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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Se lancer dans une (courte) autobiographie à 46 ans peut paraître présomptueux. Pas quand on s'appelle Caryl Férey.
A quoi sert ce livre ? A nous faire comprendre comment il est possible de devenir écrivain à succès quand on a rien pour soi en dehors de son talent et de son acharnement. C'est une leçon de vie, mais pas le genre de leçon qui nous donne la leçon. Non non, une tranche de vie, genre auto-analyse décalée, remplie d'anecdotes et de petites histoires.
161 pages totalement jouissives, drôles, touchantes, étonnantes, éblouissantes, attachantes, bref en un mot : vivantes !
La première partie, où Férey s'allonge virtuellement sur le fauteuil du psy est franchement brillante. L'auteur nous fait comprendre d'où lui vient son amour des histoires et son incroyable obstination. Les prémisses d'un homme de caractère qui ne lâchera rien durant des décennies de vaches maigres, RMI et tutti quanti.
La seconde partie, passionnante, nous narre le parcours du combattant pour écrire un roman qui tient la route et pour se faire publier (chausse-trappes, déceptions, galères et tutti quanti).
Le tout se lit d'une traite (normal quand on parle de vaches maigres), chaque ligne, chaque phrase apportant son lot d'émotions jubilatoires. Un récit tragi-comique pour décrire un parcours rocambolesque.
Parce que Férey a une plume étonnante, dans la forme comme dans le fond. Parce que Férey est capable d'une drôlerie et d'un recul sur soi-même proprement bluffants.
Un petit livre, loin des romans plus noir que noir de l'auteur, mais qui nous fait mieux les comprendre (lui et ses écrits).
Je ne saurais trop vous conseiller de lire également son recueil de nouvelles Petit éloge de l'excès (paru en 2007), qui vous donnera des clés complémentaires pour comprendre (et tomber sous le charme) du personnage. 
Pour revenir au pourquoi d'une telle sortie à 46 ans, l'auteur déclarait récemment qu'il n'était pas trop tôt pour lui d'écrire sa biographie, n'étant pas certain de « vieillir bien vieux ».
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Retour aux sources pour Caryl Ferey, auteur désormais reconnu et multiplement primé en particulier pour Zulu et plus récemment Mapuche. Son enfance dans un milieu étanche à la production créative, où le système scolaire engoncé dans ses prérogatives rigides est peu apte à repérer les aptitudes hors normes et serait plutôt enclin à museler les manifestations trop imaginatives, ne le prédispose pas à marcher dans les traces des illustres écrivains qui le fascinent, parmi lesquels Djian. Pourtant, ses potes en redemandent, de ses histoires d'aventures écrites à profusion. Les essais infructueux de publication nés de paris fous issus de soirées arrosées conduisent à des années de galère, comme en connaissent de nombreux artistes, assorties de petits boulots et de RMI, et il faut y croire pour s'accrocher, d'autant que le talent doit se pacser avec la chance pour que la mayonnaise prenne. On peut réussir sans talent, au risque de se brûler aux flammes d'un feu de paille, c'est beaucoup plus difficile lorsqu'on est doué mais que le destin ne vous permet pas de sonner à la bonne porte.

Ce qui pourrait être le récit banal du parcours semé d'embûches d'un écrivain en mal de lecteur, est sublimé par un style truculent et percutant, dans lequel on reconnaît bien l'auteur zélé et enflammé de Mapuche. Une leçon et un message d'espoir pour les innombrables récidivistes du manuscrit qui connaissent par coeur le texte des réponses des éditeurs, quant ceux-ci daignent répondre :

«J'ai le regret de vous dire que notre comité de lecture a décidé de ne pas donner suite à votre proposition, considérant qu'elle ne s'inscrivait pas dans le cadre de nos projets éditoriaux «

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Caryl Ferey se lance dans une drôle d' autobiographie, réduite à deux idées obsessionnelles: échapper à un frère calamiteux et faire briller sa petite planète dans la noire galaxie de la Série Noire -autant que possible, celle de Gallimard!

