Trépidant, dur et cynique, toujours étrangement poétique, du grand
Evangelisti qui lie plusieurs cycles romanesques.
Traduit en 2001 chez Payot / Rivages, ces quatre nouvelles de 1998 permettaient à
Evangelisti de lier, de manière surprenante, le cycle d'Eymerich (il publiait "Picatrix" la même année), et celui, souple et encore en gestation à l'époque, de Pantera. Résolument placées sous le signe du heavy metal, chacune d'entre elles apporte sa pierre à l'édifice : "Venom" montre un futur plus ou moins proche dans lequel une pandémie dramatique a conduit progressivement l'humanité à une hybridation croissante avec du métal "vivant", et plonge aux côtés de l'inquisiteur Eymerich dans la très ancienne et surprenante gestation de ce mal, tandis que "Pantera", introduit l'extraordinaire personnage du chamane mexicain Pantera, sans doute mon préféré chez
Evangelisti, appelé ici pour tenter de sauver ce qui peut l'être d'un village du Far West gangrené par l'horreur.
"Sepultura", en nous emmenant dans la prison brésilienne de haute sécurité où fut créée l'élastine spéciale destinée à immobiliser durablement les détenus, établit un pont bienvenu entre le passé et le futur, en nous donnant de précieux indices sur la genèse de la situation décrite initialement dans "Venom", et "Metallica", enfin, qui se passe quelque temps avant "Venom", voit la guerre raciale prendre feu aux Etats-Unis, attisée par les prothèses métalliques développées par les suprématistes blancs, et par les pouvoirs fusionnels vaudous mis en oeuvre par leurs adversaires...
Trépidant, dur et cynique comme à l'accoutumée, et toujours étrangement poétique, du grand
Evangelisti !