Le meilleur des mondes possibles et autres nouvelles

Ce sont sans doute là les limites de la collection Folio 2€, souvent très pertinente pour découvrir un auteur mais parfois plus discutables pour réaborder une oeuvre dont on a déjà senti le parfum : j'ai été assez déroutée par cet extrait du recueil de nouvelles "Les machines à bonheur", dans lequel je n'ai retrouvé ni l'univers ni la patte poétique très particulière de Ray Bradbury.
Peu touchée par la nouvelle titre, vaguement intriguée par "La femme illustrée" qui livre par amour son corps gigantesque à la créativité débordante de l'être aimé, j'ai en revanche particulièrement aimé la délicatesse de "Un rare miracle d'ingéniosité" mettant en scène deux hommes dont le coeur pur fait apparaître les mirages que les gens attendent.
Ce n'était visiblement pas pour moi le bon format pour relire Bradbury...

Bradbury sait écrire, il faut se le dire. Ce recueil regroupe 5 nouvelles, courtes, mais efficaces. Très différentes les unes des autres, ce qui n'est pas négligeable. Elles nous amènent dans des univers très différents. Une première nouvelle très douce, poétique. Une autre qui nous raconte la folie d'un couple. Une autre qui nous pose à réfléchir sur le sens de la vie, et des interactions… Bref, courtes, mais qui dégagent une multitude de sentiments. Une belle lecture, qui fait du bien entre deux lectures plus exigeantes.

Re-découverte de l'univers de Bradbury par la porte des histoires courtes. 5 pour 2 euros franchement. La première est une évocation douce et sensible d'un enfant, un tambour dans la guerre, qui devient un symbole, la mémoire, un esprit, le temps glisse. La poétique de Bradbury opère très bien. La deuxième renoue avec la tradition orale. Un bateau qui erre sur la mer pour ne pas toucher terre sinon l'occupante vieillit d'un seul coup, car elle est éternelle. La troisième est le gros morceau de l'ouvrage. Une femme énorme vient voir un psy. Elle ne veut pas maigrir au contraire, grossir encore un peu. le problème n'est pas là... Tout son corps est tatoué. C'est bluffant, surprenant, fantastique dans tous les sens du terme. La quatrième est drôle et poétique à la fois. On fait un bout de chemin avec deux petites frappes qui sotn dépassées. la dernière éponyme est un dialogue de théâtre entre deux homme sur LA femme, Madame Smith. La féminité, le désir masculin, la condition des uns et des autres, la bigamie, le théâtre, l'illusion, tout s'entremêle avec brio. Très actuelle quand on y pense, cette histoire. Franchement le court va bien à Sir Bradbury.

Je n'ai lu jusqu'à présent que Fahrenheit 451. Il s'agissait d'une lecture scolaire qui m'a permis de découvrir Ray Bradbury. Je me suis donc laissée tentée par ce petit recueil de nouvelles trouvé à la foire du livre de Bruxelles.

- le petit tambour de Shiloh :
Une histoire toute en délicatesse. Cette discussion entre ce jeune garçon, à l'aube de sa vie, et le général qui connait la guerre et ce qui peut en résulter. En lui accordant un rôle primordiale dans la bataille imminente, le général va donner à ce garçon la confiance et l'espoir qui lui manquent.

- Et le marin, de retour de la mer :
J'ai moins apprécié cette histoire. J'ai mis plus de temps à entrer dans l'histoire des personnages.

- La femme illustrée :
Beaucoup d'humour dans celle-ci, j'ai passé un très bon moment de lecture. Un cas très surprenant auquel doit faire face le psychiatre.

- Un miracle d'ingéniosité :
Cette histoire m'a un peu moins touchée quoiqu'elle en reste tout de même très jolie. On compatis avec les deux personnages qui ont toujours fait les choses correctement et qui se sont toujours fait plumer, jusqu'à cette soirée spéciale.

- le meilleur des mondes possibles :
Rien de spéciale pour cette dernière nouvelle que j'ai tout de même appréciée. Une jolie réflexion sur la vie et les relations humaines.
Challenge MULTI-DEFIS 2017

Petite parenthèse publicitaire avant de commencer cette critique qui manquera cruellement d'arguments (vous me connaissez, quand j'aime, je n'ai aucun mot qui sort). Je voudrais saluer l'initiative du Secours populaire, de la Fnac et du Zénith de Dijon, parce que cette braderie, c'est juste la meilleure idée du monde. Pour une fois que je peux parler de la capitale bourguignonne de manière positive (Dijon et moi, c'est un "Je t'aime, moi non plus" éternel), je vais quand même leur faire ce plaisir.

M. Bradbury. Je n'avais lu de lui que son superbe Fahrenheit, alors quand j'ai trouvé ce petit recueil, j'ai sauté dessus. Et j'ai bien fait!
Mon Dieu, mon Dieu, c'est simplement magnifique. le mot POÉSIE m'a trotté dans la tête pendant toute la lecture. L'orchestration est parfaite, les histoires sont d'une rare beauté, chaque mot est parfaitement choisi... de la pure poésie, vous dis-je, du velours, de la soie, de la dentelle!

Fascinée par cet univers, j'ai retrouvé il y a peu un autre recueil de nouvelles, que je vais m'empresser de commencer, pour faire continuer cette magie!

Merci pour ce pur moment de bonheur.