Il nous conte donc l'histoire d'un vilain petit canard...ou plutôt d'un joli petit renard affligé d'un frère style Musclor qui le traite de tapette à longueur de journée et l'entraîne dans la suite effrénée de ses échecs... jusqu'au jour où le cave se rebiffe, c'est morgue pleine, ras le khéops: la lopette prend le mors aux dents veut écrire, et écrire des polars. Caryl écrira donc, et ça va saigner dans les chaumières!
Tel Jimmy Connors changeant enfin de raquette et remportant le matche de sa vie, Caryl Ferey faisant fi des vaches normandes, et des galettes bretonnes monte à l'assaut de la capitale. Les maisons d'édition qu'il contacte semblent toutes frappées d'une malédiction : la Balle d'Argent s'écrase dans le mur, La Baleine chante son chant de mort, le Poulpe frétille à peine des tentacules, les polars du Routard sont en stand by dans une consigne à bagages et même la mythique Série Noire de Gallimard change de directeur et semble se porter un peu moins bien..
Pourtant notre renard s'obstine: avec son frangin, faut dire, il a été à rude école!! Entre deux joints, trois whisky et quatre voyages au bout du monde il écrit et réécrit sans relâche, toujours soutenu par des potes improbables, aussi paumés que lui et rudement sympas: il y en a un qui est muni d'un appareil dentaire marronnasse "qui donnerait envie d'embrasser une morte" , un autre à qui il fait lire ses oeuvres et qui est un "libraire-qui-trouve-ça-nul"...
C'est tellement drôle, plein d'autodérision et de verve qu'on dévore d'une traite ce mode d'emploi pour devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale! On ne fait pas que rire, d'ailleurs: c'est plein d'enseignement, cette autobiographie d'une vocation déguisée en poilade...
A mettre entre toutes les mains à qui le stylo ou le clavier démange...
A donner à tous les petits frères quelque peu sadisés par leurs aînés...Cela leur redonnera la pêche!
Une vraie cure de Prozac!
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Une autobiographie à à peine quarante-cinq ans? Mais pour qui se prend-il? Victor Hugo? James Ellroy?
Non, Caryl Ferey ne se la pète pas -ou alors un petit peu seulement - mais il tient à rassurer les apprentis écrivains passionnés que leur publication est possible - à condition d'être prêt à vivre avec le RMI et une banque à rassurer pendant quelques années.
Caryl Ferey a grandi en Bretagne à Montfort-sur-Meu entre un frère musclé qui n'acceptait aucun désaccord, des parents divorcés et une mémé ancienne institutrice qui lui a fait découvrir la littérature. Dans la première partie du roman, un brin décousue, il relate son enfance et conclut sur tous les bénéfices qu'il a tiré de certaines expériences pénibles.
Prêt à être écrivain, il se jette dans l'écriture - et les excès - vit donc du RMI et du soutien de ses potes et écrit, écrit, écrit. Les refus de publications s'accumulent, les faux espoirs aussi, puis le désespoir mais sous la plume de Caryl Ferey, celui-ci est toujours ridiculisé avec beaucoup d'humour.
J'ai beaucoup aimé cette deuxième partie dans laquelle il décrit la genèse de ses romans, leurs étapes et celles de la publication. le tout avec beaucoup d'humour, d'auto-dérision et de fantaisie, à la Caryl Ferey.
C'est un roman initiatique intéressant et divertissant qui se prend à peine au sérieux, mais que je conseille aux amateurs de Mapuche et Zulu. A ce que j'ai compris, c'est un auteur qui gagne en maturité, donc vivement le prochain!
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On connait surtout Ferey pour ses polars "exotiques" trépidants et violents (Haka, Utu, Zulu, Mapuche), mais c'est un auteur qui a plus d'une corde à son arc: littérature jeunesse, polars divers, pièces radiophoniques, scénarios de série tv et autres commandes dont il n'est pas trop fier...

Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale (putain de titre!) est une autobiographie dans laquelle il nous raconte ses débuts d'écrivain. Pour la 1ère partie, il a recyclé une nouvelle qui devait traîner dans ses tiroirs... le 1er chapitre est surprenant. Une phrase géante, bourrée de virgules, tirets et parenthèses. Aucun point. On en ressort avec l'impression d'avoir passé une heure avec un gamin trop bavard qui ne va jamais se taire. J'ai eu un peu peur que tout le livre soit dans le même style (j'aime pas les gens bavards).

