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sur 721 notes
Franck Parish est un policier brillant, mais ingérable, alcoolique, obstiné, cynique, amer, il a un coeur de pierre mais il a un coeur tout de même. Et c'est ce coeur qui le pousse à continuer à examiner les recoins les plus sombres de l'âme humaine pour en extraire toute la noirceur.
Une fois de plus il se retrouve englué dans une véritable plongée dans le morbide, le noir absolu, une descente dans l'abîme de l'humanité. Il va chercher à exorciser tous les fantômes qui rôdent autour de lui, toutes les victimes qu'il n'a pas pu sauver.

R. J. Ellory, comme de coutume irrigue en profondeur la narration d'interrogations d'ordre moral et éthique. le nouveau maître du polar anglo-saxon nous gratifie en bonus d'un peu de l'histoire de la mafia new-yorkaise dans les années quatre-vingts et de la corruption de la police ; construisant un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un astucieux jeu de miroirs.

Même si on retrouve dans ce récit un certain nombre de ficelles propres au polar, ce qui impressionne c'est la manière dont Ellory s'empare de ses personnages pour nous immerger dans leur psyché.


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- Et pour Monsieur ce sera ?
- Un Ellory bien serré, merci...
- Plat du jour : Seul le Silence, qu'est-ce qu'on dit à madame la chance ?
- On lui dit déjà goûté...
- Hum, peut-être qu'un labyrinthique Les Anonymes aiderait à faire passer la pilule...
- M'étonnerait, m'en suis déjà gavé...
- Re-hum, à client délicat, plat exceptionnel. le chef vient d'ajouter à sa carte Les Anges...
- Nooooooon ! Nabilla ne passera pas par moi !
- ...de New York ?
- Ouuuuuuui !Toutes mes confuses, il m'est venu d'un coup d'un seul des images de grosses lèvres décérébrées.
A emporter pour une personne finalement. En vous remerciant....

Un Ellory qui ne tape pas dans le festin de roi ce coup-ci mais qui rassasie quand même quelques temps. C'est vous qui voyez...

Frank Parrish est un flic tenace mais ingérable. Aussi, lorsque sa direction lui intime l'ordre de consulter un psy tout en lâchant une affaire de meurtre adolescent qui pourrait bien s'avérer être la signature caractéristique d'un tueur en série, il obtempère à reculons pour le premier tout en persistant à enquêter au risque de se faire lourder sans préavis.

Ceux qui connaissent Ellory connaissent son mode opératoire. L'auteur ne fait jamais dans la démonstration facile et outrancière. Non, sa marque de fabrique, des ressorts psychologiques qu'il développe tout au long du roman, faisant ainsi la joie des petits et des grands. Les Anges de New York n'échappe pas à la règle. Là où le bât blesse, ces sont ces poncifs récurrents accolés au boulot d'inspecteur du NouilleOrquePeaulisseDappartement.
Parrish est divorcé, quelle surprise.
Parrish entretient donc des rapports délicats avec sa progéniture qu'il couve plus que de raison, tu m'étonnes.
Puis bien sûr, l'incontournable sans lequel un flic ne serait pas un flic digne de ce nom, Parrish biberonne comme un Ruskov ! Pour faire preuve d'originalité, il aurait pu, à ses heures perdues, enquiller les puzzles de 10000 pièces les yeux bandés les mains dans le dos, se prendre pour la réincarnation survoltée d'un Claude François ricain, pratiquer sous le manteau le lancer de nains sur terrain miné...Non , Parrish picole, le lecteur blasé fait contre mauvaise fortune bon coeur, c'est ainsi...

Autre déception notoire, cet épisode de règlement de compte post-mortem prometteur avec son paternel, alors figure emblématique de la maison poulaga. Une histoire dans l'histoire qui promettait pour finalement se retrouver réglée en deux-trois consultations bien senties. Chapeau bas à la psy, dommage pour le lecteur...

Pour finir, Ellory fait ici preuve de facilité, tant dans l'évolution narrative que dans le twist final. Les preuves s'accumulent un peu trop aisément, la déduction pure est ici placée sous l'éteignoir. le récit déroule sans véritablement surprendre. le chemin apparaît tristement balisé...dixit le petit poucet...

