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EAN : 9782759235698
184 pages
Quae (25/08/2022)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Dans cet essai, Pierre Feillet présente l’agroécologie comme une agriculture de réconciliation avec la nature. Il ouvre un débat sur l’avenir d’un système alimentaire éthiquement et durablement responsable qui s’appuierait sur des liens renouvelés entre les hommes et la nature, sans exclure – au contraire – le recours aux avancées les plus récentes de la science et de la technologie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pierre Feillet est membre de l'Académie d'Agriculture, dans laquelle il consacre ses travaux sur la thématique "Alimentation, technologie et société". Il a publié, entre autres, un livre intitulé "Quel futur pour notre alimentation ?" aux Editions Quae, que j'avais déjà eu l'occasion de chroniquer il y a quelques années. Dans ce nouvel opus, Pour une éthique de l'alimentation, il s'intéresse au système alimentaire défini par Louis Malassis comme "la manière dont les hommes s'organisent, dans l'espace et dans le temps, pour obtenir et consommer la nourriture".

Dans un premier temps, l'auteur illustre la complexité du système alimentaire en France, lequel comprend plus de 3 millions d'emplois. Ce premier chapitre synthétique, mais complet, montre bien tout l'écosystème qui s'est bâti, en plus des agriculteurs, pour assurer la souveraineté alimentaire de notre pays ; cela va des industries de l'amont aux entreprises de transports de marchandises, sans oublier les fabricants d'emballages alimentaires. Certains chiffres sont impressionnants : 460.000 emplois dans les industries alimentaires (70% sont transformés par cette industrie), 670.000 salariés dans la grande distribution. Il définit ensuite ce que signifie un "système alimentaire éthique" devant répondre aux enjeux de notre époque : ... relever le défi de bien nourrir l'humanité pour permettre à tous les hommes de vivre longtemps et en bonne santé, contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, respecter la biodiversité et les terres arables, protéger les comportements culturels des populations, veiller au bien-être des animaux, assurer un juste partage des créations de valeurs.

Le sous-titre du livre est intitulé "Apprivoiser la nature" et c'est l'un des points clés de l'essai. Pierre Feillet incite à resserrer les liens entre les Hommes et la nature, notamment ceux unissant les plantes cultivées et la nature, insistant sur la nécessité de protéger les pollinisateurs, d'optimiser les échanges entre les racines et les micro-organismes et de favoriser la protection naturelle des végétaux contre les maladies et les insectes. Cette démarche, considérée comme agroécologique, n'est pas une incitation à se réorienter vers une agriculture ancienne ; il met d'ailleurs en garde contre les partisans d'une nature "intouchable" et le dévoiement du principe de précaution appliqué aux OGM (desquels il est partisan).

Deux chapitres très intéressants analysent en profondeur deux thèmes très discutés en ce moment : respect de la nature et consommation de viande d'un côté, agriculture déconnectée de la terre de l'autre côté. Sur ce second point, il passe en revue l'agriculture cellulaire, l'agriculture verticale, ou encore la production d'insectes. Les innovations réalisées sur cette dernière sont majeures et Pierre Feillet voit dans ces "entomoraffineries" un avenir positif. Il cite cette entreprise installée désormais près d'Amiens qui "devrait produire jusqu'à 200000 tonnes d'ingrédients issus de l'élevage du scarabée Molitor, principalement des protéines, mais également des huiles, destinées à l'alimentation animale et aquacole et des engrais à base des déjections."

