Des Colts et du Beethoven

Bonjour,

Voici un western que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Des colts et du Beethoven" de Elsa Errack aux éditions Librinova.

On est plongé dans l'Ouest Américain des années 1870. Wichita plus exactement. Victor Brennan, un tueur professionnel, s'apprête à tuer Blake Hole. Mais pour comprendre pourquoi, il nous faut remonter plusieurs années auparavant, quand un certain John Cooler, ingénieur de Chicago, s'est installé avec femme et enfant à Wichita en 1872 pour créer sa compagnie.

John veut révolutionner et contrôler la filière de la viande, de l'animal jusqu'à la viande servie dans l'assiette et il invente les premiers wagons frigorifiques. Mais les frères Hole, Julius et Blake, vont s'associer, s'emparer des plans et devancer le pauvre ingénieur qui va finir par tout perdre.

Ils vont être ainsi à la tête d'une véritable entreprise financière. Julius contrôle l'Ouest du pays, son frère Blake, l'Est. Albert, le fils de John, va vouloir venger son paternel et va engager un tueur, nommé Vic, pour faire tuer les frères Hole.

Commence alors une vraie chasse à l'homme, dans ce Far West qui ne laisse aucun répit à qui que ce soit. Un tueur qui tire plus vite que son ombre et qui sait parfaitement jouer aussi bien du colt à six-coups que du piano. Un virtuose dont il faut surtout se méfier…

Roman original sans nul doute. J'avais très envie de découvrir ce que pouvait donner un western sous forme de livre, plus habituée à un format cinématographique, tel que les regarder en film. J'ai été agréablement surprise.

Victor Brennan, le héros, qui fait cavalier seul. Pourtant, il est présenté comme un dandy, très élégant, chéri par sa maman, elle apparait souvent dans ses pensées, il est très lié à elle. Il est d'origine française (of course !), sa carrière de détective ne plaît pas à sa mère, mais il ne lui a rien dit quand il est passé du côté des bandits en devenant un tueur professionnel. Il va être poursuivi, lui-même poursuivre de dangereux bandits et hors-la-loi. La mort le suit à chacun de ses déplacements comme une compagne fidèle.

Les méchants, les frères Hole, vont avoir une relation particulière que l'on va découvrir tout le long du roman. Ce côté fantastique, mystique, qui habite Blake donne une toute autre dimension, lui qui espère tant accéder au royaume d'Agartha.

J'ai quand même eu de drôle de surprise, notamment sur la temporalité du récit. Passé et présent se mélangent sans une marque de distinction. du coup, on se retrouve avec des personnages bien vivants censés être morts dans le présent. de quoi perturber le lecteur dans sa lecture. Il faut donc bien suivre dès le début.

Par moment, il y a des interventions impromptues et inopinées de l'auteure, du genre (ben voyons!) ou encore (comme par hasard !). Là aussi, c'est assez déroutant et peut surprendre le lecteur surtout dans un récit dont le point de vue est omniscient.

Petit bémol sur les dialogues que je trouve trop modernes. Pourtant, les personnages agissent conformément à l'époque. le fait de se déplacer, de se vêtir, l'évocation de la préciosité des chevaux, la folie des chercheurs d'or, l'émergence des villes avec l'expansion du chemin de fer, la justice même, tout est tellement réaliste !

Je salue l'incroyable prouesse technique de documentation que l'auteure a réalisée sur son livre. Les faits historiques réels viennent argumenter la véracité du récit. J'ai vraiment cru me retrouver dans un western.

Concrètement, j'ai passé un excellent moment de lecture, nostalgique des vieux westerns comme on n'en fait plus. de l'aventure, de l'action, de l'évasion dans ces grands espaces encore sauvages, partez sans tarder à la conquête de l'Ouest.

Bonne lecture, amis lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..

