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sur 1280 notes
Des livres que j'ai lus jusqu'à présent d'Alice Ferney, Grâce et dénuement est celui qui m'a le plus marqué dans le temps. L'intérêt de ne pas écrire ses chroniques immédiatement. Voici donc deux ou trois ans que j'ai accompli cette lecture.
Sans connaître son auteur ni son oeuvre. Juste le fait qu'elle soit publiée en poche chez un éditeur qui ne me déçoit pas.
Grâce et dénuement, le titre est magnifique et nous change de ces titres à rallonge à la mode dans les ... comment les appelle-t-on déjà ? ah oui ... les feel good... traduction les romans à l'eau de rose chez les bourgeois qui s'ennuient. Cela me fait penser que j'ai prévu dans ma prochaine barque de livres "Les Bourgeois" de ma chère Alice.
Donc... Grâce et dénuement est une histoire entre un peuple exclu, vivant dans la pauvreté et ce que l'occidental croit être de l'inculture et une espèce de folle, exaltée, généreuse, qui croit qu'elle va pouvoir leur apprendre des choses, mais des choses à elle, qui lui viennent de sa culture à elle. Et ben non. Ce n'est pas comme cela que la charité, la générosité, l'empathie, la compassion, l'apitoiement s'accomplissent. Et le talent d'Alice Ferney est de nous amener peu à peu vers ce retournement. Au passage, merci Alice, qui sait nous donner des petites claques dans nos fondamentaux occidentaux, on voit l'exclusion banale, l'auto-exclusion, la mort, la musique soit-disant universelle (ah oui ? vraiment ?). Ce relatif petit livre est d'une richesse inouîe humainement. Malheureusement je crains que ce ne soit encore une voix dans le désert de l'égoÎsme et de l'individualisme.
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J'ai eu un immense coup de coeur pour le film Éternité, adapté du roman L'élégance des veuves d'Alice Ferney.
J'avais très envie de découvrir son écriture et on m'avait vivement conseillé de lire Grâce et dénuement.

La sensibilité de cette auteure est sûrement ce qui me touche le plus.
Ces textes transpirent de cet amour qui me happe tant : l'amour maternel.
Cette capacité de m'émouvoir irrémédiablement, de cette beauté de raconter aux lecteurs, les sentiments les plus forts que l'on porte à nos enfants et à notre famille sont d'une justesse remarquable.

Comme dans l'élégance des veuves, ce sont les femmes qui sont à l'honneur dans ce très beau roman Grâce et dénuement.

Ici, nous allons suivre le parcours de plusieurs femmes.
Elles sont fortes et combattantes, luttant contre les adversités de la vie qui ne les épargne pas.
Leurs priorités sont la famille, les enfants et la survie.

"Parce que l'amour des enfants, dit-elle, on le sent vivant dans sa poitrine et dans son ventre. C'est là qu'il habite, dit-elle en mettant la mais à plat sur son gros ventre."

La puissance de ces femmes qui portent à bout de bras toute une communauté.
Leurs dignités sans faille, leurs honneurs, leurs douleurs dans les cris, dans les larmes et dans les silences.
C'est beau,
C'est fort,
C'est juste.

Et dans ce récit, je l'ai ressenti intensément, Alice Ferney nous raconte cette histoire d'une manière incroyablement belle et intense et à la fois tellement percutante que j'ai été captivée par ces personnages et ces destins si malmenés par la vie.
Malgré des sujets qui n'ont rien de légers comme la pauvreté, la misère sociale, l'illettrisme, la violence, c'est un roman SOLAIRE !

Une ode à l'espoir et à la tolérance, pleine d'humanité qui m'a beaucoup touchée.

C'est un roman fort, puissant et d'une grande générosité.

C'est un livre comme je les aime.

Sincère, vrai et entier.

