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3,71

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La dernière fois que j'avais entrepris de lire Ellroy remonte au temps du Dalhia noir et de la mort d'Elizabeth Short. Je remonte encore plus le temps, un temps où Betty Short ne s'était pas encore installé à L.A., le temps pour moi d'avoir le courage d'ouvrir les 830 pages de cet ouvrage.

La bouteille de bourbon à portée de main, toujours en avoir eu pour les coups durs, ou les coups de poings, je plonge dans l'univers de L.A. le 6 décembre 1941. Glenn Miller et son orchestre swingue l'insouciance. Cette nuit-là, 4 japonais sont retrouvés morts, façon seppuku. Mais tout le monde va vite oublier cette affaire. Qui se soucie de 4 Japs morts alors que le lendemain, les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon suite à l'attaque de Pearl-Harbour. C'est donc dans ce contexte géopolitique que ma virée nocturne me balance en pleine face ses morts et ses peurs.

L'orchestre de Glenn Miller joue Perfidia. A la tombée de la nuit, le blak-out total. L'obscurité pure, les lumières s'éteignent, le monde scrute le rivage, il parait que les sous-marins japonais sont là. Paranoïa. La sueur dégouline avec son odeur aigre de peur. Les coups valsent comme sur un immense ring de boxe. L.A. se dévoile sous cette ambiance sombre et délétère. J'y vois violence, racisme, magouille. Tout le monde est abject, corrompu, flics et voyous en même temps. le monde n'est pas beau à voir, même si la musique adoucit les moeurs, les moeurs eux se déchainent de toujours plus de violence.

James Ellroy est ce formidable conteur qui captive par la frénésie de sa plume. Il ne fait pas dans la dentelle, ne brosse pas ses compatriotes dans le sens du poil. Il est violent, autant déroutant qu'envoutant. Il ne se passe moins d'un mois entre la première et la dernière page, le temps file, et les pages aussi. le roman ne se lâche plus, une fois immiscé dans ce monde. L'auteur doit-il faire plus court ? Peu importe, je ne me pose même plus la question, parce que je sais qu'au fond de moi, je prends du plaisir à presque chaque page. « Perfidia » est le premier volet de sa nouvelle tétralogie californienne, mais aurais-je le cran de le poursuivre. Je n'en suis pas aussi sûr, bien que je n'ai rien à redire à sa plume, à son histoire, à son L.A. Mais à mon âge, mon temps est compté. L'auteur n'a que ça à écrire, moi j'ai aussi d'autres pavés à lire. Mais une chose est tout aussi sûre, un tel roman est difficile à lâcher, il éprouve, il emplit les journées, les nuits, les temps morts, il éreinte même, mais il reste en mémoire. Et maintenant, que j'ai redécouvert la plume d'Ellroy, que j'ai erré dans la nuit entre les Japs, les Chinetoques et les Bamboulas de L.A., il est temps que je tourne la dernière page, et passe à d'autres aventures. le ciel est gris, California Dreamin'.
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Perfidia nous conte par le menu une dizaine de jours de décembre 1941 à Los Angeles. Qui dit décembre, dit Pearl Harbor : et justement, le roman nous mène à la suite de cet évènement, nous décrivant d'abord extrêmement précisément les conséquences de l'attaque sur la Cité des Anges (couvre-feu, black-out à partir d'une certaine heure, population en ébullition, recrutements, explosion du racisme anti-nippon…), tout en nous mettant face à la découverte d'une famille japonaise retrouvée morte, la veille, dans des conditions mystérieuses.

Lorsque l'on débute ce deuxième quatuor de Los Angeles, et que l'on a lu, comme moi, en partie, le premier quatuor, ainsi que d'autres oeuvres de James Ellroy, l'on n'est pas du tout dépaysé. En effet, la profusion des personnages, nombreux à être connus du lecteur s'il a en tête la série romanesque qui précède, nous arrive en pleine figure dès les premières pages, pour mieux ensuite se stabiliser et ne laisser, finalement, la parole, qu'à quatre d'entre eux, par l'intermédiaire d'alternances narratives : Dudley Smith, flic de la LAPD aux moeurs douteuses, à qui l'enquête est confiée ; Kay Lake, concubine au passé trouble d'un autre flic, Lee Blanchard, qui va être mêlée à une enquête qui, elle, traque les communistes dans les milieux bourgeois ; enquêtes dont le responsable est le capitaine Parker, flic ambitieux, prêt à tout pour gravir les échelons de la police de la ville, en proie au démon de l'alcoolisme ; Hideo Ashida, jeune criminologue qui commence à se faire une belle réputation au sein de la police grâce à ses nombreuses qualités d'enquêteur, et qui va, de son propre chef, mener sa propre enquête pour connaître le fin mot de l'histoire.