. Un « polarventures » se passant dans l'ouest américain vers la fin des années 1870. Une très bonne découverte que ce roman original avec un héros qui ne l'est pas moins.
Le personnage principal, Victor (Vic) Brennan, est un homme jeune, élégant, qui prend soin de sa personne et de son apparence. Un musicien virtuose qui joue aussi bien du piano que du colt. En effet, Vic, en plus d'être grand amateur de Beethoven, est tueur à gages.
Le contrat qu'il vient d'accepter, et bien entendu de réussir, va complètement changer sa vie. Jusqu'ici, il n'avait eu aucun ennui, réussissant ses missions incognito. Mais cette fois, son identité va être révélée. le frère de sa victime a largement les moyens de mettre sa tête à prix. Et un bon prix. Victor, pourchassé, n'a pas d'autre choix que la fuite. Sa route sera parsemée de peurs, d'aventures et de rencontres. Trouvera-t-il la paix ?
Le genre western ne se fait plus guère. On est loin de l'âge d'or de John Wayne ou Gary Cooper. Donc, oui, au départ, j'étais un peu « craintive » quant à ma lecture. Mais j'avais tort et j'ai passé un excellent moment. J'ai apprécié l'originalité du roman, celle de son personnage principal aussi. Ce roman était un pari un peu osé et c'est pour moi un pari réussi.
L'auteure a su me plonger dans l'époque, avec l'importance des chevaux ou du train. Ou avec les maisons closes, les saloons, les armes emblématiques du genre (colt et Winchester), les grands espaces. Elsa a fait des recherches pour immerger son lecteur et c'est gagné.
Je me suis imaginé en train de regarder Les sept mercenaires (j'adore ce film !) D'ailleurs je trouve que Vic leur ressemble par certains côtés. Mercenaire, fidèle en amitié, tueur mais attachant.
Le texte est parfois un peu dense, amenant beaucoup d'informations, manquant un peu de dialogues pour l'aérer. Mais Vic est un solitaire.
On trouve de temps en temps des flash-back et j'ai regretté que la séparation passé/présent ne soit pas plus nette. Cependant, comme on a pu s'approprier les personnages, gentils ou méchants, on arrive sans trop de mal à faire le distinguo. Et comme l'écriture est claire et dynamique, j'ai vite été dans l'action aux côtés de Vic.
Curieux d'ailleurs pour moi de m'attacher à un tueur professionnel. Ce n'est pas le genre de personnage que j'affectionne particulièrement d'habitude. Il n'a pas vraiment de remords, il n'agit pas par vengeance mais pour l'argent. Pourtant j'ai eu envie de le suivre dès le début, la magie a opéré très vite.
Aventures, chevauchées, chasse à l'homme, rencontres parfois pittoresques vous attendent dans ce roman qui s'avère captivant et dépaysant.

Colt ou Beethoven, même toucher et même combat...

Elsa Errack – La sommation habituelle dans le monde du roman, c'est de "tirer sur le pianiste". Dans "Des Colts et du Beethoven", c'est le contraire: avec le beau Victor Brennan, l'écrivaine Elsa Errack met en scène un jeune homme à la fois as de la gâchette et virtuose des claviers. Ce premier roman trouve son cadre dans le monde aventureux du Far West, dans les années 1870: voilà un western en bonne et due forme, riche en action et solidement documenté, y compris pour ce qui peut sembler anecdotique. Quant à son sous-titre "Et il paraît que la musique adoucit les moeurs", il s'avère doucement ironique...

Formidable personnage que ce Victor Brennan, alliant deux savoir-faire rapprochés de façon pour le moins inattendue! Travaillé en profondeur jusque dans ses tourments et ses ambiguïtés, il attire la sympathie du lecteur alors que, disons-le: c'est un tueur à gages! L'auteure le rend sympathique en dévoilant sans fard ses doutes quant à ce métier exercé par nécessité matérielle et ses aspirations pianistiques, pas forcément évidentes à réaliser dans un Ouest américain qui n'accorde guère de place à Beethoven, à Liszt et à leurs collègues.

Cette tension entre les contraintes matérielles qui aliènent et les aspirations personnelles les plus profondes se retrouve chez deux autres personnages en tout cas, qui sont les comparses de Victor: Sam, roi constamment ivre de la combine, poète flamboyant à ses heures, et Elmer, passionné de médecine capable d'en remontrer à plus d'un professionnel. Tous trois auront dû se battre contre une vie rude pour, enfin, avoir leur chance de s'établir: Victor comme pianiste, Sam comme photographe et Elmer comme pharmacien. Pour eux trois, l'errance à travers l'Ouest inhospitalier fait figure de métaphore d'une odyssée menant à l'accomplissement de soi.