Je vous le conseille vivement.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Esther est bibliothécaire, convaincue que la vie a besoin des livres et que tout humain, de ce fait, en a besoin aussi, même s'il l'ignore.
Elle décide donc d'inciter les enfants de Gitans à la lecture et tous les mercredi, va à leur rencontre et leur lit des histoires. Petit à petit, elle parvient à s'intégrer dans leur quotidien.
C'est un beau roman, très simple, bien écrit, et même si parfois il y a quelques raccourcis qui peuvent sembler faciles, il reste agréable à lire et peuvent être de ceux qui font grandir.
Un beau moment de lecture.
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Une bibliothécaire tente d'initier à la lecture des enfants gitans, privés d'école, dont la famille s'est installée sur un terrain privé à la périphérie d'une grande ville. Dans cette banlieue située près de la décharge et en bordure de la route, ils vivent là démunis, sans papiers, sans travail, sans eau et rejetés de tous, car ils représentent pour le voisinage une menace. Angéline, la doyenne (la "vieille"), un des personnages les plus attachants de la famille, dirige avec autorité et sagesse, le clan c'est à dire ses fils, ses belles-filles et les nombreux petits-enfants tant aimés.
Le jour où ils voient débarquer Esther (la "gadgé") avec une pile de livres, ils se méfient.
La famille vivant en marge de la société, le livre va-t-il réussir à créer un lien entre leurs deux mondes ?
Peu à peu Esther saura gagner la confiance du clan (d'abord celle d'Angéline, puis les autres). Les enfants n'ont-ils pas du plaisir à l'écouter ? N'attendent-ils pas le mercredi avec enthousiasme?
Elle va peu à peu être adoptée et se retrouver à boire le café avec les femmes puis à les écouter.
Le lecteur entre ainsi dans le monde des gitans et découvre des aspects méconnus de leur culture...
Mais la loi encore une fois va les obliger à déménager...Esther ne pourra rien y faire.

La douceur, la persévérance et la discrétion d'Esther m'ont beaucoup touché. Elle est totalement dans son rôle de bibliothécaire. C'est-à-dire qu'elle est là pour partager les livres et la lecture, pour apporter du rêve aux enfants et les inciter à être curieux d'un monde dont il se passait jusqu'alors.
Le récit d'Alice Ferney nous permet d'entrer dans l'intimité d'une famille gitane. Leur dénuement est terrible mais l'amour et finalement le partage sont là, malgré la promiscuité et le carcan des traditions. Car le dénuement n'empêche pas la grâce c'est-à-dire pour l'auteur l'humanité...
C'est un récit-roman-témoignage écrit avec réalisme et pudeur.
Les personnages féminins sont extraordinaires. L'auteur ne prend pas partie, elle expose des faits. Elle montre leur vie et ce qu'ils pensent de nous (les "gadgés") sans se positionner (ce que le lecteur aurait souvent aimé qu'elle fasse), sans se révolter non plus. Libre au lecteur de penser ce qu'il veut des gitans. Elle nous propose de découvrir leur monde sans prendre partie ni juger du bien ou du mal.
La seule cause qu'elle défend c'est celle des enfants. Et parce qu'elle va les toucher dans leur âme d'enfants en les faisant rêver, elle espère (en secret) que le regard qu'ils porteront plus tard sur les "gadjés" en sera modifié.

Avec Grâce et dénuement, Alice Ferney a obtenu le prix Culture et bibliothèques pour tous.

Ce livre peut être lu et pourquoi pas étudié en classe à partir de 14 ans ( 3°). Il permettra des débats passionnés avec les élèves.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Je me souviens que c'est sur le stand d'Actes Sud au Salon du Livre de Paris en 97 ou 98 qu'une lectrice enthousiaste m'a parlé de ce livre. Je me suis empressé de l'acheter et je ne fus pas déçu ! Ce livre parle d'une tribu de gitans qui s'est sédentarisée sur un terrain aux alentours d'une grande ville. Un jour Esther, devenue bibliothécaire après avoir été 10 ans infirmière, va venir dans le camp pour proposer de lire une histoire aux enfants gitans, celle de Plume, d'Henri Michaux. Ensuite, chaque semaine elle viendra faire la lecture à ces enfants d'abord réticents puis, à leur tour, emportés dans le monde de l'imaginaire. Mais la réalité, parfois violente, reste bien présente.
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Ce qui se perdaient dans la misère c'était aussi le désir et l'élan vers l'avenir