A travers eux nous est racontée, par l'intermédiaire d'une ambiance noire, troublante, tortueuse, parfois étouffante, entre précision historique et ressorts types du polar, comment Los Angeles, bercée par la corruption au sein de sa police, et par le désir de trouver un parfait bouc émissaire pour faire de ces morts nippones un symbole, quitte à travestir la réalité, s'enfonce avec ses habitants dans la guerre, même si par procuration malgré la « proximité » du lieu de l'attaque du 7 décembre. Elle devient ainsi, au même titre que sa population, une entité monstrueuse, à la fois répugnante et fascinante – le regard d'Hideo sur ce qui s'y passe est assez caractéristique justement -, capable des pires méfaits contre l'ennemi intérieur, les japonais qui y vivent, même lorsque cet ennemi n'en a que le nom, méfaits ayant lieu au nom d'un patriotisme poussé dans ses retranchements les plus tordus tout au long du récit.

Roman qui aurait donc eu, normalement, tout pour me plaire, autant quant à son intrigue que quant à sa narration… mais finalement, je suis restée sur ma faim : j'ai bien lu un Ellroy, certes, or je commence à m'en lasser, indéniablement. Les récits se suivent, et se ressemblent, malheureusement, un peu trop – mais je ne dénie pas leurs grandes qualités pour autant -. Peut-être continuerai-je ce deuxième quatuor, mais pas dans l'immédiat…
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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"Perfidia", l'ouverture du second quatuor de L.A., qui signe le retour du Dog.

La singularité de ce roman, c'est sa trame de fond historique, passionnante à mon sens, cette fin d'année 1941, marquée par l'attaque de Pearl Habor. Un traumatisme pour le peuple américain. S'ouvre alors une période de patriotisme exacerbé et d'anti-japonisme primaire. D'hystérie xénophobe.

James Ellroy nous revient avec son style si caractéristique : des phrases en rafale, une écriture cadencée et habitée. Ce nouvel opus s'appuie sur les thèmes classiques de l'auteur : violence, corruption, égoïsme, manipulation, perversion, absence totale de moralité. Des personnages qui passent régulièrement de la légalité à l'illégalité, quel que soit leur statut. Les flics en particulier, généralement brutaux, sont souvent plus soucieux de leurs intérêts que de la vérité ou de la justice. Bref, un univers effarant, composé d'individus sans états d'âmes, dont certains voient dans cette période troublée une véritable opportunité pour faire du profit, au travers de projets assez abjects.

"Perfidia", c'est un récit fleuve, donc forcément avec quelques longueurs, mais aussi un récit choc, percutant, parfois halluciné. Et comme toujours avec Ellroy, c'est aussi une plongée dans les bas-fonds de l'âme humaine... un bel uppercut quoi. Nul doute que le volet suivant ("La tempête qui vient") sera du même acabit...
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Violence. Racisme. Violence. Racisme. Espoir ?
Intensité maximale. J'ai mis très longtemps à lire ce roman d'Ellroy, j'ai même dû faire une pause à un moment.
Lendemain de Pearl Harbor, les américains se montrent sous leur vrai jour et la chasse aux japonais commence. Les américains s'engagent pour combattre les japonais, pas pour combattre les nazis.
Star d'Hollywood, policiers ripous, proxénètes, escrocs... Tout ce "beau" monde se côtoie et se mélange à Los Angeles. On retrouve certaines têtes connus, notamment Dudley ou Ward Littell et on fait la connaissance d'autres personnages prometteurs comme Hideo.
Personne n'est épargné par Ellroy, tout le monde a quelque chose à cacher, quelque chose de moche bien sur.

Même s'il est loin d'être mon préféré parmi ses romans, cet écrit a le mérite de mettre en lumière un fait rarement voire jamais abordé (en tout cas en France) : l'emprisonnement dans des camps de japonais ou personnes d'origine japonaises pendant la guerre.
Et bizarrement, lorsque j'ai commencé pour la première fois ce roman l'année dernière, je suis tombée en même temps sur cet article très intéressant dans le national geographic https://www.nationalgeographic.fr/histoire/des-japonais-internes-aux-etats-unis-pendant-la-seconde-guerre-mondiale-temoignent

En bref, un roman très Ellroyien, pas facile à lire, intense en violence, émotion, racisme, peur... mais on se laisse finalement embarquer.

