[...] un homme craint davantage ce qui pourrait lui arriver que les ennuis qu'il a déjà soufferts. Il se cramponne aux ennuis qu'il a déjà soufferts plutôt que de risquer un changement.
"Elle a voyagé avec la lenteur imperturbable d'un changement de saison."
Je sais maintenant que ce qui fait d'un homme un imbécile c'est son inaptitude à suivre même les bons conseils qu'il se donne à lui-même.
« La sagesse suprême, c’est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard tandis qu’on les poursuit » .
En le regardant, Hightower pense: « C’est qu’il arrive tant de choses. Il arrive trop de choses. C’est cela. L’homme accomplit, engendre, tellement plus qu’il ne peut, ou ne devrait, supporter. C’est ainsi qu’il s’aperçoit qu’il peut supporter n’importe quoi. C’est cela. C’est cela qui est terrible, le fait qu’il peut supporter n’importe quoi, n’importe quoi. »
Tout homme a le privilège de se détruire lui-même pourvu qu'il ne fasse de mal à personne, et moyennant qu'il vive pour lui-même et de lui-même...
Quand il se mit au lit, ce soir-là, il était décidé à s’enfuir. Il se sentait comme un aigle, dur, suffisant, puissant, sans remords et plein de vigueur. Mais cela ne dura pas, bien qu’il ignorât alors que, pour lui comme pour l’aigle, sa propre chair, aussi bien que tout l’espace, ne serait jamais qu’une cage.
(p. 202-203)
Rien ne semble plus solitaire qu’un homme corpulent dans une rue abandonnée. Cependant bien qu'il ne fût ni gros, ni grand, il arrivait à paraître plus seul qu’un poteau télégraphique au milieu d’un désert. Dans la large rue vide, rayée d’ombres, il ressemblait à un fantôme, à un esprit qui, sorti de son propre royaume, se serait perdu. (151)
L'homme dont les mensonges sont le plus aisément acceptés est celui qui, toute sa vie, a joui de la réputation de franchise.
C'est drôle de le voir. Il a l'air d'un homme qui, incapable de jouer un air, souffle bien fort dans une trompette dans l'espoir que, dans une minute, ça deviendra de la musique.