Entre deux expulsions, cette famille de gitans a trouvé à se fixer dans un jardin abandonné de banlieue. Quelques poules cohabitent avec les rats dans la boue, on s'entasse dans les caravanes, mais ils se tiennent les uns les autres : la matriarche, crainte et vénérée, les cinq fils, qui ferraillent vaguement pour masquer leur honteuse inutilité, les belles-filles, épouses et mères, et la troupe de marmots qui ne sait même pas qu'il existe autre chose que cette « liberté » bien chère payée. Tous analphabètes, à la fois fiers et humiliés de n'être pas insérés dans cette société qu'ils connaissent si peu et qui le leur rend bien.

Ils sont semblables à n'importe lequel des enfants qui sont ici. La seule chose qui les différencie, murmura-t-elle, c'est que leurs parents ne savent ni lire ni écrire et qu'ils n'ont pas de maison.

Et puis un beau matin, survient Esther, ses livres illustrés sous le bras main, qui va lire des histoires, ouvrir un dialogue, générer des confidences, et finalement se battre pour que, coûte que coûte, Anita aille à l'école.

Sujet à haut risque avec tout ce qu'on pouvait redouter de stéréotypes, de bons sentiments, de bien-pensance et de lacrymal.
Et bien, Alice Ferney fait très fort, elle évite tous ces écueils. Cette main tendue devient subtilement partage, mais pas miracle. Les personnages sont tout entremêlés de contradictions et de douleurs. Esther elle-même est une espèce de minéral plein de douceur. Il y a en Alice Ferney une sensibilité aux failles et fragilités d'autrui, à leurs petits bonheurs aussi, une humanité qui est à bien des moments bouleversante. Cette façon qu'on les petits de se lover autour de leur lectrice, cette adepte de la lecture à haute voix comme lien premier façon Pennac , il y a là de grands moments .

Il y avait un secret au coeur des mots. Il suffisait de lire pour entendre et voir, et l'on n'avait que du papier entre les mains. Il y avait dans les mots des images et des bruits, la place de nos peurs et de quoi nourrir nos coeurs.


Et puis il y a les mots, à la fois outils et personnages. La langue d'Alice Ferney est dense, généreuse et fouettante. C'est une langue qui fouille et qui remue, avec ces dialogues tendus imbriqués dans le texte, cette façon de passer de l'un à l'autre avec un oeil plein de compassion pas mièvre du tout, une compréhension de ces vies d'espoir et de désespoir mêlés.

Mais surtout les mots sont le fil rouge de ce récit, des mots qui apportent le réconfort , la fierté, la foi en l'autre, la consolation, la transmission. Des mots émancipateurs. Mots des livres (on se régale à identifier les extraits des lectures d'Esther), mots des dialogues et monologues, joyeux, furieux ou confidents.

Quant à la question de savoir si c'est « bien vu », « comme si on y était », je suis bien incapable d'y répondre, et peu sont à même de le faire : comment ça se passe chez les gitans, dans leurs campements, dans leurs têtes et dans leurs coeurs? Tour ce que je sais, c'est qu'Alice Ferney nous propose ici sa version, pleine d'honnêteté et de respect, qu'elle est probable, touchante, renversante.
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Une histoire simple, servie par une écriture magnifique, qui sans jamais changer de ton ni de narrateur, adopte tour à tour le point de vue et la voix des différents personnages. Et quels personnages ! Angéline, matriarche gitane, qui gouverne sa petite tribu familiale ; ses cinq fils, un peu ferrailleurs, un peu voleurs et surtout inactifs, ses quatre brus, soumises au bon vouloir de leurs hommes, mais libres d'avoir une fonction dans la famille, la bande de petits enfants... Et Esther, bibliothécaire fermement décidée à faire la lecture à ses enfants illettrés, qui s'impose tout doucement dans la vie des gitans, leur donnant le goût des histoires et de l'écrit.