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La Trilogie Lloyd Hopkins, le Quatuor de Los Angeles, La Trilogie Underworld USA, autant d'oeuvres qui, en une vingtaine d'années, ont définitivement assis le Dog parmi les plus grands auteurs de roman noir. Mais depuis 2009, James Ellroy n'avait plus écrit avec autant de talent, de l'aveu même de l'auteur qui juge assez sévèrement ses deux dernières productions avant Perfidia, à savoir la Malédiction Hilliker et Extorsion parues en 2011 et 2014.
Avec Perfidia, le chien fou californien remontre les dents et retrouve l'inspiration rageuse et mordante qui lui avait quelque peu fait défaut ces dernières années. Avec Perfidia, il annonce la mise en chantier du Second Quatuor de Los Angeles, préquel du premier. Il y remonte donc le temps. Alors que les quatre romans sur la Cité des Anges constituaient une fresque puissante pleine des relents frelatés de la violence, du vice et de la corruption qui entachaient la ville entre 1947 et 1958, le Second Quatuor nous plonge dans le Los Angeles de la deuxième guerre mondiale.
Perfidia débute le 6 décembre 1941, à la veille de l'attaque surprise de la flotte US stationnée à Pearl Harbor par l'aviation nippone. A partir de cette base historique sur laquelle il développe une enquête autour de l'assassinat d'une famille japonaise, membre de la cinquième colonne, sous couvert d'un rituel seppuku, Ellroy aborde le thème de l'internement massif et abusif des centaines de milliers de japonais et d'américains originaires de l'empire du soleil levant dans les camps de concentration, dans un climat de guerre hystérique déclenchant une vague de paranoïa et de racisme peu reluisante de l'histoire américaine. Il redonne vie aux personnages emblématiques de la première tétralogie, rajeunis de quelques années, Kay Lake, la "petite de Sioux Falls" qui entretient une relation complexe avec le flic Lee Blanchard, l'ignoble sergent Dudley Smith, irlandais catholique qui tue comme il respire, le boxeur Bucky Bleichert et épaissit des personnages de second plan dans le quartet initial comme Hidéo Ashida, le nisei, jeune chimiste de talent du département médico-légal du LAPD et homosexuel refoulé ou encore le capitaine William "Whiskey Bill" Parker, l'autre catholique du roman, luttant contre la corruption et les Rouges, et avec l'aide de sa foi en Dieu contre son alcoolisme chronique. Celui qui se revendique réactionnaire et conservateur considère, malgré la complexité de ses personnages, qu'il y a néanmoins des bons et des méchants parmi ses anti-héros. Dans la seconde catégorie, on peut classer facilement Dudley Smith, dangereux ripou férocement intelligent, les eugénistes Lin Chung et Ace Kwan et plus généralement ceux que l'auteur décrit comme des "putains de communistes" et des "putains de fascistes". Dans la première catégorie, on y range Kay Lake, Ashida et Parker mais il ne faut pas se leurrer, ces trois là n'en présentent pas moins des personnalités ambigües, ambivalentes que le système peut pervertir à la moindre occasion.
Le romancier nous entraîne dans une tension narrative qui reprend le style littéraire qui est sa marque de fabrique, fait de phrases concises et directes. il y mélange allègrement, personnages de fiction et personnages réels, comme Parker qui a été chef du LAPD durant 16 ans à partir de 1950, l'actrice Bette Davis, les gangsters Bugsy Siegel et Mickey Cohen ou encore le tout puissant patron du FBI, J. Edgar Hoover, réalité historique et fiction romanesque où il retrouve ses thèmes de prédilection, le racisme, l'homophobie, la corruption, le sexe, la trahison, le chantage, le crime et la collusion dans la ville de son enfance, lieu de débauche et de dépravation qui ne cesse de le fasciner.
En plus de 900 pages, l'écrivain provoc qui défend tout au long des ses interviews les valeurs de l'Amérique blanche et profonde se montre aussi le disciple de Dashiell Hammett, militant de gauche et chantre du roman noir à fibre sociale en exposant dans un procès féroce la nature réelle d'un pays cupide et pourri jusqu'à la moelle.
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Extrait de la chronique :

En conclusion, Je peux affirmer en mon âme et conscience que James Ellroy a atteint les objectifs annoncés, et que Perfidia est bien parti pour marquer les esprits. C'est un grand roman américain, flamboyant, outrancier, magistral. En voulant à toute force rester compréhensible, Ellroy use parfois de répétitions dispensables et qui nuisent parfois (pas souvent) au rythme. Mais on ne peut pas réclamer à la fois le beurre et le cul de la fermière. Je ne vais pas commencer à râler qu'il ait cherché à être clair, alors que je lui reprochais auparavant d'être illisible. Les lecteurs qui ont adoré Underworld USA protesteront contre ce côté casual ou easy reading, mais je persiste à dire que cette forme permet de donner plus de force à l'intrigue. Celle-ci est assurément noire, sans compromis, et accompagne une plongée abyssale dans une ville encore en devenir, à mi-chemin entre le far west et le monde moderne…

