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3,98

sur 1784 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite aux difficultés qu'a connues Faulkner pour faire éditer son troisième roman, Sartoris, dont il pensait pourtant le plus grand bien, il écrit "De bruit et de fureur" "...pour mon plaisir. J'ai crus alors que je ne serais plus jamais publié". D'une certaine façon libéré du soucis commercial, d'écrire un livre qui pourrait se vendre, il s'autorise toutes les libertés et donne "...tout ce que j'avais dans le ventre".

Il s'agit en quelque sorte du récit de la chute de la maison Compson, autrefois riche et puissante famille du Sud, et dont le livre nous laisse deviner la déchéance progressive. le livre est une suite de 4 récits, les 3 premiers des monologues intérieurs des trois derniers descendants mâles de la lignée Compson et le dernier récit, fait comme de l'extérieur conclut le livre. L'écriture essaye de coller au plus près à la réalité vécue par les personnages, sans forcement se soucier de chronologie, ni d'expliquer ce qui arrive. C'est au lecteur de mettre progressivement de l'ordre, et de reconstituer petit à petit le récit d'après les bribes que nous livre Faulkner.

Je ne sais pas si on peut encore parler de roman s'agissant de ce livre, c'est une sorte d'objet non identifié, dans lequel il faut prendre le temps de rentrer, il faut accepter le rythme, accepter de ne comprendre que progressivement ce que nous raconte l'auteur, voir de ne pas comprendre certaines choses. Mais une fois qu'on a accepté les règles du jeu de Faulkner, on est emporté par son univers, par sa vision tragique, on arrive à rentrer en fusion avec ses personnages et l'on vit une expérience rare, une des plus intenses que la littérature peut procurer à mon sens.
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L'histoire "dramatique", au sens littéraire du terme, d'une famille décomposée, plus particulièrement d'une fratrie de 4, dont chacun sera tour à tour au centre du récit écrit en 4 temps. Et tout comme les 4 saisons, si différentes, sur lesquelles nous n'avons aucune prise, et pourtant faisant partie d'un même tout, William Faulkner nous livre dans "Le Bruit et la Fureur" une oeuvre en 4 temps, et dont on comprend le sens profond que lorsque le cycle s'achève...
Outre la prouesse de l'auteur, qui a su garder une cohérence dans un récit si déstructuré (c'est une succession de flash-backs, de digressions, de souvenirs, de sentiments, de retour au réel, etc) c'est la profondeur des 4 protagonistes principaux qui m'a séduit... et qu'on appréhende correctement qu'après avoir lu la totalité de l'oeuvre...
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pas sûr d'avoir tout appréhendé !
4 parties- 4 histoires- je passe rapide les deux premières (tout à déjà été dit dans les critiques précédentes !) plus proches des écrits d'un petit carnet à spirales d'un psychanalyste !!!!! donc on reprend pied au 3 em chapitre, on assimile on digère on digresse encore un peu puis nous voilà dans l'épilogue .......m'enfin !!!! heureux ceux qui auront compris la chute !????? mais là ! Chuttt .......
Par contre je suis très étonné que ce livre n'ai pas fait l'objet de plus de polémique !? on tire à vue sur le " nègre" ,le "juif" mais on lui attribue un Nobel ! ( le Mississipi est le dernier état américain a avoir ratifié en 2013 l'amendement interdisant l'esclavage !!!!!!)
j'ai donc rajouté les Etiquettes : Mississipi, Psychanalyse, ParanoÏa, Flash-back ...


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Aux Etats-Unis d'Amérique, dans une petite ville du Sud, une prétendue "grande famille" désargentée vit avec ses quatre enfants, Candace dite Caddy, Maury dit Benjy ou Benjamin, Jason et Quentin, au milieu d'une petite domesticité de couleur. le temps de narration est complètement décalé, on commence le 7 avril 1928, au moment où Quentin, la fille de Caddy (et nièce de son homonyme cité plus haut), s'enfuit, on continue le 10 juin 1910 où Quentin (son oncle) apprenant le mariage de Caddy, se suicide, puis on revient le 6 avril 1928 avant de finir par la date du 8 avril. La narration est chaotique, pour la bonne et simple raison que le premier chapitre est rapporté par Benjy, un déficient mental de 33 ans pour qui passé et présent se télescopent et qui ne comprend pas lui-même ce qu'il voit et entend...

A l'idée de passer trois cents pages ainsi, le découragement m'a saisie au cours du fameux premier chapitre...