Cette petite ouverture vient apporter un peu d'espoir et de changement dans le monde immobile des gitans, que le lecteur découvre peu à peu, de l'intérieur, au gré des évènements de la vie. L'intolérance et le rejet, illustrés par une femme qui accouche dans les couloirs de l'hôpital, où elle est à peine tolérée, un bébé qui n'est pas déclaré à l'état-civil, car son père n'arrive pas à trouver un prénom acceptable, une directrice d'école qui refuse des élèves... Mais aussi, de l'autre côté, des gitans qui refusent de s'adapter au monde, d'envoyer les enfants à l'école, de s'habiller comme tout le monde, d'ouvrir les courriers qu'on leur envoie... le tableau pourrait être accablant, si les personnages n'étaient si attachants, si courageux et combatifs à leur manière. Il en résulte un récit touchant d'humanité, pessimiste mais éclairé d'un rayon d'espoir.

Une lecture à recommander.

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Ce livre est une histoire magnifique sur l'importance des livres dans la société et le regard que l'on porte aux personnes qui ont un mode de vie différents. C'est une lecture magnifique et touchante sur la difficulté et le rejet que rencontre les populations Tziganes aujourd'hui.

Lors de ma première lecture j'avais vraiment adoré. J'ai tout de suite accroché. L'histoire était récente et écrite avec un langage courant, ce qui n'est pas le cas des livres que l'on a à lire en cours d'habitude.

Cependant au moment de relire le livre j'étais beaucoup moins enchantée. Je n'ai pas réussi à me motiver et j'ai mis vraiment du temps à rentrer dans l'histoire. Je me suis alors rendue compte qu'il ne se passait pas grand-chose lors de la première moitié du roman. Tout est condensé dans la deuxième moitié, que j'ai alors redévorée.

Les personnages de ce roman occupent un place importante. Ils m'ont tous touchée à leur manière.
Même si je ne suis pas forcément d'accord avec ses idées, Angéline est incroyable.
Misia, Nadia et Angelo m'ont énormément touchés et je me suis vraiment mise à leur place dans ce roman.

Pour conclure, je vous conseille vraiment cette lecture. Il faut prendre le temps de lire ce livre magnifique qui donne une belle leçon de vie. C'est un partage d'amour et de tolérance.
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Qu'elle est attachante cette grande famille de Gitans, logeant sur un terrain vague dans plusieurs caravanes plantées dans un décor de férailles, de bris de verre et de boue... Vivante, bruyante, soudée, quels que soient les événements heureux ou malheureux qui l'agitent. Angéline, femme forte mais usée par la vie, règne sur son clan, telle une materfamilias, infatigable, entourée de ses 5 fils, de ses belles-filles et de ses petits-enfants. Les femmes - les belles-filles - portent leurs familles à bout de bras, généreusement, courageusement, tandis que les hommes vont et viennent, le plus souvent inoccupés.
Esther, jeune femme infirmière devenue bibliothécaire apprend petit à petit à les découvrir en faisant la lecture aux enfants tous les mercredis. Des liens se tissent entre la gadjé et les Gitans.
Alice Ferney prouve encore une fois son talent d'écrivain : dès les premières lignes de ce roman, elle nous plonge dans l'intimité de cette famille, dans le quotidien de ceux que nous ne savons pas voir, ni même remarquer.
Elle leur rend un bel hommage, avec brio et délicatesse !
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Une histoire touchante entre Esther, bibliothécaire, et une famille de gitans vivant sur un terrain vague. Esther souhaite faire découvrir l'univers des livres aux enfants qui ne savent ni lire ni écrire. Chaque mercredi, elle décide de venir leur lire une histoire... Un moment de grâce dans le plus grand dénuement.
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