Même si ces cheminements ne s'expriment pas dans les mêmes termes pour elles, les femmes ne sont pas oubliées par la romancière. Au-delà des profils classiques de la mère (entre autres à travers la mère de Victor, de Ruth) et de la putain (oui, il y aura aussi des scènes de bordel, mais version chic!), la romancière met aussi en scène quelques femmes qui tiennent à imaginer pour elles une nouvelle voie dans ce pays neuf que sont les Etats-Unis. On découvre ainsi Octavie, une comtesse richissime et fantasque, la jeune Suzy dont on ne saura pas si c'est vraiment une menteuse, ou Laura, si déterminée qu'elle a imposé à sa famille et à son entourage sa vocation de médecin et sa volonté de poursuivre des études poussées dans cette voie. Bien sûr, l'amour va s'en mêler!

Si les espaces sont grands, tout ce petit monde s'entrechoque entre une poignée d'Etats américains dans "Des Colts et du Beethoven". Et comme on ne trace pas sa route sans faire des mécontents, surtout si l'on est un tueur à gages aux airs de mirliflore, l'ambiance est constamment tendue. Voilà qui pousse irrésistiblement à tourner les pages, et même à dévorer des paragraphes parfois longs, ponctués çà et là d'un zeste d'humour malicieux, contrebalancés par des dialogues rapides et maîtrisés.

Toute cette intrigue habilement troussée, soucieuse de ses personnages comme du contexte dans lequel ils évoluent, se termine enfin sur une ultime astuce de scénario. Et si l'on sait ce qu'il advient de Victor Brennan à la fin de ce roman pétri de références artistiques et musicales, force est de relever que "Des Colts et du Beethoven" laisse un peu le lecteur en suspens, notamment pour ce qu'il va advenir de son entourage: entre des fiançailles en suspens, une carrière de pianiste qui vient à peine de décoller et quelques personnages au sort incertain, il y a largement de quoi faire un deuxième volume! Alors... affaire à suivre, a fortiori avec des personnages aussi riches? Chiche!

Lien : https://fattorius.blogspot.c..

Bonjour,
Je vous le dis, le western revient à la mode! Et quoi de plus sympa de renouer avec en lisant « des colts et du Beethoven » d'Elsa Errack. Je remercie l'auteur pour l'envoi de son livre que j'avais gagné lors du concours de l'avent sur le groupe « Lire, rêver et Partager ».
Nous sommes en 1876, nous allons suivre des péripéties de Victor, virtuose au piano, mais aussi avec des colts, ce qui est plutôt bien quand tu es tueur professionnel.
L'auteure nous transport dans l'ouest américain, dans les grands espaces et les villes qui poussent comme des champignons au gré de l'avancée du chemin de fer. On y rencontre une multitudes de personnages, attachants, désagréables, lâches, amoureux. C'est un road movie, où Victor est en mauvaise posture (suite à son dernier contrat) et doit fuir sa ville et les personnes qu'il aime le plus.
ce récit est très attachant, je l'ai lu rapidement, l'écriture est légère et maîtrisée, on ne s'ennuie pas.
Parfois j'ai été déstabilisée par l'imbrication du passé dans le présent sans saut de page ou de chapitre. Mais on s'y habitue.
J'ai beaucoup apprécié les descriptions de la vie de l'époque et je souligne le travail de documentation réalisé par l'auteur, si nécessaire, une petite note en bas de pages nous replace dans le contexte historique.
Elle décrit parfaitement les habitudes de l'époque, les tenues vestimentaires, les paysages, la façon de vivre, les difficultés etc…
Je n'ai pas l'habitude de lire des westerns (en général au cinéma ou en BD), mais j'ai été surprise et j'ai adoré ce récit. On pourrait le qualifié de thriller western!

J J'ai passé de très bons moments au cours de ces quatre dernières semaines avec Victor.j 'ai surtout été sans arrêt en haleine :que va -t-il encore lui arriver ? et toutes ces personnalités autour de lui bien différentes .
je me suis vraiment promenée en Amérique et retrouvé toutes ces ambiance précises des villages de l'Ouest; j'ai même repris une carte pour pou bien situer les lieux.
Quelle écriture ! L'auteur sait nous faire penser avec les acteurs , prendre parti pour l'un, l'autre...en un mot vivre ce roman .
je ne saurai quoi dire de plus et pourtant , bien d'autres qualités !
Quelle documentation et on trouve aussi les passions de l'auteur / la musique , le cheval, l'écriture .....( mais pas le très mauvais biscuit de Savoie
C'est pour moi un sans faute et un premier roman qui mérite d'être présenté !
Juste avant celui ci ,j'avais lu le dernier de Joël Dicker :L'auteur n'a rien à lui
envier §