Cf. note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Expérience extrême de la littérature contemporaine, le bruit et la fureur tient son titre d'un vers de Shakespeare, dans Macbeth. Expérience extrême car il y a distorsion du temps, des pensées et des personnages. La confusion est rendue possible par l'utilisation des pronoms personnels et par la technique du "courant de conscience", qui suit les pensées des personnages. A cela s'ajoute le fait que quatre personnages portent le même prénom.
Le roman se déroule dans le Mississipi et suit trois générations de Blancs et de Noirs vivant ensemble. Nous sommes dans la vieille aristocratie terrienne locale qui tombe lentement en décrépitude.
Le roman est divisé en quatre parties, représentant chacune une journée importante. On suit tour à tour les pensées de Benjamin, qui est attardé mental, et dont les pensées se suivent sans cohérence. Suivent ensuite les journées de Quentin, de Jason où est décrite la vie quotidienne des Compson, de Dilsey, une Noire qui fait preuve d'une grande dignité et d'une grande lucidité face à cette famille où pointe la folie. Tout le roman baigne dans une atmosphère malsaine, s'imprimant longuement dans l'esprit du lecteur.
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J ai lu ce livre et je l ai relu :je n ai pas pu entrer dans l univers romanesque du livre .W. FAULKNER est un grand ecrivain et a beaucoup de talent et en lisant quelques critiques de diveds lecteurs,j ai remarque qu ils ont trouve des difficultes a lire de facon aisee ce livre.Tout ce que j ai ecrit n est qu un humble et modeste avis d un lecteur sans aucune pretention.
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Être facilement compris de ses lecteurs ne semble pas avoir été la principale préoccupation de William Faulkner.. Dans "Le bruit et la fureur" encore moins que dans certains de ses autres romans.
Voilà un texte propre à décourager les plus persévérants. Pourtant adepte de l'auteur, j'avoue avoir moi-même été sérieusement déroutée par le caractère a priori insaisissable de ce récit.
Jugez plutôt : vous vous trouvez littéralement plongé dans l'esprit d'un idiot -qui ne l'est pas tant que ça- dont vous ne comprenez pas vraiment s'il a treize ou trente ans, tentant de suivre le fil de ses pensées décousues, interrompues, emmêlées, ses souvenirs et sa perception chaotique du présent formant un curieux magma.
Ajoutez à cela que certains des personnages évoqués dans ces pensées portent le même prénom (dont deux de sexe différent, qui s'appellent Quentin), et que l'auteur, histoire de nous embrouiller un peu plus -alors qu'à ce stade, on nage déjà dans la confusion la plus totale-, date de jours précis chacun de ses chapitres, pour en réalité y intégrer des flash-backs qui, en nous faisant perdre tout repère chronologique, finissent de nous déboussoler complètement !

Vous savez ce qui m'a sauvée ? C'est la préface... je ne lis quasiment jamais les préfaces, et surtout pas avant de découvrir les romans auxquels elles se rapportent. Mais là, j'avais besoin d'un joker !! Et c'était finalement un bon réflexe. Même si elle ne rend pas le récit limpide, la préface permet de saisir les liens entre ses différents protagonistes, et d'avoir une idée globale de sa chronologie.
J'ai ainsi pu continuer ma lecture mieux éclairée, les différents puzzles de l'intrigue s'emboitant ensuite peu à peu, plusieurs narrateurs se succédant, dont la relation devient de plus en plus linéaire, même si cela reste du linéaire faulknérien, et donc forcément relatif... Parce que la principale préoccupation de William Faulkner fut, me semble-t-il, de retranscrire le plus fidèlement possible les pensées de ses héros, avec ce que cela suppose de désordre, d'illogisme. Il rapporte ainsi une sorte de cacophonie mentale, une logorrhée intérieure bruyante et furieuse, en effet, qui, si elle peut rebuter le lecteur non averti, possède en même temps une force qui le touche presque malgré lui.

Sinon, de quoi ça parle ? Bah, des années 30 dans le sud des États-Unis, au sein d'une famille de blancs qui se croit marquée du sceau de la malédiction, de ses tragédies, des rapports troubles qui lient ses membres, des sentiments intenses -haine, culpabilisation...- qui les animent. Ça parle aussi de la famille noire qui est à son service, de la relation étrange créée entre les deux "clans" par les années de cohabitation, entre besoin et condescendance, familiarité et domination...
Du Faulkner, quoi...

Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Nous sommes aux Etats-Unis, en 1928, et le pays est au bord de la crise économique. La famille Compson, vieille famille de planteurs du Sud des Etats-Unis, hautaine et autrefois prospère, est aujourd'hui à l'agonie. le lecteur va assister à un drame familial à travers le regard et la pensée de trois membres de la famille : Benjy Compson, un des fils du couple Compson, un simple d'esprit ; Quentin Compson, fils aîné de la famille, étudiant à Harvard et obsédé par son amour incestueux envers sa soeur Caddy ; et enfin Jason Compson, le frère des trois précédents, jaloux et violent. Enfin, la dernière partie du livre n'est plus un monologue mais est centrée sur Disley, la dirigeante noire de la famille.

Résumer « le bruit et la fureur » me paraît très difficile. William Faulkner, en digne légataire de James Joyce, utilise un style et une narration bien à lui. Il utilise beaucoup le monologue intérieur, essayant de rendre compte des sentiments et des pensées de ses personnage. de plus, les flash-back et les digressions sont tellement nombreux que rendre compte linéairement du récit paraît très complexe. Malgré tout, il ressort une telle force de ce roman qu'il vaut la peine de s'y accrocher. Avec son style, William Faulkner nous dépeint une Amérique entre deux mondes, celui d'autrefois avec les riches familles des Etats du Sud et celui du monde moderne que les bouleversements économiques vont faire naître. Les Compson sont de ceux qui se désagrègent, repliés sur leur passé glorieux mais fini, et qui ne sauront relever la tête face aux changements économiques et historiques qui s'annoncent.
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Ecriture schizophrénique, difficile d accès, hermétique comme une huître. Mais sublime, colérique, tempétueuse, sauvage et tourmentée.
On ne sait jamais qui narre, qui vit, qui est en face de vous.
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Un livre dont la lecture n'est pas facile mais qui marque à jamais...
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