Bref, si l'on excepte ces "quelques" mesquins bémols, Ellory et son écriture maîtrisée suffisent à faire passer un agréable moment à tous ceux n'étant pas à la recherche du thriller incontournable. Il faut dire que dans la catégorie, le bonhomme avait déjà donné...
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Les meurtres multiples et l'enquête qui s'ensuit ? Non pas un prétexte mais sans aucun doute une enquête type, une démonstration des habitudes, qualités et travers de Franck Parish personnage très intéressant à analyser, l'auteur saura nous en convaincre.
On assiste d'abord à une scène de meurtre/suicide que notre inspecteur ne peut empêcher, malgré sa bonne volonté, puis l'on comprend qu'il s'entretient régulièrement avec une psychologue, non par choix, mais en raison d'un bug quelque part dans sa vie professionnelle, c'est bien difficile d'être flic après Papa, tué dans l'exercice de ses fonction, auréolé, véritable légende qui, appartenant aux « anges de New York », légendaire regroupement de policiers intrépides qui luttèrent contre le crime organisé. La vie sentimentale de Franck n'est pas plus reluisante, divorcé, continuant à voir ses enfants et entretenant une relation plutôt conflictuelle avec sa fille, voyant rarement son fils, sans ami, un cas bien intéressant à étudier. Franck Parish, l'insoumis, prêt à employer des méthodes contre l'avis de ses supérieurs, et contre lui-même pour mener à bien son investigation.

Voici donc tout l'intérêt de ce roman : itinéraire d'un personnage, évolution notable en cours de roman, deuil d'une jeunesse pas toute rose, solitude, entêtement, acceptation de certains faits.

Les meurtres ? Rien d'extraordinaire pour un lecteur de thrillers : meurtres multiples, recherche d'un hypothétique serial killer, horreur de crimes sanglants, torture, investigation, le train-train de l'inspecteur Lambda, sauf que comme dans tout bon policier, on s'apercevra qu'il n'est pas si Lambda que ça et se montre bien intuitif et téméraire.

J'ai moins apprécié ce roman de RJ Ellory, préférant largement vendetta. Toutefois j'apprécie beaucoup sa plume et sa façon de raconter en plaçant au coeur de l'histoire d'une organisation, dans ce récit, la corruption de la police et la toute-puissance de la mafia, un personnage témoin comme il le fait dans Vendetta.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Être flic à New York quand on est le fils d'une légende de la police est un lourd héritage que Frank Parish porte dans la douleur. Il a raté son mariage, entretient des rapports conflictuels avec ses enfants et n'est qu'à un pas du renvoi tant ses excès, son alcoolisme et son refus de l'autorité l'ont conduit au bord du gouffre. Pourtant, Frank est un bon flic, pugnace, obstiné, jusqu'au-boutiste et doté d'un flair infaillible. Depuis la mort de son coéquipier, on lui a retiré son permis de conduire et une partie de son salaire et on l'oblige à suivre une thérapie. Mais cela ne l'empêche pas de s'investir à fond dans sa dernière enquête : le meurtre par strangulation d'une adolescente de seize ans.

Rien d'exceptionnel dans ce polar de R.J. Ellory qui aligne les stéréotypes du genre :
- Un flic borderline, désabusé, alcoolique, qui cumule les problèmes (avec sa hiérarchie, ses enfants, son ex-femme) et entretient une liaison avec une prostituée
- Une chasse au tueur en série…
Rien d'exceptionnel non plus dans le style (linéaire) ni dans la construction (alternance entre l'enquête et les séances du flic chez la psychologue de la police), ni dans l'intrigue (les dites séances se passent étonnamment bien et le policier se livre avec facilité sur des évènements qu'il avait tus depuis presque vingt ans, l'enquête est lente mais les indices abondent)
Et pourtant, ça marche ! Ellory connait la recette et on se laisse prendre à son jeu. Il nous emmène dans les bas-fonds de New York, nous entraîne dans le monde des snuff-movies, de la drogue, des ados à la dérive, de la déchéance humaine et dresse un portrait peu flatteur de la corruption au sein de la police new yorkaise. On finit par s'attacher à ce flic parfois exaspérant et on se laisse porter ses maladresses, ses blessures intimes et son besoin féroce de rendre justice aux victimes.
Un polar à l'ancienne qui se lit bien.
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Abasourdie par autant d'originalité, ébaubie par la créativité débordante des anges New-yorkais, j'ai cessé de suer, de souquer en plein milieu de la page 268.
Face à moi, un océan de poncifs se profilait. Derrière moi, des vagues de clichés clapotaient gentiment. J'ai sabordé le navire.

