L'Esprit du geste

Ayant passé trois jours avec un artiste chinois Wong Wa, peintre, calligraphe et sculpteur, j'ai pensé illustrer ses conseils à partir du livre de Robert Faure, l'Esprit du Geste, qui me semble proche de l'enseignement que j'ai pu recevoir de Wong Wa, et d'une autre artiste Wenjue Zhuang née à Shanghai, qui enseigne aujourd'hui à Nantes.


Wong Wa enseigne la peinture et la calligraphie notamment dans le cadre du musée " Guimet à Paris, où il fait des démonstrations gratuites ouvertes au public.

Nos travaux pendant ces trois jours ont été inspirés par Qi Baishi le dernier grand peintre lettré traditionnel qui enseigna la peinture traditionnelle à l'académie des beaux arts de Pékin.

Quels sont les éléments qui font la richesse d'une estampe chinoise? Une question qui est souvent posée et à laquelle on peut répondre simplement sur deux critères essentiels.

La première qualité est celle de l'encre, car il faut en effet produire le maximum de nuances dans les gris, ou les couleurs,
la richesse du travail se voit souvent en regardant la feuille de riz face au soleil, les nuances vont apparaître, et l'on peut distinguer parfois plus de sept ou huit nuances de gris.

La deuxième qualité, vient de la richesse du pinceau c'est l'esprit du geste la qualité du trait, le pinceau chinois est capable de traduire les émotions et traduire nos perceptions d'une façon originale, le trait doit être varié équilibré avec ce brin de folie, comme un trait d'esprit.

Wong Wa demande à un élève ce qu'il voyait, à cela l'élève avança : un canard sur un étang, le maître lui répondit : la richesse de l'encre et l'intelligence du pinceau.


Figuratif ou non, n'est pas une question intelligente pour un artiste chinois lettré.

"L'Esprit du Geste" de de Robert Faure, propose à celui qui cherche à s'initier 86 exercices. Pas à pas la tenue du pinceau, l'énergie, l'émotion vont imprimer le geste. Souvent la position debout donne une plus grande aisance, avec plus d'envergure dans les mouvements du corps.

Le vide et le plein, souvent mis en avant par les lettrés?
Le Yin, représenté en noir, évoque entre autre, le principe féminin, la lune, l'obscurité, la fraîcheur, la réceptivité, etc. le Yang quant à lui (laissant apparaître le fond blanc), représente entre autres le principe masculin, le soleil, la luminosité, la chaleur, l'élan ...
Le Yin et le Yang, se résumerait ainsi, un peu de noir dans une zone blanche et toujours un peu de blanc sur une partie noire ou très sombre, l'équilibre vient de cette harmonie.

Dans l'ouvrage de Robert Faure très attaché aux travaux à l'encre noire, dite de chine, on peut par des touches de bleus ou de rouges rehausser la peinture et lui donner une connotation très moderne.

Toute estampe s'accompagne d'une calligraphie et d'une signature sous la forme d'un sceau.
Le lettré y écrit un poème, texte inspiré du tableau.
Dans l'ouvrage de Robert Faure cette connaissance n'est pas traitée, ce qui n'est pas une surprise car c'est un monde complémentaire et une discipline complexe.

Si vous souhaitiez savoir où trouver encres et matériels je peux vous transmettre des informations pratiques.
Mais rien ne remplace le travail sous la conduite d'un maître.
Ce livre est un excellent support de découvertes. La route est longue et belle , il convient de la prendre pour le plaisir et la magie de l'encre.