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4,18

sur 1271 notes
Ce livre (conseillé très vivement par un collègue et ami), je l'ai lu (une première fois) en 1999 et il m'a immédiatement envoûtée..... je l'ai lu le plus lentement possible pour faire durer le plaisir et j'ai su que je ne l'oublierais jamais ... d'ailleurs, je vais le racheter une quatrième fois parce que les trois précédents, je les ai prêtés ... et pas récupérés ....
Je ne sais pas à quelle partie de son histoire personnelle Alice Ferney a fait appel pour donner un tel accent de vérité, d'authenticité à cette histoire d'Esther, bibliothécaire qui vient lire des livres à une famille gitane en stationnement illicite sur un terrain vague.
Si je parle avec autant d'enthousiasme de ce livre, c'est que mon parcours professionnel m'a donné la chance d'approcher cette culture nomade, lire des livres et plus encore, apprendre à lire à des enfants gitans, manouches et autres enfants du voyage, ce fut ma réalité quotidienne pendant 7 ans, alors oui, cette lecture (plusieurs fois renouvelée ) me parle énormément et ravive en moi des émotions multiples.
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C'est un livre trouvé dans ma PAL (qui enfin diminue en ces temps de confinement) un peu par hasard. Et ce fut un bonheur tant ce livre est un bijou sur le fond et la forme. Alice Ferney nous invite à vivre au sein d'une famille de gitans, installée dans le froid de l'automne sur un terrain potager à l'abandon. Angeline, la matriarche, veille sur ses 5 fils, ses brus et ses petits-enfants, avec la rudesse de celle que la vie n'a pas épargnée avec ses coups et ses misères.
Le regard extérieur d'une gajdé vient bousculer ce petit monde fermé.
J'ai craint que ce roman ne soit conventionnel avec une histoire prévisible. Que nenni! Ce roman est original, bouleversant et en même temps lumineux.
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Alice Ferney, Grâce et dénuement - 1997

« Une femme pourtant venait chaque semaine. Elle connaissait les Gitans
depuis près d'une année sans avoir vaincu leur sauvagerie. C'était la responsable d'une bibliothèque. Elle pensait que les livres sont nécessaires comme le gîte et le couvert. Elle s'appelait Esther Duvaux. »

Angéline et sa famille, gitans de toujours, sont installés de façon illégale sur le terrain privé d'une institutrice qui ne porte pas plainte. Angelo, le seul célibataire du clan, devient amoureux d'Esther, la lectrice. Sa présence changera-t-elle les individus ?

C'est l'histoire de ce clan, des relations hommes-femmes que nous raconte Alice Ferney avec sensibilité malgré la violence de certains comportements. le livre a le mérite de nous faire pénétrer dans l'univers des Gitans et de leur philosophie que défend si bien Angéline, la vieille. On y côtoie des thèmes aussi profonds que le désir, le sentiment de rejet, les enfants, la vie, la mort, le rêve, la misère, la force d'une femme, le désarroi masculin.

Ce n'est pas une oeuvre à suspense ou alors il est si léger qu'on le perçoit à peine, mais la manière touchante de dire d'Alice Ferney nous incite à poursuivre notre lecture même si on trouve que les situations évoluent lentement parfois. Les derniers chapitres m'ont émue d'une manière bien particulière et j'ai eu du mal à abandonner ces personnages à leur destin après les avoir sentis de si près...
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Esther Duvaux, la quarantaine, ancienne infirmière devenue bibliothécaire, propose à Angeline, cheffe d'une famille de gitans de venir lire des livres aux enfants, une fois par semaine. Angeline est la mère des cinq hommes du groupe. Tous sauf un sont mariés. Les enfants non scolarisés, livrès à eux même, jouent du matin au soir, selon les saisons, dans le froid ou le chaud, la poussière ou la boue du campement.
Rejetés par les municipalités qui ne mettent pas à leur disposition des aires d'accueil convenables, ils ont installé leur caravanes déglinguées sur le terrain d'une institutrice à la retraite; un terrain dorénavant couvert de tessons de bouteilles et de ferrailles jetées au feu afin de les nettoyer.... Les enfants aux cheveux sales et emmêlés, sont lavés, comme le linge une fois par quinzaine dans les bassines où trempe le linge.
Les femmes assurent le quotidien, lavage du linge, repas, garde des enfants, pendant que les hommes vont récupérer les ferrailles. Des hommes violents avec elles parfois, les dressant à coups de beignes et leur plantant une fois par an un enfant dans le ventre....Entre deux clopes ils bricolent leurs camions hors d'âge. Dure mission de bénévolat pour cette bibliothécaire au grand coeur, qui finalement sera acceptée et attendue par tous. Elle s'investira beaucoup plus afin de permettre aux enfant d'être scolarisés et deviendra leur assistante sociale attitrée.
Tous les poncifs sont réunis, la bénévole au grand coeur, le gitan sale et fainéant ne voyant pas l'intérêt de la scolarisation des enfants
Outre la lecture de contes d'Andersen ou de Perrault ou de fables de la Fontaine, Esther essaie d'inculquer aux enfants des valeurs de respect de soi et des autres, et de leur faire choisir la communication plutôt que la violence. Elle gagnera la confiance des adultes et tentera de leur faire combattre leur fatalisme. Elle est aussi la grâce pour l'un d'entre eux...la grâce face au dénuement du groupe.
Elle essaie de transmettre, lecture après lecture, un patrimoine culturel qui était inconnu du groupe, mais aussi tente de faire réfléchir les gamins notamment à partir de la morale des contes. La lecture source d'ouverture d'esprit. "Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe."
J'ai été touché par ce livre qui m'a permis de retrouver un certain nombre de situations vécues en qualité de lecteur bénévole de Lire et Faire lire, la difficulté de les captiver selon les lectures, par ces gamins de familles gitans que j'ai accompagnés, par ces gamins de familles d'origine étrangère qui n'ont aucun livre à la maison, et qui illuminent votre journée quand ils vous disent un jour : "tu sais, j'ai maintenant un abonnement à la médiathèque".
Et j'ai aussi été assez gêné par l'accumulation de stéréotypes...seules manquent les guitares.
Des stéréotypes qui ont souvent perdu toute leur actualité.
Un livre assurant la promotion de la lecture, pourquoi s'en priver ?