Dans la construction même du thriller, le déjà vu m'éblouissait.
Bien alignés dans l'aimable alternance d'un écrivain ou fainéant ou en panne d'inspiration, les chapitres se succédaient sans surprise entre rendez-vous obligés avec une psychologue pour flics pas en odeur de sainteté (psychologue mono maniaque quant au papa du patient rétif) et une énième enquête sur vilain tueur en série s'en prenant non à d'acariâtres grands-mères mais à de charmantes jeunes filles qui méritaient un sort plus enviable.

Evidemment, Parrish est divorcé.
Forcément, la dive bouteille ne cesse de lui faire de l'oeil. le pauvre garçon n'a même plus de permis de conduire (mais a toujours ses enfants) et traine une batterie de casseroles qui ravirait une brigade d'un grand restaurant. Voire de deux ou trois.

Et le vrai faux loser dégoutte d'empathie envers les victimes au point de poisser les pages. Son petit coeur fait tendrement boum boum. Ce qui fait bonne mesure avec son agressivité aussi gratuite qu'inutile dans les passionnants échanges psychothérapiques qui ne feront pas date dans la profession.

Bref, à la 268eme page, plutôt que de me pendre à l'une des grosses ficelles qui pendouillaient çà et là, j'ai jugé plus sage de conserver mon goût pour les romans policiers (ou non), dès lors qu'ils ne se bornent pas à passer mille fois sur des sentiers battus et rebattus (les pauvres).
Peut-être suis-je passée à côté d'un chef d'oeuvre de la production de masse? Peut-être dois-je battre ma coulpe (la pauvre aussi)?
En attendant, je vais battre mes tapis avant de choisir une nouvelle lecture.
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Voyage à New York dans les pas d'un auteur britannique qui connaît comme le fond de sa poche, les dépôts d'ordure, les squats miteux, et les ruelles glauques de la grosse pomme, le circuit noir en somme, et Ellory nous en fait faire un petit bout dans chacun de ses romans, du moins ceux que j'ai lus.

Dès les premières pages, on patauge dans des litres d'hémoglobine avec Franck Parrish, inspecteur à la criminelle, couvert de vomi, avec une gueule de bois carabinée qui n'arrive pas à sauver de la mort un couple de toxicomanes embarqué dans une dérive suicidaire.

On comprend vite que le récit va nous emmener assez loin dans l'horreur, mais cette savante préparation dramatique patine dans une tonne de clichés . C'est peut-être un peu trop que Franck Parrish soit irlandais, fils d'un flic pourri, ivre mort quasiment tous les jours, très perturbé, divorcé, en conflit avec sa hiérarchie et sa famille, loup solitaire en psychothérapie obligatoire, avec une petite amie prostituée...on a déjà vu ça quelque part, le personnage qui porte sur ses épaules toute la misère du monde et un ego surdimensionné de mec convaincu qu'il a forcément raison contre tous, une espèce de génie méconnu, qui envoie paître tout le monde dans des termes peu académiques et qui méprise les règlements.

Bref je ne retrouvais pas dans ce personnage ce qui m'avait plu dans " Seul le silence" et " les Assassins". Mais je n'ai pas voulu m'arrêter aux apparences, allons donc plus loin !

Deux époques se percutent dans le récit, le passé à travers Franck Parrish, et l'histoire de son père, c'est l'histoire de la corruption de la police dans une ville aux mains de la mafia qui revient dans la psychothérapie, car il faut bien " tuer le père" pour avancer. On se rappelle que New York n'a pas toujours été une destination de rêve et que le Bronx, c'était finalement partout avec la complicité d'une police corrompue qui arrêtait le menu fretin, mais laissait les parrains de la mafia faire la loi...

Le présent c'est l'enquête minutieuse, avec un équipier rigoureux sur les traces d'un tueur en série qui s'en prend à des adolescentes de milieux défavorisés au profit de l'industrie du porno. On assiste alors à une métamorphose de Franck, rusé renard avec les petits délinquants pour leur soutirer des infos, infiniment respectueux des victimes et de leurs proches, terrifiant de duplicité lors des interrogatoires, mais prêt à se libérer des carcans règlementaires pour mettre le coupable en prison. Un policier de génie qui ne joue pas trop collectif, dans un homme fracassé .