Mais non.

La suite est plus classique (quoique classique ne soit pas un adjectif qui colle très bien à Ferey), plus traditionnelle dans la forme (comprendre: il respecte les règles de base de ponctuation). Bref, il s'agit d'une autobiographie d'auteur qui nous raconte comment il est devenu auteur, comment il a galéré pour être publié, ses débuts dans le monde du polar:

Sans jamais se prendre au sérieux, sans se vanter ni se lamenter.
J'ai retrouvé le Ferey plein d'humour qui m'avait tant plu avec son poulpe (d'amour et de dope fraîche) et la jambe gauche de Joe Strummer, son côté nature et déjanté, ses phrases courtes (sauf pour le 1er chapitre bien sûr), le choix des mots hyper imagés. Irrésistible.

On notera qu'il a sorti ce bouquin après Mapuche, avec le recul et l'expérience d'un auteur qui commence à être bien confirmé, qui revient sur ses erreurs de débutant en toute humilité. J'ai d'autant plus apprécié que j'avais lu la plupart des livres dont il est question.

Avec "comment devenir..." (diantre! Ce titre à rallonge...), j'ai davantage eu l'impression de lire une (longue) lettre d'un vieux pote pas vu depuis 10 ans qui me raconterait ces dernières galères qu'une autobiographie.

Un livre que je recommande vivement aux fans de Ferey (en plus, le format inédit poche est très sympa).
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Tout d'abord, c'est devenu presqu'une habitude, je remercie vivement Babélio qui a inventé ces opérations « Masse Critique », pour nous les babéliotes (ça se dit ? lol) et ici les éditions Points qui m'ont permis de découvrir l'autobiographie de Caryl Ferey, un auteur que j'aime beaucoup, beaucoup… Zulu et Mapuche m'ont marqués et resteront dans mes livres préférés. Alors évidemment, j'étais impatiente de lire ce petit livre au titre improbable « Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale » … faut dire qu'habiter Montfort-sur-Meu faut le faire lol ça ne s'invente pas !
Alors, la déconvenue, au départ, a été à la hauteur de mon attente…
Le 1er « chapitre » intitulé « L'ennemi » est une seule et même phrase sur 11 pages…. imbuvable ! Je vous assure que je les ai trouvées longues ces 11 pages…
Je n'avais qu'une envie, lâcher ce bouquin et aller voir ailleurs ! Je l'ai laissé un peu en plan, mais j'y suis revenue… Opération Masse critique oblige…. et oui, livre gratuit ok mais critique en contrepartie. Et je n'allais pas en faire une à l'aveuglette.
Donc j'entame la suite… et là Caryl écrit « normalement »…. déjanté, mais avec ponctuation… et je vous assure que ça change tout lol
et là on plonge dans la vie de Caryl Ferey, ou surtout celle de son frère… un grand frère, très colérique, brutal, spécial qui mène la vie dure au petit Caryl… et à lui-même aussi d'ailleurs.
On suit la vie de Caryl avec ses potes, son frère omniprésent… sa sensation d'être un renard, sa mémé Marthe et puis Montfort-sur-Meu…
Et puis, et c'est là que je suis devenue accro à ce petit livre, Caryl se met à écrire… dans un premier temps, pour ses potes, pour raconter leurs aventures complètement folles….
Et après sa découverte de son envie d'être écrivain, sa survie, RMI etc.
Le parcours chaotique pour essayer de se faire publier, d'écrire quelque chose de correct… mais aussi son voyage autour du monde, son coup de foudre avec la Nouvelle Zélande….
Arrive enfin le moment inespéré, tellement désiré : être publié chez Gallimard…. Haka, Zulu, Mapuche !
Bref, petit à petit on arrive à maintenant. Zulu réalisé en Afrique du Sud, les prix littéraires…
Et la pression des auteurs connus, mais en même temps, l'homme reste le même (ça, j'apprécie), simplement, c'en est fini du RMI et des dettes… et il peut enfin inviter ses amis.
Lire ce livre nous apprend, un peu, l'homme Caryl Ferey, au-delà de l'auteur, et ça m'a bien plu. Et puis voir l'envers du décor du métier d'écrivain… c'est bien, intéressant. Nous lecteurs, on lit, on vibre, on aime ces livres… qui ne sont pas si évidents à écrire.
Bref, après un début très difficile, j'ai aimé, beaucoup aimé ce livre.
Je vous le conseille donc, mais vous pouvez sauter le 1er chapitre lol