En conclusion, ce livre constitue une synthèse éclairante sur notre système alimentaire et les voies à emprunter pour le rendre plus éthique. Comme le signale la 4ème de couverture, il s'adresse à un public large. J'aurais aimé que l'auteur creuse davantage certains aspects (impact des changements de pratiques alimentaires sur l'utilisation des surfaces, ou encore les nouvelles tendances comme les laits végétaux, ou les laits obtenus par fermentation). Ayant précédemment lu "Quel futur pour notre alimentation ?", j'ai retrouvé pas mal de choses communes entre les deux ouvrages, ce qui a peut-être réduit mon intérêt pour ce nouvel essai dont je conseille néamoins vivement la lecture.
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Pierre Feuillet, ingénieur agronome de formation, est déjà l'auteur de plusieurs livres consacrés à la nutrition, essentiellement sur la qualité des aliments, les habitudes de nutrition, et le lien entre agriculture et alimentation. Ce nouveau livre me semble être une synthèse de plusieurs de ses oeuvres, dans un objectif de donner quelques pistes très générales pour notre alimentation. Il définit donc ce que serait une alimentation éthique, c'est-à-dire une manière de produire et consommer nos aliments conciliant les besoins nutritifs de la population en une nourriture de qualité, tout en respectant la nature, les animaux, en limitants les impacts environnementaux au maximum. Tout un programme, que l'auteur déroule par chapitres ce qui est positif, ce qu'il faut changer, et ce qu'il reste actuel dans le système actuel.
Les chapitres sont assez courts, très synthétiques, et balayent l'ensemble des techniques, des risques, et des promesses de telle ou telle composante de la production de nourriture. L'auteur rappelle comment les hommes ont petit à petit développé le moyen de se nourrir, et les évolutions qui ont accompagné les différentes révolutions agronomiques. On constate à quels point la sélection variétale, conjointement à l'industrialisation de l'agriculture (avec recours massifs aux engrais et au produits phytosanitaires), a fait faire des bonds à la productivité, tout en faisant apparaitre de nouvelles menaces pour l'environnement. La qualité des produits est aussi discutée, aussi bien sur les plans sanitaires ou gustatifs. Pour de nombreux points des encarts techniques sont insérés dans le texte pour redonner les bases scientifiques de tel phénomène, ou parfois pour approfondir une législation, une technique.
Le discours de Pierre Feuillet se veut apaisé, on sent que l'auteur n'a pas pour but d'opposer ou de diviser, mais bien rassembler autour de l'importance et de la difficulté de l'objectif. Tout est pragmatique, et parfois froidement statistique, mais toujours bien documenté. On voit que l'auteur met l'ensemble des techniques sur la tables, en rejetant certaines choses, ou en montrant que certaines pseudos avancées ou révolutions annoncées ne sont que de la poudre aux yeux.
Ce livre est donc une synthèse très intéressante de l'état actuel de la production agricole à visée nutritive. Il montre l'étendue des possibles afin de nourrir mieux une population en croissance. Il milite pour le maintien d'une agriculture performante, au-delà des dogmes bien pensants ou des rêves éveillés de certains modes de production. On voit bien que l'agriculture change, et doit encore bien changer avec l'utilisation de la science pour la développer encore. Il manque par contre une partie par rapport à la pression sur les terres agricoles : compétition par rapport à l'urbain et au péri-urbain, pression par rapport aux cultures destinées à des filières non alimentaires. A lire par tous pour remettre les idées en place.
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Je n'ai pas encore fini le livre , il me manque encore deux chapitres, mais globalement j'ai l'idée du livre.
Celui ci est une synthèse avec des explications et démonstration, de ce qui a été , de ce qui est , de ce qui peut être et de ce qui pourrait être.
Un joli descriptif bien argumenté et détaillé, avec quelques encarts supplémentaire pour plus de détails.
Le livre est écrit sans idée de convaincre réellement, je vous trouve qu'il manque de force dans certaines critiques. Mais finalement c'est peut être la tout le travail, amener les différentes idées et manières de voir l'alimentation humaine et animal, et a nous de construire les critiques et les conclusions.
N'ayant pas fini, mon avis pourra peut être changer , mais pour le moment je ne le trouve pas suffisamment engagé.
En revanche j'ai vraiment appris plein de choses , c'est un livre très intéressant mais qui peut prendre du temps a lire afin d'assimiler les idées correctement. Ce n'est pas un roman qui se dévore. Je le lis a petite dose régulièrement.

Masse Critique Février 2023

MAJ fin de lecture , lu en 45 jours , j'ai eu beaucoup de mal a le terminer et a me plonger dedans. J'en ressort mitigée. C'est un essai qui décrit et développe de multiple procédé , mais sans donner un réel avis orienté. L'intérêt finalement est de nous donner les données et c'est a nous de nous forger notre propre avis.
Je recommande pour ceux qui savent être concentré suffisamment longtemps pour ce type de livre !
Personnellement je préfère les romans , ou alors pour ce genre de sujet des documentaires ou magasines.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
De multiples facteurs affectent cette vie microbienne (conditions climatiques, sécheresse, inondation, dissémination des pesticides, etc.) alors que des études conduites en laboratoire ont montré qu’une perte de 30% de la diversité microbienne du sol pouvait réduire de 40% la minéralisation de la matière organique, de 50% la productivité végétale et de 50% la stabilité structurale des sols. Dans ce contexte, ce qui est inquiétant, c’est que la qualité microbiologique des sols est mauvaise pour 10% d’entre et moyenne, à surveiller, pour plus de la moitié (58%) ; un tiers seulement mérite la mention bien. Certes, les sols ne sont pas morts, contrairement à des affirmations non étayées par les études les plus récentes, mais il faut les surveiller. Trois paramètres méritent d’être suivis avec attention : l’importance de la charge microbiologique, sa diversité et la densité du réseau de communication qui se forme entre les espèces présentes.
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Pour leur part, les pouvoirs publics ne doivent pas s’encombrer d’une vision idéologique de la « gestion de la nature » qui conduirait à exclure l’usage de semences issues des nouvelles biotechnologies, l’application raisonnée de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse ou encore la présence de produits d’origine animale dans nos assiettes. A moins que des raisons solidement confortées par des études scientifiques robustes et validées les conduisent à prendre de telles décisions. En la matière, l’émotion ne doit pas prendre le pas sur la raison, ni la croyance sur la connaissance.
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(Le lecteur) « gardera à l’esprit qu’un système alimentaire est considéré comme éthique s’il contribue à relever le défi de bien nourrir l’humanité en permettant à tous les hommes de vivre longtemps et en bonne santé, à lutter contre le réchauffement climatique, à respecter la biodiversité et les terres arables, à protéger les comportements culturels des populations, à veiller au bien-être des animaux, à assurer un juste partage des créations de valeurs »
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Les productions hors-sol ont un impact neutre sur la biodiversité et positif sur l’usage des sols. Elles n’affectent pas le bien-être animal. Mais toutes sont énergivores – c’est là leur talon d’Achille – parce qu’elles se privent de l’énergie solaire dont bénéficie l’agriculture traditionnelle et qu’en l’absence de lumière naturelle, il n’est pas possible de produire des calories alimentaires sans faire appel à des énergies renouvelables ou fossiles.
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