On se laisse embarquer dans cette enquête, contaminé par l'obsession de savoir, il sait ménager la tension cet auteur, en entrelaçant des récits, qui détournent digressent en distillant le doute, en prise directe avec le cerveau de Franck.

Je ne vous en dis pas plus.....prêts pour le circuit noir ? c'est plein de clichés peut-être, mais c'est une bonne enquête pas décevante construite avec beaucoup de précision, dont l'issue vous surprendra sans aucun doute.
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Et voici la nouveauté tant attendue, Les Anges de New York que je guettais avec impatience, aussitôt lu, savouré, dévoré, et… apprécié ! Dans ce quatrième polar, publié comme toujours chez Sonatine, R.J Ellory nous livre un thriller au suspense haletant mais aussi le portrait déchirant d'un homme en quête de justice et de rédemption.

Sur une trame classique, Ellory y déploie à la perfection sa marque de fabrique, à savoir le déroulement de plusieurs histoires et époques en parallèle. L'intrigue principale s'ouvre sur le meurtre d'une adolescente. L'affaire est confiée à l'inspecteur Frank Parrish, lequel est mal en point, et pour cause : il ne se remet pas de la mort de son partenaire (laquelle ne sera racontée qu'à la toute fin du livre), a du mal à gérer son divorce, sa relation avec son ex-femme, ses deux enfants et trouve refuge auprès d'une prostituée avec laquelle il entretient des relations privilégiées. Naviguant entre déprime et alcool, il se rend contraint et forcé à des rendez-vous avec une psychothérapeute, car il est régulièrement en conflit avec sa hiérarchie qui le rappelle à l'ordre... Ellory réussit le tour de force d'échapper aux clichés, car son flic fatigué est avant tout attachant, avec ses failles, ses coups de gueule, et surtout son acharnement à résoudre l'enquête, laquelle va l'emmener sur les traces inattendues d'un serial-killer d'adolescentes orphelines…

Comme à son habitude, l'auteur dresse un portrait fouillé et complexe de ses personnages entre ombre et lumière car derrière Parrish se cache le modèle de son père (ancien flic légendaire mais ripou, mort assassiné) prétexte à dépeindre en toile de fond la corruption de la police de New York. Un livre parfaitement maîtrisé, un grand plaisir de lecture.
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Nous avons dans ce roman , publié initialement en 2010 sous le titre original de "Saints of New York" , deux récits entrecroisés : l' un concernant la traque d' un tueur en série d' adolescentes par l' inspecteur John Parrish , l' autre consacrée à l' évocation de son passé familial auprès d' une psychothérapeute. Toujours sur le fil du rasoir, John Parrish représente l' archétype de l' enquêteur rencontré dans bon nombre de romans policiers : tourmenté, alcoolique, accumulant échecs personnels ainsi que conflits avec sa hiérarchie. Nous le suivons alors qu' il va se consacrer avec l' obstination d' un Pittbull à sa dernière affaire avant de raccrocher. J' ai passé un bon moment avec ce roman -- que l' on sent très documenté-- à me plonger dans cette enquête réaliste et minutieuse, sans réelle surprise toutefois quant à son dénouement.
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Décidemment, pour moi, Ellory est le meilleur auteur de polar. Et pour vous ? D'un sujet déjà exploité : jeunes filles assassinées et droguées, un inspecteur recherche le meurtrier. Mais l'auteur, à sa façon de nous y emmener, est unique. On y apprend des choses sur la police et le système à New-York, de la psychologie, sa vie de famille. de plus, cela fait du bien d'avoir un polar en ordre chronologique. J'avoue être un peu lassée de cette mode avec l'alternance de chapitres avec deux époques. du très bon polar.