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Avec beaucoup d'humour (noir, jaune ?), Caryl Férey raconte comment la vie d'écrivain est un long fleuve tranquille de mollards bordé de cailloux, avec un style d'écriture et une maturité sans cesse en évolution, avec humilité et désespoir. C'est comme d'écouter un vieux copain d'école vous raconter ses déboires autour d'une bouteille dans un bar déjà vidé. Si vous avez déjà caressé le rêve d'être édité, ce livre va sûrement tour à tour vous en dégoûter et vous donner le courage nécessaire pour y arriver. Si vous êtes éditeur, ouille !

Mis à part le titre à rallonge dont vous aurez du mal à vous souvenir le jour où vous voudrez aller le demander à votre libraire, il n'y a rien à reprocher à ce livre, il est même très touchant de le voir se livrer après tous ces poings dans la gueule, avec les tripes à l'air et le clavier agonisant. Comme quoi, l'acharnement paye, et heureusement. Peut-être qu'un jour, vous aussi, vous finirez par voir un de vos livres adapté au grand écran avec Orlando Bloom comme acteur principal qui vient vous faire des câlins parce que vous êtes un génie.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Férey nous raconte son enfance, ses rapports tumultueux avec son frère aîné, Mémé qui lui donna le goût des histoires. Et puis le lycée, Djian, qui changea sa vision de la littérature, la bande de potes mise en scène dans ses premiers récits, les petits boulots pour pouvoir vivre de sa plume, les voyages en terres lointaines qui forment la jeunesse mais aussi l'écriture. Djian, Fante, Ellroy le guideront dans cette entreprise. Il faut s'accrocher pour devenir écrivain, et plus encore pour se faire publier, quant à avoir du succès on n'en parle même pas ! Dans ce court récit, Férey nous livre avec autodérision ses déboires et déconvenues dans le monde de l'édition parisienne, et nous laisse avec une seule envie : lire ses romans.
http://bene31.canalblog.com/archives/2013/07/02/27549033.html
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Dans la foulée de la lecture d'Okavango, j'ai enchainé avec ce récit autobiographique publié en 2013. L'auteur raconte avec humour, décalage et provocation tout ce qui selon lui l'a amené à écrire, puis l'a conduit au succès international.
On trouve pêle-mêle un frère ainé, mémé Marthe, David Bowie, Jimmie Connors, Carole, Philippe Djian, Pierrot le fou, la Série Noire, un pote-libraire-qui-trouve-ça-nul, Monfort-sur Meu, Auckland, Forest Whitaker, Franckymogo, Orlando Blum, Bandini, les Clash, les éditions La Baleine, sans oublier Gros Papa et Cheval Fougueux.
Cela n'est pas exhaustif car on trouve également des tas d'autres personnages croqués en quelques lignes et des situations qui reviennent régulièrement : les voyages, les femmes et les dérives alcooliques.
L'écriture très Rock'n Roll de Caryl Férey dit très bien l'époque. Elle évoquera inévitablement mille références à ceux qui ont grandi durant cet ''Age de Pierre''. Elle fonctionne parfaitement lorsqu'elle évoque les dérives de Bandini, le héro de Fante et la difficulté pour parvenir à vivre de sa plume.
Les lecteurs de Caryl Férey trouveront leur bonheur dans le ton et les multiples anecdotes quant aux aficionados du classicisme, ils peuvent passer leur chemin.
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Difficile de démarrer ce court bouquin mais une fois dedans quel régal... Les péripéties d'un ado se cherchant au travers de ses rencontres et celle décisive avec l'écriture. le hasard faisant bien les choses, les voyages ajoutant leur grain de seul pour un excellent résultat et le plus Grand bonheur de ses lecteurs.
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