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Tout part dans l'imagination de cet écrivain d'une image : penché (nous dit-il) à sa fenêtre, il voit défiler une petite escouade de Japonais, (ou plutôt Chinois ? ... qu'importe) des civils à la queue-leu-leu sur le trottoir en bas et en face. L'idée jaillit.
Avec sa force, ses (im)pulsions, le grand auteur-historien d'aujourd'hui, (tous genres confondus) se rejette dans une entreprise qui tient moins que de faire revivre L'Histoire (à réparer) que son obsession à retrouver ses personnages emblématiques parus et disparus dans ses grands ouvrages précédents - nous semble-t-il. Pour notre plus grand bonheur. A ce tour de rein, au delà du synopsis maintes fois décrit ici ou là, qu'ajouter ? Que James Ellroy est un obsessionnel ? Qu'il est provocateur comme pas un ? Ou bien tout simplement que c'est un grand animal blessé depuis l'enfance, décidé à établir lui-même, à près de 70 ans, sa propre Légende, celle d'un écrivain vrai, intègre mais aussi celle de l'aventurier de sa propre vie. Le style, une fois de plus, toujours renouvelé à chacun de ses opus, l'emporte sur l'histoire racontée, répétée diront les mauvaises langues, et s'il faut conclure (mais comment conclure s'agissant de cet homme ?), nous vous conseillerons la lecture du premier "quatuor" pour soutirer le meilleur de l'acharnement du grand travailleur qu'il est, définitivement, en quelque sorte.
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Cela faisait un long moment que je n'avais emprunté un train à crémaillère arnaché d'un piolet et munis de mousquetons!...L'absorption de ce pavé s'est muée en une lente et méthodique mastication. Les thématiques sont bien celles de l'auteur, j'y ai retrouvé ses personnages....Mais j'ai été au bord d'une dyspepsie définitive! Après ces commentaires laudateurs il est nécessaire de fournir des explications à ma note bien réelle. En effet qui est capable d'enfanter une telle oeuvre?! Ellroy, bien sûr! La documentation, la construction, le récit convertit sur différents angles engendrent un effort unique qui se pâment des atours d'une période de l'histoire américaine plutôt méconnue mais ô combien symptomatique de cette société. Plus qu'une claque, une série de jam, d'uppercut, ponctués de crochets et direct à l'hypocondre gauche. On avance donc à pas mesurés mais on se délecte du prochain. de la violence assumées sur des conflits raciaux inénarrables! Ellroy est LE chirurgien du polar.
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18 mois de lecture en pointillés pour consommer ce roman-fleuve dont l'action pourtant ne court que sur 3 semaines, celles qui suivent l'attaque de Pearl Harbour. La police de Los Angeles enquête sur la mort d'une famille de Japonais qui était informée de cette future attaque. le chef de Dudley Smith lui demande de trouver un suspect asiatique. L'expert du LAPD d'origine japonaise Hideo Ashida décode et perquisitionne avec talent. le policier Parker partage son temps entre délires alcooliques et investigations. Kay Lake, petite amie du flic Blanchard, tient un journal dans lequel elle retrace le bouleversement de l'entrée en guerre. Rachats immobiliers, futurs camps d'internement de Japonais, pro-fascistes et antisémites, vices et dessous de tables mêlant stars hollywoodiennes et politiques : un tourbillon littéraire talentueux.
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C'est mon premier roman de James Ellroy... Ben je pense que je vais jeter un oeil aux traductions des suivantes. Son style est très particulier, mêlant figures de répétition et argot américain, ce qui a pas mal ralenti ma lecture, sans compter la multitude de personnages gravitant autour des quatre narrateurs.
Dans l'ensemble, l'enquête policière est intéressante, avec ce qu'il faut de brouillard jusqu'au bout. Les intrigues secondaires sont toutes marquées par l'ambiance très spéciale de l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale après Pearl Harbor, ce qui fait aussi un bon roman historique, installé dans une époque où les migrants de Los Angeles sont Asiatiques autant qu'hispaniques, avec Hollywood et ses stars en arrière-plan. Je recommande donc la lecture pour qui veut sentir un peu de cette atmosphère fébrile.
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