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« Bon Dieu, il ne comprenait rien lui-même ! Parfois il fallait une bouteille de Bushmills pour le mettre au lit. Honnêtement qu'il fasse nuit ou jour, tout ce qu'il voyait, c'étaient les morts. Parfois les femmes. Et les adolescentes, des filles comme Rebecca. Toutes parties, bousillées comme pas possible. »
Il y a des livres qui prennent le temps de s'installer, et qui ne s'apprivoisent pas dès les premières phrases. Il y en a d'autres, au contraire, qui telle une pince invisible vous accroche dès les premières lignes et qui ne vous lâchent plus une semelle. Les anges de New York est de cette seconde catégorie : une fois dedans, plus moyen de vous en échapper ; la nuit, le jour, la brosse à dent ou la casserole à la main, le livre dans l'autre, devant un distributeur de tickets de cinéma ….
Le premier chapitre s'ouvre sur une scène qui ne vous laissera aucun répit. Dans son style bien à lui, avec son langage de flic aguerri, vous voilà scotché, et embarqué avec Parrish pour un voyage au coeur d'une institution new yorkaise aux 4 lettres légendaires bien connue des amateurs de séries américaines. Oui, mais sauf que là, ce n'est pas du cinéma, c'est du brut de décoffrage, pas question de flic bien propre sur lui, un peu trop lisse, et à la trop belle gueule.
Parrish, c'est autre chose. C'est plutôt le looser de service, largement penché sur la boisson, privé de permis de conduite, sous le coup d'une exclusion de la police, il a perdu en route un de ses hommes. Rien ne va, ni dans son travail, ni dans sa famille. de ce côté-là aussi, il traine quelques casseroles, a ses zones sombres, l'ombre d'un père lui aussi flic, deux enfants avec lesquels il est en conflit, une ex-femme. le passé le hante, il a mal au père.
C'est avec un homme accablé, rongé par la haine et l'alcool, un homme au bord du précipice, un coriace, un dur, un type qui aura bien du mal à fendre l'armure, que nous cheminons. Un type douloureux, un looser, un raté, qui foire tout ce qu'il touche.
« Bon sang, vous me connaissez ! Je dépose un fardeau plein de merde et j'en ramasse immédiatement un autre. »
A première vue, rien de bien excitant… et pourtant… Il est attachant, Parrish. Combien de fois, j'ai eu envie de lui donner du jus de fruit, à la place de son breuvage obscure .Parrish est un flic droit, investi dans sa mission. Quand les cadavres de jeunes filles s'amoncellent, il ne renonce pas, il cherche, veut savoir, réfléchit. D'accord, parfois il dépasse la ligne jaune, mais c'est toujours pour la bonne cause.
« Que même quand les gens font les choses de la mauvaise manière, ils peuvent les faire pour de bonnes raisons. »
Flanqué d'un adjoint, Raddick, chargé de le surveiller, et avec lequel il aura quelques démêles, il va" aller au charbon", comme on dit. Il veut en avoir le coeur net. Il est un père au fond de lui. Raté peut-être, mais pas un salaud. Il y a des choses avec lesquelles on ne badine pas.
Parrish, c'est l'homme, le faux dur, le petit garçon, qui quand il vient de morfler au boulot, accourt chez Eve, la pute de service, mais avant tout la confidente, et l'épaule tendre et désintéressée.
Parrish c'est le type au pied du mur, sommé d'aller déballer ses affaires, chaque jour, chez une psy qui ne va pas le ménager. La renaissance est à ce prix. Pour avancer, et pour rester flic, il va lui falloir faire la paix avec lui, solder ses comptes avec ce père dont l'image publique est si différente de celle qu'en a le fils. Il va lui falloir remette tout à plat avec l'aide de Marie dans le rôle de fouilleuse d'âme.
Parrish, c'est tout cela à la fois. C'est pour cela qu'on s'y attache si vite, et qu'on ne réfléchit pas avant de partir avec lui. On ne sait pas très bien, où l'on va, mais on y va. On ne sait pas très bien comment l'on va en sortir, on ne sait pas très bien sur quel tordu on va tomber, mais on y va, les yeux fermés.
R.J Ellory signe là un bien bel ouvrage, il y a du rythme, de l'humour, des cadavres, de la vie. Ses personnages sont fouillés. C'est jusqu'au trognon, qu'il va creuser. Cela décoiffe, on ne s'embarrasse pas avec la sémantique, une pute est une pute.
Choisissez bien votre moment pour le lire, couper le téléphone au besoin, faites l'ours dans la tanière, laissez vos comptes, votre repassage….de toute façon, vous n'aurez pas d'autre choix.
Je remercie infiniment Fabienne Reichenbach des éditions Sonatine (dont les parutions ne m'ont jamais déçue) qui a u la gentillesse de m'envoyer ce livre pour mon plus grand bonheur. C'est là mon premier coup de coeur littéraire de l'année.



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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