Julius Evola
EAN : 9782867144509
90 pages
Pardès
(30/09/2011)
4.21/5
12 notes
Orientations
Résumé :
Paru initialement en 1950, puis, avec quelques variantes, en 1971, Orientations contient en germe une grande partie de l'oeuvre de Julius Evola postérieure à la Deuxième Guerre mondiale. Écrit dans un style très dépouillé, d'une concision qui va directement à l'essentiel, ce texte n'aborde pas seulement quelques-uns des thèmes chers à Evola, comme le refus de choisir entre l'Est et l'Ouest, la dénonciation de la «démonie» de l'économie, le rejet du bonapartisme et d...
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Éminemment moins extensif que ses autres ouvrages de "méta histoire philosophique", dans ce livre
Julius Evola pose tout de même les jalons séminaux de sa pensée politique : celle-ci se veut impersonnelle (dont récusation de l'idée de "parti", et donc d'une "droite" où il est généralement ligoté par les "historiens") et imprégnée de valeurs traditionnelles (il est en cela, bien évidemment, en osmose avec
René Guénon).
Une sommaire mais sûre introduction à son immense oeuvre, en somme.
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Les hommes du nouveau front seront, certes, antibourgeois, mais en raison de leur conception supérieure, héroïque et aristocratique, de l’existence ; ils seront antibourgeois parce qu’ils mépriseront la vie confortable ; antibourgeois parce qu’ils ne suivront pas ceux qui promettent des avantages matériels, mais ceux qui exigent tout d’eux-mêmes ; antibourgeois, enfin, parce qu’ils n’auront pas la préoccupation de la sécurité, mais aimeront une union essentielle de la vie et du risque, sur tous les plans, faisant leur le caractère inexorable de l’idée pure et de l’action précise. Il y a un autre aspect encore par lequel l’homme nouveau, substance cellulaire du mouvement de renaissance, sera antibourgeois et se différenciera de la génération précédente : son refus de toute forme de rhétorique et de faux idéalisme, son refus de tous les grands mots qu’on écrit avec la majuscule, de tout ce qui n’est que geste, phrase destinée à faire de l’effet, mise en scène. Dépouillement, au contraire, nouveau réalisme dans l’appréciation exacte des problèmes qui se poseront, en sorte que l’important sera, non l’apparence, mais l’être, non le bavardage, mais la réalisation, silencieuse et précise, en accord avec les forces apparentées et dans l’obéissance à l’ordre venant d’en haut.
Ceux qui ne savent réagir, contre les forces de gauche, qu’au nom des idoles, du style de vie et de la médiocre moralité conformiste du monde bourgeois, sont déjà vaincus dès le départ. Ce n’est pas le cas de l’homme resté debout, déjà passé par le feu purificateur de destructions extérieures et intérieures. De même que, politiquement, cet homme n’est pas l’instrument d’une pseudo-réaction bourgeoise, de même il se réfère, en règle générale, à des forces et idéaux antérieurs et supérieurs au monde bourgeois et à l’ère économique, et c’est en s’appuyant sur eux qu’il trace les lignes de défense et consolide les positions d’où partira soudainement, en temps opportun, l’action de la reconstruction.
A ce sujet aussi, nous entendons reprendre une consigne qui ne fut pas suivie : car on sait qu’il y eut à l’époque fasciste une tendance antibourgeoise qui aurait voulu s’affirmer dans un sens analogue. Malheureusement, là aussi, la substance humaine ne fut pas à la hauteur de la tâche. Et l’on alla même jusqu’à créer une rhétorique de l’anti-rhétorique. (chapitre XI)
Libéralisme, puis démocratie, puis socialisme, puis radicalisme, enfin communisme et bolchevisme ne sont apparus dans l’histoire que comme des degrés d’un même mal, des stades dont chacun prépare le suivant dans l’ensemble d’un processus de chute. Et le commencement de ce processus fut le moment où l’homme occidental brisa les liens avec la tradition, méconnut tout symbole supérieur d’autorité et de souveraineté, revendiqua pour lui-même en tant qu’individu une liberté vaine et illusoire, devint atome au lieu de rester partie consciente dans l’unité organique et hiérarchique d’un tout. Et l’atome, à la fin, devait trouver contre lui la masse des autres atomes, des autres individus, et devait être impliqué dans l’émergence du règne de la quantité, du pur nombre, des masses matérialistes et n’ayant d’autre Dieu que l’économie souveraine. Dans ce processus, on ne s’arrête pas à mi-chemin. (chapitre V)
Les hommes du nouveau front seront, certes, antibourgeois, mais en raison de leur conception supérieure, héroïque et aristocratique, de l’existence ; ils seront antibourgeois parce qu’ils mépriseront la vie confortable ; antibourgeois parce qu’ils ne suivront pas ceux qui promettent des avantages matériels, mais ceux qui exigent tout d’eux-mêmes ; antibourgeois, enfin, parce qu’ils n’auront pas la préoccupation de la sécurité, mais aimeront une union essentielle de la vie et du risque, sur tous les plans, faisant leur le caractère inexorable de l’idée pure et de l’action précise. Il y a un autre aspect encore par lequel l’homme nouveau, substance cellulaire du mouvement de renaissance, sera antibourgeois et se différenciera de la génération précédente : son refus de toute forme de rhétorique et de faux idéalisme, son refus de tous les grands mots qu’on écrit avec la majuscule, de tout ce qui n’est que geste, phrase destinée à faire de l’effet, mise en scène. Dépouillement, au contraire, nouveau réalisme dans l’appréciation exacte des problèmes qui se poseront, en sorte que l’important sera, non l’apparence, mais l’être, non le bavardage, mais la réalisation, silencieuse et précise, en accord avec les forces apparentées et dans l’obéissance à l’ordre venant d’en haut.
Ceux qui ne savent réagir, contre les forces de gauche, qu’au nom des idoles, du style de vie et de la médiocre moralité conformiste du monde bourgeois, sont déjà vaincus dès le départ. Ce n’est pas le cas de l’homme resté debout, déjà passé par le feu purificateur de destructions extérieures et intérieures. De même que, politiquement, cet homme n’est pas l’instrument d’une pseudo-réaction bourgeoise, de même il se réfère, en règle générale, à des forces et idéaux antérieurs et supérieurs au monde bourgeois et à l’ère économique, et c’est en s’appuyant sur eux qu’il trace les lignes de défense et consolide les positions d’où partira soudainement, en temps opportun, l’action de la reconstruction.
A ce sujet aussi, nous entendons reprendre une consigne qui ne fut pas suivie : car on sait qu’il y eut à l’époque fasciste une tendance antibourgeoise qui aurait voulu s’affirmer dans un sens analogue. Malheureusement, là aussi, la substance humaine ne fut pas à la hauteur de la tâche. Et l’on alla même jusqu’à créer une rhétorique de l’anti-rhétorique.
Et tandis que dans d’autres nations européennes des groupes s’orientaient déjà dans le même sens, une troisième force venait s’ajouter au bloc, sur le continent asiatique, la nation des samouraïs, dans laquelle l’adoption des formes extérieures de la civilisation moderne n’avait pas entamé la fidélité à une tradition guerrière centrée sur le symbole de l’Empire solaire de droit divin.
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […]
[…] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […]
Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […]
[…] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre
0:06 - Trieste
1:29 - le faubourg
5:27 - Lieu cher
5:57 - Une nuit
6:32 - Variations sur la rose
7:15 - Épigraphe
7:30 - Générique
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Référence bibliographique :
Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration :
https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation
Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site :
https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
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