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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J'ai trouvé ce livre un après- midi de juillet chez des amis, pendant la sieste.
Je l'ai lu d'une traite , envoutée par cette histoire peu banale, des gens du voyage initiés à la lecture.
On ne parle pas souvent de ces familles nomades et misérables, soumises à l'ostracisme des "bonnes gens" installés.
Un Ferney de bon cru, je le recommande!
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J'ai rarement lu un livre aussi proche de la réalité des gens du voyage. C'est à la fois désespéré et plein d'espoir, glauque et magnifique.
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C'est un peu comme Esther, l'héroïne Gadjé du roman d'Alice Ferney, que je suis entrée dans ce camp de gitans, un peu par hasard, sans savoir vraiment ce que j'allais y découvrir.

Quel bonheur, après des semaines de lecture difficile, de tomber sur Grâce et dénuement. Une écriture simple et sensible, de belles rencontres, des portraits d'hommes souvent faibles, de femmes fortes et d'enfants très touchants. Un moment de grâce !
On se laisse happer par ces personnages écartelés entre leurs désirs et leurs traditions, un peu résignés parfois, jamais abattus. Des grands malheurs, des petits bonheurs qui se jouent autour d'Angelina, la mère, le personnage central de ce camp.

Un roman dévoré en deux jours qui m'a permis de mieux connaître un monde sur lequel tout un chacun a des a priori et de découvrir un nouvel auteur, Alice Ferney, dont je compte bien découvrir les autres romans rapidement.
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Un regard lucide et tendre au coeur la vie des gens du voyage, une belle leçon de tolérance ... un récit magnifique !
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Grâce et dénuement de Alice Ferney
roman captivant et terriblement humain, qui raconte l'histoire
d'une famille de Gitans, installée illégalement dans le jardin d'une ancienne institutrice.
Dans cette famille il y a La vieille Angéline qui est en fait le tronc d'arbre,
la colonne vertébrale qui règne sur ses quatre fils, belles filles et petits-enfants.
L'écriture de Alice Ferney qui narre cette histoire assez singulière de l'existence humble des gens du voyage
a une finesse , une sobriété et une subtilité exquise .
On peut dire aussi une ciselure profonde maitrisée à la perfection dans les réflexions quelquefois terribles.
Il y a Esther, jeune bibliothécaire, qui vient de sa propre initiative , chaque semaine faire la lecture aux enfants et
petit à petit la gadjé se fait accepter par la tribu, malgré les méfiances d'Angéline.Que cherche-t-elle ?
Pourquoi s'intéresse-t-elle à ses petits-enfants ? Et que leur apporteront ces lectures, eux qui manquent de tout ?
Mais Esther ne se décourage pas et laisse chaque semaine mari et fils pour s'installer devant les caravanes
et apprivoiser doucement les enfants du camp et leurs parents.
Elle joue un véritable chemin entre(les Roms) et nous, lecteurs (Gadji )
Les gitans souvent s'écartent des Gadjés et nous aussi on en a peur (les voleurs de poules ) que l'ont baptisait autrefois !
Elle sait raconter mais aussi écouter.
Les enfants autour d'elle, ont leurs yeux brillants, ils sont dissipés mais quand l'histoire arrive Esther sait les captiver .
Il y a du silence et de ce fait une attention soutenue face à l'histoire.

Esther lit...... et lit encore .......... contes et fables, se suivent .
Un trajet enchanteur qui éveille leurs questionnements
Ces enfants ont ; par les maintes souffrances qu'ils endurent ; perdu l'innocence qui devrait les animer.
Mais la douceur d 'Esther les réchauffe , et peu à peu ils redécouvrent , la vie enfantine et ses rêves .
Bien sur il va y avaoir dans ce livre des duretés de la vie , sous toutes
ses formes , mais là je vous laisse le soin de les découvrir.
Que mon ressenti ne vous suffise pas , car il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce livre
Sinon ; c'est un hymne à la lecture, à la liberté ; mais surtout à l'amour.
que je vous engage à lire .



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Je découvre l'auteur et sais déjà que je vais poursuivre mes lectures. Quelle beauté cette écriture ! Quelle poésie ! Quelle empathie, quelle grâce, quelle densité aussi dans l'approche de ces êtres qu'on devine plus qu'on ne les connait ! Et quel sens du dialogue !
Esther, bibliothécaire, va à la rencontre d'une (grande) famille de manouches qui occupent illégalement un terrain pas loin de chez elle. Elle souhaite lire des livres aux enfants (ils ne sont pas scolarisés). Après de longues parlementations, elle viendra finalement tous les mercredis leur faire la lecture. le lecteur apprendra à connaître la vieille mère, ses 5 fils et leurs épouses, et ses petits enfants. Nous traverserons les drames mais aussi les joies de la vie quotidienne et nous apprendrons à connaître les us et coutumes, les croyances de ces gens pas-comme-nous pour mieux les comprendre. Vraiment une magnifique lecture !
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