partenariat. Ils ne m'ont pas forcée à dire ça. D'ailleurs, dans le cadre d'un partenariat, on ne me force pas dire quoi que ce soit, je n'accepterais pas. Bref, revenons-en à My Book Box et surtout à
Aux femmes de Hamdi Al-Gazzar.
Hamdi Al-Gazzar est né en 1970 à Gizeh, près du Caire. il étudie la philosophie et devient écrivain, journaliste et scripte pour la télévision. Il dirige le département de recherches pour la chaîne culturelle égyptienne et a participé au projet Beirut 39, recensant les plus grands auteurs arabes contemporains. Son premier roman, Magie noire, obtient le prix de la Fondation Sawiris en 2006 ; en 2014,
Aux femmes est élu meilleur roman égyptien de l'année. J'avoue que je ne connaissais pas la littérature égyptienne et ce roman allait me permettre de mettre un petit pas dedans. Et commencer par un roman élu meilleur roman égyptien me semblait plutôt bien.
Aux femmes est un roman relativement court – un tout petit plus de 200 pages – et chacun des chapitres porte le nom d'une femme que Sayed a croisée, aimée, sur laquelle il a fantasmé… Des femmes qui ont juste traversé un instant de son histoire ou qui ont aidé à la construire. Comme sa mère, Batta. A travers ce roman, on découvre l'Egypte des années soixante, puis on grandit avec Fayed. On découvre dans son livre des femmes libres, d'autres engoncées dans la religion ou bridées par le poids du patriarcat. L'exemple de Batta qui se prend une claque lorsqu'elle sort en chemise de nuit jusqu'à la boutique de son mari quand on lui dit qu'il est peut-être mort. Une femme qui ne s'interpose pas quand son enfant est battu par son père.
Vous vous en douterez, cette lecture n'a pas été une promenade sur un long fleuve tranquille. J'ai eu de la peine, j'ai ressenti de la colère. mais j'ai aussi souri quand Sayed imagine aimer toutes les filles qu'il croise, en concluant parfois qu'elles ne sont pas faites pour lui – ce qu'on aurait pu lui dire s'il nous l'avait demandé.
La langue est belle, poétique. Vous pourrez d'ailleurs en découvrir un extrait dans le mardi sur son 31 qui lui était consacré. Je n'ai pas eu de coup de coeur, ni de choeur, mais j'ai aimé ce roman, qui est comme une petite bulle de douceur littéraire. Encore bravo à Patrick et Mélanie pour ces jolies sélections pointues.
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